Elon Musk n’est pas le fondateur de Tesla

Cela peut en choquer plus d’un, mais Elon Musk n’est pas le fondateur de Tesla. Pire, il a poussé les trois fondateurs originels vers la sortie. Mais du coup c’était quoi Tesla avant ?

L’entreprise nommée Tesla Motors est créée le 1er juillet 2003 par deux ingénieurs, Martin Eberhard et Marc Tarpenning. Quelques mois plus tard, c'est au tour de Ian Wright, le troisième employé de Tesla, de rejoindre l’aventure. Un an plus tard, ils organisent une levée de fonds à hauteur de 7,5 millions de dollars. C’est maintenant qu’Elon Musk apparaît. Il investit 6,5 millions de dollars, soit une large majorité de la levée de fonds.

Finalement en 2004, Ian Wright part pour fonder lui aussi une société de voiture électrique.

Elon Musk venait d’amasser une fortune en vendant la société PayPal, dont il était le cofondateur. Cela lui permet de rejoindre Tesla Motors et de devenir le président du conseil d’administration. Deux ans plus tard, une levée de fonds a rapporté 13 millions de dollars. La troisième levée de fonds est dirigée par Elon Musk et rapporte 40 millions de dollars. On retrouve de grands noms comme Sergey Brin et Larry Page, les fondateurs de Google.

L’année suivante 45 millions de dollars sont récoltés, portant au total à 105 millions. Le prototype de la Tesla Roadster venait d’être dévoilé en juillet 2006.

En 2007 c’est le début des chaises musicales. Eberhard est poussé en dehors du poste de PDG et devient "président de technologie”. Un an plus tard, il décide de partir. Au même moment, c'est Marc Tarpenning qui quitte le navire.

Martin Eberhard lance un procès en 2009 contre Tesla en voyant qu’Elon Musk se présente comme le fondateur de Tesla. Malheureusement pour lui, il obtient de la justice américaine tout l’inverse. Elle statue en nommant cinq fondateurs officiels de Tesla Motors : Les deux d’origines, Martin Eberhard et Marc Tarpenning, Ian Wright, Elon Musk et l’investisseur Straubel.

La révolution du Tesla Roadster

Avant une voiture électrique, c'était moche, peu puissant, peu autonome et ça utilise des batteries aux plombs. Bref, c’est un véhicule pour les vieux… Mais Tesla a pour objectif de changer ça en prouvant que l'électrique c’est rapide et sportif. La production du Roadster commence en 2008 et livre les premiers 147 modèles en 2009. Au même moment, il parvient à lever 187 millions de dollars. Le problème est que la voiture est volontairement chère. Avec un billet d’entrée à 84 000 euros, elle offre tout de même 370 km d’autonomie et un 0 à 100 en 3,9 secondes. Puis un modèle sport à 100 000 euros est vendu. Le but est de récupérer de l’argent pour développer un véhicule moins cher.

Dans les anecdotes insolites, on retrouve le fait que la Tesla Roadster est en réalité une Lotus Elise avec une batterie et un moteur électrique. La carrosserie en fibre de carbone est d'ailleurs produite en France à Saint-Méloir-des-Ondes, par Sotira.

Encore plus insolite, elle participe en 2009 au Grand Prix de Monte-Carlo et gagne dans la catégorie énergie alternative. Le pilote au volant du bolide n’est autre que Mathieu Kassovitz. Oui l’acteur du film La Haine, Amélie Poulain, du Bureau des légendes, etc. Il réussit à parcourir 386 km non-stop entre Monaco et Valence.

Les difficultés commencent

Dès 2008 la situation est très compliquée financièrement. Il met alors la moitié de sa fortune (70 millions de dollars) dans Tesla et l’autre dans SpaceX, aussi en difficulté. Mais les problèmes persistent et Tesla passe au bord de la faillite. La veille de Noël 2008 un investisseur ajoute 40 millions de dollars, sauvant le constructeur automobile.

En juin l'État fait un prêt de 465 millions de dollars pour redresser l’entreprise en crise. Tesla peut alors concevoir et fabriquer la Tesla Model S, la première réelle voiture de production du constructeur.

En 2012, le dernier Roadster est produit et le Model S est lancé dans la foulée. La voiture est primée et rencontre un grand succès. Elle va même atteindre le Top 1 des voitures les plus vendues en Norvège en 2013.

Elon Musk, en philanthrope, rend accessibles tous les brevets de Tesla. Il explique : “Si une entreprise dépend de ses brevets, c'est qu'elle n'innove pas ou alors qu'elle n'innove pas assez rapidement.” On ressent une certaine pique envoyée à Apple.

À partir de 2017 les problèmes recommencent. La sortie du Model 3, une voiture plus abordable, mais tout autant moderne, pose de gros problèmes logistiques. Ainsi entre 2017 et 2019, Tesla est de nouveau sur le point de déposer le bilan. Le constructeur licencie alors et fait travailler beaucoup plus ceux qui restent. Résultat, la production parvient à démarrer et les premières livraisons sont faites.

Tesla commence à tourner rond

En 2018 Elon Musk réalise un projet commun entre ses deux sociétés Tesla et SpaceX en envoyant son propre Roadster personnel dans l’Espace en direction de Mars. Cette initiative faisait partie du test final pour sa fusée Falcon Heavy.

Malgré les difficultés financières de 2017, Tesla offre des panneaux solaires à un hôpital de Porto Rico, après avoir été touché par un ouragan. L’année suivante, c'est 37,5 millions de dollars qui sont donnés pour le projet éducatif STEM K-12, au Nevada. En 2020 janvier 2020, soit avant tout les confinements, Tesla donne 720 000 dollars à un centre de recherche contre le Covid en Chine.

Le Model 3 se vend très bien à travers le monde et permet à Tesla de voir la lumière au bout du tunnel en 2018. Il s’agit du modèle qu’Elon Musk voulait. À partir de juillet 2019 jusqu’à juin 2020, Tesla déclare des trimestres rentables. Une aubaine pour la société qui était vue comme sur la fin quelques années auparavant par les analystes financiers.

Aujourd’hui Tesla a ajouté le Model Y à son catalogue. Une sorte d'hybride entre un Model X et 3. Dernière info insolite. Elon Musk n’a pas nommé ses voitures par hasard. En les rassemblant, cela fait : S3XY.