Prévu pour être finalisé à l'été 2023, l'accord entre Microsoft et Activision Blizzard a pris une nouvelle tournure puisque quatre sénateurs se sont impliqués dans l'affaire. Ils ont envoyé une lettre à la directrice de la FTC, l'agence en charge d'étudier le dossier pour garantir son respect du droit de la concurrence.
Sommaire
- Une acquistion bénine ?
- L'accord à 18 millions validé par un juge
Une acquistion bénine ?
Officialisé le 18 janvier dernier, le rachat à 68,7 milliards de dollars d'Activision Blizzard par Microsoft n'est pas encore fait. En témoigne la lettre adressée à la Federal Trade Commission (FTC), l'organisation chargée de valider ou non le respect des lois AntiTrust par ce rachat, par les sénateurs Elizabeth Warren, Bernie Sanders, Cory Booker et Sheldon Whitehouse. Dans cette lettre qui a pu être lue par le Washington Post, les sénateurs demandent à la FTC d'examiner plus sérieusement cette acquisition pour savoir si elle pouvait "aggraver la vague d'allégations d'abus sexuels, de harcèlement et de représailles chez Activision découvertes lors de récentes enquêtes fédérales".
À ce sujet, un porte-parole de l'entreprise a répondu dans la foulée à cette prise de parole des sénateurs. Il y déclare notamment que l'entreprise s'est engagée à créer un environnement de travail sûr et équitable pour ses employés et a mobilisé des ressources significatives pour garantir la création d'un modèle d'entreprise qui servira de modèle dans l'industrie, tout en rassurant sur les inquiétudes éventuelles liées à cette acquisition :
La transaction entre Microsoft et Activision Blizzard n'interrompera pas les différentes initiatives que les équipes dirigeantes ont mises en place en 2021 et continuent d'implémenter en 2022 dans l'espoir d'améliorer leur espace de travail. La direction d'Activision Blizzard a discuté de ces objectifs avec Microsoft qui les a revus et les a approuvés.
L'accord à 18 millions validé par un juge
Par ailleurs, le porte-parole s'appuie sur la très récente conclusion de l'une des multiples affaires judiciaires impliquant Activision Blizzard. En septembre 2021, c'est l'EEOC ( une agence fédérale américaine dédiée à l'égalité des chances face à l'emploi) décide de remplir une plainte à l'encontre de la société pour harcèlement sexuel et sexisme. Dans la foulée, les deux parties trouvent un accord qui engage Activision Blizzard à créer un fonds de 18 millions de dollars destiné à dédommager les plaignants tout en servant de ressource aux associations qui mettent en avant les femmes de l'industrie du jeu vidéo. Un accord validé cette semaine par un juge rapporte Eurogamer.
Toujours est-il que, comme évoqué plus haut, la transaction entre Activision Blizzard et Microsoft n'est pas finalisée et prendra un certain temps puisque c'est la Federal Trade Commission qui doit s'occuper du dossier. Une agence indépendante du gouvernement qui veut protéger le droit des consommateurs. À sa tête figure Rachel Khan, une professeur de droit américain spécialisée dans le droit de la concurrence et critique farouche des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et... Microsoft) pour le monopole qu'il constitue. C'est elle qui devrait examiner le dossier, dont la finalisation devrait arriver au plus tard à l'été 2023.