Pour quelqu'un qui me traite d'ignorant, je vois que tu n'as pas su comprendre le fond de mon discours.
Tout d'abord, il n'y a aucune réglementation sur la localisation qui obligerait un éditeur à traduire son jeu dans la langue nationale de tous les pays de la zone euro du moment qu'il ne sort ne serait-ce que dans un d'entre-eux. Pour rappel, le Royaume-Uni en fait partie et son langage officiel est l'anglais (sic !), ce qui ipso-facto induirait l'obligation de localiser pour les autres territoires aussi (fr, es, etc.) selon ce que tu avances.
La seule réglementation de la sorte concerne la sortie des jeux (et autres produits culturels) sur le territoire du Canada, qui s'il existe une version française, doit obligatoirement y être incluse. Mais même dans le cadre de cette loi l'éditeur n'est pas tenu à fournir une traduction si cette dernière n'existe pas au préalable.
Bref, je le redis, les éditeurs ne sont tenus à rien concernant la localisation de leur jeux en Europe (et ailleurs), mais culturellement ils n'oseront jamais sortir un jeu non-localisé sur les marchés US et Japonnais pour ne pas froisser leurs joueurs. Par contre, les européens sont pour eux ce qu'ils ont toujours été, des consommateurs qui savent se contenter de ce qu'on veut bien leur donner.
Maintenant et surtout, mon propos n'est même pas-là. Non, mon propos c'est de dire : comment justifier de ce traitement à deux vitesses des joueurs ? Réponse : ce n'est objectivement pas justifiable.
Je vais cependant anticiper la réponse du : "parce que ça leur coûterait trop cher."
Donc, on pars du principe que le jeu tu le payes comme un joueur américain et japonais, jusque-là on doit être d'accord. Sauf qu'à tarif égal, eux ont droit à une localisation, et nous non. Alors qui de cette inégalité ? Le fait que les ventes sur les différents territoires européens ne rentabiliseront pas l'investissement nécessaire aux dites localisations. Sauf que partir de ce postulat revient à dire qu'au niveau budgétaire, ce sont les joueurs francophones qui financent la traduction française, les joueurs germanophones qui finance la traduction allemande, et ainsi de suite.
Sauf que là où le bas-blesse, c'est que c'est alors exactement pareil pour les joueurs américains et japonais. Donc si ces derniers (encore une fois, par les ventes dans les territoires consacrés) ont déjà "financé" les versions anglaise et japonaise, pourquoi ne paie-t-on pas moins cher dans nos contrées quand les jeux sortent uniquement dans ces deux langues et pas dans les notres ? Cela ne revient-il pas à dire que nous somme "partie-payante" dans le budget alloué à leur version ?
Bref, je n'ai plus guère la motivation de débattre sur le sujet. Reste que la seule vérité est que certains éditeurs ne veulent pas mettre la main à la poche, et c'est leur droit. Car oui, une localisation à un coût. Mais si les ventes estimés par les études de marchés indiquent que la localisation ne sera pas rentable, c'est que le marché en question (qu'ils ne se donneront jamais les moyens de créer de fait) est trop faible pour supporter une sortie dans les conditions optimales. Pourtant ils sortent quand même les jeux, sans localisation, et plein tarif. Pourquoi ? Pour faire des ventes supplémentaires et récupérer le maximum de ce qui peut l'être pour un minimum d'investissement.
Et à mes yeux, c'est une politique de "gagne-petit". Et c'est ça le fond de ma pensée. Donc par principe d'opposition à cette politique, si un jeu n'est pas localisé, je passe mon chemin. Comme je vais le faire pour celui-là. Et comme je vais le faire maintenant en me soustrayant à cet énième débat sur les traductions, ces derniers ne menant systématiquement à rien.
Enfin, je souhaite quand même bon jeu à ceux qui s'y adonneront, car après tout, mes opinions n'appartiennent qu'à moi.