Steelseries développe sa gamme de systèmes audio pour gamers et nous présente aujourd’hui son haut de gamme, le Arena 9. Cet ensemble, vendu 490€ sur le site du fabricant est composé de cinq enceintes et d’un caisson de graves, pour un véritable rendu en 5.1 dans votre espace. Il se positionne donc en alternative au Z906 de Logitech, un produit lancé en 2011. On s’attend donc à un vrai progrès … normalement.

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Contenu et finition

Il y en a dans la grosse boite, et pas qu’un peu. Pourtant, la taille des enceintes, toujours ovoïdes, n’est pas aussi grande que celles du pack Arena 3 (qui mesurent 20 centimètres de haut tout de même. Ici, les deux enceintes de face du système Arena 9 mesurent 18,5 centimètres, quand celles à l'arrière ne font que 16,5 centimètres. Pour l’enceinte centrale, comptez 10 centimètres de haut pour 24 de large, quand le caisson culmine à 30,5 centimètres de haut (avec ses pieds) pour 23,5 de côté. L’ensemble prend donc une certaine place autour de la zone de jeu.

La finition est identique à celle du Arena 3 : les haut-parleurs (boomers et tweeters) sont dénués de protection et sont montés sur une enceinte en plastique noir mat. Pas de vis apparente, mais des ajustements entre la partie avant et arrière de l’enceinte qui peuvent présenter un léger relief, variable selon l’enceinte et la zone de contact. Rien de visible une fois que l’on a les enceintes en position. Les deux enceintes pour la stéréo de base ont droit aussi à une surface en plastique translucide, de quoi laisser passer la lumière de l’éclairage à LED dont elles sont équipées. Ce sont aussi les deux seules à posséder un léger réglage de l’angle avant/arrière, d’une dizaine de degrés.

Toutes sont enfin équipées d’un petit pied avec surface en caoutchouc pour éviter qu’elles ne glissent trop facilement et d’un système de fixation murale, à base d’une simple embase à vis à l’arrière. Le support de fixation n'est cependant pas fourni ni disponible en option sur le site du fabricant. L’ensemble nous laisse une belle impression de qualité, avec un design plutôt élégant au regard de ce que propose la vieillissante gamme de Logitech, et il faudra simplement jongler avec le paquet de câbles qui va de pair avec le système pour garder une certaine sobriété visuelle.

Enfin, un contrôleur filaire cylindrique vient accompagner l’ensemble pour donner à l’utilisateur le contrôle du volume, de la source, de l’égalisation et de la gestion du surround sur laquelle nous reviendrons.

Compatibilité et fonctions : De nombreuses possibilités, mais avec de vraies limites

Toutes les connexions filaires se font au niveau du caisson de basses, lequel assure aussi l’amplification pour les enceintes gauche, droite et centrale. Les deux premières ont donc un câble avec une sortie DIN de grande taille (la même que celle utilisée en MIDI) pour la gestion du son amplifié et de l’éclairage. La centrale, dénuée de LEDs, a droit à un simple connecteur RCA. Les enceintes arrières, quant à elles, sont différenciées entre gauche et droite. Cette dernière gérant la connexion sans fil au caisson, la connexion filaire amplifiée à l’arrière droite, le tout à l’aide d’une alimentation sur secteur.

La connexion aux différentes sources se fait de plusieurs manières. Pour la partie filaire, c’est en USB (avec connecteur USB-C sur le caisson) sur PC Windows ou Mac comme sur PS4, PS5 ou Switch en mode TV, mais aussi en optique avec un port d’entrée et de sortie, et en analogique avec un simple port mini-jack stéréo. En sans fil, vous avez droit à une connexion Bluetooth 4.2 (avec latence perceptible, si vous êtes joueur). Pour terminer, un port mini-jack 4 pôles sur le contrôleur filaire permet la connexion d’un casque avec micro.

Nous notons l’absence d’un port HDMI Arc ou en entrée sortie, ce qui aurait permis de faciliter la connexion à une TV. Et en même temps, il faut admettre que le Arena 9 n’est pas particulièrement à l’aise avec cette possibilité, même en optique. En effet, point de Dolby ou de DTS, l’ensemble ne gérant finalement que le très classique PCM. ce qui va, nous allons le voir, poser quelques problèmes.

Surround et Upmix : quand le vrai 5.1 se fait rare

Le Arena 9 fonctionne sous 3 modes de gestion. En stéréo, les avant gauche et droite et le caisson sont les seuls à fonctionner. En 5.1, toutes les enceintes fonctionnent et fournissent un signal différent. Enfin, il y a le mode Upmix 5.1 qui prend un signal stéréo et le répartit sur les 6 enceintes, sans créer de réelle spatialisation du signal. C’est ce dernier mode qui est activable manuellement par l’utilisateur et que le fabricant conseille de désactiver en cas d’entrée en 5.1 réel. Or, le 5.1 réel n’est pas vraiment un signal bien géré par le Arena 9.

En USB sur PC Windows, il faut passer par la suite logicielle de Steelseries pour profiter du module Sonar, gratuit, lequel assure la conversion des signaux multicanaux. La carte son interne du caisson est alors vue comme un modèle 5.1 classique, compatible avec de nombreux jeux dans cette configuration. Sur Mac, c’est bien le système interne Core Audio qui se charge de la gestion des 6 canaux séparés. Et ça marche bien pour les jeux ou les fichiers vidéos locaux. Malheureusement, sur Windows comme Mac, nous n’avons pas réussi à profiter de la gestion 5.1 avec les navigateurs Chrome, Edge ou Safari. Ainsi, Netflix, Amazon Video ou Disney + ne se regardent qu’en stéréo, sans les arrières ou la centrale. A moins de faire appel au système Upmix, lequel ne fait que remplir l’espace, sans effet de spatialisation..

Même constat avec le branchement du Arena 9 en Optique sur nos trois téléviseurs de test, un QLED Samsung de 2020, un LG OLED de 2022 et un Xiaomi LED de 2021. Que ce soit avec un Bluray, Netflix, Disney+, Amazon Video, nous n’avons pas pu sortir de signal 5.1, l’absence de gestion du Dolby empêchant toute compréhension du signal par le système. Et il en va de même avec les consoles branchées sur la TV, PS5 ou Xbox Series X. Stéréo ou Upmix, point.

Nous sommes donc passés par une connexion directe de la PS5 en USB, en espérant pouvoir au moins profiter de la 3D Audio puisque cette machine est présentée comme compatible. Et là, déception : le Arena 9 n’est vu que comme un système stéréo. Les enceintes arrières et la centrale ne fonctionnent donc qu’avec le mode Upmix, toujours aussi peu convaincant.

En clair, le Arena 9 est un système pensé pour jouer sur PC Windows ou Mac en profitant d’un vrai 5.1 dans la plupart des cas. Mais pour ce qui est des consoles, de la TV, et de toutes sources vidéo en streaming, il ne fait pas mieux qu’un système stéréo. avouez que c’est triste. Pour faire mieux, il aurait fallu une entrée HDMI avec gestion des signaux Dolby et DTS, ou la gestion de ces protocoles via les ports optiques.

Restitution sonore : où sont les bas médiums ?

Nous avions exprimé et sanctionné l’absence de graves et d’aigus du système Arena 3 lors de notre test. Soyons contents de les voir revenir en force avec le Arena 9, bien aidé par la présence de tweeters et d’un caisson de basses. Malheureusement, c’est une autre tranche du spectre sonore qui se montre ici aux abonnés absents : les bas médiums. Car si le caisson se montre efficace dès 30 Hz et jusqu’autour des 150 Hz, les petits satellites ne prennent véritablement le relais qu’à partir de 300 Hz, laissant un joli trou béant, presque vide, entre les deux.

Le résultat à l’écoute est donc forcément décevant. Il manque la profondeur des voix, la rondeur de nombreux sons, en plus d’une atteinte sérieuse à l’équilibre général. En effet, si les aigus sont plutôt bien définis, la place laissée aux haut-médiums est bien trop importante. Les voix, les instruments à cordes, les coups de feu, ont tous un côté criard, légèrement métallique, qui leur ôte du naturel. Ce n'est pas flagrant en jeu, mais il faut avouer qu'à la longue, c'est particulièrement fatiguant. (Moi qui aime le bruit des moteurs dans les jeux de course, j'ai eu un peu l'impression de rouler capot ouvert).

Reste la possibilité d’atténuer cet effet avec l’égaliseur sur PC ou depuis le contrôleur filaire, mais ce n’est pas bien pratique en absence d’application sur mobile, et même assez peu convaincant après des heures à chercher le bon réglage. Pour dire, j’ai mis le système HiFi 5.1 Yamaha YHT-1840 en comparaison du Arena 9 et dès la première écoute le constat était sans appel : le système de Steelseries est incomparablement moins bon en tous points. Que ce soit en écoute musicale, pour regarder un film ou pour jouer d’ailleurs. La finesse, la douceur, la rondeur, le petit système Yamaha (vendu dans la même gamme de prix, sous les 500€) a beau ne pas être parfait, il assure avec un son agréable qu’on ne retrouve jamais avec le Arena 9.

Conclusion : beaucoup de place pour pas grand chose

C’est clairement la déception de voir Steelseries sortir un produit élégant et atypique, avec un bel effet RGB pour habiller le bureau ou le salon, mais qui s’avère aussi peu pratique au quotidien, et aussi peu convaincant sur la partie sonore. Le produit s’adresse clairement aux joueurs PC Windows qui veulent un effet 5.1 en jeu (et pas ailleurs) avec une forte présence des aigus et haut-médiums, et un soutien sur les graves. Ceux qui cherchent un système tout en un, pour consoles et PC, pour regarder des films ou écouter de la musique, se tourneront plutôt vers un ensemble HiFi, le Arena 9 n’étant clairement pas taillé pour la polyvalence.

Quant à sa gestion du 5.1, nous regrettons forcément qu’elle soit aussi limitée. Le système ne fonctionne que sur PC, qu’avec le soutien du logiciel Sonar, et qu’avec certains jeux. Pour les autres situations, le mode Upmix ne compense rien et se borne à nous proposer une répartition de la stéréo sur les 6 enceintes, sans création d’un espace sonore amélioré. Il y a donc peu d’intérêt à dépenser autant d’argent dans un ensemble aussi peu abouti.

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Conclusion