Ebony : En vrai moi non plus

<< -Je ne peux vous laissez approcher ces fous pour l’instant, je vais m’y rendre seul.

-C’est toi qui es fou vieillard ! Tu comptes aller où avec tes blessures !? S’exclama son fils.

-Je dois savoir si nous pouvons approcher ou non de ces gens, nous n’avons pas le choix, infiltré ce campement sera trop difficile dans mon état et je doute qu’avec un enfant et Samia, nous puissions être très discret. >>

Lorsqu’il tourna le regard en direction de sa fille, il n’y trouva que Thèl qui désigna du doigt, l’air à demi paniqué, des éclaboussures à la surface de l’eau de la rivière.
Samia s’était rendu elle-même au camp et en utilisant par-dessus tout son pouvoir de camouflage.
Dan fut sidéré.

Quant à sa fille, elle n’était pas réellement consciente de ce qu’elle était en train de faire, car pour Samia et malgré la présence menaçante des cultistes, la curiosité l’avait emporté sur sa raison, du moins le peu qu’elle avait. Se faufilant ni vu ni connu dans le campement, utilisant sa discrétion naturelle pour passer entre deux gardes sans qu’ils ne remarquent la faible brise entre eux, Samia pénétrait plus profondément dans le camp, en direction du temple qui l’intéressait plus que tout.
Néanmoins et ceux malgré sa détermination, elle s’arrêta devant une bannière, qui l’émerveilla.

Le fond d’un rouge écarlate, le noir de cette tête de dragon stylisé, tout en cette bannière lui plaisait.

<< -La bannière du dragon… murmura-t-elle.

-Qui est là !? >>

Juste devant elle, un garde venait de s’arrêter et avait tiré sa lame au clair, cherchant la provenance de cette voix qu’il avait à peine entendu. Malgré la dangerosité de la situation, Samia lui tourna autour, intéressé par son masque de pierre et son manteau de cuir.

<< -Je deviens trop nerveux, je dois dormir…

-Sven ! Des intrus ont été capturés près du village ! Lui dit-on.

-Quoi ?! Oh non ! Pas encore de pauvres gens ! >>

Samia le suivit, trottinant à ses côtés et revenant de ce fait au abord du village où s’était amassée une petite foule encerclant quatre individus, qui n’étaient autre que son groupe qu’elle avait quitté.
Malgré tout elle resta cachée derrière ce Sven.

<< -S’il vous plait ! Nous ne vous voulons aucun mal ! Nous cherchons juste d’anciens compagnons ! S’expliquait Dan.

-Si vos amis nous on rejoint, alors réglé vos histoires rapidement ! S’exclama un cultiste à l’allure menaçante.

-Pourquoi être si agressif… soupira Sven dans un murmure.

-Parce qu’ils sont méchants, affirma Samia à voix haute. >>

Sursautant comme le reste des personnes qui l’avaient entendu, Samia apparut aux yeux de tous et alla auprès de son père pour lui prendre l’amulette précédemment offerte par le vieux prêtre Gavon.
Là, elle le brandit aux yeux de tous.

<< -Que Sarohtin le Tout-Puissant se montre ! Nous voulons parler avec lui ! Dit-elle d’une voix forte. >>

Dan et son fils n’en croyaient pas leurs yeux, ils n’étaient pas au bout de leur surprise.

<< -Qu’on les amène au Leader Suprême ! Ordonna-t-on. >>

Et c’est sous bonne garde qu’ils y furent amenés. L’endroit où siégeait ce « Leader Suprême » n’était qu’une tente plus grande que les autres mais reconnaissable entre toute par les grandes bannières flottant de part et d’autre de son entrée, de même qu’elle se trouvait au centre du campement.
A l’intérieur, chauffé par un grand feu et éclairé par de multiples bougies, le groupe fut forcé de s’incliner devant un trône, où était assis un vieil homme dont l’âge n’était visible que par ses mains ridées, le reste de son corps étant couvert d’une imposante robe et un masque de pierre finement sculpté dont l’expression était non pas sévère mais cette fois agressive.
Depuis son piédestal de pierre, il examina les nouveaux venus et plus particulièrement Samia, qui le fixait intensément.

<< -Si l’on vous a amenez à moi, alors c’est que vous en valez la peine qu’on vous garde en vie. >>

Il se redressa, affichant par conséquent une certaine largeur qui contrastait avec son âge qui même par la voix se vérifiait.

<< -Je suis Marken Le Traceur, le Leader Suprême des adeptes qui vouent leur vie au Culte du Dragon, Sarohtin le Tout-Puissant. Mes adeptes et moi-même adorons, respectons et rendons hommage à cet être d’exception qui par sa seule volonté plie le monde qui l’entoure. Il est notre étoile, notre chef ultime et par-dessus tout celui qui nous guidera vers nos destins. >>

Lorsqu’il se leva et quitta son piédestal, tout le monde nota sa carrure plutôt imposante pour son âge.

<< -Que venez-vous faire ici ? Etrangers ? >>

Samia lui présenta l’amulette gravée, ce qui eut pour effet de provoquer le silence de la part du Leader Suprême, mais aucun doute qu’il était très étonné par le motif en tout point semblable à celle présente sur les bannières du campement. Des chuchotements commencèrent à fuser de la part des quelques cultistes présent dans la tente mais leur voix se tut lorsque leur chef ôta son masque de pierre, découvrant un visage ravagé par le temps et la guerre.
De son unique œil, l’autre n’étant qu’une orbite vide, il fixa alors l’amulette comme si elle rayonnait de lumière et de pureté.

<< -L’heure… est venue, dit-il difficilement, l’émotion le gagnant alors.

-Leader Suprême ?

-Commencez les préparatifs ! Hâtez-vous ! Réunissez tout le monde ! L’heure est venue de discuter directement avec notre héro ! Hurla-t-il en se saisissant d’un bâton de marche. >>

Il saisit la main de Samia et ordonna au reste du groupe de le suivre. Escorté par sa garde personnel et le groupe, Marken les guida jusqu’au temple n’étant accessible que par un escalier de pierre où se tenait de chaque côté le squelette entier d’un Dragon.
Voir ainsi ses créatures, dont les os formaient des sortes de cairn recouvert de neige, provoquait contre sa volonté l’admiration du jeune Ran qui depuis l’instant où il avait posé le pied dans ce camp n’avait cessé d’exprimer des sentiments contraires à son idée de la foi. L’enfant était absolument perdu sans son maître pour le guider.

Le temple de Sarohtin était, vue de près, plus semblable à une sorte de théâtre circulaire où le centre était un pilier gravé de runes ésotériques. S’empressant alors de se saisir de l’amulette, Marken la plaça par la suite dans une anfractuosité dans la colonne pour ensuite faire face à ses disciples, s’étant rassembler massivement dans le temple.

<< -L’heure est aujourd’hui venu de libérer notre seigneur ! Ce soir, nous lui ferons face et par sa puissance il nous montrera le chemin vers nos destins ! Tel est sa volonté ! Tel est notre souhait ! J’invoque le pouvoir de Kyne et du Souffle Primordial ! Sarohtin le Tout-Puissant ! Viens à nous. >>

Lorsqu’il hurla ces mots en langue inconnu, tous, sans exception, ressentir un vent divin s’abattre sur la pierre.
Trois mots de puissance furent invoqués pour libérer l’Enfant de Dragon, Sarohtin le Tout-Puissant.
Le Thu’um fut utilisé pour l’appeler, pour lui faire signe que sa retraite était désormais terminée.

Dans les profondeurs d’un temple dédié à l’Enfant de Dragon, le Tout-Puissant s’éveilla d’une longue méditation. Dans la noirceur des abysses, le hurlement de son vieil apprenti se répercutait sur la pierre. Dans chacune des fibres de son corps, Sarohtin ressentait la sensation caractéristique du Thu’um dont il s’était privé pendant soixante longues années de méditation.
Son ascèse était terminée, l’heure était enfin venue d’agir de nouveau pour ce monde.
Sa prophétie était donc juste.
Son destin n’était pas encore terminé.
En soixante ans, il se demanda quelle tête arborait le monde désormais.

Dans la pénombre de son sanctuaire, des bruits de pas nombreux se firent entendre. Dans le calme et la lenteur qui lui était caractéristique depuis tant d’années, il gagna la salle du trône. Eclairé par de faibles bougies qu’il maintenait allumées ne serait-ce que pour y voir un peu, les flammes dansantes révélaient de ce fait partiellement l’imposant et terrifiant squelette d’un dragon dont la mort n’était point de son fait et qui avait été placé spécialement au-dessus de son trône pour apeuré les faibles.
Rien de tout cela n’avait été de son fait, autrefois ce lieu ne lui appartenait pas, autrefois il s’y était rendu comme simple voyageur, mais surtout comme quelqu’un qui cherchait à la fois un but dans sa vie et une raison d’être.

Alduin avait été défait.
Le seigneur des ombres Harkon Volkihar n’était plus.
Miraak et ses sbires avaient étés vaincus.

Les dieux lui accorderaient-ils enfin une nouvelle raison d’être ? Ou le laisseraient-ils attendre encore des années dans les profondeurs d’un temple silencieux et froid.

Lorsque les torches apparurent, lorsque leur visage fut à sa vue, il sut qu’enfin il reviendrait à la lumière du jour. Alors qu’il les dominait du haut de son trône où il s’était assis, alors que ces hommes et ces femmes posaient un genou à terre pour l’honorer.
Il le vit, sa nouvelle raison d’être.
Il le vit, et l’Observateur le voyait.

Pour la première fois depuis soixante ans, il parla.

<< -Les Dragons me nomment Dovahkiin, les hommes me nomment Enfant de Dragon, les Grises-Barbes me désignent comme Ysmir, le Dragon du Nord, je suis tout ça, je suis… Sarohtin le Tout-Puissant. >>

Rho trop de tue le

Sinon bon chapitre comme a l'acoutumée.

Ebony : Mais... mon colonel je up qu'une fois par jour...

Demain je lirais

Un ptit commentaire ?

Marken le Traceur, son ami d’antan, était le Leader Suprême du Culte du Dragon et de ses adeptes, comparativement à son maître le Tout-Puissant, il prenait les décisions de moindres importances et son droit de véto ne pouvait uniquement s’appliquer qu’envers le trio sous sa responsabilité.

Cette trinité, appelé par les Adeptes « Les Langues du Dragon », étaient constitués des trois plus vieux adeptes à avoir intégré le culte et s’étant distingué auprès de leur Seigneur par leur utilisation, à moindre mesure, de l’Art de la Voix qu’ils apprirent grâce à l’aide de Marken.

L’homme à la barbe blanche fournie et au crâne rasé était Hadkon Vive-Poigne, le capitaine de la milice du village. Un homme peu bavard et d’apparence nonchalante qui néanmoins cachait un ours en matière de ténacité et d’inflexibilité.

Une femme se tenait à ses côtés, quelque peu petite comparativement au capitaine de la garde et indubitablement moins large que celui-ci même s’il s’agissait d’une femme épaisse, Eydis Feu-Volé était la responsable de tout ce qui avait trait à la nourriture et au stock divers que devait gérer Lotbrod pour subvenir au besoin de ses habitants. Son gros chignon de cheveux blonds cendrés et son regard perçant brunâtre rappelaient à Sarohtin une mégère qu’il avait croisée.

Enfin et se tenant bien droit à côté d’Eydis, l’impérial Varden Varius était, des trois, le plus vieux mais aussi le plus strict. Ce quinquagénaire avait connu très jeune la nature sauvage et le goût de la chasse ce qui a fait de lui un spécialiste de la traque, connu chez les Adeptes comme « Le Vent Silencieux » qui avait à sa charge les chasseurs nourrissant Lotbrod et les éclaireurs assurant l’avant-garde du village et de ses habitants.
Lui et Sarohtin avait beaucoup discuté au cour des derniers jours.

Mais aujourd’hui, l’heure était venue pour les Langues, le Leader Suprêmes et le Tout-Puissant de mettre au clair la situation et de désigner la ligne directrice que devra suivre leur colonie.

<< -Vous êtes tous au courant de la situation à Corberoc, leur hostilité est maintenant confirmée envers nous.

-Génial… grommela Eydis de sa voix grinçante.

-Ils trouveront facilement Lotbrod, nous sommes en plein milieu d’une plaine à flanc de montagne, il est inutile pour nous d’essayer de nous cacher car à l’instant où ils auront atteint la plaine ils nous trouveront.

-Et que proposez-vous ? Siffla la mégère en croisant les bras. >>

Des trois, Eydis était celle qui avait le moins de crainte à l’égard de la fureur du Tout-Puissant et faisait partie de ce qui ne demandait qu’à voir ce pouvoir dont Marken le vantait tant.

<< -Je vais moi-même me rendre à leur rencontre, sans garde et sans arme, pour leur signaler que nous ne voulons pas la guerre. >>

Cette proposition étonna les Langues cependant que le Leader-Suprême exprima rapidement son appréhension vis-à-vis de cette idée qui, si elle échouait, pouvait menée au pire.

<< -Inutile de t’inquiéter Marken, je ne suis pas le dernier des imbéciles, avec moi j’ai le pouvoir de Kyne et je ne serais pas totalement seul.

-Une garde réduite et silencieuse vous conviendrez ? Lui demanda Varden l’air pensif.

-C’est ceux à quoi je pensai effectivement, mais elle devra me suivre de loin. >>

Le Tout-Puissant se leva et quitta son piédestal pour se mettre à la hauteur de ses généraux.

<< -Kyne vous a offert la Voix pour vous remercier de votre foi à mon encontre, même si votre puissance n’est pas très importante et est même médiocre, Marken vous a formé dans le but qu’un jour vous puissiez utiliser vos pouvoirs pour atteindre la paix et la tranquillité à l’intérieur du Vent. >>

Il fit les cents pas devant eux, lentement et en ne quittant pas un instant leur regard.

<< -Mais avant que cette paix ne soit atteinte, nous devrons nous battre pour nos idéaux mais gardez à l’esprit que le combat à venir peut autant être mené par la voie de la diplomatie que celle de l’épée.

-Et si nécessaire, nous utiliserons n’importe quelle moyen pour parvenir à cette paix, siffla Eydis en frappant sa poitrine d’un geste ferme. >>

Sarohtin suivit son exemple, de même que les trois autres.

<< -Pour Lotbrod, pour Aakheim. >>

A la surface, près d’une maison en construction, comme le reste des habitations autour d’ailleurs,
Adryan et son père prenaient une pause en compagnie de nouveaux amis rencontrés depuis peu et bâtissant leur maison juste en face de la leur, ce qui avait été le début de leur amitié.
Déjeunant une grillade de sangliogre près d’un feu, ils discutaient gaiment et avec une telle légèreté que le vieux Dan eut soudain une sorte de déclic en lui.
Un doux sourire lui vint et une pensée envers sa seconde femme, Irwaen, lui traversa l’esprit.

<< -Nous avons de nouveau un chez nous, ma tendre femme, et une fois celui-ci construit, je prendrai le temps de venir te voir sur le continent. >>

Il souriait et était tellement plongeait dans ses pensées qu’il ne remarqua pas que son ami, un vieux Nordique prénommait Jyun, prenait ombrage du fait qu’il n’écouta pas son histoire sur la chasse au sangliogre. Mais bien heureusement, la vie était tranquille à Lotbrod.

<< -Au fait vieillard, où est encore passé Samia ? Lui demanda son fils une fois qu’ils eurent reprit le travail. >>

Dan lui montra le toit d’une maison qui venait juste d’être construite, sur lequel se trouvait une Samia qui de jour en jour semblait perdre de sa joie de vivre.

<< -Le gamin elfe lui manque, soupira le vieil homme.

-Où peut-il bien être ? J’ai horreur quand Samia est de mauvaise humeur, marmonna Adryan en frappant vigoureusement un clou avec son marteau.

-Je ne sais pas, en tout cas et c’est étonnant, Thèl n’est pas venu la voire depuis quelques jours. >>

Mais était-il toujours ce Thèl qu’ils avaient connu ?
Au plus profond du Temple d’Aakheim, dans sa chambre, le Dunmer cherchait à faire partir la boue dans ses cheveux, mais au détour d’un frottement il s’arrêta net, regardant son reflet dans l’eau salit de son bain.
Son regard, son visage entier même, il ne le reconnaissait plus. Peut-être avait-il été trop habitué à se voir en mauvais état que sa bonne santé lui faisait peur, mais il y avait plus que ça.
Il se leva puis caressa son épaule, là où se trouvait la cicatrice du fouet de Saviria.

Sarohtin lui avait appris à contrôler son image, mais elle provoquait toujours en lui un sentiment obscur d’insécurité et de danger. Plus il tâtait cette cicatrice et plus ce sentiment s’amplifiait, il décida de se concentrer sur une autre balafre de son corps, c’est alors qu’il redécouvrit, à son tibia, une petite marque en forme d’étoile qui, soudainement, fit remonté en lui un vieux souvenir.

Il revoyait une vieille ferme isolée et délabrée, couverte de cendres et de plantes grimpantes. Une odeur lui parvint, celle du charbon et du crottin de Guar. Des pleurs, ses pleurs, lui parvinrent ensuite et il se revoyait hurler et pleuré, assit sur le sol, car le scarabée-lancier avec lequel il s’amusait s’était défendu en projetant son dard épineux qui le toucha au tibia.
Dans sa douleur de petit enfant, une voix douce lui revint en mémoire, celle qu’il identifia être sa mère. Dans son souvenir même, il avait oublié en partie son visage, ne se rappelant que de son regard rougeâtre mais empreint d’une infinie douceur, à l’exact opposé de Saviria. D’autres personnes approchèrent alors, mais s’était tout ce dont il se souvenait.
Le souffle court et les larmes aux yeux, Thèl se demanda pourquoi il ne se souvenait même plus du visage de sa mère.

On frappa à la porte, vigoureusement et d’une façon caractéristique qu’il identifia être Varden.

<< -Je prends mon bain ! Hurla Thèl.

-Habille-toi ! Ton maître te fait demander ! >>

N’ayant plus le choix, il dut quitter l’eau chaude et alla prendre une serviette lorsque la porte s’ouvrit. Bondissant en avant et s’emparant du bout de tissu, il s’en couvrit le bas du corps en espérant que Varden n’ait rien vu. A son regard, il conclut que non, mais il resta prudent.

<< -Vous êtes bien impatient, siffla Thèl en nouant la serviette autour de sa taille.

-Dépêche-toi, c’est simplement ce que je te demande. >>

Lorsqu’il quitta la pièce, Thèl soupira de soulagement avant de s’atteler à enfiler ses affaires. Une fois devant son maître, qui se trouvait aux portes du village en train de seller un cheval, Varden lui donna une épée qu’il plaça à sa ceinture, tout en demandant pour quelle occasion son maître quittait le village.

<< -Je vais aller à la rencontre de ceux qui ont pris Corberoc.

-Il n’y aura que Varden et moi à ce que je vois ?

-Je n’y vais pas pour faire la guerre, mais pour essayer d’empêcher la naissance d’un conflit. >>

Bien qu’il ait un mauvais pressentiment, Thèl n’en demanda pas plus et se plaça à l’arrière du cheval qu’utilisait Varden. Là, ils quittèrent le village puis la plaine d’Insifier pour rejoindre la forêt d’Hirstaang.
Ils ne mirent pas longtemps à tomber sur une patrouille, en partie grâce au pouvoir du Tout-Puissant. Comme prévu, il se rendit seul à la rencontre de ses hommes en armures et armés jusqu’aux dents, qui le virent arrivés de loin. Thèl et Varden se tenaient à bonne distance, caché dans derrière les pins de la forêt.

D’abord sur le pied de guerre, les soldats vêtus de bleu considérèrent Sarohtin avant de l’attaquer, car celui-ci manifesta clairement son envie de non-agression.

<< -Que veux-tu !? Demanda l’officier en charge de cette patrouille, un homme reconnaissable au crâne d’ours lui faisant office de casque.

-Je souhaite parler au commandant de votre armée, nous savons que vous avez accostés sur cette terre, leur dit-il en posant pied à terre. >>

Quelques soldats levèrent leur arme, mais l’officier leur ordonna d’être au repos, sa méfiance restait néanmoins dans ses yeux.

<< -Qui êtes-vous ? Lui demanda le nordique.

-Le chef d’un petit village, je voudrais parler à votre chef pour que ses intentions soient énoncées clairement. >>

Bien que le doute persista dans le regard de cet homme, il donna l’ordre à ses soldats d’escorter cet étrange individu sortit de nulle part. Mais au vu de son accoutrement et de l’impression qu’il leur donna la première fois qu’il ouvrit la bouche, l’officier en vint à être persuadé que le ramener auprès de son général était une bonne idée. A cheval, le trajet entre Lotbrod et Corberoc était infiniment moins long, donc ils arrivèrent en fin de soirée.

Pour trouver un lieu dévasté.
Lorsqu’ils pénétrèrent dans la ville, Sarohtin sentit l’odeur de chair brûlé dont il s’était gardé pendant soixante ans. Plus ils avançaient et plus les cadavres et charniers s’accumulaient de même que les brasiers se faisaient plus nombreux. Au détour d’une ruelle, ils tombèrent sur une vision cauchemardesque qui blessa le cœur d’homme du Tout-Puissant.
Parqués comme des bêtes, attachés, souffrant et pleurant leur malheur, les habitants de Corberoc l’imploraient de venir les aider, certains avaient encore la force d’hurler son nom mais jamais il ne viendra.
Car ils ne faisaient pas partis de son idéal…

Dans le bâtiment, près du port, où se tenait normalement le gouvernement régent de Solstheim, se trouvait le général en charge de cette armée nordique.
Les bannières qui flottaient au vent accentuèrent cette impression de folie que ressentait Sarohtin.

La bannière de l’Ours, la bannière d’une vieille connaissance.
La bannière des Sombrages, d’Ulfric Sombrages.

<< -Qu’ai-je fais… murmura le Tout-Puissant.

-Notre chef se trouve dans c’te bâtiment ! Aller le rejoindre si vous voulez vous adressez à lui ! Lui dit l’officier qui l’avait accompagné jusqu’ici. >>

En pénétrant dans la demeure, Sarohtin fut saisi par la barbarie dont fit preuve les soldats en pillant l’endroit et surtout en détruisant chaque symbole dunmer qu’ils trouvèrent, allant jusqu’à briser les chandeliers portant une simple rune elfique.
La guerre avait son lot de pillage, ça il l’acceptait, mais un tel manque de considération pour son adversaire, couplé au traitement infligé aux prisonniers de guerre, civil de surcroit, mirent peu à peu le Tout-Puissant dans une colère froide au fur et à mesure qu’il grimpa les marches de l’escalier en colimaçon menant jusqu’au appartement du gouverneur.

Lorsqu’il entra, deux lances furent mis sous son nez, brandit par deux gardes à l’allure menaçante.

<< -Hey ! T’es qui toi ?! S’exclama-t-on. >>

En levant le regard vers le bureau, Sarohtin dévisagea un instant ce nordique à la forte carrure et au visage peinturluré du bleu des Sombrages. Avec sa cicatrice à l’œil et sa barbe tressé, son impression violente était accentuée. Son armure, lourde et usée par le temps, avait été couverte consciencieusement de sang et sa hache de bataille, posé sur la table devant lui, portait comme trophée un crâne d’elfe, au vue des proportions.

<< -Qu’est-ce que tu viens faire ici toi ?! Qui es-tu ?! Hurla-t-il.

-Je suis Sarohtin, chef du village de Lotbrod, et je viens sans arme et sans mauvaise intention vous demandez quelles sont les vôtres.

-« Sarohtin » ? Attend, c’pas lui que les lavettes ne cessent d’appeler depuis hier ? Se demanda le général en se caressant la barbe, confus. >>

Après avoir observé des pieds à la tête l’Enfant de Dragon, ce général vint sauter par-dessus son bureau, se mettant face à lui.

<< -Mon nom, c’est Boris le Sanglant, et j’suis à la tête de ce p’tit contingent qui est venu faire coucou à nos amis les elfettes. >>

Il pouffa de sa propre plaisanterie, puis reprit son sérieux presque immédiatement.

<< -Sarohtin… ouais… c’bien toi que les lavettes appellent sans cesse, même nos frères de race s’y croient, à t’appeler ainsi « Sarohtin le Tout-Puissant », qui t’es au juste ? Un magicien ? D’toute façon n’y a que les magiciens pour porter une robe aussi peu efficace qu’ça.

-Je ne suis pas magicien.

-Et tu es quoi ? M’sieur l’Mammouth ?

-Quelqu’un qui cherche la paix. >>

Boris rit si grassement que cela en devint déplaisant pour Sarohtin qui n’aimait guère ce genre de personnage évidemment à l’aise avec son immoralité.

<< -Elle est où ma boisson ! J’suis pas payé à rien foutre ici ! S’exclama-t-il en congédiant ses gardes personnels.

-J’arrive ! >>

Une jeune femme sortit précipitamment d’une pièce adjacente, apportant avec elle un plateau où était posée une pinte moussante et divers petits encas grillés qu’elle déposa rapidement sur le bureau de Boris.
En observant la jeune femme, très jolie avec sa longue natte de cheveux brun et de race impérial, Sarohtin vint à en comprendre sa fonction à l’instant où elle fut fessée vigoureusement par le général.

<< -Hey minette ! T’vois pas qu’il y a un second homme dans la pièce !? Sert lui une pinte !

-O-oui ! S’exclama-t-elle, en panique, pour courir de nouveau vers la petite pièce. >>

Et Boris rit de nouveau, se plaisant de la vue de cette ravissante jeune femme qui depuis sa victoire lui servait autant de servante que d’épouse-lit et ceux pour son plus grand bonheur.

<< -Tu veux savoir mes intentions l’Homme-Masqué ? Bah j’vais t’les dire… >>

L’impériale tendit la pinte au Tout-Puissant, qui la refusa poliment, la mettant mal à l’aise. Néanmoins il daigna la prendre en voyant le regard noir que lui lança Boris, et tandis que celui-ci reprenait son discours, il souleva son masque le temps de pouvoir boire un peu de bière.

<< -J’suis venu ici pour trouver quelqu’un, un type spécial apparemment, qui comploterait contre mon Haut-Roi et qui chercherait à instaurer le chaos en Bordeciel, comme du temps de la Révolte des Sombrages. Alors j’suis venu ici, j’ai mis à genoux ses lavettes d’elfes et j’leur ai fait clairement comprendre mon besoin : trouvé c’te gars et lui fourré ma hache dans l’crâne. >>

Il but une grande lapée de bière, se gratta le menton tout en observant le Tout-Puissant boire à son tour.

<< -J’sais pas c’que veut exactement le Haut-Roi en fait, il m’envoie piller et reconquérir cette endroit ou est-ce qu’il m’envoie réellement chercher un type qui si il le faut pourrait très bien être le boulanger du coin ? J’sais pas et j’arrive pas à réfléchir si j’ai pas bu un peu d’hydromel, malheur sur moi, y’a rien d’ça sur c’t’île. >>

Alors que Sarohtin finissait sa pinte d’un cul sec, Boris se saisit de sa hache et caressa le fil de la lame du pouce.

<< -Mais j’suis sûr d’une chose, c’t’île est à moi et désormais j’en suis l’nouveau gouverneur et tu sais quoi mon gars ?

-Non mais je ne vais pas tardé à le savoir.

-Bah j’suis sûr d’une chose : t’es l’Enfant de Dragon. >>

Thèl et Varden entendirent le tonnerre grondait, ils s’arrêtèrent un instant. Depuis qu’ils avaient perdu de vue leur chef dans cette grande ville qu’est Corberoc, les deux hommes s’étaient mis en tête d’explorer les alentours pour trouver la possible position de leur maître.
La discrétion était de mise, les soldats se trouvaient quasiment à chaque coin de rue et ils durent empruntés d’avantages de ruelles pour accéder au forum de la ville. Ce qu’ils trouvèrent leur glaça le sang.
Outres les charniers de cadavres en feu, les hommes et femmes de Corberoc avaient été réunis et parqués comme des bêtes sous la surveillance de garde vêtu de bleu.
Ils entendaient les pleurs des mères, les appels incessant des enfants ayant perdu leurs parents, ils vivaient cette situation depuis bien longtemps apparemment et les soldats rajoutaient parfois à leur malheur en emportant une jeune fille ou une femme un peu trop belle avec eux…
Ainsi va la guerre.

<< -Il faut agir, marmonna Varden en observant le forum depuis l’angle d’une maison.

-Et que veux-tu faire ? Lui demanda Thèl pour ensuite déglutir.

-Au moins permettre à ces gens de pouvoir s’enfuir… nous allons agir ainsi. >>

Ils se séparèrent dès que Varden eut dictée son plan à son compagnon. Thèl eut à rejoindre l’autre côté de la place et pour cela il dut se faufiler sous les étales et dans le dos de soldats. Mais l’un d’eux lui barra la route inconsciemment en se postant en plein milieu de son itinéraire. N’ayant pas le choix, Thèl tira une petite dague de sa ceinture et s’approcha, le cœur battant la chamade.

<< -Abnar ! Tu veux une pinte !?

-Bien sûr que j’en veux une ! Attendez-moi ! >>

Ce fut un soulagement pour Thèl et bien heureusement pour ce soldat, celui-ci disparu hors de sa vue. Lorsqu’il fut placé de l’autre côté de la place, il attendit le signal de Varden, qui se fit rapidement entendre.

<< -VOTRE MORT ME FERA GRAND PLAISIR ! >>

L’attention qu’il obtint fut total et une grande partie des soldats quittèrent leur poste pour poursuivre cet importun. Lui laissant de ce fait un grand temps d’action, Thèl se dépêcha néanmoins qu’il se devait de rester discret.
Il sortit de sa cachette, au plus près de la zone qu’avait délimité les soldats en disposant des meubles pour former un large cercle à l’intérieur duquel étaient enfermés les civils. Là, il réussit à attirer l’attention d’un homme qui, en le voyant, failli élever la voix mais se retint rapidement en voyant des soldats approchés.
A temps, Thèl se cacha dans la foule.

<< -Tu n’as pas entendu un bruit venant d’là ? Demanda l’un des soldats à son compagnon.

-Non, je me demande surtout pourquoi il y a presque plus personne ici. >>

En comptant, il totalisa cinq soldats dispersés, en plus d’eux-mêmes qui venaient d’arrivés. La stratégie pour faire s’évader les prisonniers de guerre se jouait maintenant et ce fut au tour de Thèl de mettre sa vie en jeu pour ces personnes qu’ils ne connaissaient pas.
Cette pensée le fit hésité à sortir de la foule, car après tout ce n’était ni son combat ni son clan qui était touché par ce malheur et même, ce n’était pas lui qui directement avait sa vie en jeu.
Sa vie allait être en sursis, bien évidemment, s’il sortait de cette foule.

Je tiens à précisé que la longueur de ce chapitre n'était absolument pas maîtrisé et que j'étais en face de grosse inspiration donc je vous prie de m'excuser pour sa longueur totalement césarienne

Cependant, bonne lecture quand même et n'oubliez pas qu'une petite critique est toujours la bienvenu !

Quelle soit bonne ou mauvaise ce que je désire le plus c'est qu'elle soit construite !

Peace, love and waffle...

Oulala tu est seule, pauvre âme délaissée de lecteurs

Ebony : Ta vu...

Moi je demande juste des commentaires constructifs pour m'améliorer

Bon là je me regarde 2/3 anime donc j'ai pas le temps d'écrire ou de lire alors c'est un peu compliqué

Un commentaire détaillé vers dimanche promis