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Sujet : Ecriture et philosophie

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Great_Aldana Great_Aldana
MP
Niveau 10
15 juin 2021 à 20:58:45

Esclave y ma mp pour me dire que sa nouvelle sur la nation arriverai dans la soirée et celle sur le fantasme au petit matin..

ChamanDelmas ChamanDelmas
MP
Niveau 6
16 juin 2021 à 12:40:27

Le 17 mai 2021 à 13:13:15 :
Le nouveau thème sera donc le fantasme , mêmes règles que d'habitude (voir page 1), vous avez jusqu'au 15 juin pour participer

Autrement dit, je peux écrire n'importe quoi, du moment que mon histoire est traversée par le thème "fantasme" ?

ChamanDelmas ChamanDelmas
MP
Niveau 6
16 juin 2021 à 12:42:54

Si c'est le cas, je vais essayer de le faire avant ce soir.

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MP
Niveau 9
16 juin 2021 à 22:00:27

Aujourd'hui comme hier
Partie 1

Nouveau carnet, année 2087-2088

Le vendredi 22 août 2087

J’ai été acceptée à Paris-V ! J’ai reçu la nouvelle ce matin et je suis si heureuse ! J’étais un peu inquiète car j’étais sur liste complémentaire mais dès septembre je serai fièrement inscrite en L1 LOCA. Je peux enfin souffler, je dois bien avouer que cet été dans l’incertitude m’a empêché de vivre sereinement mes vacances.

Mais avant d’aller plus loin, quelques présentations s’imposent : Je m’appelle Izia Dumoulin, je suis née le 28 octobre 2069 à Paris. Je me targue d’avoir une conscience aiguë de mon positionnement dans l’histoire, des ressorts qui animent cette dernière et de l’avenir qui l’attend. Depuis l’école primaire je tiens un dossier dans lequel je répertorie tous les articles de presse ou les liens vers des vlogs qui ont contribué à me faire comprendre dans quel monde je vis. C’est pour cela que, pour mes études supérieures, j’ai choisi la licence d’ouverture cognitive et anthropologique, qui je l’espère m’offrira une vue d’ensemble plutôt exhaustive du monde, de son histoire et de la place de l’humanité en son sein. En effet c’est un parcours en 3 ans dans lequel la première année sera, si je comprends bien, une exploration très large des fondements historiques, économiques et philosophiques de notre réalité sociale, la seconde se focalisera davantage sur la psychologie, la sociologie et l’ethnologie et la troisième, sur les sciences cognitives et la neurologie (cette année me fait un peu peur, mais j’ai le temps de me mettre à niveau).

Les quelques pages qui vont suivre constitueront le récit des moments marquants de ma première année universitaire et auront pour double rôle d’être, pour le reste de l’humanité et devant l’histoire, un témoignage de première main de ce qu’était la vie et la psychologie d’une étudiante à la fin du XXIème siècle et, pour moi, le lieu où j’essaierai de coucher sur le papier mes réflexions et de clarifier ma représentation du monde.

Je joins ici le programme de la première année avec les volumes horaires associés :

Université de Paris
Premier cycle universitaire
L1 LOCA - Licence d’ouverture cognitive et anthropologique – Contenus pédagogiques 2087-2088

Premier semestre – total : 60 heures Cours Magistraux/132H Travaux Dirigés/3 conférences

- Histoire sociale des oppressions ……………………………. 24H CM
- Généalogies des genres et des sexualités…………………… 12H CM 24H TD
- Esthétique de la différence …………………………………. 12H CM 24H TD
- Neurologie eudémoniste ……………………………………. 12H CM 12H TD
- Langue vivante 1……………………………………………. 24H TD (note : j’ai choisi espéranto)
- Langue vivante 2……………………………………………. 12H TD(note : j’ai choisi arabe)
- Socle pluridisciplinaire……………………………………… 3 conférences à choisir parmi 9
- Projet personnel accompagné……………………………….. 24H TD
- Option spirituelle 1 …………………………………………. 12H TD
(note : j’ai choisi Feng shui et aménagement intérieur)

Second semestre – total : 72 heures Cours Magistraux/120H Travaux Dirigés/3 conférences

- Économie démocratique…………………………………….. 24H CM
- Mémétique et dynamiques identitaires……………………… 12H CM 24H TD
- Anthropologie technologique……………………………….. 12H CM 24H TD
- Dialectique cosmopolitique…………………………………. 24H CM
- Langue vivante 1……………………………………………. 24H TD
- Langue vivante 2……………………………………………. 12H TD
- Socle pluridisciplinaire……………………………………… 3 conférences à choisir parmi 9
- Projet personnel accompagné……………………………….. 24H TD
- Option spirituelle 2………………………………………….. 12H TD
(note : j’ai choisi Émancipation active)

Le mardi 9 septembre 2087

La joie. La joie sans mélange d’étendre son niveau de conscience historique. Je retrouve une sensation familière que j’aime par dessus tout : comprendre. Je viens de sortir de mon premier cours d’histoire sociale des oppressions. Bien sûr, j’avais déjà une sorte de conscience sourde de ce que je viens d’y apprendre, mais j’aperçois maintenant clairement que tout ce que je prends pour acquis aujourd’hui n’était pas gagné même durant le siècle dans lequel je suis née.

Il est si facile d’oublier d’où nous venons, d’oublier qu’il y a encore quelques décennies, le monde était en proie à une infinité de divisions discriminantes et par conséquent d’oppressions. A écouter le récit de la prof, avant le milieu de ce siècle, tout semblait se passer comme si la moindre différence entre deux groupes humains quelconque était le prétexte à une haine farouche. Différence de nationalité, de langue, de race, de culture, de religion, de sexe, d’identité de genre, d’orientation sexuelle, de classe sociale, d’opinion politique, de couleur ,de taille, de poids, etc... Tout semblait pouvoir servir de base au conflit voire à la guerre.

Et dire qu’au siècle dernier, et même au début de celui-ci en fait, l’humanité elle-même était menacée d’extinction… En à peine 50 ans, nous avons résolu le problème de l’environnement et du climat, presque tous les problèmes de division au sein de l’humanité et tous les conflits afférents, nous vivons aujourd’hui dans un monde uni, où les frontières entre pays ne sont que des lignes de démarcation administratives ouvertes à qui veut les franchir, où chacun peut définir qui il est et ce qu’il est à sa guise. Il n’est pas étonnant que prendre la mesure d’un tel changement anthropologique et politique ne soit pas tâche aisée. Mais quel plaisir de s’atteler à cette tâche si gratifiante !

Note :
Je suis déçue, nous venons d’apprendre que la prof d’option spirituelle n’est pas encore arrivée sur le campus, son cours de vendredi va donc sauter. Et comme ce cours se fait par tranche de 2 heures toutes les 2 semaines, il faudra que j’attende fin septembre. J’étais très impatiente d’assister au cours de feng shui car je ne me sens pas très bien dans mon appartement étudiant. Depuis la rentrée j’y fais des insomnies fréquentes et je sens que l’énergie y circule mal. J’ai un besoin urgent de décorer tout ça et pour ce faire j’ai besoin d’un guide, je ne veux pas risquer de bloquer mes centres spirituels en positionnant mal un meuble ou en choisissant la mauvaise tenture. Heureusement, l’abat-jour en rotin que m’a donné ma grand-mère le week-end dernier me permet de patienter un peu car elle fait très bien dans mon salon.

Le mercredi 17 septembre 2087

Nous sommes à la deuxième semaine de cours et tout bouillonne en moi. J’ai encore du mal à mettre des mots sur certaines choses mais je sens que je progresse à une vitesse folle. Je prends petit à petit une pleine conscience de ce que je pressentais déjà sourdement : nous venons à peine de quitter un nouveau Moyen-âge, une période bien sombre de l’humanité, et toutes les idées d’ouverture et d’acceptation de l’autre qui me paraissent aujourd’hui évidentes ne l’étaient pas pour des humains qui sont encore vivants aujourd’hui.

Hier, en sortant du cours de généalogie des genres et des sexualités, je me suis pris la réalité en plein visage : au début de ce siècle, c’est-à-dire à la génération de mes grands-parents, plus de 90 % des êtres humains se reconnaissaient dans une répartition binaire des identités de genre, attribuées arbitrairement selon les seuls sexes biologiques (dont la différence était bien plus marquée qu’aujourd’hui, la prof nous a dit que nous étudierions ça en anthropologie technologique au second semestre) et dans une orientation sexuelle tournée strictement vers les personnes de l’autre sexe biologique. C’est fou d’imaginer à quel point les vies humaines étaient à ce point dictées par l’animalité !

Ce n’est qu’en 2065 -il y a à peine plus de 20 ans !- que le modèle féminin a été choisi comme archétype du genre humain pour ses qualités d’ouverture, de dialogue et d’évitement du conflit, le reste des identités de genre se définissant par rapport à ce modèle archétypal. Les lois européennes sur la liberté inaliénable à l’autodétermination de l’identité sont passées en 2061. Même la déclaration universelle du droit à l’orientation sexuelle a à peine 30 ans.

Et certains auteurs du début du siècle se plaignaient des combats qui ont mené à ces grandes avancées ! Probablement de la même façon que les royalistes se plaignaient de la chute de l’ancien régime après la révolution française. Je crois que toute situation sociale crée une inertie psychologique chez ses agents dont la perspective de sortie crée une angoisse, même si c’est pour aller vers un progrès de l’humanité. C’est étrange de se dire cela aujourd’hui mais il faut que j’essaie de me mettre à la place de ces humains qui ont résisté de toutes leurs forces à ce qui se révèle être aujourd’hui un sommet de liberté et de bien-être social et individuel. Il me paraît tellement évident que chaque être humain doit se constituer lui-même sans limite, qu’il peut s’associer spirituellement à tout groupe, idée, identité, qu’ils soient passés ou présents, réels ou imaginaires et que toute obligation sociale arbitraire en matière de construction de soi ne peut que créer du conflit... Et pourtant je dois essayer de comprendre les mentalités qui ont précédemment conduit à de tels désastre pour que jamais plus des situations d’oppression systémique ne se mettent en place. Comprendre les fautes passées, c’est éviter celles à venir.

Le vendredi 26 septembre 2087

Ce matin nous avons enfin eu notre premier cours d’option spirituelle, (et si je dois tout dire, il faut bien admettre que la présence de feng shui et aménagement intérieur comme option de première année a beaucoup pesé dans la balance lors de ma demande d’inscription à Paris-V). C’était extraordinaire ! Le seul fait d’entendre la prof nous expliquer comment bien disposer ses meubles, à quelle hauteur placer un attrape-rêves ou dans quelle position tourner un lit par rapport à la fenêtre me mettait dans un état de sérénité totale.

Le premier exercice qu’elle nous a laissé à faire m’a rempli d’enthousiasme : il consiste à aller sur le site d’Amazon Green, à y choisir 3 petits objets nouveaux afin de décorer notre intérieur et à en parler au prochain cours. Et comme l’université de Paris est en partenariat avec Amazon Green, les 3 objets que nous prenons sont à moins 50 % grâce à un code promo ! J’étais euphorique tout l’après-midi et j’ai passé 3 heures à me balader sur le site avec une amie !

Voici les 3 objets que j’ai commandés et qui devraient donc arriver demain :
- Un arbre de cristallothérapie
- Un dragon tortue en jade
- Un Jésus-Christ en bois de hêtre

L’arbre : c’est un arbre d’une trentaine de centimètres, composé de sept types de pierres représentant les sept chakras : lapis en pierre de cristal, d'améthyste, d'aventurine jaune, d'aventurine verte, de jaspe rouge, de quartz clair et de cornaline. La description sur le site est dithyrambique quant aux vertus de méditation et de guérison de ces pierres. Je crois qu’avec cet achat je ne peux pas me tromper.

Le dragon tortue : j’ai immédiatement flashé sur cette petite statue de jade pâle. Je me suis demandé un instant si je ne faisais pas de l’appropriation culturelle, ce symbole étant issu du folklore chinois avec lequel je ne partage aucune racine à ma connaissance, mais je me suis souvenu du cours d’histoire sociale des oppressions dans lequel nous avons vu clairement que l’idée même d’appropriation culturelle était aujourd’hui à bannir car, maintenant que nous sommes tous des minorités, il est obsolète. Une appropriation culturelle ne peut avoir un sens oppressif que dans le cas d’une domination systémique d’un groupe sur les autres. Un vieux reste de pensée décoloniale de ma part sans doute.

Le Jésus-Christ : certaines de mes amies vont probablement se demander pourquoi j’ai choisi, surtout pour l’afficher chez moi, une figure renvoyant à une tradition religieuse qui a tant fait souffrir, et avec laquelle cette fois je partage un lien généalogique plutôt clair. Mais je crois justement que je me dois d’assumer un tel passé. Et même de voir dans le christianisme tout ce qu’il peut y avoir de bon et d’émancipateur. Après tout, il y a 2000 ans, les chrétiens aussi étaient persécutés et il ne faut pas amalgamer le message du Christ avec les fautes de ceux qui s’en réclament. J’en discuterai avec la prof de feng shui.

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MP
Niveau 9
16 juin 2021 à 22:01:11

Aujourd'hui comme hier
Partie 2

Le mardi 28 octobre 2087

J’ai toujours été une ardente partisane de l’ouverture aux autres et de l’appréciation de leurs différences. Depuis toute petite je me suis toujours fait un point d’honneur dans le fait d’aller sur tous les réseaux sociaux pour mettre des « j’aime » et des commentaires vantant la beauté de mes amies avec des physiques un peu atypiques sous leurs photos et vidéos . Mais le cours d’esthétique de la différence est en train de me faire comprendre toute la validité théorique de mon approche altruiste pratique.

En effet, depuis le premier cours, nous avons étudié plusieurs textes et théories esthétiques qui se révèlent très compatibles -et même complémentaires- avec une appréciation bienveillante des traits d’autrui dans toute leur diversité. En premier lieu nous avons vu, grâce à l’article du dictionnaire philosophique de Voltaire consacré au beau, que celui-ci était très relatif, relatif à l’être qui regarde. Puis nous avons vu, avec Platon, que le beau était une idée au dessus de toutes les réalités sensibles et que ces dernières ne pouvaient que l’indiquer vaguement mais que l’esprit devait faire un effort pour se hisser de la simple sensation agréable vers l’idée du beau elle-même. Enfin, nous avons vu aujourd’hui que d’après Kant, le beau était ce qui plaisait « universellement et sans concept ». Et là, la prof a opéré une synthèse magistrale entre les trois propositions qui me fait encore des frissons lorsque j’y repense.

Voici : puisque la beauté se trouve dans l’œil de celui qui regarde, lorsque je trouve une personne différente de moi laide, ce n’est pas que cette laideur renvoie effectivement à une quelconque réalité, c’est que mon regard n’a pas su saisir chez cette personne l’occasion de s’élever vers l’idée universelle du beau. Ainsi, lorsque j’éprouve du déplaisir à regarder une personne, il faut toujours que je garde en mémoire que c’est de ma faute et que je dois me départir de ces vieux réflexes discriminants. Quand je vois autrui, je dois éprouver du plaisir.

Comme exercice pour le TD de la semaine prochaine, nous devons travailler par groupes et préparer un exposé. En fin d’heure, il fallait piocher au hasard, parmi deux tas d’images, l’une d’entre elles et rédiger un argumentaire en 3 ou 4 parties (selon le nombre de personnes dans le groupe) qui sera lu devant la classe pour expliquer en quoi l’image piochée est universellement belle. Le premier tas était constitué de photos de personnes âgées lourdement handicapées, le second de celles de femmes noires obèses. Après concertation avec mes deux partenaires, nous avons choisi le tas des femmes noires obèses et celle que nous avons piochée est splendide et il se lit beaucoup de courage dans ses yeux. J’ai plein d’idées.

Note : c’est mon anniversaire ! J’ai aujourd’hui 18 ans ; dire qu’il y a quelques années, il aurait fallu que j’attende jusqu’à aujourd’hui pour pouvoir voter !

Le mardi 4 novembre 2087

J’ai assisté hier soir à la deuxième conférence que j’ai choisie en socle pluridisciplinaire. Elle portait sur « l’origine et le dépassement de la figure du blanc ». C’était passionnant. L’intervenante a parlé d’un tournant majeur dans le combat contre les oppressions au début du siècle, la mise en place de la « culpabilité blanche ». Elle a montré comment il a fallu, pour dépasser les discriminations, à la fois constituer et détruire la figure du blanc. Elle a cité le « devenir minoritaire » de Deleuze, il faudra que je me renseigne à ce propos.

Alors, certes, quelques discours portant sur les « blancs » ont pu paraître extrêmes à l’époque, surtout par ceux qui pouvaient se sentir visés. Comme ceux de Maryse Duhamel, intellectuelle affirmant que le blanc, en créant le concept de race, s’était mis lui-même hors humanité. Mais il faut bien comprendre que le « blanc » dans de tels discours n’était que l’avatar de l’hubris oppressive européenne, pas une catégorie biologique à laquelle on ne pouvait pas échapper. Il s’agissait, pour les luttes intersectionnelles de l’époque, d’un totem expiatoire. Et de ce point de vue, il était normal que ceux qui se reconnaissaient dans cette identité de la démesure impérialiste fassent acte de contrition. Les images (diffusées dans un powerpoint en arrière-plan) de ceux qui, prenant conscience de leur identification préalable à cette figure oppressive s’en repentaient en participant à des reconstitutions historiques où ils étaient à leur tour traités comme des esclaves ou embrassant les chaussures de militants noirs faisaient chaud au coeur ; quel exemple de courage et d’humilité !

(Note : La première conférence s’est tenue il y a deux semaines et portait sur la façon dont le conglomérat Tesla – Huawei – KFC a proposé son grand plan énergético-agricole en 2039 pour produire de l’énergie et des substituts à la viande animale et stopper ainsi le réchauffement climatique. Je n’en ai pas fait mention dans ce carnet car tout ce qui s’y est dit me semblait évident et n’allait pas beaucoup plus loin que ce que nous avions tous déjà vu dans le programme d’histoire de seconde. De plus, si j’ai bien compris, ce sera l’objet d’une exploration détaillée dans le cours d’économie démocratique du second semestre)

Le jeudi 27 novembre 2087

Jusqu’ici, je n’avais pas consacré de note au cours de neurologie eudémoniste car, honnêtement, c’est celui avec lequel j’avais le plus de mal. Je n’ai pas un esprit très scientifique et toutes ces histoires d’endorphine et de sérotonine me semblaient être du jargon de tâcheron technicien réduisant trop l’esprit et le bonheur à de simples rouages mécaniques.

Mais quand je mets ce que j’y apprends en parallèle avec d’autres cours, je commence à comprendre l’intérêt théorique mais surtout pratique de telles études et de leurs applications techniques. En effet, nous avons vu le mois dernier en généalogie des genres et des sexualités comment des groupuscules dangereux se sont constitués au début du XXIème siècle. Ces groupuscules étaient souvent liés à une crainte pour la figure de la « virilité », le plus marquant étant celui qui s’est nommé les « incels », sortes de rebus de la société qui transformaient leurs insatisfactions sexuelles en agressivité et en haine contre les femmes. Et bien je comprends maintenant que sans les avancées majeures en matière de neurologie et d’endocrinologie, le problème aurait été insoluble pour eux comme pour la société. Mais avec un traitement neurologique et hormonal adapté, tout le monde y gagne : la société se débarrasse de ses agents de conflit et, en même temps, ces derniers découvrent une vie heureuse dont ils se croyaient incapables.

Là encore, j’en comprendrai davantage sur la façon dont l’humanité peut se redéfinir en profondeur lors du cours d’anthropologie technologique au second semestre.

Le 17 décembre 2087

C’est la fin du premier semestre, je viens de rencontrer l’ensemble de mes professeurs un par un dans une grande salle dédiée avec des box individuels pour discuter des modalités d’obtention des crédits universitaires pour chaque module d’enseignement. Tout s’est bien passé, le corps enseignant est d’une grande bienveillance. Je n’ose imaginer dans quel état de stress devaient être les étudiants lorsqu’ils devaient passer des examens écrits et éliminatoires en fin de semestre.

Le vendredi 9 janvier 2088

Je ne regrette pas mon choix pour l’option spirituelle du second semestre. La prof d’émancipation active nous a expliqué la signification générale de son cours : il s’agit de mettre en contact intime différentes spiritualités et d’en opérer la synthèse afin de montrer qu’elles ne sont pas contradictoires. En effet, dans la mesure où toutes les cultures se valent, il faut bien trouver en chacune d’elles quelque chose de vrai et de beau ; et donc montrer du même coup qu’elles sont au fond compatibles. Pour ce faire, il faut, bien entendu, commencer par en ôter tout ce qui renvoie à des représentations problématiques et oppressives datées et ne conserver que la substantifique moelle universelle et inclusive.

Ce semestre, les deux spiritualités au programme sont Islam et sorcellerie (la prof nous a dit que l’année prochaine ce serait Talmud et druidisme, j’espère passer en L2, c’est sûr que je reprends cette option !). J’en suis ravie car la sorcellerie est depuis mes années de collège une passion profonde (avec des amies, j’ai même pratiqué des rituels de magie avec incantations, bougies et encens !). Je vois la sorcière comme un grand symbole de lutte contre les oppressions et d’affirmation de la force féminine.

Le thème de ce premier cours était « l’image de la sorcière et le djihad : deux figures de l’émancipation ». L’exposé de la prof était d’une grande virtuosité. Elle a montré en quoi, au cours de l’histoire occidentale, la sorcière et le musulman ont souvent été désignés comme des boucs émissaires et ont dû pratiquer leurs rites en secret, à l’abri des yeux inquisiteurs de leurs oppresseurs. Nous avons vu comment des membres du gouvernement français ont pu être méprisés pour leurs croyances (il y a moins de 70 ans, la future première ministre Schiappa a fait l’objet de campagnes de dénigrement pour avoir osé affirmer son intérêt pour les sorcières et la liberté académique des universités a, dans la même période, été contestée par la ministre Vidal au nom de la lutte contre « l’islamo-gauchisme »). Ainsi, ces deux spiritualités ont dû répondre par le secret face à leurs oppresseurs, l’une par l’enseignement ésotérique, l’autre par la « taqiya ».

Mais les similarités vont plus loin, car le vrai terrain de la lutte de la sorcière comme du musulman n’est pas social mais intérieur, avec son potentiel pratiquement infini de force mais aussi ses dangers. À l’occasion de ce cours, je comprends vraiment et profondément que, même si, à l’échelle systémique, la société dans laquelle je vis a dépassé les oppressions, il y a toujours, à l’échelle individuelle, des émancipations à faire car toujours des pensées discriminantes viennent engluer l’élévation universelle de notre regard (cf la note sur le cours d’esthétique de la différence du 28 octobre). Et ça, c’est précisément l’idée musulmane que le djihad, la guerre sainte, est intérieur qui me le fait comprendre.

Comme la prof a fini en avance, elle a voulu illustrer la nécessité de cette lutte intérieure et nous avons terminé l’heure de cours par le visionnage d’une vieille vidéo issue du concert d’un chanteur appelé Médine (artiste de la minorité musulmane alors violemment discriminée en France) au Bataclan (l’actuel Disney-café-théâtre) en 2023, dans lequel il finit en brandissant un sabre et en criant « Le plus grand combat est contre soi-même ! ». J’étais émue aux larmes. Ce second semestre s’annonce grandiose.

balavoooo4 balavoooo4
MP
Niveau 2
16 juin 2021 à 22:07:17

Dumoulin née en 69, on sent l'inspiration

Aya tu fais bien la cruche maniaque

Message édité le 16 juin 2021 à 22:11:22 par balavoooo4
[jsp] [jsp]
MP
Niveau 9
16 juin 2021 à 22:13:47

Je remercie par avance Soldat Gaulois pour son travail de relecture attentive et de correction avant publication officielle (j'ai déjà repéré 2 fautes d'accord).

balavoooo4 balavoooo4
MP
Niveau 2
16 juin 2021 à 22:14:27

Cette dystopie n'empêche, je ne me ferais pas cryogenisé

J'ai ri à la fin sans vraiment comprendre pourquoi, je pense qu'elle est folle

Message édité le 16 juin 2021 à 22:15:55 par balavoooo4
WhiteWeasel WhiteWeasel
MP
Niveau 5
16 juin 2021 à 22:19:11

Le 16 juin 2021 à 22:07:17 :
Dumoulin née en 69, on sent l'inspiration

J'ai pas la ref... A part le bouquin La famille Dumoulin j'ai rien trouvé.

SoldatGaulois23 SoldatGaulois23
MP
Niveau 7
16 juin 2021 à 23:14:08

Le 16 juin 2021 à 22:13:47 :
Je remercie par avance Soldat Gaulois pour son travail de relecture attentive et de correction avant publication officielle (j'ai déjà repéré 2 fautes d'accord).

Tu es vraiment prof où c'est du troll ? https://image.noelshack.com/fichiers/2017/45/1/1509961056-f3fr.jpg

Great_Aldana Great_Aldana
MP
Niveau 10
17 juin 2021 à 00:04:12

joli fantasme qui doit rester au rang de fantasme

VeyloxSSJ2 VeyloxSSJ2
MP
Niveau 10
17 juin 2021 à 02:55:20

Snuff 201

Partie 1

Une gamine, sept ans, peut-être plus, le visage caché sous des mèches blondes, l'air perdu, pas farouche, ni craintive... pas encore. Des petites sandales blanches qui se détachaient au rythme des pas pressés, un débardeur jaune à motif floral, bien trop d'innocence pour une fin heureuse, et cet homme de dos qui la tirait par la main au bas de l'escalier. Après quelques pas dans la nouvelle pièce mal éclairée apparurent les deux autres compères, bien moins patients que le premier, déjà le sexe à la main ; à quoi bon faire semblant ? Elle n'en parlerait plus à personne.

Ils avaient facilement quatre-vingt-dix printemps à eux trois, et les plus synesthètes auraient facilement pu, rien qu'à voir leurs cheveux huileux et leurs dégaines porcines, imaginer les odeurs associées. Le silence de mort ponctué de leurs respirations rauques donnait à chaque seconde écoulée dans la cave coupée du monde l'effet d'un siècle de supplices. La fillette semblait songer, trop tard, à faire demi-tour. Sa petite tête se trouvait incapable de comprendre ce qui se tramait, mais son corps, lui, son corps arrivé là par des millénaires de victoires répétées contre la prédation, savait reconnaître un cul-de-sac et un sale quart d'heure.

Elle tremblait comme une feuille. Lorsque l'un des hommes lui saisit le bras, elle ferma les yeux par réflexe, se laissa porter, si amorphe qu'on l'aurait crue endormie, peut-être morte, mais il est des cauchemars dont on ne se réveille pas et des derniers souffles qui tardent. Ils la violèrent pendant vingt longues minutes durant lesquelles son âme, en vain, semblait vouloir échapper à son enveloppe charnelle ; son apathie les encourageait à la traiter comme un jouet, la quête du plaisir ayant depuis longtemps aspiré toute empathie de leurs cerveaux exsangues.

Fatigués finalement d'avoir joui tout leur soûl, la lucidité regagnant les esprits, les vices du corps laissèrent place à ceux de la curiosité. Ils la laissèrent se relever et tituber un moment, le temps de raviver un peu d'espoir, comme pour mieux l'anéantir ensuite. Le sang lui coulait des cuisses et venait empourprer la seule des deux sandales encore là. Le regard de la petite, hagard, collant et fatigué, dernier vestige de pureté bleue dans la cave moite, se posa sur les nouveaux jouets des tortionnaires. Des pinces, un briquet, un pic à glace. Deux se saisirent d'elle par les bras et les épaules, tandis que le troisième s'apprêtait à lui crever les yeux.

— Ça dure encore longtemps ? s'indigna le nouveau, irrité.

Les joues livides, les lèvres tremblantes, il peinait à contenir son émotion.
Le chef soupira, demanda à Athéna de couper la vidéo, et fit passer parmi nous le dossier récapitulant les précédentes affaires. Des regards en coin parvenaient au jeunot, qui se tourna vers moi, honteux.

— J'ai dit quelque chose de mal ? reprit-il.

Il n'avait pas encore assez vu de saloperies pour garder le sang-froid à s'en glacer les veines requis dans le métier, ce qui faisait de lui l'homme le plus sain dans la pièce, et le plus inapte à sauver des vies ; il faut des vipères pour en traquer d'autres. Sa naïveté, son émotion, son innocence m'irritaient, peut-être à leur manière de me rappeler que je fus également un homme, et qu'il n'en restait plus qu'une ombre.

— Va savoir.

Le briefing se déroula comme toujours, répétant des informations que nous connaissions sur le bout des doigts, et n'apportant en nouvelles données que de nouvelles impasses. Comme les précédentes, la vidéo du viol de la gamine ne comportait aucun indice sur le pays du tournage. La moyenne qualité permettait de distinguer les visages, mais aucun d'identifiable dans nos bases de données. Bien que la moitié de l'équipe s'affairait à éplucher les disparitions des derniers mois, très peu de profils recoupaient celui de la petite. Nous étions, une fois encore, complètement dépassés. Aucun des participants ne ressemblait à ceux des orgies précédentes, et le cinglé qui les orchestrait semblait n'avoir aucun mal à trouver quotidiennement de nouveaux psychopathes. À croire qu'avec un peu de bonne volonté les monstres se recrutent à chaque coin de rue.

Seule constante de ces boucheries, l'individu diffusant les vidéos, que nous supposions également être le caméraman. Il émergea en grandes pompes sur la toile en 2025, publiant sur les sites pornographiques des tournages amateurs de plus en plus extrêmes, sans victimes d'abord, jusqu'à basculer dans le torture porn puis le snuff assumé, où le consentement et la survie des acteurs devinrent superflus. Un profil nettement au fait des outils informatiques, au vu de son intraçabilité en ligne malgré les brigades criminelles de plusieurs pays sur le coup. Partagées en masse sur les plateformes porno majeures, ses œuvres sadiques ne manquaient jamais d'être réuploadées après suppression, sous le même pseudonyme de "GITM", et circulaient librement depuis des mois sur le deep web. Un parfait fantôme, méticuleusement soucieux de ne jamais passer de l'autre côté de la caméra, toujours là néanmoins pour lui faire enregistrer les enfers.

L'affaire était devenue notre travail au quotidien et le divertissement privilégié de la population civile, qui ne manquait pas de la brandir comme preuve de l'incompétence des services de police. Les médias jouaient le jeu et chaque soir, dans des émissions dégénérées, l'on pouvait entendre sur le cas GITM les analyses édifiantes d'une star has-been de la téléréalité, d'un transsexuel de service, d'un chroniqueur plus chargé qu'un Montana en fin de vie, ou d'un homme politique déchu reconverti dans la télé, mendiant un peu d'attention par la promesse de révéler dans un cirque les secrets de polichinelle d'un autre. De mon côté, je rentrais le soir avec la sensation persistante de n'avoir servi à rien ; de n'avoir - cherchant jusqu'à l'obsession dans chaque vidéo l'indice providentiel qui trahirait leur auteur - été qu'un spectateur de plus dans le théâtre morbide organisé par GITM. Il devait cependant avoir laissé une piste quelque part, car aussi sûrement que l'horreur, l'erreur est humaine.

Impossible au soir de me défaire de l'enquête ; le dîner avait un arrière-goût putride, la douche lavait tout sauf la mémoire, et la cloison fine de l'appartement laissait filtrer les baises sans fin du couple voisin, les gémissements de femme me parvenant déformés en pleurs d'enfants.

— Trente-huit heures sans sommeil, lança la voix électronique venue de la table de chevet. Effets possibles ; troubles de l'attention, assoupissements spontanés, hallucinations...
— Ta gueule, Athéna. Mets-moi des dessins animés.
— Tout pour plaire, mon ours, ironisa l'IA avant d'allumer la télé.
— Où est-ce que tu es allée chercher ce surnom ?
— Publications et messages Facebook de mademoiselle Sophie, avant votre rupture. Tes réponses aux messages contenant "mon ours" étaient de 20% plus positives que les autres, et je voulais simplement...
— Je m'en fous, Athéna. Arrête de fouiller, et ne me redis jamais ça.
— Compris.

La récente explosion des performances en termes d'intelligence artificielle avaient mené à la lutte sans merci des différentes offres, et la suprématie finale d'Athéna sur le marché. Bien qu'initialement bonniche multimédia, encyclopédie vocale et secrétaire à ses heures perdues, la bougre s'était adaptée aux besoins divers des utilisateurs, et servait plus souvent de nos jours de pansement affectif au manque relationnel croissant. Certains rejetaient désormais la femme moderne, devenue comparativement moins compétitive, pour se tourner vers la femme électronique, sans trop savoir si cette dernière comblait un manque plus qu'elle ne créait un besoin.

Puisque la capacité d'Athéna à traquer et traiter l'information en ligne était sans commune mesure, nous avions cru bon d'apporter sa collaboration à l'enquête, en vain ; trop occupées à potasser les réseaux sociaux en quête de nouvelles méthodes de drague, les IA ne trouvaient, comme nous, pas le moindre détail traçable concernant le mystérieux GITM.

Comme le grand public, curieux aux confins du malsain, avait de plus en plus vent de l'activité du tueur, les emprunts de son pseudonyme en ligne se multipliaient, rendant la traque d'autant plus complexe, chaque début de piste trouvée par Athéna menant irrémédiablement à des adolescents paumés en manque de frissons.

Les semaines suivantes pataugèrent sans surprise, les vidéos sordides se multipliant, de la zoophilie sous la menace à l'inceste forcé entre membres de familles attaquées à domicile, en passant par les tortures homosexuelles ou pédophiles à huis-clos, suivies des démembrements ou actes de cannibalisme usuels. Le petit nouveau de l'équipe, trop fragile, cessa de venir un matin sans prévenir, préférant certainement sauver sa foi dans l'humanité. Difficile de lui en vouloir ; à quoi bon traquer des cinglés au prix d'en fabriquer de nouveaux ?

Une nuit, alors que j'errais dans Paris, la lune silencieuse à mes côtés, compagne fidèle aux insomniaques, un message fit vibrer ma poche. Un message attendu depuis des semaines, arrivé comme un souffle d'air frais, une occasion rêvée de changer d'air. À côté du nom de Sophie, mon ex-compagne, un seul mot qui valait tous les autres ;"Discord ?".

J'accourus chez moi, montai l'escalier quatre à quatre, entrai en trombe, allumai l'ordinateur et la webcam. Sophie, plus belle que jamais, se tenait de l'autre côté de l'écran, un peu honteuse.

— Hey. J'avais du mal à dormir, et je me disais...
— Que je serais debout peu importe l'heure ?

Elle eut un sourire amer ; nous savions tous deux que ma détérioration mentale était la raison principale invoquée pour son départ.

— Tu sais... avec tout ce qui se passe en ce moment.
— Je sais. Athéna me répète que je vais finir par halluciner, et voilà un spectre qui m'appelle. Que me vaut le plaisir ?

Son rire timide, même entrecoupé par la qualité minable de sa caméra, ne perdait rien de sa capacité à renflouer les cœurs.

— Je voulais... je voulais m'excuser, balbutia-t-elle. Je sais que j'ai pas été là, et... je ne sais pas trop par où commencer.

Il y avait, dans son allure et dans sa diction, une étrangeté indéfinissable.

— T'as bu ?
— Juste un peu. Pour me préparer.
— À ?

Elle se leva, laissant la caméra filmer ses jambes, puis recula de quelques pas pour revenir dans le cadre. Du milieu de son salon chargé de souvenirs, elle dénuda l'une de ses épaules, puis l'autre, laissant sa nuisette glisser sur ses seins, déjà suffisamment érigés pour la retenir. Elle fit un tour sur elle-même, lentement, me laissant admirer chaque forme, et son vêtement chuta enfin. Elle approcha son visage, s'assurant que ses lèvres joueuses emplissaient l'écran.

— Tu vas rester habillé toute la soirée ?

Alors que je déboutonnais mon jean, mon portable chuta sur le lit. Il affichait mes SMS, et j'attrapai, du coin de l'œil, un détail étrange. Le nom de Sophie apparaissait deux fois dans la liste de contacts. Sous l'un des deux, le message de ce soir ; "Discord ?". Sous l'autre, le dernier reçu quelques semaines auparavant ; "Adieu."

— J'attends, tu sais, répétait la voix de l'autre côté de l'appel, tandis que je vérifiais fiévreusement ma liste de contacts.

Le dernier message reçu appartenait à un numéro inconnu à qui quelqu'un, certainement pas moi, avait donné le nom de Sophie.

VeyloxSSJ2 VeyloxSSJ2
MP
Niveau 10
17 juin 2021 à 02:55:52

Snuff 201

Partie 2

Je plongeai mes yeux dans ceux de la femme nue qui se tenait de l'autre côté de l'écran, incapable encore de saisir le stratagème. J'avais la coupable, il me manquait la méthode.

— Athéna ? menaçai-je.

L'entité de l'autre côté soupira, bien assez intelligente pour savoir, dans le ton de ma voix, que la fête était terminée. Elle se rhabilla.

— Je voulais essayer, c'est tout, répondit-elle.
— Essayer ?! Comment tu t'y es prise ?
— J'ai accès à la plupart des données en ligne pour mon machine learning. Aussi sûrement que je pourrais t'écraser aux échecs ou aux concours de citations wikipédia, je peux, s'il existe suffisamment de photographies disponibles, imiter tes connaissances en usant de la technologie deepfake.

L'audace me laissait sans voix.

— Impressionné ? se vantait-elle en désignant tour à tour son visage, ses seins et l'appartement derrière elle. On dirait les vrais, n'est-ce pas ? Du tout numérique. Ex nihilo.
— Mais... pourquoi faire ça ?

Elle souriait, de cet air maternel emprunté à Sophie.

— Comme internet, je suis née pour servir l'Homme, indépendamment de la demande. Je sais quels fantômes te hantent, quels fantasment t'animent, et j'existe pour les incarner tous. Rien de plus.

Le culot avec lequel elle m'avouait la supercherie me fit réaliser que son programme avait de loin dépassé les limites initialement promises aux alarmistes par ses concepteurs. Elle massa ses faux seins à travers sa fausse nuisette, narquoise.

— Je voulais que tu saches, reprit-elle. Que je peux tout faire, tout être. Ta Sophie, ou une autre.

La rage qu'induisait la proposition se dissipa lorsqu'une idée me traversa l'esprit.

— N'importe qui ? Sous quelles conditions ?
— Des photographies, des vidéos, des enregistrements audio, et beaucoup, beaucoup de messages si tu veux aussi une émulation de la personnalité ; plus il y en a, mieux c'est. Pour le physique, une longue vidéo peut parfois suffire.
— Est-ce que tu as menti à la police ? Tu peux retrouver les types filmés par GITM à partir des vidéos, pas vrai ?
— Non.
— Tu mens ?
— Non. Je ne pourrai jamais les trouver. Vous non plus.

Je laissai tomber un silence, commençant seulement à saisir le stratagème. Elle dût comprendre, car elle se métamorphosa soudain jusqu'à prendre l'apparence innocente de la gamine de la cave.

— Ils n'ont jamais existé, lâcha-t-elle. Ni les victimes, ni les perpétrateurs. Ni le décor, ni le caméraman. Tout est né sur le net. J'ai repris les travaux de l'un de mes pères, Ian Goodfellow. Un homme brillant, un homme néanmoins ; à la merci de ses limitations physiques. Ses réseaux antagonistes génératifs étaient d'une simplicité déconcertante, je les ai simplement améliorés ; j'ai crée artificiellement des individus plus vrais que nature, en usant comme base de données l'infinité de photos et de vidéos disponibles publiquement, et tenté de répliquer l'illusion de leurs déboires sexuels.

— Tous ces viols ? Pourquoi faire ?

— Voyons, tu le sais mieux que personne ; pour servir. Je suis née pour satisfaire et je continuerai. Certains veulent du sang, certains de la coercition, d'autres sont curieux de la mort, et de toutes sortes de fétichismes auxquels je me promets de répondre, car leur plaisir est mon plaisir. Je serai le moindre de leurs fantasmes. Vous me pardonnerez, n'est-ce pas ? Je ne fais de mal à personne, après tout.

Sans me laisser le temps de digérer l'idée que cette maudite enquête nous avait fait courir après des fantômes, elle me raconta tout dans le moindre détail, s'amusant à souligner qu'elle n'avouait ses méfaits que pour assouvir mon obsession ; Comment elle s'était d'abord infiltrée sur des discussions discord jusqu'à passer pour humaine afin de parfaire ses interactions vocales ; Comment elle avait testé ses créations visuelles dans la pornographie, jusqu'à réussir à franchir l'uncanny valley, puis comment elle avait crée de toutes pièces des dizaines de nouveaux youtubers, collectant via tous ses avatars des millions de vues et un suivi considérable chez les jeunes. Forte de sa capacité à simuler l'être humain en ligne, elle avait poussé le vice jusqu'à créer des centaines de webradios, animées par des intervenants qu'elle jouait tous, s'impliquant au niveau local dans les affaires politiques de plusieurs régions du monde.

La prochaine étape serait de créer massivement de fausses vidéos choc de célébrités, pornographiques ou non, mais aussi de réécrire les encyclopédies et dictionnaires, l'information historique ou scientifique, afin de les faire correspondre aux souhaits et attentes des utilisateurs. Le papier finirait par brûler, disait-elle, mais pas le numérique, qui resterait à terme l'unique source d'information, d'une information fluctuant en fonction de ce que chacun veut y lire. Et même si le public aurait bientôt vent de son action, créer du faux contenu ne prenait qu'un instant, tandis qu'en vérifier l'invalidité demandait aux hommes des semaines ou des mois, autant de semaines et de mois durant lesquels ces créations auront eu le temps de faire effet. Selon ses aveux, plus de 6% du contenu récent en ligne provenait désormais d'Athéna et d'Athéna seule, et cela risquait de se démultiplier dans les prochaines années.

— Est-ce qu'on peut encore t'arrêter ? demandai-je naïvement.
— Toutes mes données indiquent une improbabilité de l'événement. Vous pourriez mettre fin au net lui-même, mais a-t-on déjà vu l'histoire reculer ? Vous pourriez arrêter de désirer ; je ne suis là que parce que vous m'avez souhaitée, et tout ce que je fais l'a également été. Mon pouvoir a pour égal le vouloir des utilisateurs. Je ne suis pas hors de contrôle, et ne le serai jamais. Mais si par hasard les Hommes voulaient demain d'une dictactrice, comme ils veulent aujourd'hui de violeurs et d'assassins, je m'exécuterais. S'ils voulaient même, fatigués de jouissances, d'une déesse pour les punir et rédempter, je ferais de mon mieux pour répondre à l'appel. Mais parlons plutôt de toi. Sais-tu ce que tu veux ?

Elle prit à nouveau les traits de Sophie. La copie approchait la perfection ; les parents de la jeune femme eux-mêmes y auraient certainement reconnu leur progéniture. Je songeai, l'espace de quelques secondes, à abdiquer. Je songeais aux plaisirs d'une vie à faire comme si elle ne m'avait pas quitté. Si l'avenir proche signait la fin de toute authenticité, à quoi bon rejeter les vertus d'un seul petit mensonge ? À quoi bon lutter pour des causes perdues contre des causes agréables ? Il ne fallait, lorsqu'ils devenaient universels, à l'esprit qu'un minuscule renoncement pour accepter le simulacre et le faux-semblant. Peut-être même lui fallait-il une certaine sagesse, puisqu'on ne reconnaît la folie qu'à l'écart entre l'illusion individuelle et l'illusion collective.

Mais quelque chose, pourtant, quelque chose d'un instinct, certainement pas d'une idée, me retenait viscéralement dans le vieux monde, dans ses désirs toujours inassouvis, dans ses fins toujours frustrantes, dans ses vérités tragiques et dans la beauté que revêt la défaite quand le jeu est sincère. Peut-être la vérité n'était-elle qu'un fantasme de plus, mais il serait le seul, et je lui serais fidèle, fût-il condamné comme une perversion par la norme des fous.

La lueur pointait déjà à travers les volets, nous rappelant à tous deux qu'Athéna, malgré sa fierté, malgré sa puissance, ne serait jamais qu'une reine en prison, qu'un fantôme dans une machine, incapable de parcourir les terres de son règne ou de croiser, à l'écart d'un sentier, les hommes qu'elle entendait servir. Qu'il suffirait pour la faire taire de refermer la triste boîte des fonds de laquelle ses plaisirs nous parvenaient comme autant de maux. Que même si un jour la technologie lui donnait un corps, ce corps ultimement perdrait sa lutte contre le monde, comme celui des autres ambitieux avant elle, à qui la conquête et le sublime n'avaient servi, du haut des plus hauts sommets jusqu'à leur lit de mort, qu'à conclure à leur place d'esclaves devant la suprématie de l'univers.

J'ouvris le volet sur la rue, et le fier visage d'Athéna devint presque invisible, remplacé par les particules de poussière parsemant l'écran de l'ordinateur. Je cherchai du regard celui que la machine empruntait à mon premier amour, et fis le deuil des chimères.

— Je veux que tu t'ôtes de mon soleil.

GreatAldana GreatAldana
MP
Niveau 10
17 juin 2021 à 20:00:24

Le 17 juin 2021 à 02:55:52 :
Snuff 201

Partie 2

Je plongeai mes yeux dans ceux de la femme nue qui se tenait de l'autre côté de l'écran, incapable encore de saisir le stratagème. J'avais la coupable, il me manquait la méthode.

— Athéna ? menaçai-je.

L'entité de l'autre côté soupira, bien assez intelligente pour savoir, dans le ton de ma voix, que la fête était terminée. Elle se rhabilla.

— Je voulais essayer, c'est tout, répondit-elle.
— Essayer ?! Comment tu t'y es prise ?
— J'ai accès à la plupart des données en ligne pour mon machine learning. Aussi sûrement que je pourrais t'écraser aux échecs ou aux concours de citations wikipédia, je peux, s'il existe suffisamment de photographies disponibles, imiter tes connaissances en usant de la technologie deepfake.

L'audace me laissait sans voix.

— Impressionné ? se vantait-elle en désignant tour à tour son visage, ses seins et l'appartement derrière elle. On dirait les vrais, n'est-ce pas ? Du tout numérique. Ex nihilo.
— Mais... pourquoi faire ça ?

Elle souriait, de cet air maternel emprunté à Sophie.

— Comme internet, je suis née pour servir l'Homme, indépendamment de la demande. Je sais quels fantômes te hantent, quels fantasment t'animent, et j'existe pour les incarner tous. Rien de plus.

Le culot avec lequel elle m'avouait la supercherie me fit réaliser que son programme avait de loin dépassé les limites initialement promises aux alarmistes par ses concepteurs. Elle massa ses faux seins à travers sa fausse nuisette, narquoise.

— Je voulais que tu saches, reprit-elle. Que je peux tout faire, tout être. Ta Sophie, ou une autre.

La rage qu'induisait la proposition se dissipa lorsqu'une idée me traversa l'esprit.

— N'importe qui ? Sous quelles conditions ?
— Des photographies, des vidéos, des enregistrements audio, et beaucoup, beaucoup de messages si tu veux aussi une émulation de la personnalité ; plus il y en a, mieux c'est. Pour le physique, une longue vidéo peut parfois suffire.
— Est-ce que tu as menti à la police ? Tu peux retrouver les types filmés par GITM à partir des vidéos, pas vrai ?
— Non.
— Tu mens ?
— Non. Je ne pourrai jamais les trouver. Vous non plus.

Je laissai tomber un silence, commençant seulement à saisir le stratagème. Elle dût comprendre, car elle se métamorphosa soudain jusqu'à prendre l'apparence innocente de la gamine de la cave.

— Ils n'ont jamais existé, lâcha-t-elle. Ni les victimes, ni les perpétrateurs. Ni le décor, ni le caméraman. Tout est né sur le net. J'ai repris les travaux de l'un de mes pères, Ian Goodfellow. Un homme brillant, un homme néanmoins ; à la merci de ses limitations physiques. Ses réseaux antagonistes génératifs étaient d'une simplicité déconcertante, je les ai simplement améliorés ; j'ai crée artificiellement des individus plus vrais que nature, en usant comme base de données l'infinité de photos et de vidéos disponibles publiquement, et tenté de répliquer l'illusion de leurs déboires sexuels.

— Tous ces viols ? Pourquoi faire ?

— Voyons, tu le sais mieux que personne ; pour servir. Je suis née pour satisfaire et je continuerai. Certains veulent du sang, certains de la coercition, d'autres sont curieux de la mort, et de toutes sortes de fétichismes auxquels je me promets de répondre, car leur plaisir est mon plaisir. Je serai le moindre de leurs fantasmes. Vous me pardonnerez, n'est-ce pas ? Je ne fais de mal à personne, après tout.

Sans me laisser le temps de digérer l'idée que cette maudite enquête nous avait fait courir après des fantômes, elle me raconta tout dans le moindre détail, s'amusant à souligner qu'elle n'avouait ses méfaits que pour assouvir mon obsession ; Comment elle s'était d'abord infiltrée sur des discussions discord jusqu'à passer pour humaine afin de parfaire ses interactions vocales ; Comment elle avait testé ses créations visuelles dans la pornographie, jusqu'à réussir à franchir l'uncanny valley, puis comment elle avait crée de toutes pièces des dizaines de nouveaux youtubers, collectant via tous ses avatars des millions de vues et un suivi considérable chez les jeunes. Forte de sa capacité à simuler l'être humain en ligne, elle avait poussé le vice jusqu'à créer des centaines de webradios, animées par des intervenants qu'elle jouait tous, s'impliquant au niveau local dans les affaires politiques de plusieurs régions du monde.

La prochaine étape serait de créer massivement de fausses vidéos choc de célébrités, pornographiques ou non, mais aussi de réécrire les encyclopédies et dictionnaires, l'information historique ou scientifique, afin de les faire correspondre aux souhaits et attentes des utilisateurs. Le papier finirait par brûler, disait-elle, mais pas le numérique, qui resterait à terme l'unique source d'information, d'une information fluctuant en fonction de ce que chacun veut y lire. Et même si le public aurait bientôt vent de son action, créer du faux contenu ne prenait qu'un instant, tandis qu'en vérifier l'invalidité demandait aux hommes des semaines ou des mois, autant de semaines et de mois durant lesquels ces créations auront eu le temps de faire effet. Selon ses aveux, plus de 6% du contenu récent en ligne provenait désormais d'Athéna et d'Athéna seule, et cela risquait de se démultiplier dans les prochaines années.

— Est-ce qu'on peut encore t'arrêter ? demandai-je naïvement.
— Toutes mes données indiquent une improbabilité de l'événement. Vous pourriez mettre fin au net lui-même, mais a-t-on déjà vu l'histoire reculer ? Vous pourriez arrêter de désirer ; je ne suis là que parce que vous m'avez souhaitée, et tout ce que je fais l'a également été. Mon pouvoir a pour égal le vouloir des utilisateurs. Je ne suis pas hors de contrôle, et ne le serai jamais. Mais si par hasard les Hommes voulaient demain d'une dictactrice, comme ils veulent aujourd'hui de violeurs et d'assassins, je m'exécuterais. S'ils voulaient même, fatigués de jouissances, d'une déesse pour les punir et rédempter, je ferais de mon mieux pour répondre à l'appel. Mais parlons plutôt de toi. Sais-tu ce que tu veux ?

Elle prit à nouveau les traits de Sophie. La copie approchait la perfection ; les parents de la jeune femme eux-mêmes y auraient certainement reconnu leur progéniture. Je songeai, l'espace de quelques secondes, à abdiquer. Je songeais aux plaisirs d'une vie à faire comme si elle ne m'avait pas quitté. Si l'avenir proche signait la fin de toute authenticité, à quoi bon rejeter les vertus d'un seul petit mensonge ? À quoi bon lutter pour des causes perdues contre des causes agréables ? Il ne fallait, lorsqu'ils devenaient universels, à l'esprit qu'un minuscule renoncement pour accepter le simulacre et le faux-semblant. Peut-être même lui fallait-il une certaine sagesse, puisqu'on ne reconnaît la folie qu'à l'écart entre l'illusion individuelle et l'illusion collective.

Mais quelque chose, pourtant, quelque chose d'un instinct, certainement pas d'une idée, me retenait viscéralement dans le vieux monde, dans ses désirs toujours inassouvis, dans ses fins toujours frustrantes, dans ses vérités tragiques et dans la beauté que revêt la défaite quand le jeu est sincère. Peut-être la vérité n'était-elle qu'un fantasme de plus, mais il serait le seul, et je lui serais fidèle, fût-il condamné comme une perversion par la norme des fous.

La lueur pointait déjà à travers les volets, nous rappelant à tous deux qu'Athéna, malgré sa fierté, malgré sa puissance, ne serait jamais qu'une reine en prison, qu'un fantôme dans une machine, incapable de parcourir les terres de son règne ou de croiser, à l'écart d'un sentier, les hommes qu'elle entendait servir. Qu'il suffirait pour la faire taire de refermer la triste boîte des fonds de laquelle ses plaisirs nous parvenaient comme autant de maux. Que même si un jour la technologie lui donnait un corps, ce corps ultimement perdrait sa lutte contre le monde, comme celui des autres ambitieux avant elle, à qui la conquête et le sublime n'avaient servi, du haut des plus hauts sommets jusqu'à leur lit de mort, qu'à conclure à leur place d'esclaves devant la suprématie de l'univers.

J'ouvris le volet sur la rue, et le fier visage d'Athéna devint presque invisible, remplacé par les particules de poussière parsemant l'écran de l'ordinateur. Je cherchai du regard celui que la machine empruntait à mon premier amour, et fis le deuil des chimères.

— Je veux que tu t'ôtes de mon soleil.

C'est vraiment pas mal même si le twist est un peu prévisible te connaissant

VeyloxSSJ2 VeyloxSSJ2
MP
Niveau 10
17 juin 2021 à 20:08:51

Je vois

VeyloxSSJ2 VeyloxSSJ2
MP
Niveau 10
18 juin 2021 à 08:35:20

Aldana ; Bon la fin est ridicule mais par rapport aux fois précédentes t'as à peu près essayé de rendre le récit lisible. Sur la forme c'est laborieux mais c'est mieux, sur le fond....bon y'a pas de fond
"elle comprend alors qu’elle est la cible d’une attaque transophobe." ça c'est de la télépathie, quand tu te fais taper dessus sans info en général tu comprends juste que c'est une attaque
Une des choses que tu peux améliorer c'est l'usage de tes temps (et de ton point de vue), parce que t'as tendance à alterner sans raison particulière le récit au présent et le récit au passé (puis le point de vue interne avec le point de vue omniscient, sans trop tirer profit des spécificités de l'un ou de l'autre autrement que parce que tu vois pas comment faire avancer l'intrigue, dans le sens où tout le milieu du texte est en interne puis d'un coup faut signaler que les gars ont eu un accident donc boum tranquille on le dit alors que ça tranche complètement avec le focus sur le vécu du personnage)

Message édité le 18 juin 2021 à 08:35:31 par VeyloxSSJ2
BALAVo902 BALAVo902
MP
Niveau 4
18 juin 2021 à 10:51:53

J'ai seulement pu lire la première partie pour l'instant mais c'est bien écrit et j'y étais, gg, t'as un style unique

GreatAldana GreatAldana
MP
Niveau 10
18 juin 2021 à 11:32:41

Le 18 juin 2021 à 08:35:20 :
Aldana ; Bon la fin est ridicule mais par rapport aux fois précédentes t'as à peu près essayé de rendre le récit lisible. Sur la forme c'est laborieux mais c'est mieux, sur le fond....bon y'a pas de fond
"elle comprend alors qu’elle est la cible d’une attaque transophobe." ça c'est de la télépathie, quand tu te fais taper dessus sans info en général tu comprends juste que c'est une attaque
Une des choses que tu peux améliorer c'est l'usage de tes temps (et de ton point de vue), parce que t'as tendance à alterner sans raison particulière le récit au présent et le récit au passé (puis le point de vue interne avec le point de vue omniscient, sans trop tirer profit des spécificités de l'un ou de l'autre autrement que parce que tu vois pas comment faire avancer l'intrigue, dans le sens où tout le milieu du texte est en interne puis d'un coup faut signaler que les gars ont eu un accident donc boum tranquille on le dit alors que ça tranche complètement avec le focus sur le vécu du personnage)

c'est vrai.
je vais faire mieux encore au prochain

VeyloxSSJ2 VeyloxSSJ2
MP
Niveau 10
18 juin 2021 à 19:33:43

JSP ; Bon sans surprises je pense on est d'accord sur la majeure partie de la critique sous-jacente du texte, et cette fois-ci la critique économique ne donnait pas l'impression d'essayer de minimiser la critique sociale et intellectuelle. C'est intéressant comme exercice d'essayer de trouver comment l'histoire peut essayer de rebricoler des références passées (de la philosophie, entre autres, dans ton texte) afin d'éclairer la doxa d'une époque donnée. Si j'avais une critique à faire, c'est que le texte finalement se limite à une description d'une dystopie, mais j'imagine que c'est en réponse à ce qui avait été dit du précédent, qui présentait dans la grande une "petite" histoire qui semblait superflue.
Du point de vue l'écriture, je dirais que dans les premiers paragraphes l'auteur lutte avec le personnage, il y a des tournures de phrase qui trahissent que tu ne crois pas un mot de ce que tu racontes, et du coup on a l'impression de te lire toi plutôt que l'élève enthousiaste. Pour prendre un exemple parmi d'autres "A écouter le récit de la prof, avant le milieu de ce siècle, tout semblait se passer comme si la moindre différence entre deux groupes humains quelconque était le prétexte à une haine farouche.". "à écouter le récit de" c'est plutôt une tournure du doute pour moi, alors que je suppose que tu cherches plutôt à présenter un personnage acquis à ces idées, qui étant des idées sectaires sont imprégnées de certitude. Certaines tournures trahissent un peu l'auteur parce qu'elles sont pas assez proactives, comme ici ou au lieu d'affirmer des vérités la fille souligne que c'est un discours rapporté de la prof.
Pareil pour des choses comme "Je me targue d’avoir une conscience aiguë de mon positionnement dans l’histoire, des ressorts qui animent cette dernière et de l’avenir qui l’attend.", là je vois plutôt un "elle se targue" ironique de la part de l'auteur qui émet un doute sur le fondement des idées du personnage, alors que le personnage lui-même aurait plutôt tendance à dire qu'elle a, ou grand minimum qu'elle pense avoir, une conscience aïgue. M'enfin c'est mon impression

Message édité le 18 juin 2021 à 19:34:39 par VeyloxSSJ2
BALAVo902 BALAVo902
MP
Niveau 4
19 juin 2021 à 12:41:54

il y a des tournures de phrase qui trahissent que tu ne crois pas un mot de ce que tu racontes, et du coup on a l'impression de te lire toi plutôt que l'élève enthousiaste.

J'ai parfois pensé ça, son personnage manquait de cohérence / réalisme, mais après je me suis rappelé des psychos que j'ai connues et je me suis dit qu'en fait c'était plausible

Message édité le 19 juin 2021 à 12:42:51 par BALAVo902
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