L'avenir semble compliqué pour Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook et président du groupe Meta auquel appartient le réseau social mais aussi Instagram : le cours de l'action de Facebook chute en Bourse. Et les récentes législations européennes le voit contraint de proposer des ultimatums, du moins sur le papier.
Sommaire
- RGPD et Privacy Shield
- Simple coup de pression ou coup de panique ?
RGPD et Privacy Shield
Dans un futur proche, les Européens devront-ils se passer de Facebook et d'Instagram ? C'est la question qui se pose suite aux informations relayées par les médias américains et britanniques. Pourquoi ? Pour une question de transfert de données. Le groupe Meta (nouveau nom choisi par Zuckerberg, le fondateur de Facebook, pour son empire) a remis récemment un rapport à la Securities and Exchange Commission. Cette dernière est l'équivalent américain de l'autorité des marchés financiers : elle veille à la protection des épargnants et au bon fonctionnement des marchés d'instruments financiers. Dans ce rapport, Meta indiquerait qu'il ne pourrait plus être en mesure "d'offrir ses services et produits les plus importants" en Europe et donc Facebook et Instagram inclus.
Pour quelle raison ? Pour une question d'affaire de données et notamment du Privacy Shield ou Bouclier de vie privée. Négocié entre 2015 et 2016, ce "bouclier" était constitué d'une série de dispositions facilitant le transfert de données personnelles entre les États-Unis et l'Europe. Sauf que cet accord a été levé en juin 2020, invalidé par la Cour de justice de l'Union Européenne qui indique alors que les États-Unis ne sont plus en capacité de fournir une protection des données personnelles équivalente à celle de l'U.E et que cet accord allait à l'encontre du RGPD (Règlement Général de Protection des Données). La levée du Privacy Shield ne permet donc plus au Pentagone de transférer facilement ces données depuis l'Union Européenne.
Simple coup de pression ou coup de panique ?
Et forcément, un tel coup de massue a dû faire mal à Mark Zuckerberg et son Meta : Facebook et Instagram ont un modèle économique qui s'appuie sur ces données personnelles qu'ils récupèrent via ces réseaux sociaux. Il les vend ensuite à des annonceurs, dont la publicité de ces derniers est plus efficace pour vendre leur produit. Mais alors, proposer l'arrêt de Facebook et d'Instagram en échange d'un cadre propice pour le transfert de données d'accord, mais ça change quoi ? C'est dans le média City A.M que le groupe s'exprime :
Un manque de transferts internationaux de données sûrs, sécurisés et légaux nuirait à l’économie et entraverait la croissance des entreprises axées sur les données dans l’UE, au moment même où nous cherchons à sortir de la crise liée au Covid-19
Un impact qui, selon le groupe, pourrait être ressenti par des petites ou grosses entreprises qui passent par le cloud et l'utilisation de données personnelles. Si cette proposition aux allures d'ultimatum peut inquiéter, elle ressemble aussi à un coup de panique : en 6 mois, la valeur en Bourse de l'action de Facebook a chuté de 34 %. Une baisse liée à la diminution du nombre d'utilisateurs de la plateforme avec 1 million d'utilisateurs en moins. Dès lors, se priver du marché européen semble fou : dans le dernier rapport financier publié par Meta, le Vieux Continent représentait 25 % du chiffre d'affaires du groupe.
Source : CityAM