Avec son Roomba Combo 10 Max, iRobot a un seul objectif en tête : reprendre le leadership dans le segment des robots aspirateurs-laveurs haut de gamme. Pour cela, il dégaine sa Washbase, qui marque l'arrivée de l'Américain sur le segment des robots avec une base polyvalente et complète. Ainsi, elle vide le bac à poussière du robot, remplit son réservoir d'eau propre pour ensuite laver les sols et, enfin, nettoie automatiquement la vadrouille. La marque ne fait que rattraper son retard, mais compte sur l'excellence de ses technologies pour faire la différence. Nous l'avons donc adopté plusieurs mois afin de lui faire affronter les pires épreuves domestiques.

Design : Aussi élégant, qu'il est fin et malin

iRobot sait faire de beaux robots, et nous le prouve encore ici avec un Roomba Combo 10 Max de très belle facture. Il reprend les codes design maison avec des lignes épurées, habillées d'une belle robe noire mate. Celle-ci est juste agrémentée d'une touche argentée correspondant au bouton d'action (un appui lance un cycle de nettoyage, un appui long le renvoie à sa base) et rétroéclairée.

Il affiche des dimensions très maîtrisées avec une occupation au sol de 33,8 x 33,9 cm et surtout une hauteur de seulement 8,7 cm. Cela en fait le robot haut de gamme le plus fin du marché, ce qui lui permet de passer sous bien plus de meubles que ses concurrents comme l'Ecovacs X5 Omni ou le Roborock S8 Pro Ultra, qui sont plus proches de la moyenne du marché, de 9,5 à 10 cm. Cela s'explique principalement par l'absence de télémètre laser et donc du dôme qui l'accompagne souvent.

En retournant le robot, nous constatons la présence du système de brosse classique chez iRobot, qui se compose de deux brosses centrales en caoutchouc flexible, complétées par une brosse latérale en nylon. Cette configuration a déjà fait ses preuves et nous laisse optimistes pour la suite du test.

Le bac à poussière de 0,3 L, avec un filtre pour les grosses poussières et un autre HEPA pour les allergènes, est presque autonome. Vous n'aurez qu'à changer les filtres de temps en temps. Le bac à eau de 0,210 L, en revanche, est inaccessible sans démonter le robot.

Mais où se trouve donc la vadrouille, allez-vous nous demander ? Contrairement aux systèmes de vadrouille de type serpillière ou avec des patins rotatifs, ici, la mécanique de la vadrouille est unique au monde. Ainsi, le robot ajuste la position de la serpillière en fonction du type de sol : elle sera pressée contre le sol pour le lavage et relevée au-dessus du robot lorsqu’il navigue sur des tapis ou de la moquette. Cela évite d'humidifier, voire de tacher, ces surfaces.

Nous sommes face à une offre classique et robuste, mais nous regrettons qu’iRobot n’ait pas encore intégré de bras extensible pour la brosse latérale, comme le FlexiArm de Roborock, par exemple.

La base : Design et complète

La base AutoWash d’iRobot est vraiment très belle. Elle arbore une élégante robe noire mate, agrémentée de stries profondes qui lui apportent un surplus de charme très appréciable. Le dessus est totalement plat et se prête volontiers à accueillir bibelots, photos et autres éléments de décoration. iRobot a conçu cette base comme un objet design, pensé pour s’intégrer parfaitement à votre intérieur tout en étant aussi pratique qu’esthétique.

Cela explique aussi pourquoi l’accès aux bacs à eau se fait en façade et non par le dessus, comme le propose généralement la concurrence. Il suffit de tirer sur la languette en cuir située sur le côté pour ouvrir les entrailles de la machine.

Nous y trouvons en premier lieu deux bacs à eau : un transparent de 3 L pour l'eau propre, et un second, opaque, de 2,5 L pour les eaux sales. Ces capacités sont inférieures à celles proposées en moyenne par la concurrence, qui se situe généralement autour de 4 à 5 L. À l’usage, nous avons remplacé le bac d'eau propre une fois par semaine avec un cycle de nettoyage quotidien. Si vous utilisez la base plus souvent, pour traiter des accidents ou si vous avez des enfants ou des animaux, il faudra réaliser cette action une à deux fois par semaine.

Un bac muni d'une poignée se trouve en dessous et permet de changer le sac à poussière de 2,5 L. La marque promet une autonomie de 60 jours, ce qui s’avère correct si vous vous limitez à un cycle de traitement des sols par jour. Toutefois, si vous avez des enfants, des animaux, ou les deux, vous utiliserez probablement deux cycles par jour, et dans ce cas, le sac devra être remplacé environ tous les 30 à 45 jours.

Notez que lorsque la base AutoClean vide le bac à poussière du robot, elle génère une pollution sonore de 50 à 65 dB à deux mètres de distance, et de 45 à 55 dB durant le nettoyage de la vadrouille.

La rampe sur laquelle repose le robot est traitée pour être antibactérienne. Plus en profondeur, dans la loge du robot, se trouve la zone de lavage de la vadrouille. Elle comprend un bac amovible qui simplifie l’entretien, un réceptacle pour les résidus, et surtout une brosse en caoutchouc souple pour un nettoyage actif de la vadrouille.

Nous avons donc une base complète, à qui il ne manque que le séchage à l'air chaud, le tout dans un design attrayant et assez compact avec des dimensions de 40,1 x 44,6 x 51 cm.

Les technologies embarquées : Pas de LIDAR mais des idées

Le Roomba Combo 10 Max est très proche technologiquement du Roomba Combo J9+. iRobot adopte une approche différente par rapport à de nombreux concurrents. Ici, pas de télémètre laser : la marque exploite une caméra RGB associée à un spot lumineux pour améliorer l'efficacité de la caméra en apportant plus de lumière et en l'aidant à structurer l'environnement en 3D dans tous les types de conditions. À cela s'ajoutent les classiques bumpers à l'avant.

En retournant le robot, nous trouvons des capteurs infrarouges et antichute. À côté de la roue avant se situe également le capteur Dirt Detect, qui est désormais associé à la caméra pour identifier les zones sales.

Applications : Simple et efficace

L’application iRobot n'offre pas l'affichage des cartes le plus réaliste ou précis. Elle les schématise pour une meilleure lisibilité, et il faut admettre que cela est plus agréable au quotidien. Cependant, les plus technophiles et précis préfèreront l'affichage plus réaliste proposé par de nombreux concurrents, à l’exception d’Ecovacs, qui suit la même philosophie.

iRobot propose une application qui reste un modèle d'ergonomie. En premier lieu, nous avons une image du robot (animée lorsqu’il est en fonctionnement). Cependant, il n'est pas possible de suivre en temps réel les déplacements du robot sur la carte lorsqu’il travaille.

Ensuite, nous avons des indicateurs pour le niveau de batterie, d’eau propre et d’eau sale. La section Favoris permet de créer des cycles de nettoyage personnalisés et de les lancer d'une simple pression sur l'écran. Vous pouvez alors définir pour chaque pièce le type de nettoyage et le nombre de passages. Il suffi de cliquer sur Nouvelle tâche pour lancer un cycle de votre choix sans passer par les Favoris.

Avec le temps, le Combo 10 Max peut apprendre de vos habitudes et du niveau de saleté de chaque pièce. Il peut ensuite anticiper les zones les plus sales, déterminer les pièces à traiter chaque jour, ou celles qui peuvent l’être un jour sur deux ou moins fréquemment. Une technologie basée sur l'IA qui se révèle être une fonctionnalité intéressante et assez efficace.

Entretient: Malin et actif

L'entretien du Roomba Combo 10 Max se répartit en trois parties. En premier lieu, remplacer le sac à poussières, remplir le bac d'eau propre et vider celui d'eau sale. La première action devra être effectuée une fois tous les 60 jours si vous vous limitez à un cycle d'aspiration par jour. Dans le cadre d'un intérieur avec des enfants, des animaux ou des personnes aux cheveux longs, comptez une fréquence d’une fois tous les 45 jours. En ce qui concerne les bacs à eau, ils devront être remplis et vidés une fois par semaine si vous ne lancez qu'un cycle de lavage par jour. Si vous dépassez les 7 lavages hebdomadaires, il faudra réaliser cette opération plus tôt.

Si vous ne vivez pas avec des enfants, des animaux ou plus d'une personne aux cheveux longs, nettoyer les brosses centrale et latérale devra être fait une fois par mois environ. Dans le cas contraire, comptez une fois toutes les deux semaines. Ces composants ne sont pas trop sensibles au phénomène d'enroulement, mais pour garantir le meilleur niveau de performance, ne négligez pas cet aspect de l'entretien.

La base AutoWash dispose d'un système de lavage actif pour la vadrouille. Elle est équipée d’un bac amovible qui récupère les résidus et d'une brosse en pales de caoutchouc qui nettoie la serpillière. Le résultat est excellent, même si nous regrettons l'absence de lavage à l'eau chaude, qui aurait encore amélioré le processus. Celui-ci reste néanmoins l'un des meilleurs du moment. Les plus maniaques passeront les serpillières à la machine une à deux fois par mois. Enfin, retirez le bac de lavage et la brosse pour les rincer à l'eau au moins une à deux fois par mois, ou plus fréquemment si votre intérieur est très vivant. L'ensemble est très efficace, plaçant ce modèle dans le peloton de tête en termes de performances.

Performances : Terriblement efficace

La cartographie

Malgré l'absence de télémètre laser, iRobot démontre encore une fois qu'il sait très bien se débrouiller avec une simple caméra. Ainsi, nous avons une représentation fidèle et précise des pièces. Celle-ci est toutefois simplifiée, comme le fait Ecovacs : cela est plus clair et esthétique, mais cela frustrera certains utilisateurs.

Ce robot a du talent : il sait vraiment se faufiler partout et a même repéré notre pièce piège, accessible uniquement via une porte entrouverte. La carte est facilement personnalisable : fusionner, séparer ou encore nommer des pièces se fait en toute simplicité. Il est possible de créer des zones interdites, comme celle où se situe la gamelle des animaux par exemple, et même de préciser la position des tapis. Ce dernier point est vraiment optionnel, car ce Roomba sait parfaitement les identifier.

La cartographie présente toutefois deux réels manques. Premièrement, il est impossible de suivre en temps réel ses déplacements sur la carte. Deuxièmement, il n'est pas possible de créer des zones de nettoyage à la volée. Il faut passer par le gestionnaire de cartes, les créer et les enregistrer avant d’y envoyer le robot. La création de zones est donc utile pour lancer le robot dans des endroits que vous savez être très sales régulièrement, mais pas pour répondre à des incidents imprévus.

La navigation

Le Roomba Combo 10 Max ne reprend pas le principe de navigation classique des robots aspirateurs. En général, ces derniers commencent par traiter les bords, puis s'attaquent au cœur de la pièce. Ici, cet iRobot débute son travail immédiatement, dès qu'il sort de sa base. Les déplacements peuvent parfois paraître aléatoires, car le robot utilise activement son pare-chocs avant. Cela lui permet de nettoyer toutes les zones, même celles situées derrière des obstacles souples comme des tentures ou des rideaux.

Ce n'est qu'après avoir traité la pièce qu'il se concentre sur les bords. Contrairement à certains modèles comme le Roborock S8 Ultra MaxV ou l'Ecovacs T30, il ne dispose pas d'une brosse extensible. Cela ne l'empêche pas pour autant de bien nettoyer les bords et les plinthes, bien que les coins restent légèrement en retrait par rapport à ceux de ses concurrents susmentionnés.

Il ne rate donc aucune zone, et si vous activez le mode IA, le robot enregistre progressivement les zones les plus sales pour ensuite créer automatiquement des cycles de nettoyage prédictifs qui se révèlent, en plus, très efficaces. Il faut toutefois noter que pour traiter une pièce dans son intégralité, le temps peut varier.

Le Dirty Sensor est également très actif. Après un premier passage, si le capteur détecte une concentration de saleté sur son trajet, le robot s'attarde davantage sur cette zone pour s'assurer de tout aspirer. Cela peut prolonger le nettoyage d'une pièce de 10 à 20 minutes, mais avec la certitude qu'il ne restera aucune poussière.

La détection d'obstacle

Le iRobot Roomba Combo 10 Max profite de la garantie "Poop". Cela signifie que, s'il ne détecte pas une déjection animale et roule dessus, iRobot s'engage à remplacer votre machine. Dans les faits, après un don fait par Lina, félin de 5 kg, ce robot repère la déjection de loin et l'évite dans un rayon d'environ 10 cm.

Il a également évité avec tout autant de talent un câble USB, qu’il soit plié ou même déplié. Idem pour une voiturette, des personnages Playmobil et même des pièces de Lego. Attention, les plus petites pièces ne seront pas détectées, mais toutes les autres seront évitées sans difficulté.

Après un cycle de nettoyage, nous vous conseillons de consulter le rapport édité par l'application. En plus des informations comme la surface et le temps de traitement, vous bénéficiez d’un affichage de la carte qui surligne en couleur les zones traitées. À cela s'ajoute un récapitulatif des obstacles rencontrés, illustré par des photos. Vous pouvez préciser pour chacun si c'est un obstacle temporaire ou non. Autant d'informations qui nourriront le système d'IA du robot.

Aspiration et lavage

Nous avons lancé un cycle d'aspiration en utilisant la puissance normale, et le robot a dû affronter de la litière pour chat, de la chapelure, des miettes de biscuits et de la poussière. Au premier passage, la quasi-totalité de ces dernières est aspirée. Il reste quelques petits éléments qui disparaîtront au second passage.

Environ 85 % de la litière est récupérée immédiatement, tandis que la chapelure et les miettes de biscuits sont aspirées intégralement dès le premier passage.

Un second passage suffit pour aspirer totalement les derniers grains de litière. Nous avons ensuite dispersé des résidus et de la poussière, préamablement pesé, sur un sol dur et ensuite un tapis. Sur le sol dur, plus de 95 à 96 % des résidus sont récupérés, et presque 90 % sur un tapis à poils ras. Sur les tapis à poils longs, le 10 Max aspire jusqu'à 85 % des résidus.

Le lavage des sols repose ici uniquement sur le frottement de la vadrouille contre le sol. Pas de technologie de vibration ou de patins rotatifs. Cela peut sembler limité, mais iRobot démontre encore une fois son efficacité dans la simplicité. Ainsi, au lieu de parcourir une pièce en un seul passage, il la décompose en plusieurs segments et effectue des va-et-vient, au minimum un et plus si le sol est plus sale sur certains segments. Attention, pour obtenir ce résultat, il faut activer la fonction Scrub dans les paramètres de nettoyage.

Face à des tâches de cola, de café, de feutre et de maquillage, il ne s'est pas démonté et a démontré de belles capacités. Ainsi, en un passage, une bonne partie du maquillage est retirée.

Le cola et le café sont éliminés en un seul passage. Un second passage permet de retirer le sucre collé au sol. Le feutre est également effacé en un seul passage, un très bon résultat.

Après deux passages, le sol est impeccable. Les zones qui pouvaient être collantes, comme celles avec du cola, sont parfaitement nettoyées. Seules subsistent quelques traces de maquillage. À notre grand étonnement, ce robot fait aussi bien, voire mieux, que ses concurrents à vadrouille active.

Niveau bruit, il n'est pas des plus discrets : environ 65 à 68 dB à 5 cm, 60 à 63 dB à deux mètres, et moins de 50 dB dans une pièce adjacente. Son autonomie varie entre 1h30 et 2h00.

Conclusion