L'OP, tu as une force en toi qui me pousse à ne pas t'aimer. Mais je n'arrive pas à savoir si c'est la faute au sticker à chaque fin de tes phrases, ou si c'est parce que t'es un sacré AW en puissance qui passe 22h par jour sur le forum depuis sa sortie.

+ j'ai pas lu ton pavé j'me suis arrêté quand j'ai compris que t'allais raconter ta vie

Voilà just saying and no judgement

P'tain ?

T'as uppé ?

Mais c'est pas fait pour ça, mon khey !

Mais merci.
Mes stickers, c'est aussi une pathologie.
AW ? Je suis débutant sur les forums (je viens de lâcher mon minitel)
Donc, traduis.

Sinon, "Gépalu et je ne t'aime pas " ? Ok, tu fais mon miel.
Donc, si t'as pas lu, on peut broder, hein....

Tu es sur le topic d'un malade mental à qui tu viens dire qu'il est malade mental, et que tu ne l'aimes pas.

Les gens vivants fuient ce topic.
Les bientôt morts en sont friands.

Et il y a toi, la seule réponse depuis 2 semaines.

Je te sers quoi, un Bloody Mary ?

Ah, un truc à dire pour honorer tes morts ? C'est le sujet du topic, au fait.

Ce topic est juste beau 😻

Putain c'est beau..........
DS c'est fait pour que tu n'oublie pas les liens que tu tisse avec les tiens. Et les ponts qu'il faut parfois reconstruire.
Bref....

Vous vous rappelez cette phrase de Gunthard en début de topic ?
"Bref je pense que le but du jeu est atteint à partir du moment ou l'on trouve tous un écho personnel à l'histoire"

Elle est tellement vraie.

J'ajouterais que ça peut même être un moment furtif.
Le BB, on sent que ça va être "Happy end" dès l'explication de Deadman.
Et, comme je l'ai dit ailleurs, le "BB theme" à un début aussi magnifique qu'un développement, disons, moins réussi...

Mais l'important, ce sont ces moments où Deathstranding réussit à vous intégrer dans son récit et vous permet "d'actualiser" sa profondeur en utilisant votre profondeur.

Il ne le fait pas tout le temps, mais il suffit d'une fois pour qu'il vous marque à jamais.

Peu de produits culturels sont capables de ça, surtout quand il s'agit d'un jeu vidéo.

C'est tellement vrai.

King, LE poète maudit du 21eme siècle 😢

Oulah, c'est un peu tôt, pour ce topic, non ?

Lanterne, désolé. J'ai mis des spoils pour toi.
T'inquiète, j'ai compris le second degré.

Cimer, Karnaki ( premier ou second degré)

Et merde...
Il est mort.
Encore une fois...

... l'ancien.

Dire que c'était dans mon top 3 des raisons pour faire un second run.

Ça m'a fait un gros coup au moral, quand je l'ai capté.

Et pas moyen de le retrouver en vie sur une ancienne save (j'ai fait trop de saves manuelles)
J'étais prêt à revenir même 15 heures de jeu en arrière. Rien à foutre !

Un nouveau run ?
Je suis pas taré, quand même.

Du coup, ça y est.

La phase finale de ce topic s'enclenche :

La mort de Death Stranding
La mort du jeu
Et la mort de mon intérêt pour le jeu.

J'ai aimé ? Oui.

Tant que ça ?
Je sais pas.
Car je me pose toujours la question de "l'auto-persuasion", voire du mensonge à soi-même.

Et dans ce domaine, tout est possible.

Du coup, j'ai relu ce topic.

Et je me rends compte que ce que j'ai le plus aimé dans ce jeu, c'est sa fin.
Et donc son discours sur la mort.

Le jeu en lui-même ? 16 à 17.
Très bon, mais au stade primitif. Petit studio, petits moyens. Ça se sent.
Une jolie grenouille, mais pas le "bœuf" promis ( le veau d'or ? )

Une suite à DS ou un préquel ?
Il y a tant à faire : Les villes, le DS original, ou le parcours de Higgs qui découvre ses pouvoirs, le destin de Lou et son évolution...
Je garde mon 20 pour cette occasion, peut-être.

Donc, ce n'est pas le jeu que j'ai le plus aimé dans DS.

C'est justement ce moment ou DS, "l'expérience multi-média" TUE le jeu.
À partir du premier générique. Il est là pour ça, je trouve.

Face à la réalité de la mort, plus question de jouer.
C'est le vide. Le vain.
On devient un spectateur impuissant.
Comme face à la mort.

La mort de Cliff et le dernier voyage vers le crématoire.
Ce sont deux moments de grâce de DS.
Et de Kojima en tant que "raconteur d'histoires".

Et à part, sur "The boss", il a toujours été incapable de ça.
Etre sincère et profond.
Mais à ces moments-là, il l'est.

Et il touche enfin l'humain derrière le joueur.
Et quand un jeu fait ça, il devient pour moi inoubliable.

Il me reste une petite trentaine d'heures sur DS, puis bye.

Mais contrairement à l'après MGS, je le sens mieux sur ce coup-là, le Koji.
Ça fait bien 15 ans qu'il était dans une mauvaise passe, créativement parlant.

Son "échouement" lui a fait du bien.
"Échouement mortel", fallait oser, comme titre de jeu, non ?

Joyeuse mort à Death stranding !
Le cadavre remuera à la sortie PC, puis fini.

Reste la mort la plus dure à encaisser pour moi, celle de ce forum.
J'y reviendrai (ou pas)

Le jour se lève. C'est la mort de la nuit.

Joyeuse mort à vous !

Ce qu'il y a de bien avec la mort, c'est que ça ne finit jamais.

4 heures du mat', c'est l'heure idéale pour ce topic "fantôme".

Hélas, au moment où vous le découvrirez, il ne sera plus l'heure de le lire.

Post spécial : LA MORT DU JEU

Pré-supposé : il y a DS, l'expérience narrative multi-média (on va appeler ça comme ça, pour l'instant, hein...)
et DS, le jeu.

Hypothèse : il y a tension entre les deux, voire antagonisme (comme dans plein d'autres jeux)

Et à un moment, DS, l'expérience TUE DS, le jeu.

Voilà ma chronologie de cette mise à mort :

- Le combat de Higgs, dernier (et seul ?) boss à la MGS.
Sauf que la dernière séquence prend un accent mélancolique (musicalement, au moins),
et que Higgs fait de plus en plus pitié.

D'ailleurs, on retrouve cette "tension" dans l'hésitation qu'on peut ressentir :
On doit le battre comme un boss,
l'apparition de la jauge à ce seul moment du combat nous le rappelle,
mais, en même temps, Higgs commence à marmonner des trucs très intéressants,
et dévoiler son coté désespéré dont on a une vision bien plus détaillée à travers les entretiens ("cache-misères, hélas...)
Perso, ça a commencé à parasiter mon désir conditionné de le battre.
Comme si on te disait : "Tu veux plus de lore ? Ne fais rien."

- Apres Higgs, le jeu nous fait remonter toute la carte en sens inverse.
Fait intéressant : une grosse partie de ce qu'on a construit (les tyros) est détruit.
Restent seulement les équipements des autres.
Comme si tout ce qu'on avait tant galéré à construire dans le jeu devenait "inutile".

Normalement, à ce stade, on a qu'une envie, TRACER, en finir !
Du coup, à l'arrivée : dernier combat de Cliff

- Le combat de Cliff, un combat de boss ?
Après avoir hésité, je dirais "Pas vraiment". Pas un boss de MGS, en tout cas.
Je m'explique : A part Higgs, les boss de DS ne sont pas des "boss de jeu d'action".

Ils ne font pas appel aux réflexes, ou a une quelconque dextérité.
Avec les boss BT, il faut juste trouver une zone safe et bombarder. Point.
Ce sont des boss "de jeu de gestion" (on va dire comme ça, hein...)

La seule compétence qu'on doit vraiment développer, c'est avoir le bon équipement
Et encore, si t'as queud, les autres joueurs te fileront le matos.
Même pour le rang S, la priorité, c'est temps+quantité de sang.
Mads avec un blindage 4, une mitraillette et des grenades hématiques, ça n'est pas vraiment un boss.
De la gestion. Point.
Plaisir en termes d'action, queud.

Enfin, Mads, c'est le dernier ennemi humain.
Même si le scénar' essaie de (mal) nous bluffer en le faisant passer pour le grand méchant,
ces trois combats me font simplement penser aux tentatives d'un père pour retrouver son fils par-delà le temps et le mener jusqu'à l'âge adulte.
Des retrouvailles, en sorte.
Et une fois que c'est fait, il n'y a plus personne à haïr, dans le monde de DS.

Donc, pour moi, le dernier boss, c'était Higgs.
Mads, c'est un "non-boss". Comme tous les autres boss de DS, à part Bozon le clown.

- Dernier run : retour à la source

Là, le jeu nous décourage de jouer, selon moi.
On a du matos super "Fragile", donc interdiction de tomber dans la poix.
Et bien sûr, les big BT surgissent même sans qu'on se fasse choper, cette fois
Le premier, ça passe...
Mais quand on voit apparaître les 3, 4 ou 5 (je sais plus, je courais...) lions,
et vu qu'on ne peut plus fabriquer de grenades H,
je crois que le jeu nous dit "Tu es sûr que tu veux toujours jouer, là ? Bouge !"
(J'attends la vidéo du mec qui les défonce, si je suis en forme, j'essaierai.)

- Reste la baleine. Pareil, Boss "gestion". (Boss de DS?)

Au passage, on peut se demander si le jeu n'a pas passé son temps à nous "désintéresser" de ces boss.
Après tout, le Lion du lac et la baleine, ce sont les deux seuls boss animaux obligatoires.
Et leur aspect fait penser à des bestioles mazoutées, "dégénérées".
Elles vous font pas un peu pitié ?

Et là, pour moi, le "JEU" agonise.
La suite, c'est la GRÈVE.
Et la grève, c'est LA MISE À MORT DU JEU ( la "grève du jeu", Uhuhuh...)

- Ça commence avec la séquence avec le flingue. Un choix, tirer ou pas ?
Non, aucune différence.
"Tu veux une fin supplémentaire ? Ne fais rien. Et tu verras la fin B trop classe."
"Conseillé, sinon tu la rates" (bon, t'as une save au chaud, hein...)

Sinon ? Bé sinon, tu vas vers ta jolie AE, point.

- Sur la grève de Sam.
Je vois ça comme un troll. "Le jeu est mort, mais tu ne le sais pas encore..."

Le fait qu'il nous laisse encore le contrôle du perso, c'est bieeeen pour nous le faire comprendre :
"Fait ce que tu veux, osef..."
D'ailleurs, on peut psychoter genre "Faut pas aller dans la mer". Osef.
"Y a pas une carte mémoire sur le rocher, là-bas ?" Osef, le jeu te laissera pas y arriver.
"Groundhog day !"

- Et enfin, LE GÉNÉRIQUE COMMENCE.
Un faux générique ? Oui et non.
Non, parce qu'il y a quelques trucs après...
Mais oui, parce que c'est le générique DU JEU.
Il est fini.
Et les seules séquences où nos mouvements vont compter un peu,
ce sont pendant les "cinématiques" de dévoilement de la nature réelle d'AE.

Tous ceux qui ont refait ces séquences savent que la liberté de bouger la caméra nous permet de découvrir des infos supplémentaires.
Le seul moyen qui nous reste d'interagir, c'est simplement en la bougeant.
Et si on choisit un truc, on en rate un autre. Donc, on ne peut pas "gagner", il faudra "refaire", en "cadrant" autrement.
On est plus dans le jeu. On est dans un FILM INTERACTIF.
Le jeu est MORT. Paz à son âme.

Désormais, "l'expérience" oscillera entre "film interactif" et "film".

Je pourrais parler des séquence suivantes,
mais mon propos c'était de raconter la mort du jeu.
Ce qui est fait.

- Reste la dernière séquence où on contrôle Sam, le pèlerinage.
Oui, on peut voir ça comme du jeu, mais Igor nous a mâché tout le travail.

D'ailleurs, petite incohérence : quand Igor a-t-il posé son ancre d'escalade, vu qu'elle n'était pas là quand on a amené le corps de Bridget après sa mort (donc celle d'Igor) ?

Mais ce qui accentue ça, à mon sens, c'est un mouvement de caméra qu'on retrouve plusieurs fois dans le jeu.
On a Sam de dos, comme dans un TPV classique,
mais la caméra recule pour laisser place à un plan de très grand ensemble,
l'intégrant dans le décor du jeu, comme si on déplaçait un perso dans une peinture, ou dans un film.
Entre temps, le vrai "film", celui avec Mads, commence.

La dernière action de "jeu", c'est appuyer sur le bouton pour valider la livraison au relais.
L'intérêt niveau gameplay ?
Queud.

L'intérêt est "simplement" psychologique.
On est toujours dans un "film interactif", mais en mode TPV.
Ça a la forme d'un jeu, mais ça n'en est plus un depuis bien longtemps.

Le jeu, il n'est plus là...
C'est un mort.
Mais comme dans DS, c'est un mort-vivant.
Il ressuscite.
Après LA MORT DE L'HISTOIRE.
Place au post game ! Et donc au jeu

Voilà, voilà.

Le jour va se lever...

Tes raisons et ta sensibilité sont bien expliqués, jamais je n'ai fait ce lien entre DS et un membre de ma famille même si j'ai été violé à l'âge de 8 ans par un cousin... qui dieu merci, est sans doute décédé aujourd'hui. Je trouve ça tordu car au contraire pour ma part je vois le jeu vidéo comme un lieu de soulagement et non pas l'inverse.
Si quand bien même tu en es là, à ne plus pouvoir t'évader un minimum via le virtuel, ne plus le dissocier du passé, alors il y a un problème plus grave qui mérite un autre interlocuteur qu'un lambda de JVC

Mmmh, bonsoir, my friend.
C'est vrai que de jour, ce topic est un peu bizarre, voire déplacé, mais vu que là, je vais commencer ma nuit...

Sinon, une fois évacué mon propre récit de vie tellement "fit" à l'ambiance mortifère de DS,
tu trouveras des trucs moins intimes, plus mentalement corrects.
Comme mon petit dernier sur la mort du "jeu" dans DS. (je m'auto-cite, lamentable...)

Sinon, j'ai vu mon psychiatre mercredi.
"Ça va le faire !"

Le 01 février 2020 à 08:01:10 Kingofbolosses a écrit :
Mmmh, bonsoir, my friend.
C'est vrai que de jour, ce topic est un peu bizarre, voire déplacé, mais vu que là, je vais commencer ma nuit...

Sinon, une fois évacué mon propre récit de vie tellement "fit" à l'ambiance mortifère de DS,
tu trouveras des trucs moins intimes, plus mentalement corrects.
Comme mon petit dernier sur la mort du "jeu" dans DS. (je m'auto-cite, lamentable...)

Sinon, j'ai vu mon psychiatre mercredi.
"Ça va le faire !"

Coucou King,
tu sais je n'ai pas participé à ton topic bien que j'en ai trouvé la pertinence incroyable.
La pudeur m'impose de ne rien étaler ici mais comme toi j'aurais tant à en dire.
Et ce jeu m'est même apparu comme une putain de synchronicité à ma vie,
Non seulement j'ai vécu une aventure profonde et passionante, complètement immergé pour
autant j'ai ai pris plein la gueule... et le jeu continue de dérouler son flot même encore après
l'avoir rongé, dans la vie de tout les jours de manière complètement magique...
Est ce qu'il reconnecte? Je peux te dire que oui et que rien n'est dû au hasard mais ça je le
dirais pas ici.
Ce jeu pour moi aura marqué le plus prodigieux virage que j'ai pris dans ma vie, et a
totalement dépassé son média pour nous dire autre chose.
Ceux qui auront perçu son langage en trouveront une implication directe à leur vie et à
l'oeuvre du chaos qui pourtant nous ramène toujours, là où on devait être.

Bien à toi ami livreur.
Toutes mes meilleurs ondes te sont envoyées, merci pour avoir osé ce topic et son contenu

Je te souhaite un bon week end

Trôgentil, mon D. !

C'est vrai que, depuis DS, je suis extrêmement "cordial" avec mes caissières favorites
( Remarque, après Sekiro, j'étais prêt a reprendre le TKD, hein...)

Sinon, la gueule de Sam après son combat contre Higgs ?
Oui, c'est moi, maintenant.

Défiguré, mais souriant

Allez je me lance !

J’ai perdu un ami très cher il y a de cela presque 3 ans. Une bête noyade lors d’une pêche sous marine alors qu’il était à l’aube de sa vie d’adulte.

Il était bourré de talent artistique, tant dans le dessin que la musique. Et surtout, c'était une personne joyeuse et aimant la vie. Sa mort m’a fait horriblement mal.

Il s’est avéré lors de son vivant qu’un deuxième ami commun et lui même étaient fâchés pour une histoire de nana. Le truc con qui peut niquer une amitié. Ça et le fait de pas ramener de pack en soirée.

A son décès, ce deuxième ami commun s’est rendu compte de la vacuité de cette dispute. Je pense qu’il regrette toujours aujourd’hui.

Je pense que les gens sont incapables de ressentir le manque tant qu’ils n’y sont pas confrontés réellement. Ni l’envie quand ils ont trop d’ailleurs (Johnny si tu nous regarde !)

Ce mec était tellement gentil, souriant, talentueux et généreux qu’il a réussi à réunir plusieurs tonnes de viandes humaines à son enterrement. En vrai il aurait fallut deux églises.

Ce que ça m’a apporté, à défaut de m’enlever un ami, c’est la conviction qu’il faut profiter des gens que l’on aime lorsqu’il sont encore vivants.

Bref, le rapport avec le jeu ?

Stranding et Strand. L’échouage et le lien.

L'échouage. Les échoués. Tous ces gens qui perdent des êtres chers et qui se retrouvent comme des navires devenus radeaux. Et, ces radeaux tissent des liens entre eux, afin de redevenir fort, braver la houle qui fait tanguer les cœurs et arriver à bon port.

Je n’ai vu que des gens se réunir via ce décès. Des gens s’aimer, se pardonner, se réconforter, nouer des liens !

Et depuis, quand je vois des gens qui s’aiment ne plus se parler pour de la merde, je me dis qu’ils n’ont jamais connus le manque de quelqu’un justement. Ce sera triste pour eux à l’enterrement. Game Over.

Et je trouve que le jeu met très bien cela en valeur. C’est l’existence de cette date de péremption de la vie qui la rend juteuse et qui nous fait tisser des liens, et qu’on aurait tord de s’enfermer tout seul dans ses convictions et ses rancoeurs.

Pour conclure, si la vie est parfois une putain c’est parce qu’il faut se hâter d’en jouir.

Et quitte à jouir, autant être plusieurs !!!

Woah...
Ton honnêteté m'oblige.

Un mec que j'ai connu avait la gueule de Guillaume Dufy (L'équipe)
C'était un mec chelou, qui avait deux chiens à qui il demandait d'être immobiles dans un 20m carrés.
Il m'a appris plus tard qu'il avait été violé par un ami de la famille, enfant, qu'il était tombé dans l'héro et dans le tapin à 19.
Je l'appréciais pas trop. J'ai appris qu'il est mort dans des circonstances mystérieuses. À 30 balais.
Et donc, chaque fois que je vois Dufy, je pense à lui.

Pour moi, ça me fait aussi penser au terme "échouement".

Ton témoignage me touche surtout à cause de ton désir de voir la mort de ton ami comme un truc qui aurait rendu meilleurs tous ceux qui l'ont connu.
Pour lui donner du sens.

Car la mort, c'est insensé.

La seule mort dont je n'ai pas parlé dans ce topic, c'est celle de ma mère.

Car pas en rapport direct avec DS.

Mais tu me donnes envie de l'invoquer.

Car c'est ce que tu fais avec ton ami, tu le fais "exister" encore une fois.
Tant que tu es là, il est là.

Mais c'est une illusion.
Qu'on imagine pour supporter ce coté absolu, non négociable de la réalité, cette monstruosité.
Tu ne le reverras JAMAIS. Car il n'existe plus.

Ma mère est morte dans le coma, seule à l'hôpital,
car mon frère et mon beau-père étaient à la bourre,
et que j'étais en train de lire un manga.

Quand je suis arrivé, son corps était tiède. J'ai mis machinalement sa main sur ma tête.
Ça m'a apaisé.

Comme elle nous l'avait plusieurs fois demandé, on a pris une aiguille et on l'a plantée dans son pied.
Pour bien vérifier qu'elle était morte.
Elle avait peur qu'on l'enterre vivante.

Quand je suis revenu le lendemain pour apporter des fringues,
je l'ai vu sortie du frigo.
Complètement gelée.
Plus un corps. Un objet.

C'est un truc aussi atroce qu'incroyable.

Voir un être que vous connaissez depuis 30 ans, que vous avez toujours connu, en fait,
se transformer en "truc", en "objet".

C'est obscène. cette réalité est obscène. La vie, ce monstre sadique.

Mon père, je n'ai pas vu son cadavre.
Du coup, c'est seulement avec ma mère que j'ai capté :
Apres, il n'y a rien.
On cesse d'exister. On devient des choses. Tous. Point.

Et la religion et toutes les jolies histoires, c'est pour supporter ça toute sa vie en restant civilisé.

Ne pas le nier, l'accepter.

Ce que j'aime, dans la fin de DS, c'est qu'elle est honnête.

Tous ceux que vous aimez, vous les perdrez ou ils vous perdront.
Bref, quelqu'un disparaîtra et quelqu'un souffrira atrocement. C'est le tarif.

Solution ? Aucune.

Donc, enjoy !

Et cette certitude : on n'a pas le temps de se faire chier. Une vie, c'est 700 000 heures.

Merci d'avoir "réanimé" ton ami, Rozenwolf.
Et merci, simplement.

Merci pour vos témoignages.

Quand j'étais gamin, je trouvais la vie ennuyeuse, morne et je me réfugiais dans les jeux-vidéos, les BD, le dessin. Je n'avais encore jamais été confronté à la réalité de la mort.

Ma première expérience de cette rupture brutale m'a fait découvrir une facette de mon père que je n'aurais jamais imaginé.

Lui qui a toujours et en toutes occasions montré une volonté sans bornes, un courage inébranlable... face à la dépouille de ma grand mère, je l'ai vu chercher fébrilement un dernier contact tactile avec ce corps sans vie... et craquer, de tout son être.

Depuis, j'ai vu des amis partir, des accidents, des cancers, des personnes qui ne demandaient qu'à vivre alors que moi, j'avais eu le culot de trouver ma vie ennuyeuse !

Dorénavant, cette idée ne me traverse même plus l'esprit. Hors de question de passer ce temps qu'ils auraient tous voulu avoir à me morfondre sur mon sort.
Je fais tout ce que je peux pour construire un avenir, avoir des projets, les réaliser. C'est ma façon de donner un sens à leur mort.

DS met beaucoup de chose en perspective, des choses que seuls des personnes qui ont vécu peuvent comprendre et y trouver une forme d'acceptation de l'inéluctabilité de la vie sans en tirer des conclusions morbides.

Le jeu est avant tout extrêmement positif et montre à quel point il est important de ne pas baisser les bras, d'aller vers l'avant, même si c'est dur, même si au bout du compte on meurt tous un jour ou l'autre, de faire en sorte que chaque instant compte.

Merci Den.

Je ne uppe pas ce topic le jour, d'habitude.
Mais je tenais à réagir à chaud.
Donc, à lire la nuit.

La dernière fois que j'ai vu mon père à l'hôpital, j'avais 15 ans,
et vu que je ne l'avais pas vu depuis quelques mois,
j'ai été surpris de découvrir qu'il faisait ma taille.
Avec sa maigreur, ça m'a fait un choc.

Le jour où ma mère est morte, mon beau-père s'est lui aussi effondré.
Il a fallu que je reste sur une chaise à attendre qu'il s'endorme,
Il avait peur de rester seul.

Dans TLGuardian, le moment qui m'a le plus ému,SpoilAfficherMasquer c'est lorsque la bestiole essaie de ranimer le gamin
Car ce moment là, elle ne comprend pas ce qui se passe. Et elle est triste.

Et ce réflexe qu'on a quand on est face au cadavre d'un proche,
celui d'essayer de le "réveiller", presque de le "manipuler" pour lui redonner vie,
c'est un réflexe primitif face à l'impuissance dans laquelle nous laisse la mort d'un proche.
Il est inutile, donc un peu ridicule, mais on a "besoin" de le faire.
Le stade suivant, c'est d'imaginer un monde ou les morts sont encore vivants

Dans DS, si il y a un truc que Normie-LSD joue parfaitement,
c'est la scène où il pleure en essayant de ranimer le bébé, à la fin.
Ce coté primitif, il l'exprime très bien.

Sauf que dans la réalité, ça ne se passe pas comme ça.
Le bébé ne se réveille pas.

C'est vrai que DS se finit positivement.
Mais dans la fiction. La science-fiction.

La puissance de son propos, c'est l'AE qui l'exprime sur la grève.
Game over maintenant ou plus tard,
mais game over.
Même quand on finit le jeu, c'est un game over.

La mort gagne TOUJOURS, à la fin.
Le reste, c'est de la poésie qu'on invente pour supporter cette réalité.

DS met beaucoup de chose en perspective, des choses que seuls des personnes qui ont vécu peuvent comprendre

Je te reprend en rajoutant "des personnes qui ont vécu la mort de leur proche".
Car en rajoutant ça, ta phrase cesse d'être snob et elle devient vraie.

Ta contribution m'a touché, car je me suis reconnu dedans.
Merci.
Et bonne journée !

Le 06 février 2020 à 14:02:23 Kingofbolosses a écrit :
Je te reprend en rajoutant "des personnes qui ont vécu la mort de leur proche".
Car en rajoutant ça, ta phrase cesse d'être snob et elle devient vraie.

Je n'avais pas senti le besoin de le préciser vu que plus tu as l'expérience de la vie et plus tu croises la mort. C'est inexorable.
Après bien sûr, certaines personnes l'apprennent très tôt, certains en ont conscience même avant d'y être confronté ou au contraire n'ont pas la maturité pour en comprendre toute l'ampleur.
Désolé si j'ai fait une généralité mais je ne voulais pas plus m'étaler sur un message qui était déjà relativement long.

No problemo, DenTen. Je sais que tu es un peu abrupt, mais tout doux à l'intérieur

Si tu le dis...

J’aime bien vous lire.

Je pense que la mort, ça s’apprend.

Je veux dire par là, je ne pense pas qu’on ait conscience de la mort, de la nôtre.

Certes, on sait que l’on va mourir, mais parce qu’on l’apprend de manière consciente. Mais je ne pense pas qu’on ait une conscience profonde ou instinctive de mourir. Je ne me lève pas en me disant que je vais mourir. Je ne bois pas ma bière en me disant que je vais mourir. Demain je vais me réveiller.

C’est biologique. La mort n’est pas une évolution de la vie au sens biologique. Elle était là depuis le début. C’est tout. Et nous, vivants, on est fait pour se maintenir en vie. C’est instinctif. La mort ne rentre même pas dans cette composante. On vit immortel.

Et maintenant, le décès des autres ?

On sait en psychologie cognitive que le deuil est de loin la pire souffrance psychologique qu’un être humain puisse connaître. On a des petits neurones miroirs dans notre cerebellum. C’est pas mal. Si on nous sourit, ça active ces petits neurones et on sourit à notre tour. Si quelqu’un pleure, on ressent sa peine. C’est de l’empathie et c’est cool pour nouer des liens forts, un groupe, et pas crever tout seul comme un con face à un lion des cavernes.

Quand un proche meurt. On meurt. C’est comme ça que l’explique les neuropsychologues. La mort nous rapporte à notre propre existence, et notre cerveau, il ne pige pas cette fin.

Y’a pas d’étapes de deuil. Déni, colère, tristesse, acceptation, tout ça, tout ça... Il est une myriade de sentiments inextricables et chaotiques qui provoque un profond malaise. C’est ça le deuil et c’est ce qu’on en sait d’un point de vue scientifique et psychologique.

Je suis d’un domaine de santé et j’apprends ce que j’appelle « la mort par procuration » :

- Des gens qui perdent des proches.
- Des gens qui meurent eux-mêmes.
- Des gens, qui, trop vieux, ont enterré plus de copains qu’il ne leur en reste...

Certains de ces derniers, de ces vieux, ont appris la mort. Ils ne la craignent plus, ni celle des autres. Ils ne l’attendent pas non plus forcément. Mais ils l’acceptent. Chez eux comme chez l’autre.

Je pense qu’il faut une vie pour apprendre la mort.

J’ai deux phrases de mes patients pour finir :

- Si les jeunes savaient, si les vieux pouvaient..

Et l’autre :

- Mourir ? La belle affaire ! Mais vieillir... Ô vieillir... (Jacques Brel)

Bref ! Profitez de la vie et ne regrettez rien ! ^^

Bonne soirée !!!