A peine entré, une volée de projectiles frôla mon visage. Trois fléchettes passèrent juste à côté de moi. La dalle sur laquelle je me tenais était légèrement surélevée par rapport aux autres. Un piège… Dans la pénombre, quelque chose s’agitait. C’était des humanoïdes dotés d’un long cou et d’une tête de serpent. Mon étonnement fut de courte durée. Je commençais à avoir l’habitude des créatures bizarres. Je reculai jusqu’à la passerelle qui conduisait à la forteresse. Les serpents étaient vicieux. Ils utilisaient une épée et un bouclier et, de temps en temps, ils essayaient de me mordre à la tête. Ils étaient relativement imprévisibles. Même quand je les poignardais, ils contre-attaquaient, faisant fi de la douleur. Le manque de place de la passerelle tourna à mon avantage. Les attaques plongeantes avaient tendance à les déstabiliser.

L'ombre et les pièges

L’intérieur n’était qu’obscurité. Je ne voyais presque rien. A force de tâtonner, je découvris un passage dont l’entrée était gardée par des armures vides. Je me méfiai toutefois en passant à leur hauteur. Toute chose, même inanimée, était susceptible de me tuer à Lordran. En haut de l’escalier une grande salle se prolongeait sur une trentaine de mètres. Le sol se trouvait loin en contrebas et le plafond était caché dans l’ombre. Seule une passerelle me permettait d’atteindre l’autre bout. Des immenses lames, comme des ancres rouillées et ébréchées, dansaient d’un côté à l’autre et balayaient la passerelle. Chaque recoin pouvait contenir des ennemis, prêts à bondir pour m’assaillir.

J’esquivai les trois premières lames. Et alors que je m’élançais pour passer la quatrième, une boule d’énergie me frappa en plein torse. Juste au-dessus de moi se dessinait un pont. Et sur celui-ci, un serpent maniait la foudre. Je fis un bond en avant et je me trouvai nez-à-nez avec une autre créature. La passerelle était étroite mais je me trouvais maintenant sous le pont. Je n’avais plus rien à craindre du mage. Par contre, les ancres étaient juste derrière moi. Je ne pouvais pas reculer sans prendre le risque de me faire décapiter. Je déployai toute mon énergie pour frapper sans relâche le serpent qui me barrait la route. J’envoyai sa tête valser dans le vide sous moi. D’autres lames se dressaient devant. Je courus, évitant en même temps les boules de foudre. J’atteignis un petit couloir d’où partait un escalier. A partir de là, j’avais accès au pont. D’autres lames bloquaient aussi ma progression et certaines d’entre elles étaient très serrées. Le mage se trouvait de l’autre côté et m’envoyait ses projectiles. Je me précipitai tout en esquivant les boules de foudre. Le mage ne put rien faire lorsque je le rejoignis. Je le contournai et je fis passer mon épée entre ses côtes. D’un coup de pied je le poussai sous une lame qui le déchiqueta.

Pierre qui roule...

Les environs me faisaient penser à une prison. Des cages pendaient çà et là. Et l’absence de lumière ne faisait que le confirmer. Cet endroit me rappela le Refuge. Je frémis en y repensant. Jusqu’à ce que le chevalier me donne la clé de ma cellule, toute perspective de salut m’avait fui. Mais j’ignorais si j’étais dans une meilleure position en ce moment même. Cette histoire de succession ne me rassurait pas. Je poursuivis dans le dédale de la forteresse, espérant à tout moment sentir les rayons du soleil sur ma peau. Je commençai à remonter un couloir mais une énorme pierre s’y échoua et roula dans ma direction. Je me mis à l’abri. Quelques secondes plus tard, une autre passa devant moi.

En dessous, un serpent se reposait contre un mur. Il n’était pas hostile comme les autres. Il se contentait de croiser les bras. Il ne disait rien non plus. Je n’engageai pas la conversation, ne sachant pas s’il pouvait me comprendre. J’étais d’ailleurs tenté de le tuer. Je lui laissai simplement la paix, étant plus occupé à chercher une issue. Je remontai près du couloir. Les rochers continuaient de rouler inlassablement. Ils finiraient bien par se tarir. Mais au bout de trois minutes, les pierres continuaient de déferler. Je pris une profonde inspiration et j’attendis que l’une d’elle passe devant moi. Puis je m’élançai dans le couloir, espérant avoir le temps de le franchir avant l’arrivée d’un nouveau caillou.

A mi-chemin je m’arrêtai. Un son d’engrenage parvint jusqu’à mes oreilles. Devant moi se trouvait un escalier. Les pierres y tombaient, le dévalaient et finissaient leur course dans le vide. J’étais persuadé que l’une d’elles allait arriver maintenant. Je redémarrai mais j’avais attendu trop longtemps. Une pierre déboula effectivement et chut sur les marches. Je fis volte-face et je courus aussi vite que le pouvais. J’étais presque à l’abri quand elle me toucha. Elle me plaqua contre le mur et m’arracha un cri de douleur en même temps que de la chair. J’attendis le passage de la suivante. Si je courais vite et bien, je pouvais peut-être franchir l’escalier avant qu’une pierre ne me tombe sur la tête.

Dès que je le pus, je m’élançai. Mon cœur cognait dans ma poitrine et de la sueur tombait par litres. J’allais presque atteindre l’escalier quand un rocher toucha le sol. Sur le côté gauche se dessinait une alcôve. Je m’y jetai juste à temps pour éviter la boule de granit. Cette fois je pus monter l’escalier. Dans un coffre, je dénichai un anneau de protection. Je redescendis et je retournai au renfoncement.

Si même les coffres s'y mettent...

Il y avait des pièges partout. Quelques dalles, comme à l’entrée de la forteresse, en déclenchaient lors de mon passage et des projectiles sortis de nulle part se mettaient à voler. Des pierres circulaient dans certains couloir et écrasaient tout sur leur passage. Même des coffres étaient en réalité des monstres qui mangeaient ceux qui voulaient les ouvrir. Je mourus après avoir tenté d’en percer un. A partir de maintenant je me méfiais de tout. Je retournai à la forteresse mais j’eus moins de chance que la première fois pour franchir la première passerelle. L’une des ancres me poussa dans le vide. Je pensais vivre une mort imminente mais je survécus à la chute.

Le passage oublié

Je me trouvais dans une salle bizarre, dont le sol gluant m’empêchait de me déplacer rapidement. Deux démons identiques à celui que j’avais tué en me rendant dans la forêt se trouvaient là. Des serpents me bombardaient d’électricité et mes mouvements ralentis m’empêchaient de combattre. Je me démenai pour trouver une sortie. Je vis un petit escalier que je grimpai. Puis une longue échelle me mena un peu plus haut, à une voie sans issue. Seul un cadavre avait échoué là. Je frappai un mur au hasard, sachant que certains n’étaient pas réels. Et par une chance inouïe il s’évanouit sous mes yeux. Une autre échelle se dévoila à moi.

J’étais enfin à l’air libre. Je me trouvais juste au-dessus de l’entrée de la forteresse. Mais je n’étais pas seul… Une énorme créature était retenue prisonnière ici. Ou alors c’était elle qui avait ouvert la porte car une chaîne traînait par terre. Elle était lente et elle ne put esquiver mes attaques. Soudain, elle battit l’air de toutes ses forces et chargea sur moi. J’encaissai deux coups presque mortels. Mais le monstre était à bout de souffle. Il s’agenouilla pour reprendre ses esprits. Je le lardai avec ma claymore, jusqu’à ce qu’il pousse son dernier soupir.

Je profitai de la vue. L’église des morts-vivants se dressait tout près. Je restai dans la lumière pendant un instant. L’ombre envahissait le monde petit à petit. Le Feu mourait. Le Seigneur Gwen faisait tout pour le raviver. Mais quelque chose me disait qu’il n’en était plus capable. De ce que j’en savais, Anor Londo était la cité des dieux. J’ignorais comment les choses allaient se passer mais ce qui était sûr c’est que mon avenir était lié à Gwen, d’une manière ou d’une autre. Je profitai un peu de ce moment avant de songer à repartir. Il n’y avait pas d’issue là où j’étais. Je repris les échelles en sens inverse. De retour dans la salle aux démons, il me fallait trouver un autre chemin.

Mais je n’eus pas le temps d’en trouver. Mes pieds refusaient d’avancer. Le démon le plus proche leva son arme et me coupa en deux. Je retournai à la forteresse. Je remarquai que le piège des pierres avait plusieurs circuits mais qu’un seul à la fois était activé. Je remontai une pente juste après le passage d’un rocher. Je cavalai le plus vite possible. J’arrivai à la salle des machines. Au centre trônait une pierre. Une pièce de bois, similaire à un bélier, frappa violemment la caillasse. Elle décolla rapidement dans ma direction. Je me jetai au sol puis je me roulai sur le côté. Je venais d’éviter de peu la décapitation. Je me relevai et je fis le tour de la salle. Il existait quatre circuits. En actionnant un levier, je pus modifier le parcours suivi par les pierres. La zone par laquelle j’étais arrivé était désormais libérée.

Je redescendis à l’endroit où la créature cachée dans un coffre m’avait attaqué. Je la pris par surprise. Un coup sur sa carcasse la réveilla. Mais le monstre était plus grand que je ne l’avais imaginé. Il se dressa de tout son long. Le coffre était en réalité une bouche hérissée de dents pointues. Et une longue langue pendait dehors. Jamais je n’aurais pu imaginer qu’une telle chose existât. Je la matraquai avec mon arme. Sur son corps je ramassai une lance de bonne facture. Je rangeai ma claymore. J’avais hâte d’essayer ma nouvelle acquisition.

Le sorcier emprisonné

J’empruntai un ascenseur. Au préalable j’avais essayé de deviner où il menait. Tout ce que j’avais vu, c’était un halo de lumière qui émanait d’une ouverture et un ensemble de piques qui dépassaient du plafond. La plate-forme ne s’arrêtait jamais de monter et de descendre. Je grimpai lorsqu’elle arriva à ma hauteur et dès que je pus en sortir je fis une roulade vers l’avant. Le plafond et ses piques se trouvaient trois mètres plus haut. Je ne pus que redescendre, pour tomber un peu plus loin dans une grande salle pleine de cages suspendues. Dans l’une d’elles je découvris un sorcier du nom de Logan. Quand il m’aperçut, il s’éveilla, comme s’il sortait d’un sommeil profond :

- Vous là… Vous avez l’air d’avoir toute votre tête. Ça devient rare. Vous pouvez peut-être faire quelque chose pour moi ?

- Ça dépend : qu’est-ce que j’y gagne ?

Il me fixa pendant un moment d’un regard perplexe. Puis il reprit la parole :

- Si vous n’êtes motivé que par la perspective de gagner quelque chose, alors rien d’intéressant. Mais si vous trouvez la clé de cette cage et que vous me faites sortir d’ici, alors je pourrai peut-être vous enseigner l’un ou l’autre sortilège.

- La magie ne m’intéresse pas. Vous n’avez rien d’autre ?

- J’ai beaucoup de choses qui pourraient vous intéresser. Mais pour ça, il faudra d’abord me libérer.

Je hochai la tête. Je n’avais aucune envie de traîner dans le coin. Mais je gardai tout de même cela dans un coin de ma mémoire au cas où je tomberais sur la clé des cages.

Prise de risque

Le chemin était sans issue. Un trou béant donnait sur la forêt plus bas. Je revins sur mes pas et je pris un escalier. Il me fallut quelques secondes pour remarquer que j’étais déjà passé par là. C’était l’endroit où se trouvait le seul serpent qui ne m’avait pas attaqué. Le mur contre lequel il se reposait n’existait plus. Une pierre l’avait pulvérisé. Et le serpent également. J’éclatai de rire en essayant d’imaginer sa réaction lorsqu’il s’était aperçu qu’il allait se faire aplatir. Je me rendis au seul endroit que je n’avais pas encore visité. Un grincement me fit comprendre que le mécanisme des pierres avait modifié le circuit. Maintenant elles déferlaient de nouveau sur moi. Quelqu’un avait touché au levier. Je me rendis à l’endroit que je voulais joindre mais là aussi le passage était bloqué. J’évitai de justesse une pierre.

Je remontai pour vérifier le mécanisme. Personne. Je poussai le levier pour configurer le piège comme je le voulais. Puis je remarquai un escalier dans cette même salle. J’en gravis les marches. Les serpents qui se dressaient sur mon chemin me révélèrent deux choses : la pointe de ma lance était électrifiée et les serpents ne craignent pas la foudre. Je manipulai l’arme avec dextérité, enchaînant les attaques rapides pour déstabiliser mes adversaires. Par contre je prenais garde à ne surtout pas en toucher le bout.

Plus haut une passerelle extrêmement étroite se déployait à mes pieds. Comme toujours, des lames se balançaient au-dessus. Sur la gauche, un serpent me jetait déjà de la foudre. Je ne pris aucun risque. Je me munis de mon arbalète et je criblai la bête de carreaux. Elle chuta dans le vide et mit quelques secondes pour trouver le sol. Débarrassé de cette menace, je disposais de tout le temps que je voulais pour franchir l’obstacle. Je m’élançai dès que les lames se furent suffisamment éloignées de la passerelle et juste avant qu’elles n’y retournent. Je sautai pour couvrir les derniers mètres.

La vraie forteresse

Je poussai un soupir et je passai ma manche sur mon front pour en évacuer la sueur. Ce que je venais de faire était de la folie. Si j’avais été un peu plus lent, je serais mort. Je débouchai à l’air libre. La première chose que je vis fut un géant comme celui que j’avais tué au-dessus de l’entrée de la forteresse. Une énorme pile de rochers se dressait à côté de lui. Il en prenait un régulièrement pour le faire glisser dans un trou. Voilà l’origine des pièges qui avaient rendu ma progression si difficile. Il me tardait de l’occire pour y mettre un terme. La véritable forteresse se tenait au-dessus. Un ensemble de tours et de chemins de ronde me renvoya l’image d’un château délabré. Un pont partait du donjon et se terminait dans la montagne attenante.

Un escalier non loin de moi était impraticable car un autre géant, qui occupait le donjon, y provoquait des explosions à mon approche. Je n’avais d’autre choix que de descendre dans une sorte de petit jardin.

L’armure en métal des chevaliers conduisait très bien l’électricité. Chacune de mes attaques les électrocutait violemment. Le combat était presque trop facile, ils ne pouvaient pas répliquer. Je me retrouvai devant un coffre. J’y donnai une série de coups rapides mais rien ne se passa. J’ôtai le couvercle du bout de ma lance. Il s’agissait bien d’un vrai coffre. J’en sortis une chevalière. A peine passée au doigt, la chaleur s’estompa. Je me sentais maintenant capable de traverser le feu… Je remontai. Les flammes qui bloquaient régulièrement l’escalier me faisaient moins peur. Peut-être que quelqu’un avait laissé intentionnellement cette bague à cet endroit ? Je me vêtis aussi de ma tenue bordée d’or pour minimiser au mieux les dégâts de l’incendie.

Sous les bombardements

Je me lançai. Le géant jeta une énorme bombe qui dégagea une gerbe de feu à l’impact. Mes vêtements s’embrasèrent mais ils s’éteignirent très vite. Je pris l’escalier devant moi et là aussi une explosion m’empêcha de continuer. Je cherchai une voie pour arriver au géant tout en me cachant. Je finis par trouver. Je courus sous les bombardements. Je grimpai le donjon où se cachait le géant. Dès qu’il me vit à son étage il rua sur moi. Il martela le sol et la brique. Je me tenais dans l’embrasure de la porte, bien trop petite pour lui. Il s’acharnait sur la maçonnerie du donjon. Je craignais qu’elle ne s’effondre sur moi à force de frapper. Mais malgré sa vétusté, elle tint bon. A la moindre occasion, ma lance plongeait dans le corps du géant. Je me rendis rapidement maître des lieux. Je pouvais désormais circuler en toute liberté.

J’avais repéré un chevalier noir sur le trajet et tant que le monstre me lançait ses bombes, je ne pouvais rien faire. Mais maintenant la voie était libre. Je tuai le chevalier sans l’ombre d’une hésitation. Plus loin un autre me pilonna de flèches. Je m’en débarrassai sans mal et je trouvai une rapière sur son cadavre. Ce genre d’arme offrait l’avantage de pouvoir exécuter des passes rapides. Mais pour l’instant je préférais reprendre ma claymore, finalement plus meurtrière que la lance.

Le dernier combat

Depuis le donjon du géant, j’arrivai sur le pont. Au-delà se trouvait Anor Londo, selon Frampt. Mais avant, il me restait un ennemi de taille à éliminer : un golem de fer. Il était impressionnant et il maniait une énorme hache. Ma petite épée faisait pâle figure à côté. Je ne pouvais fuir. Plus avant le passage était bloqué. Quant à sauter en bas, impossible. La chute m’aurait tué. Je devais faire face. Sa hache se ficha dans le sol qui se mit à trembler. Je tailladai ses mollets de fer mais mille coups n’auraient pas suffi. Heureusement sa lenteur était son point faible, comme la plupart des ennemis imposants que j’avais affrontés jusqu’alors.

Je possédais encore quelques bombes. Elles l’ébranlèrent à peine. Je portai autant de coups que possible. Toute son armature restait intacte. J’essayais d’attaquer à tous les endroits possibles. Ainsi quand il cherchait à m’attraper avec sa main, je le contournais pour assaillir son dos. Mais rien n’y fit. Je continuai de danser autour, essayant de le désorienter. Puis tout à coup il chancela. J’ignorais ce qui animait ce golem, mais quelque chose d’anormal se produisait. Je multipliai mes assauts. Il recula sous le nombre de coups. Sa hache vola au-dessus de ma tête et se ficha dans le sol, juste derrière moi. Je pris de l’élan et je me jetai sur mon ennemi sans même réfléchir à ce que j’étais en train de faire. Il recula encore. Le ravin n’était plus qu’à trois mètres.

Le golem reprit ses esprits. Il me saisit par la taille et me souleva. Avec horreur j’aperçus le vide par-dessus sa tête. Il me leva encore plus haut et s’apprêta à me jeter au sol. Mais tout en exécutant le mouvement, il perdit l’équilibre. Il vacilla encore et me lâcha. Je sentis ses doigts de fer glisser le long de mon corps. Ils s’agrippèrent au rebord de la passerelle. Il resta accroché pendant un instant tout en essayant de remonter. Soudain des briques se détachèrent et il lâcha prise. Le golem tomba dans le gouffre sans me quitter du regard. J’étais en sang et j’haletais mais j’étais soulagé.

La cité des dieux

Les gargouilles accrochées aux colonnes qui jouxtaient le lieu de l’affrontement contre le golem prirent vie. Encore… Celles-ci ne cherchaient pas le combat. Elles me prirent par les bras et me soulevèrent du sol. Je me débattis, craignant être encore tombé dans un piège. Mais elles me firent passer la montagne et je découvris un spectacle magnifique. Une cité grandiose s’étalait dans le soleil couchant. Je n’avais plus assisté à un tel spectacle depuis longtemps. Je me sentis soudainement très éloigné de Lordran, comme si j’étais revenu en Astora.

Anor Londo était la cité des dieux. Il était probable que je sois le premier homme à m’y rendre depuis très longtemps. Mon regard ne décrochait pas de la cité somptueuse qui se dressait sous mes pieds. Les gargouilles me déposèrent sur une terrasse puis elles s’en allèrent. Je me perdis dans la contemplation de ce que peu de monde avait vu avant moi. Je restai là un moment, la larme à l’œil.