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Sujet : Victor Hugo

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Pseudo supprimé
Niveau 3
20 janvier 2016 à 21:15:28

Allez, zou, j'ai un peu de temps devant moi. Ce que je pense du "Maître de la littérature française" ? Je me rappelle avoir dû lire le dernier jour d'un condamné, en quatrième, et ça ne m'a fait ni chaud ni froid. La peine de mort n'existait plus dans mon pays, dans aucun des pays voisins, le livre me semblait daté, le personnage bien trop geignard. Meurs, soit, meurs innocent, même, mais meurs debout, meurs en homme, songeais-je. Cesse dont de geindre.
A dix-sept ans, je m'attaque aux Misérables, par défi. J'ai pleuré tout au long du premier livre, on est jeune, on est naïf, on est célibataire et on découvre la littérature : c'est arrivé aux meilleurs. Ce Monseigneur Muriel, "un homme selon mon cœur". Par la suite, à travers cette vaste épopée, je me suis tour-à-tour ennuyé, amusé, ricané,... Ce qui m'a le plus marqué ? Javert, bien sur. C'est un homme, c'est une machine, c'est un monstre, c'est un dieu (j'anticipe sur le fil chronologique de ma découverte du père Hugo pour, préciser, tant que j'y pense, que Javert est le seul personnage conforme à l'esthétique du colosse tel qu'il l'a revendiqué à de nombreuses reprises : le personnage "Eschyléen", monolithe broyé par le destin ennemi. Un personnage pleinement réussi, c'est peu dans une galerie aussi vaste). Aux cotés de Javert : Fantine, la creuse potiche, Cosette, gosse niaise, adolescente capricieuse, l'éclosion de sa féminité en fera une gourgandine, Marius, le fat, et, pire de tous, Valjean, qui aurait pu être un grand personnage si Hugo connaissait l'outil de base de tout écrivain : la litote. Laisser deviner les pensées augustes plutôt que de les énumérer, les psychanalyser dans leurs fades détails. Il y avait la bataille de Waterloo, qui m'avait saoulé parce qu'elle durait, qu'alors Napoléon, c'est à peine si je savais qui c'était. Aujourd'hui, je crois, que si je devais relire les misérables - sous la menace d'un couteau - , c'est ce passage que j'aimerais le plus du livre. Il y avait cent autres épisodes, parfois réussi, souvent ratés... Dans l'ensemble, à dix-sept ans n'ayant presque rien lu de valable, c'était le plus grand roman que j'aie jamais lu.
Et puis, la légende Hugo, quand on regarde de loin, ça impressionne : la masse de livres, d’alexandrins célèbres, la légende du poète, brisé par la vie et qui par la voie des mots combat l'Empereur et l'Usurpateur rassemblés - et qui finit par vaincre.
Alors, voilà quelque temps plus tard, je lis un de ses livres de jeunesse, Han d'Islande, cousu de fil blanc, parsemé des personnages les plus fades qu'on puisse imaginer mais somme toute assez jubilatoire quand on est encore en train de découvrir l'esthétique romantique.
Après ça, je me dis : si on voyait un peu l'homme ? Savais-je dans quoi je m'embarquais ? Non, assurément. Car qui veut connaitre l'Homme qui s'est prit pour l'Histoire doit comprendre son temps : embrasser le XIXe siècle. Je m'embarquais dans un long périple, d'innombrables livres historiques, romans, poèmes d'auteurs de cette époque m'occuprent l'esprit deux grandes années. Très vite, je me rendis compte que la phrase d'Hugo qui m'avait tant impressionné, n'était que du vent :""Il possédait comme tout le monde sa terminaison en '-iste', sans laquelle personne n'aurait pu vivre en ce temps-là, mais il n'était ni royaliste, ni bonapartiste, ni chartiste, ni orléaniste, ni anarchiste". Quelle vision incomplète, combien tout manque, combien ces divisions qui semblent labyrinthiques au profane ne sont que les divisions internes de la petite-bourgeoisie. Où sont les anglais, où sont les allemands, où sont les socialistes, où sont les prolétaires, où sont les aristocrates, où sont-ils, tous ? Où est la profondeur ? Et comment peut-on décemment vouer Napoléon III aux gémonies, lui qui a donné à la France ces chemins de fer, a été le seul à gérer à peu près humainement les colonies et - soyons honnêtes - a empêché la France de recommencer à sombrer dans la guerre civile, tout en s'ébahissant du génie de Napoléon le grand, que l'histoire nous révèle aujourd'hui comme étant l’ancêtre du fascisme ?
Mais attention, à ce moment, j'avais compris que Hugo était un politicien incapable, ses discours à la chambre avaient achevé de m'en convaincre mais je le tenais toujours pour un grand écrivain. Les Châtiments m'apparaissaient ridicules, certes, mais combien grandiose : "Il entendit la voix qui lui répondait : non!".
Je me disais que c'était un grand écrivain au regard d'aigle et, pour m'en convaincre, je lus son fameux essai théorique "William Shakespeare". Et comment détester un homme qui commence son deuxième chapitre par "il y a des homme-océan, en effet" ? On voit bien que cet homme c'est Hugo lui-même, paie ton ego boursoufflé mais, n'importe, ça a de la gueule. Et puis on lit le livre. On se demande quand il va commencer à expliquer en quoi, pourquoi Shakespeare est grand. 400 pages nous apprendront que la différence entre un écrivaillon et un génie "c'est l'infini, c'est l'abime", et cent autres âneries sorties du même panier. Une définition un tant soit peu exacte, ou qu'au moins tu nous dises ce qui te séduit ? Mais non, jamais. Il préfère cracher pendant dix pages, vingt pages, sur ceux qui ne comprennent le comique infiniment populaire et, par là, Grand de la vanne de Fallstaff "Empthy the Jourdain". Si vous n'aimez pas vous êtes bourgeois, vous haïssez le peuple... A ce stade, vous voyez à peu près à quel degré d'indigestion de déception j'étais parvenu en fermant cet "essai critique" (quoique je ne vous aie pas dit comme le fameux style hugolien enkyste le "raisonnement", comme une idée qui pourrait être dite en trois mots se voit offrir un, voire deux paragraphes d'enjolivements).
A ce stade, je m'étais juré de ne plus jamais toucher à Hugo : c'était un cul, pire un cul, avec du style, comme disait l'autre. Il est plus excusable d’être un mauvais écrivain quand on torche les mots comme Nothomb que quand on écrit comme Hugo. J'ai dit !
Hélas, je fus candide, je lui redonnai sa chance. Je n'avais encore jamais lu aucune des pièces du monstre, je pris Hernani, je pris Cromwell. Je passe sur la fameuse préface dudit Cromwell dont on nous a tant parlé en cours de littérature, c'est la même chose que WS, si ce n'est que c'est plus court, dieu merci. Contrairement aux romans, dont je peux comprendre qu'on s'invente mille excuses pour les aimer, si on n'y réfléchit pas trop - ni avant, ni pendant, ni après la lecture -, les pièces de Hugo sont daubées de A à Z. Je veux dire, Hernani, c'est un mauvais téléfilm et qui n'a même pas l'excuser d'innover. Pendant la lecture, je jouais à repérer d'où venaient les formulations : ça, ça sonne Molière, ça c'est Racine, le dénouement, c'est un mauvais copier-coller de Roméo et Juliette,...
Oh je dis pas qu'il n'y aie rien à sauver : deux trois alexandrins par-ci, quelques répliques vraiment fendardes par là et la scène des Tableaux est à la hauteur de sa légende. Mais fouiller la merde pour trouver des pépites, ça n'a aucun intérêt quand les rayonnages des bibliothèques débordent d''or vingt-quatre carras.
Bref, j'étais cette fois fermement décidé à ne jamais plus ouvrir un bouquin de ce tâcheron et j'aurais tenu parole, sans se connard de Marx. Ouais, ce vachlard a écrit Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, alors, moi, je lis, c'est très intéressant, etc. J'avais à peine refermé le livre qu'une voix me le susurre à l'oreille : "Tu ne pourras pas résister, tu voudras comparer". J'ai effectivement assez vite craqué, j'ai acheté une vieille édition de Napoléon le Petit et, roulant des yeux d'avance, j 'ai commencé à lire les conneries qu'il allait balancer.
Et là : miracle. Non pas que Hugo soit soudain devenu un politicien brillant, non, non, rassurez-vous. Le pamphlet est plutôt du niveau "il est moche, il est avare, c'est même pas le vrai neveu de Napoléon, c'est un bâtard". C'est moins élevé que Marx, c'est sûr. MAIS c'est bien plus fendart. Je veux dire, hilarant d'un bout à l'autre, une verve, une imagination dans l'insulte, dans les coups bas : une mauvaise foi délectable, un talent de calomnie unique.
Et c'est alors qu'on se rappelle de tous les moments drôles qui sèment sa production et, tristement, on ferme le livre en songeant que celui qui tire les ficelles a donné au vieil Hugo le talent pour être Molière, qu'il voulût être Racine et Robespierre, à la fois, et qu'il s'y est brûlé les ailes.

Ah, j'oubliais. Je ne lui pardonnerai jamais de n'avoir pas eu le courage de se regarder en face et d'écrire la tragédie qu'il avait vraiment dans les tripes, relisez demain dés l'aube pour voir de laquelle je veux parler.

King-Drogba King-Drogba
MP
Niveau 10
20 janvier 2016 à 22:01:19

et qui n'a même pas l'excuser d'innover.

Ridicule.

Pseudo supprimé
Niveau 3
20 janvier 2016 à 22:37:05

Hernani innove ? Ce n'est pas parce que la pièce a fait "scandale" qu'elle innove. Briser la triple unité, il y a un type qui l'a fait deux siècles avant Hugo... Tu sais... Le Cid.
Pour le reste, scénario moisi, scènes pseudo-shakespearienne qui tirent au grotesque. Sérieusement, Charles Qint qui devient gentil parce qu'il se trouve devant le tombeau de Charles Quint, il y a moyen de faire plus kitsh et plus inutile ? D'autant qu'il était mieux avant :honte:
La rupture de l’alexandrin ? De l'aveu même des thuriféraires d'Hugo, tout le monde se foutait, en 1830, de la césure à l’hémistiche parce que les acteurs n'étaient plus formés à la marquer et, donc, le public à les entendre. C'est bien dommage, d'ailleurs, mais c'est un autre débat.

King-Drogba King-Drogba
MP
Niveau 10
20 janvier 2016 à 22:47:13

Le drame romantique ne se conçoit pas dans la continuation de la Tragédie ancienne ou classique dont il reprend simplement les codes de manière plus libérale mais dans la poursuite du théâtre de l'identité en vogue à la fin du XVIIIe, cher par exemple à un Marivaux.

La révolution du théâtre hugolien, et d'à peu près tous les dramaturges romantiques d'ailleurs, c'est de proposer dans ce milieu une nouvelle philosophie qui comprend la place à la fois du peuple et de l'individu dans une vision progressive de l'Histoire.

Et ta mention au Cid est d'une idiotie rare. C'est une pièce baroque, qui ne souffre d'aucune exigence formelle telle qu'elle sera théorisée plus tard par les chantres du classicisme, desquels Corneille n'a jamais fait partie.

Krazmer Krazmer
MP
Niveau 10
20 janvier 2016 à 23:13:05

Le 20 janvier 2016 à 21:15:28 Jableu a écrit :
Allez, zou, j'ai un peu de temps devant moi. Ce que je pense du "Maître de la littérature française" ? (...)

J'ai bien aimé ton retour d'expérience sur ta lecture d'Ego, et même si niveau pavé imbuvable je suis pas trop en position pour faire des remarques, un peu d'aération aurait rendu ça encore plus agréable (mais j'ai tout lu avec plaisir).

Mais fouiller la merde pour trouver des pépites, ça n'a aucun intérêt quand les rayonnages des bibliothèques débordent d''or vingt-quatre carras.

Par contre, je suis absolument opposé à ça. S'il y a bien une chose qui m'a plu dans ma lecture d'Hugo (et c'est extrêmement partiel, essentiellement ses romans, et comme toi les quelques pièces de théâtre incontournables des études collégiennes), c'est de regarder la "merde" en face, droit dans les yeux, peu importe que des siècles de littératures l'ait évacuée par bienséance.

Mon meilleur souvenir de littérature part d'un des seuls romans que j'aurai lu plusieurs fois,Le Roman comique. Le cours associé relatait les coutumes carnavalesques. Il était coutume de se balancer à la gueule des "tartes à la merde" (version moyenâgeuse de la tarte à la crème). J'ai rarement autant rit. Je m'aperçois donc que l'humour pipi-caca c'est souvent ma came.

Edit : je songe d'ailleurs depuis quelques jours à relire Le Seigneur des Porcheries qui m'avait fait très forte impression au lycée.

Message édité le 20 janvier 2016 à 23:16:41 par Krazmer
Pseudo supprimé
Niveau 3
20 janvier 2016 à 23:54:30

Le drame romantique ne se conçoit pas dans la continuation de la Tragédie ancienne ou classique dont il reprend simplement les codes de manière plus libérale mais dans la poursuite du théâtre de l'identité en vogue à la fin du XVIIIe, cher par exemple à un Marivaux.

Bien sûr que si, le théâtre romantique est le prolongement du théâtre classique. La réalité, ça existe. Classiques et romantiques se produisaient dans les mêmes théâtres, allaient dans les mêmes cercles (ou le feront quand ils auront fini la crise d’adolescence :D ). Que les romantiques aient prétendu sur le moment le contraire pour se faire mousser, pourquoi pas. Mais qu'on le répète encore aujourd'hui, ça me dépasse.

La révolution du théâtre hugolien, et d'à peu près tous les dramaturges romantiques d'ailleurs, c'est de proposer dans ce milieu une nouvelle philosophie qui comprend la place à la fois du peuple et de l'individu dans une vision progressive de l'Histoire.

Garde ce blabla pour les manuels scolaires. D'abord, le peuple, Hugo ne sait pas ce que c'est (oui, je sais c'est facile mais c'est vrai) ; ensuite, il n'y a pas de peuple dans Hernani, il y a des brigands qui doivent avoir quatre lignes de dialogues. Si tu ne vois pas la différence qualitative, j'en suis triste.

Et ta mention au Cid est d'une idiotie rare. C'est une pièce baroque, qui ne souffre d'aucune exigence formelle telle qu'elle sera théorisée plus tard par les chantres du classicisme, desquels Corneille n'a jamais fait partie.

C'est bien ce que je dis : Hugo n'invente rien, il revient deux siècles en arrière. ..

J'ai bien aimé ton retour d'expérience sur ta lecture d'Ego, et même si niveau pavé imbuvable je suis pas trop en position pour faire des remarques, un peu d'aération aurait rendu ça encore plus agréable (mais j'ai tout lu avec plaisir).

. J'avais tout écrit d'une traite, je ne peux plus éditer mon post, mais je penserai à mieux aérer la prochaine fois.

Par contre, je suis absolument opposé à ça. S'il y a bien une chose qui m'a plu dans ma lecture d'Hugo (et c'est extrêmement partiel, essentiellement ses romans, et comme toi les quelques pièces de théâtre incontournables des études collégiennes), c'est de regarder la "merde" en face, droit dans les yeux, peu importe que des siècles de littératures l'ait évacuée par bienséance.

Quand je dis la merde, j'entends pas la vulgarité, je veux juste dire que ce qu'il écrit c'est caca :hap:

Mon meilleur souvenir de littérature part d'un des seuls romans que j'aurai lu plusieurs fois,Le Roman comique. Le cours associé relatait les coutumes carnavalesques. Il était coutume de se balancer à la gueule des "tartes à la merde" (version moyenâgeuse de la tarte à la crème). J'ai rarement autant rit. Je m'aperçois donc que l'humour pipi-caca c'est souvent ma came.

Il me tente depuis un moment, celui-là.

King-Drogba King-Drogba
MP
Niveau 10
21 janvier 2016 à 00:06:23

D'accord, tu ne sais pas ce qu'est le classicisme, je comprends mieux. Amuse-toi bien dans tes délires masturbatoires révolutionnaires Jean-Che. T'es trop un rebelle iconoclaste de la littérature :-)

Pseudo supprimé
Niveau 3
21 janvier 2016 à 00:10:46

...si tu veux.
Enfin, je résiste pas à l'envie de dire que "délires masturbatoires révolutionnaires (...) T'es trop un rebelle iconoclaste de la littérature ", c'est un peu exactement la définition du père Hugo.

Krazmer Krazmer
MP
Niveau 10
21 janvier 2016 à 00:20:55

Oui je pensais bien qu'il s'agissait plutôt de parler de l'écriture hugolienne d'une manière générale. Mais si tu prends Les Misérables (je l'ai pas lu au passage) un des extraits les plus fameux, et qui a fait l'objet de beaux développements de Rancière sur les liens entre littérature et démocratie, c'est précisément qu'Hugo descend dans les égouts, là où on récupère les excréments humains, qu'importe ta condition sociale, quand tu en viens à chier, ça finit dans les égouts.

Dans le même bouquin Rancière poursuit à partir du brocanteur chez qui Raphaël trouve la Peau de chagrin, dans un capharnaüm d'objets disparates, de déchets retrouvés dans la merde, et qui retrouve une nouvelle vie dans la boutique d'un antiquaire, le professionnel du déchet-trésor. Bourgeois, prolos, tout ce que tu voudras, on jette tous les jours des déchets qui peuvent devenir des trésors. C'est qu'une question de mise en valeur et de prix.

Bref, j'y pense parce que ça me travaille pas mal aujourd'hui, mais l'idée que l'or peut naître des Porcheries je trouve ça intéressant, et n'ayant pas lu la Poésie ou le Théâtre hugolien qu'affectionne King-Drogba (j'ai encore envie de dire Stoechio même si, malheureusement, on n'aura plus l'occasion de t'entendre parler sous ce pseudo), ben en ce qui concerne les romans, je trouve que la poésie hugolienne elle vient de là, comme celle de Balzac d'ailleurs. De l'idée que la beauté peut naître de ce qu'on ne considère plus au point de s'en débarrasser sans plus y penser (parfois sans même le céder contre un peu de monnaie).

Mon prof ce matin m'a cité des vers d'Hugo, et je les ai déjà oublié depuis, mais ça me refait penser à tout ça.

My 2 cents.

Message édité le 21 janvier 2016 à 00:21:39 par Krazmer
Pseudo supprimé
Niveau 3
21 janvier 2016 à 14:14:58

J'ai du mal m'exprimer, je renonce à essayer de faire du style^^: j'ai aucun souci à ce qu'un écrivain traite de sujets ou de personnages laids. Je vis un minimum au XXIe siècle. Le héros laid est celui qui a le plus la côte aujourd'hui en littérature, et un peu au cinéma. Avoir encore des réserves là-dessus demanderait de s'enfermer dans sa chambre sans jamais en sortir.
Non, par "caca", "merde", je veux simplement dire que ce qu'écrit Hugo est mauvais : les personnages sont fades, la trame ridicule, les scènes d'une prétention inouïe (décor, volonté de traiter de l'amour, la gloire, dieu, etc. en une seule scène... bah non, ça marche pas. On a envie de conseille à l'auteur de développer une idée au lieu de toutes les survoler, surtout quand celles que tu survoles n'ont rie de neuf...enfin, il faudrait avoir des idées pour ça). Sérieusement, comparez Hernani à n'importe quel héros de Racine et dites-moi lequel est le plus intéressant ? La seule raison d'être du mec c'est un conflit entre son envie de baiser et sa haine du roi, conflit qui sera d'ailleurs résolu par une pirouette d'un ridicule si achevé que Molière aurait pu l'inventer.
King-Drogba n'a d'ailleurs pas vraiment répondu à ce point qui est autrement important que d'érudites querelles sur les rapports entre tragédie classique et romantique.

King-Drogba King-Drogba
MP
Niveau 10
21 janvier 2016 à 14:59:27

Dans le but de calmer un peu mon agressivité, j'ai une politique stricte de ne plus engager de conversation argumentée avec des branleurs aux intentions malveillantes, d'autant plus quand ils n'ont manifestement pas la culture ni l'envie de les comprendre.

Pense ce que tu veux, je m'en bats les reins, si ça t'intéresse de professer de telles sottises avec ce que tu crois être du style, fais-toi plaisir tu es libre.

Pseudo supprimé
Niveau 3
21 janvier 2016 à 15:07:42

Si tu me lisais un peu plus sereinement, tu aurais vu que je te propose justement d'engager le débat sur le plan de la pièce seule, indépendamment de l'histoire du théâtre : pas besoin de culture pour cela, juste d'avoir du goût. Quant aux intentions malveillantes, s'il te plait, un peu de décence, tu n'arrêtes pas de m'insulter, de faire de l'ad hominem et ne te donne même pas la peine de me dire là où j'ai faux. Sérieusement, pourquoi tu vas sur un forum si ça ne t'intéresse pas d'échanger les points de vue ?

Message édité le 21 janvier 2016 à 15:12:39 par
Pseudo supprimé
Niveau 9
23 janvier 2016 à 20:49:22

Le 21 janvier 2016 à 14:14:58 Jableu a écrit :

Non, par "caca", "merde", je veux simplement dire que ce qu'écrit Hugo est mauvais : les personnages sont fades, la trame ridicule, les scènes d'une prétention inouïe (décor, volonté de traiter de l'amour, la gloire, dieu, etc. en une seule scène... bah non, ça marche pas. On a envie de conseille à l'auteur de développer une idée au lieu de toutes les survoler, surtout quand celles que tu survoles n'ont rie de neuf...enfin, il faudrait avoir des idées pour ça).

Tu parles seulement d'''Hernani'' ? Ou de tous les personnages de Hugo de manière générale?

JerichoTheBest JerichoTheBest
MP
Niveau 41
24 juillet 2017 à 16:39:54

Je ne savais pas ou poster ça, du coup je up le topic pour vous faire (re)découvrir cet extrait de l'Homme qui rit, que je suis en train de lire, on pourrait très bien le transposer au XXIème siècle !

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Jamais situation ne fut plus nette et plus décisive que celle de 1660. Jamais la conduite à tenir n’avait été plus clairement indiquée à un bon esprit. L’Angleterre était hors de Cromwell. Sous la république beaucoup de faits irréguliers s’étaient produits. On avait créé la suprématie britannique ; on avait, avec l’aide de la guerre de Trente ans, dominé l’Allemagne, avec l’aide de la Fronde, abaissé la France, avec l’aide du duc de Bragance, amoindri l’Espagne.

Cromwell avait domestiqué Mazarin ; les traités, le protecteur d’Angleterre signait au-dessus du roi de France ; on avait mis les Provinces-Unies à l’amende de huit millions, molesté Alger et Tunis, conquis la Jamaïque, humilié Lisbonne, suscité dans Barcelone la rivalité française, et dans Naples Masaniello ; on avait amarré le Portugal à l’Angleterre ; on avait fait, de Gibraltar à Candie, un balayage des barbaresques ; on avait fondé la domination maritime sous ces deux formes, la victoire et le commerce ; le 10 août 1653, l’homme des trente-trois batailles gagnées, le vieil amiral qui se qualifiait Grand-père des matelots, ce Martin Happertz Tromp, qui avait battu la flotte espagnole, avait été détruit par la flotte anglaise ; on avait retiré l’Atlantique à la marine espagnole, le Pacifique à la marine hollandaise, la Méditerranée à la marine vénitienne, et, par l’acte de navigation, on avait pris possession du littoral universel ; par l’océan on tenait le monde ; le pavillon hollandais saluait humblement en mer le pavillon britannique ; la France, dans la personne de l’ambassadeur Mancini, faisait des génuflexions à Olivier Cromwell ; ce Cromwell jouait de Calais et de Dunkerque comme de deux volants sur une raquette ; on avait fait trembler le continent, dicté la paix, dé- crété la guerre, mis sur tous les faîtes le drapeau anglais ; le seul régiment des côtes-de-fer du protecteur pesait dans la terreur de l’Europe autant qu’une armée ; Cromwell disait : Je veux qu’on respecte la république anglaise comme on a respecté la république romaine ; il n’y avait plus rien de sacré ; la parole était libre, la presse était libre ; on disait en pleine rue ce qu’on voulait ; on imprimait sans contrôle ni censure ce qu’on voulait ; l’équilibre des trônes avait été rompu ; tout l’ordre monarchique européen, dont les Stuarts faisaient partie, avait été bouleversé.

Enfin, on était sorti de cet odieux régime, et l’Angleterre avait son pardon. Charles II, indulgent, avait donné la Déclaration de Bréda. Il avait octroyé à l’Angleterre l’oubli de cette époque où le fils d’un brasseur de Huntingdon mettait le pied sur la tête de Louis XIV. L’Angleterre faisait son mea culpa, et respirait. L’épanouissement des cœurs, nous venons de le dire, était complet ; les gibets des régicides s’ajoutant à la joie universelle. Une restauration est un sourire ; mais un peu de potence ne messied pas, et il faut satisfaire la conscience publique. L’esprit d’indiscipline s’était dissipé, la loyauté se reconstituait.

Être de bons sujets était désormais l’ambition unique. On était revenu des folies de la politique ; 197 L’homme qui rit Chapitre I on bafouait la révolution, on raillait la république, et ces temps singuliers où l’on avait toujours de grands mots à la bouche, Droit, Liberté, Progrès ; on riait de ces emphases. Le retour au bon sens était admirable ; l’Angleterre avait rêvé.

Quel bonheur d’être hors de ces égarements ! Y a-t-il rien de plus insensé ? Où en serait-on si le premier venu avait des droits ? Se figure-t-on tout le monde gouvernant ? S’imagine-t-on la cité menée par les citoyens ? Les citoyens sont un attelage, et l’attelage n’est pas le cocher. Mettre aux voix, c’est jeter aux vents. Voulez-vous faire flotter les états comme les nuées ? Le désordre ne construit pas l’ordre. Si le chaos est l’architecte, l’édifice sera Babel. Et puis quelle tyrannie que cette prétendue liberté ! Je veux m’amuser, moi, et non gouverner. Voter m’ennuie ; je veux danser.

Quelle providence qu’un prince qui se charge de tout ! Certes ce roi est généreux de se donner pour nous cette peine ! Et puis, il est élevé là dedans, il sait ce que c’est. C’est son affaire. La paix, la guerre, la législation, les finances, est-ce que cela regarde les peuples ? Sans doute il faut que le peuple paie, sans doute il faut que le peuple serve, mais cela doit lui suffire. Une part lui est faite dans la politique ; c’est de lui que sortent les deux forces de l’état, l’armée et le budget. Être contribuable, et être soldat, est-ce que ce n’est pas assez ? Qu’a-t-il besoin d’autre chose ? il est le bras militaire, il est le bras financier. Rôle magnifique.

On règne pour lui. Il faut bien qu’il rétribue ce service. Impôt et liste civile sont des salaires acquittés par les peuples et gagnés par les princes. Le peuple donne son sang et son argent, moyennant quoi on le mène. Vouloir se conduire lui-même, quelle idée bizarre ! un guide lui est nécessaire. Étant ignorant, le peuple est aveugle. Est-ce que l’aveugle n’a pas un chien ? Seulement, pour le peuple, c’est un lion, le roi, qui consent à être le chien. Que de bonté ! Mais pourquoi le peuple est-il ignorant ? parce qu’il faut qu’il le soit. L’ignorance est gardienne de la vertu. Où il n’y a pas de perspectives, il n’y a pas d’ambitions ; l’ignorant est dans une nuit utile, qui, supprimant le regard, supprime les convoitises. De là l’innocence. Qui lit pense, qui pense raisonne. Ne pas raisonner, c’est le devoir ; c’est aussi le bonheur. Ces vérités sont incontestables. La société est assise dessus.

Ainsi s’étaient rétablies les saines doctrines sociales en Angleterre. Ainsi la nation s’était réhabilitée. En même temps on revenait à la belle littérature. On dédaignait Shakespeare et l’on admirait Dryden. Dryden 198 L’homme qui rit Chapitre I est le plus grand poëte de l’Angleterre et du siècle, disait Atterbury le traducteur d’Achitophel. C’était l’époque où M. Huet, évêque d’Avranches, écrivait à Saumaise qui avait fait à l’auteur du Paradis perdu l’honneur de le réfuter et de l’injurier : — Comment pouvez-vous vous occuper de si peu de chose que ce Milton ? Tout renaissait, tout reprenait sa place. Dryden en haut, Shakespeare en bas, Charles II sur le trône, Cromwell au gibet. L’Angleterre se relevait des hontes et des extravagances du passé. C’est un grand bonheur pour les nations d’être ramenées par la monarchie au bon ordre dans l’état et au bon goût dans les lettres. Que de tels bienfaits pussent être méconnus, cela est difficile à croire. Tourner le dos à Charles II, récompenser par de l’ingratitude la magnanimité qu’il avait eue de remonter sur le trône, n’était-ce pas abominable ? Lord Linnæus Clancharlie avait fait aux honnêtes gens ce chagrin. Bouder le bonheur de sa patrie, quelle aberration !

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E-180 E-180
MP
Niveau 27
24 juillet 2017 à 17:05:54

Sans discuter le contenu de la citation, c'est presque impossible de lire les auteurs du XIXème sans voir constamment des parallèles avec notre époque. Tout simplement parce que les rapports de production/force n'ont pas beaucoup évolué et que les régimes politiques, s'ils ont varié sur la forme, balancent toujours entre le pouvoir des puissants et l'amour des masses.

JerichoTheBest JerichoTheBest
MP
Niveau 41
27 juillet 2017 à 17:22:47

Oui, bien sûr :noel: Mais j'ai trouvé Hugo habile sur le coup, parler de la monarchie anglaise et de la Révolution fin XVIIème tout en renvoyant à une critique qui pourrait être encore valable aujourd'hui, c'est assez brillant (bon c'est Hugo en même temps).

A-Spaggiari A-Spaggiari
MP
Niveau 6
27 juillet 2017 à 17:34:23

Quoi commencer chez Hugo svp? Je n'ai lu que le dernier jour d'un condamné (honte à moi)

JerichoTheBest JerichoTheBest
MP
Niveau 41
27 juillet 2017 à 17:46:30

Je ne suis pas un grand spécialiste de Victor Hugo,'n'ayant lu qu'une version abrégée des Misérables et dernier jour d'un condamné mais je suis a la moitié de l'Homme qui rit et je trouve ça tres bon :oui:

A-Spaggiari A-Spaggiari
MP
Niveau 6
27 juillet 2017 à 23:03:47

Merci pour ta réponse Jericho :ok: je vais me renseigner, mais je sais pas du tout de quoi ça parle.. qu'est-ce que tu apprécies? Le style, la trame?

Ahmadeus Ahmadeus
MP
Niveau 34
28 juillet 2017 à 09:30:55

Le 27 juillet 2017 à 17:46:30 JerichoTheBest a écrit :
Je ne suis pas un grand spécialiste de Victor Hugo,'n'ayant lu qu'une version abrégée des Misérables et dernier jour d'un condamné mais je suis a la moitié de l'Homme qui rit et je trouve ça tres bon :oui:

C'est intéressant de lire la version abrégée ou il vaut mieux avaler l'intégrale des Misérables ?
Je crois t'avoir vu dire sur un autre topic que tu regrettais d'avoir pris la version abrégée, mais je demande quand même.

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