Une suite bien plus convaincante que son prédécesseur! Si les graphismes et les animations sont identiques au premier opus, la durée de vie a été largement revue à la hausse. Le jeu comporte une trentaine de niveaux répartis sur 7 mondes. Le gameplay aussi a évolué, Kirby peut désormais absorber les pouvoirs de ses ennemis et s'équiper de plusieurs montures. Une variante très agréable, qui masque un peu la redondance du jeu, dû à un level-design bien pauvre sur certains niveaux. Malgré cela, le fun est présent et Kirby est toujours un régal à contrôler. Un des plus beaux jeux de la Game Boy à mon goût.

Après un épisode moyen sur Gameboy et un autre très réussi sur NES, Kirby revient à Dream Land pour ce second volet sur la console qui l'a vue naître, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ont su capitaliser les ajouts bienvenus du précédent titre. On retrouve donc avec joie la principale force de la saga qui est bien sûr l'absorption des pouvoirs ennemis pour les retourner contre eux, et on sera empressés de découvrir la nouveauté de cet opus qui est l'apparition de Rick le hamster, Coo le hibou et Kine le poisson, compagnons qui aideront notre petite boule rose à chasser la matière sombre venue pervertir son monde.

On reprend en plus du gameplay de Kirby's Adventure ses apports, tant dans la progression que l'histoire. En effet, les diverses planètes à traverser feront office de mondes aux environnements diversifiés habituels, plaine, forêt, plage, roche, nuages, château. De plus, Dream Land 2 met pour la première fois en scène un boss et une fin annexes nécessitant de récolter un objet caché par monde pour les atteindre, ce qui deviendra une signature distinctive de la série. Les contrôles atteignent ici la perfection, parfaitement fonctionnels, sans temps morts, permettant toutes les actions nécessaires comme le vol, la glissade, souffler des bulles dans quatre directions sous l'eau. Un vrai régal.

Voyons maintenant concrètement à quoi servent les amis à poils, plumes et écailles qui nous prêtent main-forte, car atteindre la fin du jeu sans les utiliser après les avoir secourus des mini-boss qui les gardent prisonniers est tout à fait envisageable. Ils permettent tout d'abord des utilisations inédites des sept pouvoirs de feu, glace, pierre, électricité, tranchant, piquant et parapluie, portant à vingt-huit le total, soit à peine plus que dans l'épisode NES mais moins diversifiés, car si certains sont originaux, comme l'électricité donnant un rayon à Rick et une ampoule dissipant l'obscurité pour Kine, le tranchant conférant à Coo la tornade, les effets de la pierre sont quasiment les mêmes pour tous.

Ils disposent aussi de capacités propres, Rick court vite et saute haut, Coo vole et résiste aux vents forts, tandis que Kine est à l'aise sous l'eau et peut nager à contre-courant. Le problème est que ces capacités sont grandement sous-exploitées puisque les zones difficiles d'accès sont trop rares, de même que les pouvoirs dont l'intérêt majeur est, en plus de renouveler l'expérience et faciliter le jeu, de casser des blocs spécifiques qui gardent des passages et des secrets comme les goûtes d'arc-en-ciel nécessaires pour finir le jeu à 100%. Il existe bien certaines énigmes intéressantes nécessitant de bien combiner ces divers accessoires en alternant montures et facultés, mais on se désespère que toute cette richesse potentielle ne soit qu'ajout cosmétique et mignon.

Ils n'ont que peu pris l'initiative de développer plus loin l'idée introduite par Kirby's Adventure d'utilisation de pouvoirs dans des situations contextuelles, tel l'allumage de la mèche d'un canon par le feu ou éclairer des pièces sombres, alors qu'il y a moult pistes à explorer, comme déclencher des systèmes électriques avec le courant, des catapultes avec la pierre, etc... Au lieu de ça on a droit à des niveaux extrêmement courts sans rebondissements dont la pauvreté en termes de jouabilité finit par lasser. Bien évidemment les tares de la facilité et de la faible durée de vie sont présentes, puisqu'il faudra environ cinq heures pour la complétion totale du jeu, les goûtes arc-en-ciel ne rallongeant que très peu l'aventure, surtout qu'on n'a plus droit à la fraîcheur de Kirby's Adventure apportée notamment par les mini-jeux.

Les musiques restent globalement toujours aussi bonnes, de même que les boss, mais un autre gros reproche porte pour moi sur les graphismes et la patte artistique. Entendons nous bien, ce jeu est fort joli, garde la touche guillerette propre à la série, bénéficie de beaux effets et d'une animation sans faille, mais certains choix me paraissent discutables, comme des éléments de décors ratés, les nuages n'étant que des amas de pixels blancs, ou des bordures de fleurs parfois moins travaillées que sur Kirby Dream Land premier du nom. De plus, l'architecture des niveaux est assez miséreuse, avec des environnements parfois vides et beaucoup de passages en intérieur dans des couloirs aseptisés.

C'est avec cet épisode qu'on peut commencer à se rendre compte du développement plus ou moins constant des futurs jeux de la série, à savoir des bases solides mêlées à des idées novatrices intéressantes pas toujours bien réalisées, et des reculs sur d'autres qualités précédemment acquises. Kirby Dream Land 2 est un jeu sympathique qui offre un divertissement honorable, mais dont les lacunes attachées à l'orientation jeune public ainsi que le manque de prise de risque des développeurs déçoit par ailleurs.