Avec sa silhouette ramassée exempte de toute excroissance disgracieuse, il ne paie pas de mine sur un bureau. Un logo quasi invisible, une police de caractères sobre et un design frameless – pas de carénage autour des touches, qui semblent « survoler » la base du clavier – désormais classique, on pourrait presque parler d’élégance ! Le terme n’est pas trop fort et s’il se destine avant tout aux joueurs les plus sérieux, ce Huntsman incarne parfaitement l’esthétique Razer moderne, le constructeur s’éloignant depuis quelques années des designs excessifs qu’il proposait à ses débuts.

Les caractéristiques du Razer Huntsman V2 TKL

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COMPACT, PRATIQUE ET ELEGANT

Testé dans sa configuration Tenkeyless ou TKL, le Huntsman v2 s’affranchit du pavé numérique qui ne sert souvent qu’à taper les mots de passe et autres numéros de téléphone. Un sacrifice que chacun mesurera comme il l’entend, mais un gain de place considérable sur un bureau : avec 36cm de long pour 14 de large, ce clavier fait le bonheur des petits espaces et laisse d’autant plus de place pour les déplacements parfois amples d’une souris ravie de pouvoir s’exprimer sans retenue. L’inclinaison est quant à elle réglable sur deux niveau (6 et 9 degrés) via deux robustes pieds, un bon point pour le confort des habitués.

Signalons au passage que cette nouvelle version s’accompagne cette-fois d’un repose-poignet que l’on ne trouvait pas dans l’emballage du premier Huntsman TKL, baptisé à l’époque « Tournament Edition ». On retrouve avec un certain plaisir le modèle molletonné qui accompagne la majeure partie des claviers du constructeur, avec son (très) faux cuir tout à fait confortable. Autrefois solidement aimanté, ce dernier n’est en revanche plus du tout solidaire du clavier, ce qui peut occasionner une relative instabilité. La présence d’un câble USB-C (1.80m) détachable et facilement remplaçable est un plus, surtout quand on sait que le Huntsman v2 classique compose toujours avec un fil inamovible.

Terminons ce chapitre avec les touches elles-mêmes. Comme sur le modèle précédent, celles-ci sont en PBT (polytéréphtalate de butylène pour les intimes) et leur revêtement subtilement granuleux est un régal au toucher. Sans vraiment égaler celui des meilleurs claviers d’autrefois ou encore de modèles personnalisés autrement plus chers, ce plastique offre une durabilité à toute épreuve et son moulage à double injection garantit la même longévité aux caractères. A nos yeux, le seul défaut de ces touches se situe au niveau de certains choix pour le rétroéclairage. On vise surtout les touches numérotées, Razer ayant préféré éclairer les caractères spéciaux (&, é et ainsi de suite) plutôt que les chiffres. Rien de réellement inhabituel pour un clavier français, mais la version Qwerty se trouve mieux lotie avec de la lumière sur l’ensemble des caractères.

DEUX PROFILS BIEN DISTINCTS

Le Huntsman v2 TKL propose deux types de contacteurs, et on recommandera comme toujours aux moins expérimentés de bien réfléchir et d’aller essayer plusieurs modèles en magasin avant de se lancer. Version rouge linéaire d’un côté, version violette tactile de l’autre : aux antipodes du spectre, ces deux finitions changent du tout au tout l’expérience que vous et votre entourage aurez du clavier et de la frappe. Dans le premier cas, la touche s’enfonce et revient dans un seul mouvement, sans résistance ni bruit autre que celui de la touche qui finit par heurter le fond du clavier. Les contacteurs violets résistent quant à eux jusqu’à un « clic » aussi sonore que satisfaisant, souvent plus pour celui qui écrit ou joue que pour son ou ses voisins.

Vraiment pas discrète, la version violette s’oppose donc fondamentalement au modèle rouge, dont les contacteurs s’accompagnent cette fois d’amortisseurs acoustiques qui réduisent très nettement l’impact sonore des touches. La différence avec le Tournament Edition est saisissante et il y a fort à parier que le Huntsman v2 saura trouver grâce aux oreilles de conjoint(e)s parfois témoins très obligés de grosses sessions de jeu en espace restreint.

EXCES DE VITESSE

Chez Razer, le modèle Huntsman profite de contacteurs optiques, en opposition aux versions purement mécaniques qui équipent par exemple le BlackWidow. Le premier enregistre le signal qu’une touche est bien enfoncée grâce à un faisceau infrarouge, tandis que deux pièces métalliques entrent en contact dans le second cas. Fiabilité et vitesse contre prix et personnalisation, les différences existent mais tendent à se réduire avec le temps, sans parler de la qualité de fabrication qui peut varier d’un constructeur (et d’une gamme de prix) à l’autre.

De ce côté, le Huntsman v2 se distingue donc par une réactivité record et le taux d’échange entre le clavier et le PC monte jusqu’à 8000Hz, ce qui garantit une latence imperceptible et un temps de réponse rivé au plancher. Ebouriffante sur le papier, cette partie du bilan technique a plus de mal à s’illustrer en cas pratique, du moins sans mettre à contribution une batterie de capteurs et caméras ultra modernes pour mesure chaque milliseconde gagnée. Très possiblement plus efficace qu’un clavier lambda pour un e-sportif équipé d’une machine de compétition et d’un écran 240 ou 360Hz, le Huntsman v2 ne changera en revanche rien à votre expérience dans un jeu solo (ou même compétitif) sur un PC ordinaire. Dans un cas comme dans l’autre, attention : plus question d’accuser le clavier d’oublier ou de mal enregistrer vos commandes !

SYNAPSE, CERVEAU LENT ?

Pas de surprise au niveau du logiciel : comme toujours avec Razer, c’est Synapse qui veille, pour le meilleur ou pour le pire. En termes de possibilités de personnalisation, rien à dire : les effets d’éclairages RGB sont nombreux, faciles à paramétrer et permettent toutes les audaces ou presque. S’il est dépourvu de raccourcis physiques, le Huntsman v2 se rattrape au niveau logiciel avec ce qu’il faut de macros accessibles via la touche fn et la technologie Hypershift, qui sert à attribuer d’autres fonctions aux touches de base. Un mode jeu qui désactive les touches et raccourcis potentiellement traumatiques, une optimisation saisie ou jeu pour autoriser ou pas la répétition rapide d’une pression sans attendre le retour de la touche à son point de départ... Tout est prévu.

Reste l’impression globale de subir, avec Synapse, la présence d’une usine à gaz pas toujours stable, qui tend un peu à se répandre – il faut installer des modules pour faire ses macros ou profiter d’effets RGB avancés – et qui exige la création d’un compte sans trop se justifier. Il est certes possible de paramétrer et d’enregistrer tous ses réglages dans un profil qui sera stocké dans le clavier lui-même avant de tout désinstaller, mais on préfèrerait tout de même un logiciel plus raffiné, et moins impactant sur les configurations les plus modestes.

IL A TOUT D’UN GRAND

On ne va pas vous mentir : il faut sans doute une configuration de compétition et la coordination œil/main qui va avec pour apprécier le taux d’échantillonnage de 8000Hz du Huntsman v2, Tenkeyless ou pas. Si cette caractéristique fait plus d’effet sur le papier qu’entre les mains, le reste du bilan est très positif. On recommandera à ceux qui jouent dans des espaces communs d’éviter les contacteurs violets, satisfaisants mais vraiment bruyants. Les rouges nous ont immédiatement séduits par leur silence et si le « tchac » de la frappe s’est estompé depuis le modèle Tournament, la précision de l’ensemble et le plaisir que l’on éprouve à jouer ou écrire avec cette v2 ne sont pas feints. Sobre mais racé, ce clavier aura fière allure sur la plupart des bureaux.

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Conclusion