L'originalité et les quelques bonnes idées ne suffisent pas à faire de Killer 7 un bon jeu.

Killer 7 est un rail-shooter à la troisième personne dont la vue bascule à la première personne quand on met en joue un ennemi.

En fonction du type d'entité ou de l'impasse dans laquelle on se trouve, il faudra choisir judicieusement le personnage ayant l'arme ou la capacité adéquate pour pouvoir vaincre un ennemi récalcitrant ou débloquer un passage faisant obstacle à notre progression. Excepté les ennemis volants en forme de roquette qui sont quasiment intouchables et increvables, le jeu devient relativement facile quand nos armes et attaques spéciales sont améliorées à leur maximum.

Les points positifs.

Graphiquement séduisant, le cel-shading très stylé donne un cachet très épuré et élégant aux personnages et aux décors. Les cinématiques sous forme de manga sont très réussies, de même que la musique électro qui accompagne la présentation (lieu, cible(s)) de la prochaine mission.

Les points négatifs (principaux défauts relevés).

Les changements de direction repositionnant la caméra lorsqu'on atteint le bout d'un couloir provoque, l'espace d'un instant, une zone inaccessible au champ de vision, autrement dit un angle mort. Pour peu qu'un ennemi se situe pile-poil dans cette zone de changement, on est systématiquement touché sans voir quoi que ce soit et bien sûr, cette situation laisse nullement la possibilité (le temps) d'agir.

La hitbox est approximative, parfois, on ne touche pas l'ennemi (l'entité) à l'endroit voulu quand le réticule de visée est bien centré sur son point faible, alors qu'à l'inverse les balles atteignent parfois ledit point faible en tirant clairement un peu à côté. Ce problème survient surtout quand les ennemis rampent sur le sol après avoir perdu une jambe.

Les points moyens.

Les niveaux se suivent et ne se ressemblent pas en terme d'intérêt. Autant certains proposent un level design ingénieux doublé d'énigmes bien pensées qui sans être trop difficile font quelque peu se creuser les méninges, autant d'autres sont fades et trop sommaires dans leur design et leurs énigmes. Ces dernières sont un brin ridicules (trop faciles) au début. Évidemment, plus on se rapproche de la fin du jeu, plus les niveaux deviennent complexes et intéressants, tant dans la construction que dans les combats et les énigmes.

L'ambiance à la fois loufoque, décalée, déjantée, gore et sado-masochiste très ancrée dans la culture japonaise porte bien l'intrigue, mais elle divisera sans nul doute les opinions. Certains trouveront cette histoire pour le moins absurde et absconse, drôle et truculente, d'autres la trouveront lourde et indigeste. Pour ma part, mon avis sur la question est partagé.

Au final, Killer 7 m'a laissé une impression mitigée. Son concept audacieux sortant de l'ordinaire, son ambiance excentrique et irrévérencieuse et son esthétique léchée sont rafraîchissants et louables, mais ces qualités sont vite rattrapées par son scénario alambiqué, son côté trop dirigiste et surtout son gameplay bancal, limité et répétitif. Un trip expérimental et schizophrénique intéressant, mais un jeu somme toute mineur dans la vaste ludothèque de Capcom.