Sur le marché de plus en plus populaire des vidéoprojecteurs ultras compacts, LG sort complètement des sentiers battus en proposant un modèle à la finition haut de gamme et au design atypique. Doté d’un élégant boitier en aluminium brossé, l’appareil prend la forme d’un petit "parallélépipède rectangle" de seulement 13,5 cm de haut pour 8 cm de large et 1,49 kg.

Il est équipé d'un ingénieux bras métallique rotatif à 360 degrés, capable de pivoter autour de l’appareil pour ajuster sa position afin de projeter l’image sur un mur, un plafond ou un écran de projection. Au besoin, ce support peut également faire office de poignée de transport. Au-delà de ses qualités esthétiques et pratiques, le CineBeam Q offre une qualité d’image réservée habituellement à des projecteurs beaucoup plus volumineux. Présentation...

Caractéristiques du LG CineBeam Q (HU810P)

Une image XXL en définition 4K

Le LG CineBeam Q est capable de projeter une image pouvant aller jusqu’à une taille maximale de 120 pouces (3 mètres de diagonale !) pour un ratio de contraste impressionnant de 450 000:1. Contrairement à la plupart des picoprojecteurs HD et Full HD du marché, il offre une définition UHD 4K (3840 x 2160 pixels) de 8,3 millions de pixels par wobulation. Basé sur une puce DLP, le projecteur exploite une source lumineuse triple laser RVB (rouge, vert, bleu) qui couvre 154 % de l’espace colorimétrique DCI-P3. L’un des gros avantages de ce type de lampe laser réside dans 'son silence de fonctionnement (29 dB maximum) et sa durabilité annoncée jusqu’à 20 000 heures.

La luminosité de 500 lumens se révèle par contre un peu faible pour un vidéoprojecteur compact haut de gamme. Cela réduit considérablement les possibilités de l’utiliser dans des environnements lumineux. Autre déception au niveau de la partie audio qui n’est clairement pas le point fort de ce modèle. Alors que d’autres picoprojecteurs concurrents de taille équivalente comme le XGIMI MoGo 2 Pro délivrent un son tout à fait correct, le CineBeam Q peine à se faire entendre avec son haut-parleur mono de seulement 3W. C'est presque impardonnable de la part de LG sur un produit de cette trempe.

Fort heureusement, le projecteur prend en charge le couplage Bluetooth avec une double sortie audio pour une diffusion audio sans fil vers plusieurs haut-parleurs et/ou écouteurs Bluetooth. L’appareil fait également l’impasse sur une batterie intégrée. Il s’accompagne d’un imposant bloc d’alimentation pour le brancher sur le secteur, mais il est toutefois possible de le connecter à une batterie externe de 65 Watts (minimum) via son port USB-C. L'autonomie d'un picoprojecteur avec une batterie rechargeable se situe généralement entre 1h30 et 2 h.

Installation et utilisation

Destiné à un très large public, le CineBeam Q est un projecteur prêt à l’emploi. Il est en effet possible de l’utiliser sans avoir à mettre la main dans les réglages pour aligner l’image ou effectuer la mise au point. Une fois posé, le projecteur calibre automatiquement l’image en une fraction de seconde. La puissante correction Keystone (trapézoïdale) est capable d’ajuster et recadrer parfaitement l’image même si le projecteur ne se trouve pas face à la surface de projection. Un énorme atout pour un produit destiné à être transporté et placé à différents endroits à la maison ou en déplacement.

Pour modifier la taille de l’image (de 50 à 120 pouces selon les recommandations de LG), il suffit de reculer ou avancer l’appareil. Face à des concurrents comme le Samsung The Freestyle 2nd Gen ou le XGIMI MoGo 2 Pro, le CineBeam Q se distingue surtout par sa définition 4K. Une première, à notre connaissance, sur le marché des picoprojecteurs. Malgré son format ultra compact, il délivre une belle image nette, bien détaillée et sans aucun flou. Les couleurs sont fidèles et bien contrastées, et les noirs profonds. L’idéal pour profiter des films et des séries 4K proposés par les services de streaming vidéo comme Netflix, Prime Video, disney+, Max, etc.

Le CineBeam Q n’est par contre pas du tout taillé pour le jeu vidéo en raison notamment d’un retard à l’affichage (input lag) beaucoup trop élevé. Mieux vaut ne pas jouer à des FPS ou autres jeux multijoueur pour éviter les déceptions ! Comme sur les téléviseurs de la marque, on trouve différents mode de préréglages en usine de l'image : Vif, Standard, Cinéma, Sport, Optimiseur de jeu, Filmmaker Mode, ou encore deux modes Expert (pièce lumineuse ou pièce sombre).

Modes d'affichage

Lors de mes séances de visionnage, j’ai particulièrement apprécié le calibrage par défaut des modes Filmmaker ou Cinéma. J’ai d’ailleurs du mal à les différencier, car la qualité de l’image est quasiment identique dans l’un ou l’autre mode. Compatible HDR et HLG, le CineBeam Q impressionne par sa couverture colorimétrique et son taux de contraste très élevé pour un modèle de cette taille. La luminosité n'étant par contre pas à la hauteur, je vous conseille de l'utiliser dans la pénombre, voire le noir complet. Une fois le mode Filmmaker activé, vous pouvez alors profiter d'une véritable expérience cinématographique.

Le mode Expert (pièce lumineuse journée) pousse quant à lui la luminosité à fond pour pouvoir utiliser le projecteur dans un environnement lumineux. Le résultat se révèle catastrophique pour visionner des contenus, mais ce mode peut à la rigueur faire l'affaire pour effectuer des tâches bureautiques ou naviguer sur le web. Le calbrage des autres modes (Vif, Standard, Sport…) ne sont pas plus convaincants : l'image est dure avec des contrastes trop marqués et des couleurs criardes. Les options de réglages sont malheureusement très limitées, et les profils personnalisables que l'on trouve sur de nombreux modèles concurrents figurent aux abonnés absents. Ceux qui aiment ajuster l’image jusque dans les moindres détails passeront leur chemin.

webOS : un OS TV génial, mais lent

Comme les téléviseurs de la marque, le projecteur repose sur le système d’exploitation webOS en version 6.0. Développé à l’origine par Palm pour les smartphones, puis racheté successivement par HP et LG, il dispose d’une interface entièrement personnalisable très intuitive. Chaque utilisateur a la possibilité de configurer son propre profil pour retrouver ses applications favorites sur l’écran d’accueil, mais aussi des suggestions de programmes basés sur son historique de visionnage.

La navigation s’effectue à l’aide de la télécommande fournie, ou via l’application LG Thinq pour smartphone. L’interface de webOS donne accès aux services de streaming les plus populaires tels que Netflix, Amazon Prime Video, Disney+, Apple TV+, Max, etc. Un avantage non négligeable sachant que bon nombre de picoprojecteurs concurrents ne permettent pas d’accéder nativement à Netflix et consorts (il faut installer une API pour forcer l’installation). Le LG Content Store contient par ailleurs d’innombrables applications de divertissement, de communication, de jeux, etc.

Il s’agit sans doute l’un des OS TV les plus complets du marché, mais il souffre parfois de quelques bugs et de lenteurs. Parmi les autres détails qui fâchent figure la piètre qualité de la télécommande. Malgré une ergonomie bien pensée avec des touches d’accès direct à Netflix, Prime Video et Disney+, il faut obligatoirement la pointer vers le projecteur pour qu’elle veuille bien fonctionner. C'est très agaçant, surtout quand le vidéoprojecteur est placé derrière vous. L'application mobile offre in fine une meilleure expérience de navigation.

Connectique et compatibilité

Compatible avec Screen Share et AirPlay 2, le CineBeam Q peut également diffuser facilement les contenus stockés sur un smartphone ou une tablette Android ou iOS. Bien qu’assez limitée, la connectique du CineBeam Q est suffisante pour la plupart des usages. Celle-ci se compose d’une prise HDMI (compatible eARC) et d’un port USB-C. Ces interfaces permettent de brancher respectivement un système home-cinéma ou une barre de son, ainsi qu’un ordinateur portable, un disque dur externe, etc. Il est également envisageable d’acquérir un dongle USB-C avec différentes connectiques pour ajouter par exemple un clavier et une souris afin d’utiliser le vidéoprojecteur comme un écran d’ordinateur.

Conclusion