Rassemble l’équipe. C’est ce soir que l’on va agir.
Ok, Joe.

Joe, assis à son bureau, réfléchissait aux derniers détails de l’opération préparée depuis des semaines. Il repassait en boucle le film des préparatifs. Il saisit le téléphone posé sur son bureau :

Allo, Barry ?
Ouais.
J’ai oublié de te dire : fais venir aussi Mago.
Mago ? Mais je pensais que tu voulais pas qu’il fasse partie de l’équipe…
Laisse béton, cherche pas à comprendre. S’il te plaît, Barry, amène-le.
Ok, Joe.

Joe, depuis une semaine, chaque jour, répétait en lui l’opération.

Ce casse va changer nos vies. J’ai fait l’inventaire de toute ma vie passée et j’ai décidé de prendre ce gros risque.

Il arrivait à Joe de se parler à lui-même lorsqu’il était seul et qu’il avait à débrouiller les fils de son encéphale : cette pelote de pensers confus, magma grouillant mêlant images, sons, odeurs, concepts, langage, il tentait de la dérouler par un dialogue avec lui-même.

Le vol est un art, et tout préparer est nécessaire. Pourtant, je sais, je le vois, ma préparation n’est là que pour pourvoir l’imprévisible.

Joe alluma une cigarette JPS.

Si l’opération est un succès, je n’aurai plus besoin de vivre comme je le fais. Que ferai-je ? m’allonger sur la sable chaud des Caraïbes, mais pas sous les cocotiers. Et Mago… pourquoi l’ai-je fait venir ? J’ai pesé le pour et le contre, mis en balance les avantages et les inconvénients, il ne faut surtout pas qu’il intervienne avec nous. Sa grande qualité, qui nous aurait été nécessaire, est empoisonnée par un défaut plus grand encore. Je ne sais pas… Je sens qu’il doit être là avant que l’opération soit lancée. Mago a toujours eu un côté sorcier, faisons en sorte que le surnaturel soit de notre côté.

Une longue expiration de fumée en forme de baliste sortit de sa bouche. Il prit une autre bouffée et s’amusa à la ressortir comme un dragon par les naseaux.

Je suis le diabolo ! Il rit aux éclats.

Barry prit sa Renault Trafic. Il devait se rendre chez Klane. Il toqua à la porte de sa maison. Klane ouvrit la porte, en calbar et les cheveux en pétard.
Habille-toi. Achilles est lancé.
Remontés dans la fourgonnette, Barry informa Klane :

Joe m’inquiète. Je l’ai jamais vu comme ça. Il a la tête qui tourne, te rends-tu compte ?
Tu exagères.
Non, j’exagère pas. Je ne l’ai jamais vu aussi nerveux. Toute la journée il reste assis à son bureau en train de dieu sait quoi.
Tu connais la blague de l’alligator ?
Ta gueule !

Joe s’était levé de son bureau et tournait en rond. Il patientait. D’un geste brusque il saisit de nouveau son téléphone
Barry, ramène-moi Mago tout de suite.
Mais j’suis sur l’chemin de Kalinago.
Pas grave. Va chercher Mago et dépose-le moi puis continue d’aller me chercher les autres.
Tu vois, Klane. Il m’avait juré que Mago n’en serait pas et, au dernier moment, il décide l’inverse. Il avait jamais fait ça. Quand il disait à Mago que sur cette mission sa présence n’était pas souhaitable, Mago avait toujours respecté sa décision et Joe n’était jamais revenu sur sa décision. Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il a dans l’crâne, Joe?
Tu en fais des caisses. Mago n’a jamais dépassé les bornes. Il a toujours été très utile aux missions précédentes. Il a résolu quelques casses que nous étions incapables d’accomplir seuls. S’il estime qu’on a besoin de lui, alors soit. Joe ne s’est pas trompé chaque fois qu’il a fait appel à lui.
Ils arrivèrent devant la baraque de Mago.
Vas-y toi, Klane.
Klane appuya sur le bouton de la sonnette. Mago ouvrit, un sourire aux lèvres, et dit : « Enfin vous me sortez de mon ergastule. »
Comment le savais-tu ?
Bah Joe m’a appelé.
Joe tournait, tournait.
Le joyau de Cassenane. Nul ne l’avait vu. Il avait pourtant la réputation d’être le plus beau joyau de ce monde. Joe, plein de nervosité, sondait celui-ci du mieux qu’il le pût. Il n’en revenait pas. Il pouvait dérober Cassenane. Sa carrière de voleur finirait en feu d’artifices.

Mago entra sans frapper dans le bureau de Barry.
Salutation.
Ecourtons les formalités.
Tu stresses, Joe ?
J’ai un mauvais pressentiment. J’ai l’impression que si je ne t’embarque pas avec nous, on échoue.
Pas de souci, Joe.
Pourquoi, Mago ? Pourquoi ai-je besoin de toi ?
Tu sais bien. La sorcellerie peut être utile, pour un envoûtement ou deux.
Peux-tu m’assurer que nous réussirons ?
Je n’assure rien. Mon jeu à moi relève du hasard et du réalisé.
Que te dit ton dieu ?
Dieu craint (p.p.).

Barry entra dans le bureau, suivi de Klane, de Kalinago - brun, 1m80, large d’épaules, 45 ans -, de Taïma la crocheteuse - 1m65, large de hanche - ; Ezko fermait le cortège.
Tu as fait venir Ezko, Joe? s’indigna Mago
Salut, Mago posa Ezko
Pourquoi l’as-tu fait venir si tu fais appel à moi ?
Du calme, Mago. Bon les gars, sortez deux minutes. Faut qu’on discute encore un peu lui et moi…
La fine équipe sortit, un peu bougonne, à l’exception d’Ezko.
Toi aussi, Ezko.
Non, je suis le seul à qui tu ne peux me dire quoi faire. Et c’est précisément parce que je suis comme ça que tu m’as choisi pour cet ultime casse. Si vous voulez parler de moi, faites-le, mais en ma présence. Ca me permettra d’entendre quelles sornettes vous lancez à mon encontre.
Sors, Ezko de malheur. Tu ne crois à rien d’autre qu’à tes lingots. Joe, c’est n’importe quoi cette opération. Je croyais qu’on faisait ça sérieusement. C’est pas un jeu, Joe. On risque gros et avec Ezko tout peut arriver, le meilleur comme le pire.
Vieux sorcier, pourquoi crains-tu le pire et n’espères-tu pas le meilleur ? attaqua Ezko
Arrête tes salades, je te connais très bien, toi et tes fausses propositions.
Arrête, Mago. Ecoute : c’est un gros risque, je te l’accorde… mais imagine la situation : tu sais comme moi qu’Ezko a des dons qui nous ont déjà sortis du pétrin. Il a parfois été la main qui a agit comme il faut, au bon moment. Mago, je te veux avec nous et je doute que les autres soient d’accord mais j’essaye de voir la réalité : nous avons besoin de toi et nous avons besoin de lui.
C’est toi le chef. Je n’approuve pas ta décision et je t’aurai prévenu. Désormais advienne que pourra.
Bien. Appelez l’équipe.

De nouveau la fine équipe, au complet, était là à attendre que Joe prononce les derniers mots avant le top départ.
Mes amis, Achilles est lancé. Vous le savez : nous avons sept jours pour accomplir cette tâche ou il nous faudra abandonner tout désir de s’emparer du joyau de Cassenane. La banque Hymnus est si sûre de ses sécurités qu’elle permet aux voleurs de grand vol de tenter l’impossible. Notre tâche est d’accomplir l’impossible - vous entendez ? L’impossible. Peut-être y laisserons-nous nos vies. Nous avons décidé de prendre ce risque. Nous aurions pu continuer peut-être encore un certain temps nos vols de petite envergure, mais je sais que vous désirez comme moi le faire. C’est pourquoi je vous ai choisis. Si nous accomplissons l’impossible alors nous prouverons que c’était en réalité in possibile. Enfin, j’ai une dernière chose à vous dire : on dit que le joyau de Cassenane n’est pas sans effet sur les hommes, qu’il crée une fascination qui fait perdre la raison et les pousse à des gestes inconsidérés. Il nous faudra affronter cette ultime épreuve.
Yep, dit Mago. Il toisa Ezko.
Finissez vos préparatifs, nous nous rendrons à minuit devant Hymnus.

ce début vous donne-t-il envie de lire la suite?
https://griffes-scripturaires.over-blog.com/2022/10/hymnus-jour-de-la-lune.html

Interlude : l'agence

La fine équipe se préparait dans le silence et attendait son heure. Joe et Mago étaient restés dans le bureau.

Mago, appelle l’agence. On a besoin du dernier feu vert.
Quelle agence ?
Tu te fous de moi ? On travaille ensemble depuis toutes ces années et tu sais toujours pas que je reçois mes filons de l’agence ? C’est le processeur central de tous les voleurs. 27-24, tape ça sur le combiné.

Mago usait peu des techniques que l’époque contemporaine lui proposait. Il pensait que ses pouvoirs surnaturels y pourvoyaient. Il était un adversaire de la technique, un homme pas tout à fait homme.

Allo ? Qui est à l’appareil ?
La main sur le microphone, Mago demanda : la standardiste me demande qui est à l’appareil, je lui réponds quoi ?
Réponds ciboulette.
Ciboulette ?
Vous l’avez bien prononcé. Ici, Marocaine spatiale : vous avez le feu vert.
Tu peux raccrocher.
Eh beh si je savais ça…
Comme quoi Mago, j’avais encore des choses à t’apprendre. Après toute cette histoire, nous pourrons en rire.

La nuit de la colère

Qu’est-ce que c’est que ce binz’ ? C’est quoi cette histoire d’agence ?
Nous sommes des agents, ne le savais-tu pas ?
Des agents ?
Oui, nous sommes des agents. Pour qui agissons-nous ? L’agence.
Attends. Tu veux dire que tous les coups qu’on a fait ensemble jusqu’à présent, tu en recevais la commande de l’agence ?
Exactement.
Mais pourquoi tu ne m’as rien dit ?
Je pensais que tu savais.
Comment l’aurais-je su si tu ne me l’as pas dit ?
En le sachant. Croyais-tu que nous étions de vulgaires voleurs, pour le seul âpre du gain ?
C’est ce que nous sommes, Joe.
Certes. Mais je veux dire que nous jouons un rôle au regard de l’agence.
Quel rôle ? Comment une agence de voleurs pourrait-elle exister ?
Ce n’est pas une agence de voleurs. Tu extrapoles. C’est une agence qui recrute aussi des voleurs.
Ton histoire n’a aucun sens, Joe. Tu commences à débloquer, vraiment.
Si tu le dis. Pour l’heure, ne terminons pas cette conversation maintenant. Si tu veux, après notre ultime casse, je te révélerai tout.
Ok, Joe. Mais j’aime pas ne pas être mis au courant de tous les tenants et aboutissants. D’abord Ezko, maintenant l’agence. C’est quoi la suite ? Tu vas m’apprendre qu’on revendra pas le joyau pour nous tirer de ce foutu merdier ?

Joe sourit, laissant ses deux canines visibles. Voilà qu’il ressemblait à un vampire.

Moi qui pensais tout connaître à ton sujet, et toi à mon sujet.
Peut-être as-tu raison en partie.
Qui es-tu, Joe? demanda Mago
Et toi qui es-tu Mago ? N’es-tu qu’un sorcier aux pouvoirs surnaturels ? Je ne le crois pas.
C’est mon rôle dans cette équipe.
Tu vois. Tu sais. Tu joues un rôle dans l’équipe. Disons que je suis une courroie de transmission entre notre équipe et l’agence. E&A ou plutôt A&E.
Qui es-tu, Joe? redemanda Mago

Tu sais, Mago, j’ai de lointains ancêtres. Je descends de la race des Titans, de ceux qui tentèrent de renverser les dieux de l’Olympe. Lors du combat contre les dieux, lorsque Zeus les envoya pour l’éternité dans l’infâme Tartare, un des Titans joua un autre rôle. Il apporta le feu aux hommes : Prométhée. Je suis un de ses héritiers. J’apporterai au monde le moyen de renverser tous les anciens dieux auxquels se soumettent les hommes. Si mon destin est d’être tourmenté pour ce que j’apporterai, alors je l’accepte en connaissance de cause.

Tu te crois fils de Prométhée comme Alexandre se dit fils de Zeus, ou de Ra lorsqu’il était en Égypte ?
Je n’ai pas le droit de tout te révéler.
Pourquoi allons-nous dérober le joyau de Cassenane, yeux qu’aucuns n’ont vu ?
Pour le dévoiler et le montrer au monde des hommes. L’agence nous donne son feu, pour notre tentative.
Te crois-tu descendant des dieux ?

Vieux sorcier, toi qui vouvoies les dieux, je les ai tutoyés. Je sais ce que je suis. Je ne suis pas de la race des dieux, je suis de la race des Titans. Je suis un titan qui agit sans la permission des dieux. Les Titans ont été renvoyés dans la profondeur qui est la leur. Je suis allé les visiter pour voir certaines choses et comprendre quelle était leur langue de feu, magma en constante éruption. A l’entrée du Tartare l’on sent les vapeurs magmatiques : ne t’y approche pas trop, tu pourrais étouffer. Moi, j’ai inventé un masque qui m’a permis de filtrer l’air vicié. Je me suis emparé de leur puissance. Entends-tu, Mago ? Prométhée vola la puissance des dieux - moi, je vole la puissance des Titans. Je l’ai volée, non pour mon usage unique mais pour que tous soient faces à tous. Le visage épiphanique - qu’importe son sens et sa direction - a vu ce que je ne pouvais voir. Ma puissance est une impuissance, une ultime limite. Au bord du gouffre, j’eusse pu sombrer comme je me le proposais : c’était une alternative que je ne rejetasse pas. Pardonne mon subjonctif, un vieux tic. Moi, Joe, et vous, camarades, nous nous emparerons du joyau de Cassenane : c’est notre dernière mission. Voilà ce que m’a enseigné l’agence.

Mago eut les yeux en rond. ses sourcils arqués trahissaient une crainte. Il crut voir face à lui un homme divin. Il avait tort. Il vit un homme.

Tes grands pouvoirs nous seront utiles car ils sont précieux. Tu sais où regarder lorsque c’est nécessaire. Sortons, mon ami, et allons rejoindre le reste de l’équipe.

La fourgonnette, conduite par Barry, transporta la fine équipe dans la rue d’Hymnus. Elle était pleine de corbaks qui surveillaient les passants. Ils croassèrent.

Mes prophètes ! lança Mago
Tes prophètes de malheur, oui… répliqua Ezko
Leur plumage et leur ramage sont de toute beauté, dit Joe. La beauté est une fontaine à laquelle j’aime m’abreuver.
Ezko ricana.
C’est qu’des oiseaux, commenta Barry.
Tu as raison, Barry, conclut Joe.
Ezko l’examina avec malice.
Mais des oiseaux, c’est énorme !

Ils sortirent de la fourgonnette. Ils avaient pieds à terre. Des mouches à l’irisation verte peuplaient l’atmosphère.
Elles sont jolies ces mouches ! dit Barry.
Héhé - « des lucilies soyeuses. » Ezko apportait sa science.
Kalinago demanda : «  Comment allons-nous pénétrer à l’intérieur ? »
Joe, un sourire enfantin dessiné par ses lèvres et les fossettes de ses joues répondit : « par la puerto del Sol, par la porte principale »
Klane : Il débloque complet ! T’avais raison Barry !

Face à l’immense porte, trop grande pour être franchie par des hommes, Joe vit une chevillette. Il la tira et la bobinette chut. Elle ne cherra pas.

Nous vaincrons la mort s’il le faut à l’intérieur de cette bergerie. Vous voyez : la porte s’est débloquée.

Kalinago poussa la porte et elle s’ouvrit, à l’aide de l’assistance électrique.

Réveillez-vous ! Vociféra Mago sous le ton de l’imprécation
Barry dit : « Il débloque ou quoi ? »
Que t’arrive-t-il, Mago ? demanda Joe
N’avez-vous pas vu ? C’est moi qui ai lancé le sortilège d’ouverture…

Mago aimait les coups de cymbales. C’était plus fort que lui.

Mago, crois-tu être le seul à pouvoir ouvrir cette porte ?
Je n’ai pas dit ça.
Certes. Disons alors que nous l’avons ouverte tous deux, à l’aide de Kalinago et du champ.
Quel chant, Joe ? demanda Barry
Laisse béton, Barry.

alors?

La scène d'entrée

Un long couloir se présenta à eux, de forme rectangulaire d’après Euclide. C’était pas un rectangle, mais qu’importe ? Les géométries s’imposaient parfois aux yeux des hommes. Au bout du long couloir une seconde porte.

Kalinago : Ils sont cons ou quoi ? Une porte qui donne sur une couloir qui donne sur une porte. C’est superfétatoire, non ?
Joe : Qui sait ?
Je sais donc je suis, affirma Ezko.
Tais-toi ! Ce que tu crois savoir est peu de chose.
Ce peu me suffit.

Nous n’irons pas à la recherche du trop mais du plein, du plein qui comporte du vide !

L’allée dallée et les murs aux reflets de feuille d’or donnaient une atmosphère un peu sentencieuse. C’était une promesse d’intention.

Et si qu’on repartait pas avec toutes ces jolies feuilles d’or ? J’ai un receleur là-dedans.
Continuons. La lumière t’aveugle.

A quatre pas - valeur mesurable en fonction de la longueur des jambes de Joe avec une amplitude de 50° - de la porte : elle s’ouvrit.

Voilà qu’on a plus besoin de demander et que la porte nous reconnaît dit Barry.
Tes faussetés sont pleines de vérités, bien que vides de sens.

Salle 1 : distinction : le signe et l’intention ; la salle des miroirs.

Grande salle avec une porte
Ezko regardait en arrière et vit que les portes ne se refermaient pas. Il envisageait l’option de la sortie.

EZKO Mes lingots sont ma liberté.
JOE Tes lingots sont ta chaîne
EZKO Délicieuse chaîne d’or alors. C’est une chaîne métaphysique à laquelle je me soumets. Toi, tu te soumets à d’autres chaînes qui empêchent certains de tes mouvements.
JOETu te trompes Ezko, plus que tu ne le penses. Ma chaîne est plus sublime que ton or, bien que j’admette que son brillant m’attire aussi. Lorsque je vois de l’or, ce n’est pas le métal qui brille : c’est mon œil. Mais détrompe-toi : je ne suis pas un danseur des chaînes. Ma chaîne ~ c’est vous. Vous ne le savez pas mais vous m’enchaînez. J’ai besoin de cette chaîne et vous aussi.

Bon c’est quoi ce délire ? KALI
Y a aucun miroir dit Barry
Ezko : ouais encore une fumisterie de leur cru.
Taïma, pour la première fois, prit la parole : j’aime bien jouer. Quand j’étais petite, je sautais à la marelle et aussi un peu d’élastique. Regardez comme je saute bien ! Elle sauta et fit d’étranges pirouettes et figures hors du monde connaissable.
Intéressant… dit Ezko
T’es très forte, enchérit Barry.
Sublime, de toute beauté ! Joe
Hum… Kalinago
Elle va se casser la gueule, j’vous l’dis KLANE
Bon, observons la salle… JOE

Forme carrée, murs lisses et noirs.
Pas de miroir caché… KALINAGO
Regardons le SOL
Noir : au centre 4 carrés tracés lignes blanches

4 carrés dit Barry
EZKO Pourquoi qu’on le ramène ce Barry ? A quoi nous est-il utile ? On devrait le laisser partir.
JOE Il a le sens des étapes : c’est un méthodiste.
Tu vois pas que y a 5 carrés, du con ? EZKO
Toi aussi tu te trompes, comme toujours JOE Moi, je vois qu’un carré
Vous êtes tous cons ou quoi ? En arrivant vous les aviez pas vu les carrés ? J’pensais qu’on cherchait des miroirs.. KALINAGO
Laisse béton, Kalinago JOE
Vous êtes tous cons… dit Taïma
Klane rit à la blague.

Bon et si on s’installait chacun dans un carré KALINAGO
Ezko : je vous laisse commencer… en plus il manque un carré donc on peut pas tous le faire.
Qu’est-ce tu dis ? Il en manque deux. On est 6, pas 5, 6. KLANE
La fine équipe se rétrécit de quatre membres : Joe, Barry, Kalinago, Klane
Vous m’oubliez les gars… MAGO
Ah oui la septième solitude… De toute façon avec tes sorts, t’as pas besoin de participer, non ? JOE
C’est vrai. C’est le vieux singe aux septime mains qui m’a initié… MAGO
T’a-t-il initié ou rendu esclave, mon ami ? JOE

Qu’est-ce tu dis Joe? BARRY
Laissé béton, Barry.
Arrête ! J’en ai marre que tu me dises toujours : laisse béton BARRY
Je comprends. Crois-moi, ce n’est pas par volonté malveillante.
ALORS EXPLIQUE-MOI TA VOLONTE, s’insurgea Barry.
D’accord, mais d’abord, finissons notre quête.

Jusqu’où tes initiations t’ont-ils mené, Mago ? JOE
Jusqu’aux sources : proph’ètes et po’ètes : voilà ma lignée. MAGO
Prophète de malheur ! Tu ne fais qu’annoncer. EZKO
Tous les prophètes sont de ce quart d’heure. KLANE

Kalinago : c’est pas fini vos conneries ? D’ailleurs, j’vous rappelle, on a 7 jours. Rien ne presse.

Qu’est-ce qu’il dit celui-là encore ? EZKO
On devrait penser à boire et à manger… KLANE
Toujours aussi drôle lui et ses blagues…
Il a raison, posons-nous et staurons-nous, on va casser la croûte.

Jour des chants en chœur

Hum… J’ai bien dormi BARRY
Bon, va falloir que je prenne les choses en mains EZKO
Le sommeil et les aliments, c’t’essentiel, hein. MAGO
Merci bien… EZKO c’est marrant que c’est toi qui dises ça, toi qui es si maigre.
Ma voie n’est pas la tienne, Ezko.
C’est ce que tu crois.

Bon arrêtez de vous quereller, on vient de se réveiller et on a une porte à ouvrir JOE
Je propose de la dynamite : j’en ai dans ma sacoche. EZKO
Crois-tu vraiment que la banque Hymnus n’ait pas garanti la solidité de ses portes ? JOE
Essayons : on sera fixés. EZKO
Non, Ezko. JOE
Alors faites vite, avant que je perde patience. Dit-il d’une manière affectée en appuyant la diérèse.

Bon j’ai une idée : Barry, Kalinago et Klane prenez position dans l’un des carrés. Je vais me positionner au quatrième.
Ils s’exécutèrent mais rien ne changea.
Bêtes, bêtes, vous êtes ! Je vais commencer à me demander pourquoi c’est toi qui mène cette opération, Joe. Dit Taïma.

Alors elle se plaça au centre et l’on entendit une trompette sonner.
METTRE LE GRAPHIQUE
Comment as-tu su Taïma ?
Je suis la crocheteuse, je te rappelle. Elle rit ! Sans moi, que feriez-vous ? Ajouta-t-elle

Ezko : intéressant… quatre carrés et un cercle central ou plutôt un point… Je prends note.
Joe :Toujours à prendre note de nos avancés, Ezko…
MAGO : voilà accomplie la quadrature du cercle !
Ezko : héhé. C’est l’harmonie, n’est-ce pas ?
MAGO : tais-toi.
La porte s’était ouverte. La fine équipe put passer la première porte.
Ezko : tu n’es qu’un fou, Mago, vieille bique prophétique.

Ils ne le virent pas mais sur le frontispice était marqué un avertissement : connaissance est-elle fardeau ou libération ?

Ils ne le virent pas mais sur le frontispice était marqué un avertissement : connaissance est-elle fardeau ou libération ?

SALLE 2

Un étroit sentier se dessinait devant nos amis : il ne semblait avoir était foulé par aucun vivant. Seuls des cailloux marquaient par sinuosité les courbes d’un passage enfantin. Le Petit Poucet avait laissé ses traces. Les avait-il laissés pour retrouver son chemin ou pour s’alléger face au néant ? A dix mètres, une petite porte avec un linteau jarryque se proposait comme suite du casse.

Barry : Comprends pô. C’est ça l’épreuve ? Avancer à travers un sentier caillouteux ?
Joe : Je ne sais pas… Observons avant d’avancer.
Kalinago : attends, je vois un léger reflet.
Ezko : Où ça ? Sois précis !
Kalinago : Là : dans le coin gauche de la salle, au fond.
Mago : c’est vrai.
Ezko : J’y vais.
Mago : Attends, misérable ! Ta précipitation pourrait nous mener à la mort. Il semblerait que le sentier de cailloux mène à un bassin. Suivons-le.
Ezko : tu es ridicule, Mago, comme toujours. Moi, je dessine mon propre chemin : un raccourci vers l’arrivée.
Mago : je ne le sais que trop bien, Ezko…

Ezko, n’écoutant que son impulsion, avança à pas pressés, en ligne droite, en direction du bassin. Au bout de six pas, sa truffe s’écrasa contre un mur invisible.
Klane éclata de rire : vis comica ! Rupture métaphysique !
Joe le toisa.

Joe : bon, Barry, toi en qui j’ai entière confiance, avançons sans précipitation en suivant le sentier. Tu as de bonnes chaussures ?
Barry : j’ai des bottes, Joe.
Joe : c’est vrai, Barry… faisons en sorte qu’aucun cailloux n’y pénètre.
Barry ouvrit ce petit cortège dual. Le reste des membres de l’équipe les observait. C’était un labyrinthe invisible qui menait à un bassin d’eau. Arrivés au bord du bassin, Joe pencha le bassin de ses hanches, pour sonder les profondeurs. Il se redressa, tourna sa tête tel un volucre vers la petite porte et vit une serrure.

Joe : Barry, m’est avis que la clef qui nous permettra d’ouvrir la porte est au fond de ce bassin.
Barry : tu veux que j’y plonge pour aller voir ?
Joe : non… on ne sait pas quelle est sa profondeur et j’ai peur que ce ne soit pas de ton ressort.
Barry : tu veux y aller ?
Joe : non… je crains que mon apnée soit limitée par le tabac que je fume. Je suis un homme du feu, pas de l’eau.

Kalinago cria : Oh ! Qu’est-ce que vous baragouinez ?
Joe répondit : Kalinago ! Peux-tu venir nous rejoindre ? On a besoin de toi pour plonger.
Kalinago grogna : on a encore besoin de moi…
Kalinago alla les rejoindre.

Kalinago : c’est profond, cette merde ?
Joe : en tout cas, on voit pas le fond… sois prudent, il faut que tu aies assez d’air pour remonter à la surface.
Kalinago se déshabilla pour s’alléger..
Un rire enfantin : me voilà Adam! Taïma, tu veux pas me rejoindre ? Le rire laissant place au sourire.

Il plongea dans l’étroit bassin, tête la première. La tête était désormais en bas, et les pieds en haut.
Joe et Barry attendaient, inquiets.
Barry : il fout quoi ? Ça fait déjà dix secondes…
Joe : patience.
Dix secondes plus tard et Kalinago n’était toujours pas remonté à la surface.
Joe : ou bien c’est un apnéiste hors pair ou…
Cinq secondes plus tard les pieds de Kalinago firent surface.
Joe et Barry tirèrent ses deux pieds pour l’extraire et l’allongèrent sur le bord.

L’air reprenait ses droits dans ses poumons.
Kalinago : ça fait mal !
Joe : Bravo, Kali ! Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu as trouvé quelque chose ?
Kalinago ouvrit la paume de sa main droite : une petite clef osseuse de forme dont seuls les serruriers ont connaissance.
J’ai bien failli y rester
Comment ça ?
J’ai pas eu de mal à trouver le fond, le problème c’est que le bassin était si étroit que je pouvais pas me retourner pour remonter à la surface. J’ai failli paniquer. Je me suis servi de la force de mes bras contre le fond comme point d’impulsion et je me suis un peu servi des bords vers la fin. Heureusement que vous étiez au bord du bassin.

Les autres membres de l’équipe vinrent au premier groupe.
Alors comme ça on préfère être second ? JOE
Ezko ricana : j’eusse pu aller chercher cette clef… ce n’est que délégation
Tu eusses pu, c’est ce que tu promets toujours, Ezko MAGO
Klane : arrêtez vos subjonctifs ! J’eus bu. C’est un temps véritable.

Icare était-il un ange ou un diable ? Il a sombré dans les eaux et a rejoint l’Atlantide : tombeau d’hommes à la connaissance trop lourde. Ils ont été rattrapés par la pesanteur.

Au seuil des flammes

Bon… c’est pas tout ça mais foutez-moi cette putain de clef dans le trou de la serrure, bande de chats ! EZKO

Joe introduisit la clef et sentis une résistance. Il la força. Le mécanisme de la serrure s’activa et la porte s’ouvrit. En même temps la clef se brisa et devint inutile.

La fine équipe ne l’avait pas vu, sauf Mago, mais un hiéroglyphe était inscrit en un léger relief en bas à droite de la porte : L.C.K. forme non connue. Cercle, carré et triangle conjoints.

Entrons. JOE
Pour la première fois, incontinent après avoir traversé le seuil, la porte - petite - se referma derrière eux.

EZKO : on s’est fait avoir…
Mago : ce qui était vrai au début ne l’est pas ensuite : il n’y a pas de nécessité du même : seulement du continu.
Barry : qu’est-ce tu dis, Mago ?
Mago : ce qui est
EZKO : ta compréhension t’aveugle.
Joe : Toi aussi, ta compréhension t’aveugle.
EZKO : Non ! La mienne avugle.
Joe : Ezko, en quel dieu crois-tu ?
EZKO : le seul et l’unique : le mien
Joe : et toi, Mago, en quoi crois-tu ?
Mago : je ne crois en rien. Je sais que les dieux sont.
Kalinago : dieu a-t-il pas dit : je suis. Je suis quoi ?
Joe : veux-tu vraiment percer ce mystère, Kali ?
Taïma : moi, mon dieu est une déesse !
Klane riant : très drôle ! Il est pris d’une quinte de rire à la façon de l’âne.
Joe : Calme-toi, Klane. Ton rire ne te sauvera pas.
Barry : dieu ? C’est qui ?
Joe : Barry, mon ami, ta faiblesse te préserve. Te souviens-tu ? Lorsque nous avions rencontré cette grand-mère juive, au chapeau élégant et raffiné, elle est venue te serrer la main. Tu es un débonnaire. Puisses-tu recouvrer ta puissance avec précaution, qui est sans doute la plus grande de tous. Je te demande une seule chose : ne deviens pas un chien enragé.
Barry : Ok, Joe. Merci, Joe. Je m’en souviendrai.
Mago : ô les belles moires !
Ezko : les arêtes des tibias se croiseront.
Joe : Quel étrange drapeau que le tien.
Mago : votre dieu unique est faux et vrai ; vous l’avez tiré des enseignements sémites. L’alliance avec le dieu unique est une vérité mensongère. J’ai sondé les dieux et ils m’ont révélé leur véritable alliance : ils ont signé une alliance avec leur queue.
Barry : hein ?
Mago : autrefois, il y eut un étrange rituel : les hommes se sont tranché la queue. Ils en firent une marque de distinction mais tous finirent par avoir la queue tranchée. Il y avait la queue du derrière. La queue du devant, elle, ils nous pouvaient la trancher complètement. Ils sentaient pourtant une démangeaison comme si une puce venait les piquer. Ils ont décidé de rendre visible la puce de l’homme: le singeomme put naître.

La salle qui se présentait à notre équipe était pleine de flammes : c’était un nouveau sentier. Les fakirs durent traverser les charbons ardents pieds nus, nos amis auraient à traverser les flammes elles-mêmes. Prométhée et ses promesses d’un ordre nouveau. Il faut traverser un sentier de flammes, non pas de charbons, mais de flammes.

Kalinago : Houla…
Barry : on n’a pas pensés à prendre un extincteur dans nos affaire, si?
Joe : Non, Barry.
Mago : rien aux murs.
Ezko : toi qui es inutile, n’as-tu pas quelque sort pour nous sortir de cet enfer ?
Joe : enfer… enfer… c’est vite dit.
Mago : te voilà démuni, Ezko.
Joe : n’ayez crainte : les flammes sont mes sujets.
Barry : comment que tu vas faire, Joe ?
Joe : Regarde !
Taïma : les jolies flammes, des incandescences rougeâtres
Ezko ricanant : pyromane ?
Taïma : Non. Je n’observe que la beauté.
Ezko : menteuse!

Joe s’avança, seul. Il avait pris une couverture et s’avança très vite à travers les flammes pour aller au bout du sentier. Combien de temps durait-il ? Il l’ignorait. C’était un sentier dans lequel il fallait mettre en jeu sa propre vie.

La chaleur était intense. La couverture l’évitait de prendre feu, mais elle ne l’empêchait pas de sentir la brûlure. Au bout du sentier, enfin, il put rejoindre la nouvelle porte. Accroché à côté, un flambeau. Joe tira le manche et en même temps que la porte s’ouvrit, les flammes se transformèrent en feux follets puis s’éteignirent.

Kalinago : Hola ! J’ai bien cru que les fumées allaient nous étouffer.
Klane : des gaz !
Joe cria : venez à moi!..
Ezko : pour une fois que tu sers à quelque chose…
Joe : ton courage n’était-il pas suffisant?
Ezko : Oh… ce n’était pas une question de courage…

Au-dessus de la porte, une inscription : salle du fouet.
Joe : qu’est-ce que ça veut dire, Mago ?
Mago: Allons voir mais je crains le pire.
Ezko : comme toujours, misérable.

La salle semblait vide. Elle était de jade.

Barry : qu’est-ce que c’est ce binz’ cette fois ?
Ezko : allons direct à la porte.
Joe : vas-y toi.
Ezko : c’est ce que je voulais dire.

Précipité, Ezko courut jusqu’à la porte. Il ne vit rien de spécifique. Il tenta de repousser la porte de toutes ses forces. Celle-ci n’était pas verrouillée et elle s’ouvrit tout en lenteur du fait de sa lourdeur.

Klane : il a trouvé le mécanisme

Alors que la fine équipe s’avança pour rejoindre Ezko d’étranges chimères firent leur apparition : Mago connaissant la science de la magie s’exclama : des endriaques galtières!

Joe : Ezko va se tirer, l’enfoiré.

En effet Ezko pénétra dans la nouvelle salle sans le reste de l’équipe.
Joe : Mago, faut que tu nous tire de là : c’est ton domaine.

Mago fit une incantation qui fit disparaître les chimères gardant le passage :

Mago reprit : les chimères n’ont aucun pouvoir sur moi.
Joe : que cachaient-elles ?
Mago : les anciens dieux ne m’ont pas permis de le révéler.
Joe : tes anciens dieux t’enseignent un mensonge.
Mago : non, Joe.
Joe : tu révèles par le mensonge, Mago.
Mago : ta vérité est un mensonge.
Joe : nous verrons tout cela à la fin. Pour l’heure avançons et allons rejoindre ce Ezko de malheur. Tu avais peut-être raison à son sujet, encore qu’il a réussi à pénétrer dans la salle suivante avant nous. J’avais aussi raison, Mago.
Mago : et à quoi te sert cette raison-là ? Répond-moi !
Joe : à comprendre.
Mago : ta compréhension te tuera.
Barry : qu’est-ce vous déblatérez tous deux?
Joe : on se dispute par maïeutique.
Klane : très drôle ! Mes potes Héraclite et Démocrite aussi, sans le savoir, disputaient par maïeutique.
Taïma : vous parlez beaucoup, c’est pourquoi vous mentez tous beaucoup. C’t’un Portugais Français Italien qui me l’a dit.
Kalinago : ça fait beaucoup Portugais Français Italien.
Taïma : si peu en vérité !

Notre fine équipe s’avança jusqu’à la porte déjà ouverte : elle portait un nom et une légende : salle de l’ignorance ; que celui qui sait s’avance le premier. Il sera second, et le second sera premier.

En pénétrant dans cette salle nouvelle, ils virent Ezko au pas de la porte. Il scrutait d’où pouvait provenir le mécanisme d’ouverture.

Joe cria : alors, Ezko, on n’arrive pas à ouvrir la porte ?
Ezko fit une mine de dégoût.
Joe renchérit : je crois que tu as besoin de moi
Ezko, prit de rage, beugla telle une bête féroce : je n’ai besoin de personne !

L’équipe s’avança jusqu’à Ezko

Joe : si tu le souhaites, je peux l’ouvrir, cette porte.
Ezko : maintenant que vous êtes là… c’est quoi le secret?
Joe : on verra ça plus tard.
Barry : comment qu’tu vas faire, Joe ?
Joe s’amusa : héhé, tu vas voir!
Pff… Vous voulez que je sois premier pour finir second ? Bande de misérables. Vous n’êtes tous que des lâches. Je serai premier et demeurerai premier. Quant à ces balivernes, que m’importent-elles ? EZKO
C’est ce que tu crois, Ezko. Toi aussi tu as fondé ta vie sur une croyance. Tu vaux moins que MAGO, qui croit, mais qui demeure. Sa croyance rejoint le réel. Ta croyance est un réel inférieur. JOE

Joe, à la légère force de ses bras, poussa la porte. Elle s’ouvrit.

Ezko : c’est quoi ce délire? J’ai essayé de nouveau de la repousser.
Joe : peut-être ai-je une plus grande force que la tienne.
Ezko : ma puissance, d’entre-nous, est la plus absolue.
Joe : si tu le dis.
Kalinago : c’est moi qui ai le plus de force dans les bras et le bassin ; 5 ans de boxe!
Joe : ce n’est pas faux. Et quant à ta puissance, quelle est-elle ?
Kalinago : sais pas… ma force me suffit.
Joe : ta force est supérieure mais ta puissance est inférieure.
Kalinago : ah bon? Tu veux qu’on s’fasse un petit combat de boxe après tout ce tintouin?
Joe : haha, non. Je sais que tu me battrais.
Barry : et si qu’on arrêtait d’parler sans cesse? On n’est pas là pour parler. On pourra l’faire plus tard.
Joe : c’est vrai. On s’est pas préparés pour débattre sans cesse sur comment agir.
Kalinago : reposons-nous.

Nos amis burent une soupe froide (soupe de tomates à l’ail) et mangèrent du bœuf séché avec du pain. Ils sortirent leur couchage et s’endormirent. Avant de sombrer dans le sommeil, Joe prévint Ezko : n’en profite pas, ce serait inutile. Ezko bougonna et sombra dans le sommeil à la recherche de la récupération de ses forces.

Jour de la brillance du ciel

Enfermés dans cette banque, le temps commençait à leur jouer un mauvais tour.

Barry : quel jour qu’on est ?
Kalinago : il est 6h et nous sommes jeudi.
Barry : comment qu’tu sais?
Kalinago : j’ai pris ma montre qui indique l’heure et le jour de la semaine.
Barry : et si ta montre se trompait ?
Klane : c’est pas un éléphant.
Barry : hein?
Taïma : c’est le jeudi et il est toujours 6h.
Mago : qu’en sais-tu ?
Taïma : je me réveille tous les jours à 6h pile, y compris lorsque mes volets sont abaissés.
Mago : moi, j’vous dis qu’il est 6h01.
Kalinago : ma montre affiche toujours 6h00…
Mago : ta montre se trompe
Barry : et le jour, comment être sûrs qu’il est bien jeudi?
Ezko : j’ai bien réfléchi : nous sommes surveillés. C’est la seule explication possible à l’ouverture de la porte. Pourquoi as-tu pu l’ouvrir à la force de tes bras lorsque je n’ai pas pu le faire? Ca veut dire que la banque nous surveille.
Joe : tu ne le savais pas, Ezko ?
Ezko : tais-toi.
Kalinago : pourquoi nous laissent-ils avancer s’ils sont au courant de notre passage ?
Mago : Hymnus permet aux imprudents de tenter leur chance.
Joe : nous avons sept jours.
Barry : et si, à la fin du septième jour, nous ne parvenons à dérober le joyau et à nous tirer d’ici?
Joe : une autre symphonie viendra nous capturer.
Mago : que les hommes prennent garde au son des sirènes ! C’est un envoûtement bien dangereux.
Taïma : les sirènes sont si jolies pourtant
Mago : c’est bien ce que je dis!
Ezko : vous êtes ridicules
Joe : Ezko n’a pas tout à fait tort. Il n’y a rien qui fasse peur là-dedans. Nous avons pris ce risque en connaissance de cause.

Au frontispice de l’huis : salle de la liberté?

Franchissons le pas de la porte.

JOUR DE L’ILLECEBRANCE
Ultime salle avant coffre : ANTICHAMBRE
Salle 7 : salle du hameçon
Salle 8 : salle de l’infini
Salle 9 : salle du renversement : haut est en bas ; bas est en haut
Jour de Samedi
Salle 10 : l’un + l’infini : salle de l’unité conjointe des formes multiples
Salle 11 : l’unité conjointe dans l’unité : accouplement et mort
Jour du jour : apothéose ou théomorphie
Salle 120 = 0 : de l’unité, la pluralité, infini
Salle 14 : feu d’artifices
Salle : Vérité ou mensonge ?
Salle du coffre : flambeau de Prométhée : révélation ésotérique
SALLE DES CHAÎNES : veux-tu prendre le risque de les ôter ? Liberté : voix cacophonique.
Salle d’Homère : perte de la vue, plongée dans l’obscurité.
Salle diabolique : perte des sens.

C'est très bon, merci pour cette lecture. Continue !