“La PS5 marque la plus grosse transition de génération de l’industrie”. Alors que la présentation dédiée au futur du jeu vidéo PlayStation s’ouvre sur une énième version de GTA V, Jim Ryan, PDG de Sony Interactive Entertainment, vante les mérites de sa dernière console. “Nous voulons que vous profitiez des bénéfices uniques au moment de passer d'une génération à l'autre", explique-t-il. “Nous croyons dans les transitions générationnelles”. Jim Ryan ne le sait pas encore, mais cette phrase lui jouera des tours. Car si nous connaissons aujourd’hui le succès absolu de la PS5 (10 millions de ventes en huit mois soit le lancement le plus rapide du constructeur et plus de 13 millions aux dernières nouvelles) des affaires lui feront de l’ombre.

Une transition réussie mais compliquée

La PS5, c’est d’abord la promesse d’un monstre de puissance. Un an et demi avant sa sortie, Mark Cerny, architecte de la console, détaillait déjà longuement les effets du SSD custom ou encore de l’audio 3D sur l’expérience de jeu, chez nos confrères de Wired, dans un exercice de communication auquel Sony ne nous avait pas habitués. Si nos oreilles ne semblent pas avoir changé de génération, c’est une toute autre histoire pour la technique pure. Il faut l'avouer, depuis son lancement, la PS5 nous en a mis plein les mirettes, que ce soit avec le remake somptueux de Demon’s Souls, disponible à la sortie de la machine, Ratchet & Clank Rift Apart d’Insomniac (Marvel's Spider-Man) voire Returnal. Trois titres exclusifs à la nouvelle PlayStation qui ont plutôt bien rythmé son calendrier, avec des jeux d’éditeurs tiers solides en soutien.

Par le passé, créer des jeux signifiait faire des compromis constants entre la vision artistique et les limitations techniques. Avec la PS5, nous ne serons pas embêtés de cette manière. Nous allons pouvoir concrétiser beaucoup mieux notre vision artistique - Hermen Hulst, à la tête des PlayStation Studios, lors du PlayStation Showcase “Future of Gaming” de juin 2020

En haut : Returnal / En bas : Demon's Souls ; Ratchet & Clank Rift Apart

Pour autant, Sony affichera rapidement sa volonté de mettre à profit les 115 millions de PS4 dans le monde, avec des exclusivités à cheval entre deux générations. Ce fut par exemple le cas de Spider-Man Miles Morales, et ce le sera pour les très attendus Horizon Forbidden West et God of War Ragnarok. Une stratégie cross-gen qui rassure autant qu’elle inquiète. D’un côté, les utilisateurs de PlayStation 4 sont heureux de pouvoir profiter encore des exclusivités qui ont fait les beaux jours de la console. De l’autre, celles et ceux qui ont franchi le cap de la neuvième génération ont peur de voir les graphismes de leurs blockbusters bridés. Pour l’heure, Miles Morales et notamment Kena : Bridge of Spirits ont plutôt bien géré cette double nature.

Mais le plus dur reste à venir. La “suite” de Spider-Man se basait sur un moteur conçu pour la PlayStation 4, et pour l’heure, les prochains Horizon et God of War ne se sont pas encore prêtés au jeu des sept différences PS4 / PS5. Surtout, en marge d’un Cyberpunk 2077 qui a montré ce que l’on pouvait faire de pire en termes de cross-génération, PlayStation n’a pas toujours été clair sur ses versions PS4 et PS5. À plusieurs reprises, les joueurs ont appris après coup que certains jeux n’étaient pas strictement next-gen (la mention “exclusivité PlayStation” apparaît généralement lors des présentations). Pour couronner le tout, la société ne proposera finalement pas de mise à jour gratuite d’une machine à l’autre pour les titres maison à la fois sur PS4 et PS5, malgré sa promesse. Le tarif conseillé à 80€ pour les jeux de cette génération a aussi marqué.

Déjà une révolution, demain plus encore

C’est sûr, avec la PS5, Sony s’est retrouvé dans une situation inédite, obligé à promouvoir une nouvelle console souvent pas disponible à la vente, du fait de la pénurie, et trouver un équilibre entre huitième et neuvième génération. “Considérez que les meilleurs jeux PS5 n'étaient pas là pour être exclusifs, ils étaient là pour être des vitrines” suggère le journaliste Peter Rubin, dans un article de Wired. Coûts mis à part, quand on a la chance d’avoir la dernière PlayStation avec un bon écran, dur d’être déçu du voyage. Le sacro-saint 4K / 60 images par seconde est presque tout le temps de la partie, parfois avec du ray tracing. Les temps de chargement sont quasiment de l’histoire ancienne, avec des visuels solides voire somptueux.

Il ne faudrait pas non plus oublier les apports de la DualSense, maintes fois mis en avant par PlayStation, dans les faits parfois aussi convaincants que discrets. Même chose pour les “Activités” et les aides intégrées au menu, tantôt exploitées, tantôt mises de côté. Mais malgré sa taille imposante, le monolithe blanc peut avancer, progresser. La mise à jour logiciel d’octobre 2021 a permis d’activer l’extension de stockage interne, avec la possibilité d’ajouter un SSD NVMe. Récemment, c’est Apple Music qui est arrivé sur PS5.

Une évolution qui vaut aussi bien pour le logiciel interne de la PS5 que la stratégie externe de PlayStation. Entre novembre 2020 et aujourd’hui, la société a doucement et sûrement fait progresser ses services. Le PS Plus Collection, qui donne accès à une vingtaine de hits PS4 sur PS5 sans surcoût pour les abonnés PS Plus, lancé day one, est une première étape un peu timide mais importante face au Game Pass de Xbox. Dans le même sens, PlayStation a fait des efforts sur les jeux proposés chaque mois dans le cadre du PS Plus, comme avec l’exclusivité PS5 Destruction AllStars disponible “gratuitement” à sa sortie. On peut aussi citer des initiatives comme le Play At Home (jeux offerts lors du confinement) ou le PlayStation Video Pass.

Les choses bougent du côté de Sony, face à un Xbox qui a ouvert les vannes au maximum avec sa formule par abonnement et ses rachats de studios. Sur ce dernier point, la société japonaise n’est pas non plus en reste, avec l’acquisition de quatre studios, dont Bluepoint (Demon’s Souls) et Housemarque (Returnal) seulement en 2021. Une stratégie agressive qui s’accompagne de pas mal de partenariats et d’exclusivités console avec des développeurs externes, mais également d’une volonté de plus en plus palpable d’apporter ses “AAA” sur PC. PlayStation ne peut plus se contenter de ses blockbusters maison sur une machine. Et il faudra sans doute fournir davantage d’efforts à l’avenir. Le récent State of Play en a déçu plus d’un.

Si vous souhaitez mettre enfin la main sur une PlayStation 5, nous vous recommandons de consulter régulièrement les sites susceptibles d’avoir des réapprovisionnements. Vous trouverez ci-dessous une liste de magasins qui ont déjà prévu ou fait des réassorts de PS5. Afin de vous préparer au mieux, nous vous conseillons de vous y inscrire et de d’ores et déjà y mettre votre moyen de paiement afin d’être le plus réactif possible !

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