Julius Kivimäki est un pirate informatique finlandais âgé de seulement 25 ans et qui a déjà un casier judiciaire long comme le bras. En 2015, alors qu’il n’était âgé que de 17 ans, le hacker connu sous le pseudonyme de Zeekill avait déjà été arrêté par la police finlandaise, avec plus de 50 000 chefs d’accusation de délits informatiques à son actif.

Car Zeekill était membre d’un groupe de pirates nommé Lizard Squad, qui s’était fait une spécialité des attaques DDoS payantes : des mercenaires du Net qui, contre des sommes d’argent, pouvaient faire tomber des sites Web en les bombardant de requêtes. Si le nom de Lizard Squad vous dit quelque chose, c’est peut-être parce que vous en aviez entendu parler il y a une dizaine d’années, à l’époque où le PlayStation Network de Sony (PSN) et Xbox Live de Microsoft avaient subi des attaques massives les ayant mis hors-ligne pendant de très longs moments.

Un gros coup en 2020 qui lui vaut un mandat d’arrêt européen

Mais le « fait d’arme » le plus notable de Julius « Zeekill » Kivimäki est sans aucun doute l’attaque menée en octobre 2020 contre le centre de psychothérapie Vastaamo, en Finlande. Une opération qui lui a permis de bloquer les fichiers médiaux de 22 000 patients. Le pirate informatique a, ensuite, demandé 452 000 euros à l’établissement médical pour lui redonner l’accès aux documents.

Sauf que non seulement Vastaamo a refusé de payer la rançon, mais en plus l’organisme a médiatisé l’affaire. Paniqué, Julius Kivimäki tente alors de récupérer de l’argent directement auprès des familles des patients. Mais il laisse derrière lui de multiples indices sur le Dark Web, qui permettent aux autorités finlandaises de l’identifier. Dans la foulée, un mandat d’arrêt européen est émis contre lui, considéré comme le principal suspect de l’affaire. Dans le même temps, Interpol s’en mêle, ce qui renforce la traque.

Le profil de Julius Kivimäki sur le site eumostwanted.eu

Le hacker arrêté en France pour une tout autre affaire

Après plusieurs années de cavale, Julius Kivimäki a été arrêté en France le 3 février dernier, à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine. Mais ce n’est pas pour ses activités de pirate informatique qu’il est tombé en premier lieu. En effet, la brigade anticriminalité locale est intervenue chez lui après avoir été contactée pour des soupçons de violence conjugale.

Lorsqu’elle est arrivée sur les lieux, la police, qui n’a vraisemblablement pas constaté de faits de violence de prime abord selon le site Actu.fr, a tout de même procédé à un contrôle d’identité. Les policiers se sont montrés suspicieux face aux papiers d’identité de l’homme, qui le présentaient comme étant d’origine roumaine. Après vérification, ils ont découvert qu’il s’agissait de Julius Kivimäki, figurant parmi les fugitifs les plus recherchés d’Interpol.

Le pirate informatique a immédiatement été arrêté et il sera prochainement extradé vers la Finlande. Une cavale de près de trois ans qui se termine : le hacker devra prochainement rendre des comptes à la justice de son pays, ce qui le mènera sans aucun doute par la case prison.