S'il y a un schéma récurrent dans toutes les agressions envers les athées, c'est celui de l'association entre l'athéisme et Hitler le génocideur, le point Godwin ultime. Manque de bol pour les chrétiens, Adolf Hitler était catholique, baptisé et très croyant. Cet article va le démontrer.

Hitler qui sort d'une église : "une petite confession et ça repart"

Biographie
Adolf Hitler naît en 1889 à Braunau am Inn, une petite ville de Haute-Autriche près de la frontière austro-allemande ; il est baptisé deux jours plus tard à l'église de Braunau

Il le dit lui-même !
Un fait que les chrétiens ne veulent pas voir, Hitler se définit lui-même comme chrétien. Dans ses discours & dans son livre, Hitler se déclare chrétien, catholique et il fait de nombreuses références christiques.

En tant que chrétien, mon sentiment me désigne mon Seigneur et mon Sauveur comme un combattant.

Adolf Hitler, Discours 12 Avril 1922, Munich

"Gott mit Uns"
Ou "dieu avec nous" est la devise de la Wehrmacht depuis le XVIII siècle. Elle figure en gros sur la boucle de ceinture des uniformes de l'armée allemande. Que fait le soi-disant athée Hitler quand il arrive au pouvoir ? Il conserve la devise et l'agrémente d'une svastika.

La svastika prouve qu'il s'agit de la version nazie du "Gott mit Uns"

Interdiction des mouvements athées
En bon croyant, Hitler interdit toutes les organisations promouvant l'athéisme ou la libre pensée. Dans un discours en 1933, il affirme avoir éliminé l'athéisme en Allemagne.

La même année, la "Ligue Allemande des Libres Penseurs" ('Deutscher Freidenkerbund'), une organisation qui milite pour une Allemagne laïque, est bannie alors qu'elle existait depuis un demi-siècle. Comble du cynisme, les locaux de l'organisation sont même réutilisés pour conseiller le public sur les questions religieuses.

Un bon SS est un SS croyant
Heinrich Himmler interdit aux athées d'entrer dans la SS. Il déclare même à ses troupes :

Nous croyons en un Dieu Tout-Puissant qui se tient au-dessus de nous, il a créé la terre, la patrie, et le Volk (peuple), et il nous a envoyé le Führer. Tout être humain qui ne croit pas en Dieu doit être considéré comme arrogant, mégalomaniaque et stupide et donc pas adapté pour les SS.

Heinrich Himmler

"Approuvé par le Pape"
Est-ce que le Vatican trouve à redire au soi-disant athéisme d'Hitler ? Bien sûr que non. Le Vatican signe même une convention avec l'Allemagne nazie en 1933.

Les négociations se déroulent très rapidement. Le 20 juillet, la convention est signée. Von Papen y voit une grande victoire contre le bolchévisme ; Pie XI un accord « inattendu et inespéré » (M. Agostino), évitant un nouveau Kulturkampf. Si le Zentrum disparaît, l'Église catholique romaine est reconnue pour la première fois dans l'ensemble du Reich ; les associations, les œuvres de jeunesse, l'école confessionnelle se voient accorder des garanties ; les biens confisqués sont restitués.

« La conclusion du concordat me paraît apporter la garantie suffisante que les citoyens du Reich de confession catholique se mettront dorénavant sans réserve au service du nouvel État national-socialiste. » déclarera Adolf Hitler

Avouez que pour un régime soi-disant athée, ça la fout mal...

Un prétendu paganisme
Certains chrétiens malhonnêtes prétendent aussi que l'antisémite Hitler vénérait d'autres dieux, du type Wotan/Odin ou Donner/Thor ou que sais-je. S'il est établi que son proche entourage (Himmler particulièrement) était empreint d'un "mysticisme nazi" créé de toute pièce à partir de lambeaux de mythologie germanique, Hitler s'est toujours distancé de ces excentricités.

Il préférait prêcher un "christianisme positif", dont il serait le chef spirituel, comme tout bon dictateur.

Ces sujets ont été abordés par Johann Chapoutot dans son livre sur La loi du sang : penser et agir en nazi, et la Révolution culturelle nazie ainsi que dans son premier travail de thèse : le nazisme et l'Antiquité où les références antiques (et donc sociétés très pieuses) sont notamment abordées.

Je pense qu'il faut se méfier des discours tout fait, des allocutions de dirigeants en histoire. En effet, Hitler est loin d'être idiot et comme tout homme politique et, j'ai envie de dire si il était vraiment de culture chrétienne, il est sans doute balancé entre les deux de façon inconsciente même si il méprise le catholicisme, il aurait grandit avec, difficile de tout extirper si il y croyait. Pour revenir à l'histoire, il faut quand même remettre ses paroles dans un contexte et non pas les extirper une par une pour prouver une idée du personnage. Dans ces cas là, par exemple, un homme politique dit qu'il favorise l'égalité au travail, puis, par une analyse fine des sources, on se rend compte qu'il n'a rien fait pour durant son mandat ! Rendre à César ce qui lui appartient.

Hitler savait qu'il ne pouvait pas faire l'économie du christianisme dans la société allemande. Malgré tout, il devait accepter que son peuple soient prisonnier de ses croyances quand bien même elles étaient néfastes pour le Reich et son idéologie. A terme, après la guerre, on pourra se débarrasser d'elle. Pour le moment, toutes les forces de persuasion sont acceptables pour vaincre par la mobilisation des esprits qui pousse à l'effort de guerre.

Hitler pense que le christianisme est très grave pour son idéologie. Les nazis pensent que le sang détermine toute créativité civilisationnelle et explique le physique des hommes, leur pensée bonne ou mauvaise, leur inventions, leur société, leur survie. La religion chrétienne est une ignominie pour lui, pire elle existe par le sang, elle a été créée par contamination sanguine. Pour faire court (et les nazis font souvent court de toute façon !), l'Empire romain pur de sang car fondateur d'une grande civilisation, a accueilli la religion chrétienne au IVe siècle parce qu'il a accueilli trop d'étranger en son sein ! Pour Hitler, l'intégration dans l'empire est une erreur monumentale qui a permis aux Romains purs de se reproduire avec du sang impur allogène et de concevoir des sang mêlés. Ces derniers n'ont pu qu'émettre des idées néfastes puisque leur sang était contaminé....cette logique se retrouve dans bien d'autres domaines pour les nazis.

Ainsi, ces nouvelles idées néfastes sont les suivantes : l'amour de son prochain en lieu et place de la compétition naturelle pour la survie du meilleur, l'égalité en lieu et place de la supériorité des sangs purs, le pardon en lieu et place de la sélection qui impose logiquement de ne pas avoir de pitié pour les faibles car c'est une loi naturelle que de s'approprier ce que le plus faible n'a pas ou ne peut faire : pas de culpabilité d'être plus fort donc pas de pénitence...

Ces idées, Hitler les partage aussi avec la république française. Pour lui, les Français ne sont pas aussi impurs que les Juifs, les Slaves, les tziganes et les homosexuels...pour lui, le peuple français s'est lui-même mêlé à du sang impur pour créer une République. Et oui, car nouvelles idées d'égalité en droit, elles viendraient forcément d'une idée malade, d'un sang qui n'accepte plus les règles de la nature. Hitler haït la religion chrétienne tout comme il haït la démocratie.

J'aime bien cité cette phrase très révélatrice de l'ouvrage de Primo Lévi. Au départ, cette phrase je ne la comprenais pas. Ce dernier est dans un camp, et il reçoit un coup d'un soldat allemand.

L'auteur demande "Warum?" (pourquoi ?) sous-entendu très variable : pourquoi tu me frappes ? pourquoi tu es violent avec les prisonniers ? pourquoi nous sommes dans un camp ? pourquoi toute cette haine et ces projets idéologique ?

Et le soldat allemand lui répond : " Hier ist kein Warum" (ici, il n'y a pas de pourquoi). Au début, je ne comprenais pas. Ca n'a pas de sens de frapper quelqu'un qu'on ne connaît pas, qui nous a rien fait, qui est en position de faiblesse par rapport à soi. Pourquoi donc ce soldat allemand dit-il qu'il n'y a pas a réfléchir, c'est comme ça, c'est logique de te frapper ?

Avec l'idée que le sang détermine tout, j'ai compris que c'est la nature qui le veut. L'idéologie à pénétrer l'esprit de ce soldat allemand, pour justifier de manière inconsciente ses actes : c'est à dire sans culpabiliser, sans reproches, sans remise en question. J'ai imaginer l'homme écraser des insectes avec un raisonnement un peu sensible vous aller me dire mais, c'était presque la même chose en déshumanisant ces personnes. L'homme qui écrase un insecte ne lui trouve pas de valeur ni d'humanité. Le soldat qui frappe cet homme normalement condamné (et ouf Primo Lévi réussit à survivre), ne le voit pas comme un homme mais bien comme un insecte dont l'intériorisation de l'idéologie nazie a été faite et s'entrevoit dans l'acte.

J'ai lu Si C'est un Homme et je vois où mon vdd veut en venir

Non Hitler ne croyait certainement pas en Dieu.
Qu'il se soit servi de l'Eglise et de la crédulité des croyants, c'est certain.

il prenait le christianisme pour un dérivé du judaisme... c'est dire en quelle haute estime il le plaçait
Quant à la religion des anciens Germains, il refusait d'en entendre parler puisque ça lui rappelait les temps où les germains étaient inférieurs aux romains...
Enfin, la seule religion qu'il avait en estime était li'slam qui pronait le sacrifice de ses membres, la fameuse mort au jihad avec le paradis en forme de carotte.

Effectivement, pour les vestiges antiques des Germains, Hitler se sentait frustré, comme le dos du livre de Chapoutot le montre, ca m'a toujours fais rire :

« Nous n'avons pas de passé », affirme Hitler, qui déplore que les archéologues SS s'obstinent à fouiller les bois de Germanie pour n'y exhumer que des mauvaises cruches. Le passé de la race, celui qui doit remplir de fierté les Allemands, se trouve en Grèce et à Rome. Quoi de mieux que Sparte pour construire une société et un homme nouveaux ? Quel meilleur exemple que Rome pour édifier un Empire ? Quel meilleur avertissement que les guerres qui opposèrent la race nordique aux assauts de la Perse et de Carthage ? Le Reich a succédé à Athènes et à Rome dans ce combat racial millénaire, où il fait face aux mêmes ennemis et au même péril.

" Hier ist kein Warum " : Par " Ici, il n'y a pas de pourquoi ", peut-être qu'on peut s'interroger sur l'adverbe "ici". L'endroit est Auschwitz-Birkenau il me semble, et donc "ici". Sans doute, le soldat allemand a dit ça au hasard ? Sans doute la mémoire de Primo Lévi lui joue des tours lorsqu'il écrit son livre. Sans doute, la traduction italienne dans sa tête est mauvaise (à moins qu'il parlait très bien l'allemand?). Sans doute tout cela n'a pas d'importance. Quand bien même, cet adverbe est important parce qu'il met un gouffre entre ici et là-bas. Ici, le camp de concentration et d'extermination et là-bas le monde d'avant, celui ou les nazis n'avaient pas de prise pour imposer leur idéologie. Ici devient l'endroit clef du nouveau monde, celui dont les nazis rêve et effectivement où il n'y a plus de pourquoi. Peut-être, la traduction est-elle bonne et ce soldat avait bien une représentation décalée entre l'ancien monde et le nouvel âge hitlérien symbolisé par Auschwitz-Birkenau. Une nouvelle ère où ces hommes n'en étaient plus et que ce soldat avait déjà compris et intériorisé au grand dam de ses prisonniers, au premier rang duquel se trouve Primo Lévi.

Bonjour,

J'ai modéré le topic pour la raison suivante :
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