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Sujet : Les portes de Baldruzian

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Ostramus Ostramus
MP
Niveau 24
28 mars 2009 à 03:29:56

Bonjour à tous. :)

Encore un projet un peu ambitieux (un de plus je sais...). Après un petit moment d’inactivité sur le forum, j’avais envie de me lancer dans un univers mi fantasy mi steampunck mi sciencefiction pour un faire un cocktail autour d’une idée qui me semble pas trop mal. Aucun lien avec EPR ou aucune autre histoire.
Je ne sais pas trop ce que ça va donner, j’espère en tout cas que ça vous plaira.

Bonne lecture. :-)

LES PORTES DE BALDRUZIAN

Prologue

Le capitaine sonda l'horizon d’un regard aussi froid que les glaces qui dérivaient silencieusement autour de son navire. L'eau était si sombre et si impénétrable que la lueur du soleil semblait se dérober à la surface de l'étendue d'encre. Au loin, le ciel se déchirait, offrant un ballet de forme et de couleur inconnu de l'imagination des hommes.
Mais le capitaine Armhon n'était pas homme à se laisser berner par des mirages, encore moi à céder à l'admiration de pareil phénomène. Pour l'heure, un problème bien plus grave tourmentait ses pensées que ses lignes spectrales dans la voûte céleste. Il réajusta son écharpe, tira sur sa pipe et s'enfouit dans les entrailles de son bâtiment pour gagner le faux pont. Une odeur de pourriture, d'urine et de poudre encombra ses narines, sans que cela ne gêne Armhon, habitué à cette puanteur depuis son plus jeune âge. Dans la pénombre, il enjamba sans mal les cordages, les rails pour se diriger vers un havre de lueur orangé. Groupés autour d'un poêle, cinq de ses canonniers, ainsi que l'officier de quart Bet Lumpin jouaient aux cartes et s'échangeaient des plaisanteries grasses. En temps normal, Armhon n'aurait jamais toléré un comportement aussi oisif durant les temps de corvées, seulement il se refusait de priver son équipage de distraction étant donné les funestes circonstances qui les frappaient depuis plusieurs mois.
Les six hommes saluèrent leur capitaine, observèrent un instant de silence par respect et retournèrent à leur jeu. Il suffit d'un mouvement de la tête d'Armhon et Bet s'éclipsa de la partie pour le rejoindre.
— J'espère que cela ne leur soustrait pas de l'attention, lança-t-il.
— Aucunement, ne vous inquiétez pas. Je me porte garant de leur sérieux monsieur.
— Bien. Voilà qui est bien…
Le capitaine s'approcha d'un canon et laissa ses doigts glisser sur l'acier à peine tiédi de la matinée. Outre leur réserve de nourriture qui s'épuisait, il craignait davantage à manquer de boulet que de rhum. Si leur malheur ne s'amoindrissait pas, viendrait probablement le temps où s'imposerait la nécessité de fondre son argenterie personnelle afin d'avoir de nouveaux projectiles à tirer. Il accorda un rapide coup d’œil aux hommes assis à quelques mètres, et trouva amusant de les voir assis sur des fus remplis de poudre avec une bougie à moins d’une coudée.
— Comment vont-ils ?
L'officier considéra les hommes lascivement et soupira.
— L'ennui les ronge autant que la rouille le fer, dit-il.
Armhon vit la main d'un joueur, et s'étonna de l'habilité avec laquelle il parvenait à tenir les cartes et à les manipuler avec seulement deux doigts à chaque main. Les mutilations, inévitables, engendraient elles des spectacles plus saisissants que des ectoplasmes dans le ciel.
— Des nouvelles de l'infirmerie ? s'enquit-il.
Le visage de l'officier se para alors d'une expression de profonde consternation.
— Les soins du docteur Gotnir furent inefficaces hélas. Le second maître Huitmo est décédé cette nuit de sa gangrène malgré l'amputation de ses jambes.
Bet fixa le capitaine dans les yeux. Celui-ci identifia facilement son regard, et la question qui suivrait. Une question qu'il se posait chaque jour, chaque instant et à laquelle il se refusait de répondre en raison de son honneur trop inexpugnable et surtout de sa curiosité aussi profonde que les mers qu'ils exploraient.
— Capitaine, fit Bet avec un ton mêlant hésitation et gravité, songez-vous à étudier un possible retour à Yarvin ?
Armhon aperçut une étincelle au fond des yeux de l'officier, celle de l'espoir, qui avait quitté l'équipage depuis trop longtemps. Il se dit à lui-même qu'il serait fou tout autant que cruel de souffler ce fragile sentiment.
Armhon enfouit ses mains dans les poches de son manteau et afficha une mine impavide avant de répondre. Il prit son temps, mesura ses pensées et ralluma le tabac dans sa pipe pour en tirer d’épaisses bouffées.
— Bonne suggestion.
Puis, il s'éloigna dans le silence. Le capitaine remonta sur le premier pont et songea au peu de crédit qu’il aurait à son retour, doutant même que le roi le croie. Il pensa aussi aux nouveaux ordres qu'il faudrait annoncer le lendemain. Encore faut-il qu'il y en est un, pensa Armhon en voyant la mer s'agiter avec le crépuscule.

Chapitre 1

— Maître ! Prenez garde !
Edunel tourna la tête et vit la grue qui tombait dans sa direction. Il s'écarta dans un geste preste et regarda impuissant l'échafaudage en bois s'écraser une dizaine de mètres plus bas.
Il demeura une seconde muet et immobile avant de retrouver ses esprits.
— Merci Anthos, dit-il le souffle coupé par la surprise.
Son jeune disciple écarta le remerciement d'un geste de la main.
— Je vais descendre voir s'il n'y a pas de blessés.
Edunel le regarda se faufiler entre les poutrelles, les haubans et glisser entre les ouvriers. D'un physique frêle et d'une personnalité discrète, il avait autant de présence qu'une ombre. Pourtant jamais obscurité n'avait démontré autant d'intelligence et d'initiative que ce nouveau disciple fraîchement sorti de l'Académie.
Tandis que le jeune homme s’éloignait, le regard d’Edunel embrassa la structure. Une forêt de poutres, de solives et de plateaux s’enfonçait dans la vase pour s’élever à plusieurs dizaines de mètres de hauteur pour constituer un formidable chantier où s’activait une foule d’hommes et d’artisans. L’île de Pyrion avait connu un essor considérable depuis plusieurs années grâce à son port en eau profonde si bien que la nécessité d’un pont avait conduit à cette entreprise, ordonné par l’empereur en personne.
La fierté emplissait le cœur d’Edunel. Architecte d’empire, il avait dessiné l’ouvrage et se satisfaisait de voir sa pensée prendre forme devant lui et s’avancer vers l’océan. Il n’espérait qu’une seule chose : vivre suffisamment longtemps pour voir son œuvre achevée, car il sentait la vieillesse l’engourdir. Ses sens se faisaient plus lents, moins vifs, l’incident de la grue en était le parfait exemple, et il se dit que l’insistance de sa femme à prendre un disciple trouvait là une utilité salvatrice.
Le jeune homme apparut au bout d’une échelle, à peine essoufflé.
— Quelques ouvriers ont été fouettés par le cordage, informa-t-il. Mais rien de grave.
— Voilà qui est rassurant, fit Edunel.
Les pensées de l’architecte s’orientèrent vers la stèle sur la rive, où les noms de plusieurs ouvriers morts ornaient tristement la pierre. Le nombre était déjà suffisamment important pour que de nouvelles lignes ne viennent rallonger la liste, et surtout, provoquer la colère de l’empereur.
— Pas tout à fait, reprit Anthos. C’était la grue maîtresse qui servait à monter les voussoirs. Il va falloir plus une semaine pour la reconstruire.
Et comme si ses paroles avaient fait l’objet d’une obscure incantation, une silhouette émergea d’un escalier. Edunel reconnut aussitôt la carrure écrasante et la tête carrée de Protor Cahe, ou plutôt le Baron Protor Cahe qui portait une armure et une âme typique de la noblesse militaire. Bien que n’ayant aucune compétence dans l’Art de construire, le patricien représentait le pouvoir impérial et veillait à l’avancée des travaux. Plus officieusement, il s’assurait qu’aucune manœuvre de corruption ne vînt absorber une partie des fonds allouer à la construction.
Outre une certaine aversion dissimulée derrière une solide hypocrisie, Edunel prenait garde de ne pas froisser l’ego de ce notable qui entretenait une influence certaine auprès de la cour. Edunel espérait secrètement être introduit dans le palais au sens figuré comme littéraire et ainsi parfaire la rénovation du palais de l’empereur.
— Edunel Viltus ! aboya le colosse.
— Un simple contretemps fâcheux, commença-t-il, le problème devrait être réglé d’ici quelques jours, une semaine tout au plus.
Protor le considéra d’un œil circonspect. Edunel comprit qu’il avait parlé trop vite.
— Mais de quoi vous me parlez Viltus ?
Les mots manquèrent à Edunel qui se tourna vers Anthos pour lui lancer un regard suppliant. Malheureusement, celui-ci n’avait guère plus de charisme et se contenta de baisser la tête docilement comme les années passées à l’Académie lui avaient appris.
— Une semaine ? reprit le baron. Votre contremaîtresse m’a parlé de plusieurs mois.
Au tour d’Edunel d’être englouti dans le quiproquo. Il arqua un sourcil.
— Comment ça des mois ? On ne m’a pas averti de quoi que se soit.
Le cor tonna et le vacarme du chantier cessa net. L'après-midi s'était enfuie et le soir prenait le pas. Edunel envia les ouvriers qui repartaient chez eux alors que le concernant, il entrevoyait une soirée compliquée.
— Vous ne lisez donc jamais vos missives ?
La vision de la montagne de papier s’entassant sur son bureau passa furtivement dans sa tête. Edunel se contenta d’éluder la question en gardant le silence. Protor Cohe soupira d’agacement.
— Suivez-moi.
Le noble grimpa à vive allure l’escalier par lequel il était venu. Edunel et Anthos se regardèrent, haussèrent les épaules et se résignèrent à emboîter le pas de Cohe qui déambulait en sens inverse des ouvriers qui plaisantaient entre eux.
Les trois hommes traversèrent une série de coursives alors que la nuit commençait à manger le jour. Le soleil se mourrait à l’est, et les étoiles perçaient déjà le ciel en compagnie des deux lunes Luta et Berri. L’air du soir et le vent de l’océan glacèrent Edunel qui grelottait malgré son épaisse redingote en velours. Il peinait à suivre le baron qui avançait d’un pas sûr et rapide dans le labyrinthe d’échafaudages.
Ils gagnèrent une autre pile, et descendirent le long des murs en pierre avant d’arriver à fleur d’eau où une barque les attendait. Edunel n’appréciait pas tellement l’eau, et s’il s’accommodait de ponts ou de voyage sur de solides navires, la vue de ce fragile esquif ne lui inspira que peu de confiance. L’insistance de Protor et un regard de soutien d’Anthos le poussèrent à prendre place, suivis des deux hommes. Le baron se chargea de ramer et se dirigea alors vers l’horizon, plus exactement au chantier d’excavation d’une nouvelle pile pour le pont.
Edunel aperçut dans la pénombre grandissante les lampes électriques illuminer la structure ainsi que l’imposante génératrice à vapeur qui alimentaient les machines qui creusaient dans la vase. En se retournant, il put également contempler la côte, avec Obedi l’Espiègle, vaste cité dont les lueurs se reflétaient sur l’eau et venaient concurrencer l’éclat des astres. On pouvait même apercevoir en surplomb les tours du palais impérial qui crénelaient l’horizon. De là où ils étaient, la démesure du pont tranchait avec la taille des constructions de la ville, ce qui trahissait la volonté de l’empereur d’éblouir les esprits.
Si la motivation pouvait paraître orgueilleuse, elle relevait d’une stratégie militaire et économique qui faisait la force de l’empire. Alors que les pays voisins s’échinaient à construire et entretenir une importante flotte, l’empire de Docotère s’évertuait à bâtir un réseau de pont, lui conférant le statut de puissante nation terrestre. Ce faisant, les nombreuses îles de l’empire étaient presque toutes reliées par de semblables ouvrages que celui dont Edunel était le concepteur. Si l’utilité faisait l’unanimité, l’efficacité était sujette à discussion, et certains parmi les détracteurs venaient à espérer une nouvelle marée sans retour.

Ostramus Ostramus
MP
Niveau 24
28 mars 2009 à 03:30:26

La barque arriva rapidement au lieu des travaux. Ici, les ouvriers investissaient tout leur temps afin que le chantier ne prenne aucun retard si bien que la plupart d’entre eux vivaient sur cette petite île artificielle. Sur le quai, une femme un peu empattée, les cheveux courts et les yeux noirs lisaient avec attention un plan. Edunel reconnut sa contremaîtresse qui supervisait l’excavation, et espérait aucune erreur de sa part. Protor s’empresserait de s’en débarrasser.
— Elena Riw ! aboya le colosse.
La femme leva la tête et détailla le baron d’un oeil torve.
— Protor Cohe ! s’écria-t-elle.
Le visage du baron s’empourpra.
— Je me dispenserais de votre ironie.
— Je me dispenserais de votre arrogance.
— Ce genre de comportement ne plait pas à l’…
— Bonsoir Edunel, coupa Elena et serrant la main de l’architecte. Bonsoir Anthos.
Elle plia son plan et fronça les sourcils.
— Cela fait trois jours que j’attends ta visite, déclara-t-elle d’une voie mêlant amusement et réprobation.
A nouveau, Edunel ne sut quoi répondre.
— Il va falloir démonter toutes les installations, et poser des explosifs, dit-elle tranquillement.
— Qu…quoi ? dirent les trois hommes en même temps.
— Il faut que je vous montre quelque chose.
Elle disparut derrière le mur. Edunel et les autres la suivirent alors au sein du chantier. Après avoir passé plusieurs portes, ils débouchèrent sur le gouffre de pieux en bois où un immense foret s’enfonçait. Partout, l’humidité et l’eau suintante avaient formé en se mélangeant à la suie sortant des machines à vapeur une sorte de boue noirâtre. Ils empruntèrent une échelle, faillirent chuter à plusieurs reprises et achevèrent leur course au fond du trou béant.
Le foret gigantesque suspendu au-dessus de leur tête mettait mal à l’aise Edunel qui se concentra sur les lanternes à pétrole installées en cercle. Un seul coup d’œil suffit à Edunel pour comprendre ce qui clochait. Anthos n’hésita pas à se salir et alla palper la forme géométrique qui dépassait de la vase.
— On ne peut plus creuser avec le foret, il risque de se briser, expliqua Elena. Et comme c’est juste à l’endroit des fondations de la future pile, on doit le détruire, et ensuite creuser à nouveau. Je pense que ça prendra six mois.
Elle fixa Protor.
— Minimum.
Il tiqua.
— Vous savez combien a coûté ces installations ?
— Moins que ce que demandera la reconstruction du pont si on continue les travaux sans régler ce problème, rétorqua-t-elle.
— Viltus ! Raisonnez là.
Edunel détacha son regard de la forme. D’un côté, la logique de son amie et le bon sens de construire un ouvrage sûr, de l’autre, Protor et l’éventualité d’approcher l’empereur. Il fut tenté l’espace d’un instant de satisfaire le baron, mais si par mauvaise fortune le pont d’effondrait, il perdrait beaucoup plus que des commandes prestigieuses, la vie par exemple.
— Nous ne savons même pas ce que c’est, dit-il. Cela dit Elena, c’est peut-être une formation rocheuse et on peut venir s’appuyer dessus.
— Désolé de vous contredire maître, mais ce n’est pas naturel, fit Anthos. Il y a des inscriptions.
— Exact.
Elena sortit un papier de sa tenue de travail et le tendit. Protor voulut s’en saisir, mais elle le donna ostensiblement à Edunel.
— Je les ai noté, ça ne ressemble à rien de connu, ajouta-t-elle. Ou alors vaguement à du docot primaire, ce qui signifierait que ça a plus d’un millénaire.
— Qu’est-ce que c’est au juste ? demanda Protor.
Edunel examina les inscriptions. Bien qu’il n’y connaissait strictement rien, il fit quand même mine de réfléchir.
— Je l’ignore, dit-il. Toujours est-il que nous venons de faire une découverte majeure.
Elena et le baron le dévisagèrent.
— Si c’est une ruine, cela veut dire que l’océan ne venait pas jusqu’ici, et donc qu’il y a eu d’autres marées sans retour par le passé. Et ce qu’on croit être un phénomène inhabituel est peut-être cyclique.
Les implications de ses paroles le terrifièrent et il regretta presque ce qu’il venait de dire.
— Autrement dit, poursuivit Anthos, toutes les conquêtes des décennies précédentes pourraient être englouties à l’avenir.
Tous observèrent un silence plus pesant encore que le foret au-dessus d’eux.
— Alors ce n’est plus de mon ressort. J’en référerai demain à l’empereur.
Protor s’avança en direction de la sortie et s’arrêta net pour se retourner.
— Et vous viendrez avec moi Viltus.

Chapitre 2

— Je dirais trois sequins d’argent.
Tomas ne crut pas les paroles du négociant.
— C’est du vol Florin ! Ça vaut au moins le triple.
Celui-ci pointa ses tomates d’un doigt accusateur.
— Elles sont toutes ramollies et ont une couleur assez douteuse. Je peux t’en offrir cinq sequins à la limite, mais c’est bien parce que je te connais.
Cette nouvelle mauvaise récolte n’arrangeait pas les affaires de Tomas, qui avait toutes les peines du monde à vendre sa marchandise. Quelques années plus tôt, il aurait ri au nez du négociant pour aller ailleurs et faire jouer la concurrence, sauf qu’aujourd’hui, personne d’autre n’avait voulu ne serait que jeter un œil à ses tomates ratatinées. Si Florin ne les lui prenait pas, il n’avait plus qu’à les vendre à l’entrée de l’amphithéâtre pour que les gens puissent les jeter sur scène.
— Tu peux monter à sep ? Pour que je rentre dans mes frais.
Florin fit la grimace.
— Tu es trop gourmand. Débrouille-toi.
Sur quoi, il tourna les talons et s’évapora dans la foule. Tomas le regarda s’éloignait lui, et son argent avec. Il soupira et se laissa tomber sur une chaise usée et observa les gens qui déambulaient devant son étale sans même lancer un regard sur ses légumes. Il regarda autour de lui et remarqua sur les autres étalages demeuraient pleins, avec des denrées pour la plupart de mauvaises qualités, presque avariées. La chaleur étouffante qui régnait dans les halles n’arrangeait pas les choses. Tomas leva la tête et maudit ce soleil caniculaire.
— Combien d’hectares cultivables il vous reste ?
La voix provenait de l’étale d’à côté. Son voisin de toujours, Colm, vendeur d’épices, lui adressait un sourire forcé. Tomas s’approcha de l’homme maigre à la peau matte pour échanger quelques mots.
— Moins de dix. Le désert avance chaque jour. Si seulement il pleuvait plus…
— La mer est trop loin, rétorqua Colm en croisant les bras. Les nuages ne viennent plus par ici. Tu devrais songer à aller vers les côtés, la plaine de l’ancien détroit de Firtulm est très fertile si on en croit les rumeurs.
Tomas avait effectivement songé à partir vers ces nouvelles terres bien que fragiles. Cependant sa vie, ses amis, et ses habitudes l’enchaînait à Huikar, la ville des montagnes.
— Papa, on peut rentrer à la maison ?
Il baissa la tête. Sirane, son unique fille, le dévisagea de ses petits yeux bleus et brillants. Sa chevelure rousse, presque sanguine, brillait sous la lumière jaunâtre, ce qui tranchait avec sa robe blanche.
— Je m’ennuie.
Tomas considéra sa marchandise avec lassitude et colère. Il ne pouvait pas jeter ce qui représentait des mois de travail. Comme si elle avait lu dans les pensées de son père, la petite fille demanda :
— Pourquoi on utilise pas la pierre de maman ?
Trop risqué aurait voulu répondre Tomas. Mais ses finances étaient au plus mal et il devait faire creuser un nouveau puits. À contrecœur, il alla dans son arrière-boutique. C’était une pièce minuscule seulement éclairée par une fissure entre les planches de bois qui laissaient filtrer la lumière du marché. Tomas s’accroupit et tâtonna sous une lourde étagère. Sa main balaya plusieurs toiles d’araignées avant de s’emparer d’une petite boîte en bois.
Il sentit alors un terrible sentiment l’envahir, celui du mensonge et de la trahison. Il avait promis à sa femme, qu’il jetterait à la mer la pierre, chose à laquelle il n’avait pu se résoudre après sa mort. Ç’aurait été se séparer d’une partie d’elle et il ne pouvait pas supporter cette idée.
Tomas tira ouvrit sa montre à gousset et une petite clé en tomba. Il la ramassa et l’introduit dans la serrure qui ne résista pas quand il la déverrouilla le loquet. Dans un écrin de velours rouge, une gemme bleue luisait dans la pénombre.
Il la glissa dans une poche de sa veste et quitta son arrière-boutique. Son hésitation s’envola lorsqu’il aperçut Sirane au comptoir. Assise sur un tabouret, elle discutait avec un client imaginaire alors incarné par sa poupée à qui il manquait un bras. Il s’avança et cria d’une voix mal assurée :
— Légumes frais ! Légumes de très bonne qualité ! Venez vous régaler !
Dans un premier temps, les gens ne portèrent pas plus d’attention à son étalage. Cependant, au bout de plusieurs minutes, les regards des badauds s’attardèrent sur ses produits. Puis, comme hypnotisés par les paroles incessantes de Tomas qui s’époumonait, quelques personnes s’arrêtèrent. L’une d’elles, un monsieur si vieux qu’on se demandait comment il tenait debout, prit une tomate et mordit dedans à pleine dent.
— Délicieux, marmonna-t-il alors qu’il en mâchait une pourrie. J’en prends deux kilos.
Tomas se dégoûta de lui-même alors qu’il entassait les tomates dans un sac en papier. Pour se donner bonne conscience, il choisit les moins pires, et fit payer l’ancêtre le tout dix sequins d’argent.
La pierre semblait chauffer dans la poche de Tomas à mesure sur les gens s’approchait sans raison apparente vers sa marchandise. Il sentait une aura diffuse, une aura qui guidait les gens et les envoûtait au point que de plus en plus de personnes achetaient ses produits à des prix trop élevés.
Mais Tomas n’avait pas le choix. Si son père avait nourri l’empereur, les marées sans retour avaient perturbé le climat et il pleuvait de moins en moins. Le sable venait chaque année remplacer le blé, la terre aride, les arbres secs. Bientôt il le savait même s’il refusait d’y croire, il ne pourrait plus rien faire pousser, et serait contraint de vendre des terrains pour vivre.
Pour ne pas attirer l’attention, et pour arranger les affaires de Colm, Tomas poussait les gens à aller acheter dans les autres étalages. Au bout de deux heures, il avait tout vendu, pour une somme qui lui permettrait de passer le mois sans problème.
Toute souriante d’innocence, Sirane comptait les pièces tandis qu’il rangeait les présentoirs. Il vérifia que plus personne ne venait et se dirigea vers son arrière-boutique pour ranger la pierre précieuse quand une voix dans son dos l’apostropha.
— C’est rare de faire de si belle vente.
L’angoisse s’empara de Tomas qui pivota lentement sur lui-même. Il s’attendait à voir un client curieux ou un voisin suspicieux. Au lieu de ça, un petit homme, à peine plus grand que Sirane, s’appuyait nonchalamment sur le comptoir. Il portait un costume à la dernière mode avec un nœud papillon et un chapeau qui ressemblait à un canotier bien que moins aplati. Son visage triangulaire arborait un sourire que Tomas ne sut dire s’il était sincère.

KaiM KaiM
MP
Niveau 11
28 mars 2009 à 09:29:28

Lu.
Et première réaction : Waaaa....
Ton style est nettement meilleur que ce que j'ai pu lire dans tes précédents textes, les problèmes de rythme et de répétitions n'étant plus qu'un lointain souvenir. Tu présentes admirablement bien un univers qu'on sent fouillé, mêlant le luxe, la pauvreté, le tout dans une ambiance de fin du monde très bien perceptible, cadre d'un scénario dont j'attends avec impatience les développements. Une galerie de personnages se présente rapidement, dont on sent tout de suite la personnalité. On approche - voire même on atteint - le niveau de nombreux romans publiés.

Il ne reste plus qu'à espérer que la suite soit du même acabit. Franchement, respect.

Un petit truc quand même :

"L'officier considéra les hommes lascivement et soupira.
— L'ennui les ronge autant que la rouille le fer, dit-il."

Je crois que le mot "lascivement" est mal choisi, mais dans le cas contraire la réplique est très croustillante.

:)

Ostramus Ostramus
MP
Niveau 24
28 mars 2009 à 11:56:37

Diable ! Je ne m’attendais pas une réaction aussi dithyrambique.

Je suis content que tu remarques la qualité des personnages parce que je tente de faire de réels efforts pour en faire plus que des silhouettes froides comme je faisais avant.
Merci d’avoir lu et commenté. :)

J’espère avoir assez de temps et d’énergie pour poursuivre cette fic.

Pseudo supprimé
Niveau 10
28 mars 2009 à 15:59:58

J'ai lu. Je ne peux que me contenter de plussoyer toute la critique de KaiM, mais juste parce que je suis lourd, je vais jouer à la quotewar comme pour EPR \o/

Prologue

  1. offrant un ballet de forme et de couleur inconnu

-> de formes et de couleurs inconnues, plutôt.

  1. encore moi à céder à l'admiration

-> moins

  1. un havre de lueur orangé

-> de lueurs orangées. A moins que tu ne veuilles dire qu'il y a une lumière orangée, dans ce cas on dira plutôt "illuminé d'orangé".

  1. — J'espère que cela ne leur soustrait pas de l'attention, lança-t-il.

-> étrange de parler en terme de soustraction d'attention comme une quantité.

  1. il craignait davantage à manquer de boulet que de rhum.

-> de manquer de boulets

  1. fus remplis de poudre avec une bougie à moins d’une coudée.

-> fûts

  1. engendraient elles

-> engendraient-elles

  1. Encore faut-il qu'il y en est un

-> ait

Chapitre 1

  1. Edunel tourna la tête et vit la grue qui tombait dans sa direction. Il s'écarta dans un geste preste et regarda impuissant l'échafaudage en bois s'écraser une dizaine de mètres plus bas.

Je cite ce petit passage pour faire une remarque plus générale : il devrait tout de suite comprendre l'ampleur du problème et en être mortifié. Ici, on a l'impression que l'écroulement d'une grue est un évènement sans grande conséquences, comme il en arrive tous les jours.

  1. d'une personnalité discrète, il avait autant de présence qu'une ombre. Pourtant jamais obscurité n'avait démontré autant d'intelligence et d'initiative

Etrange je trouve... Quand on est discret, on ne fait généralement pas preuve d'initiative.

  1. Plus officieusement, il s’assurait qu’aucune manœuvre de corruption ne vînt absorber une partie des fonds allouer à la construction.

-> vint / alloués

  1. — Comment ça des mois ? On ne m’a pas averti de quoi que se soit.

-> que ce soit

  1. s’il s’accommodait de ponts ou de voyage sur de solides navires

-> voyages

  1. les nombreuses îles de l’empire étaient presque toutes reliées par de semblables ouvrages que celui dont Edunel était le concepteur

-> des ouvrages semblables à celui

Chapitre 2

  1. personne d’autre n’avait voulu ne serait que

-> ne serait-ce que

  1. — Tu peux monter à sep

-> sept

  1. Tomas le regarda s’éloignait lui, et son argent avec

-> s'éloigner

  1. qui déambulaient devant son étale / de l’étale d’à côté

-> étal

  1. à la peau matte

-> mate

  1. Tomas avait effectivement songé à partir vers ces nouvelles terres bien que fragiles

-> manque quelque chose :
-soit : ces nouvelles terres [insérez un adjectif positif] bien que fragiles].
-soit : ces nouvelles terres bien qu'elles fussent fragiles.

  1. Cependant sa vie, ses amis, et ses habitudes l’enchaînait

-> enchaînaient

  1. Le visage d’un conseiller se perdit dans le vide

-> du conseiller

  1. parce qu’il savait qu’il ne pouvait en poser qu’une seul.

-> seule

  1. pour ordonner au cochet de conduire le carrosse vers l’inconnu.

-> au cocher

Ostramus Ostramus
MP
Niveau 24
28 mars 2009 à 17:45:55

Merci d'avoir lu et ... commenté. :)

J'ai corrigé les fautes (j'aime bien le terme quotewar, on peut imaginer pleins de parodies débiles :fou: ).

La suite d'ici peu.

emy_la_fumeuse emy_la_fumeuse
MP
Niveau 8
28 mars 2009 à 18:23:58

Bon, en cette fin d'après-midi orageuse, j'avais bien envie de lire un truc du forum :-d : Chance, ça tombe sur toi.

Le capitaine sonda l'horizon d’un regard aussi froid que les glaces qui dérivaient silencieusement autour de son navire. L'eau était si sombre et si impénétrable que la lueur du soleil semblait se dérober à la surface de l'étendue d'encre. Au loin, le ciel se déchirait, offrant un ballet de forme et de couleur inconnu de l'imagination des hommes.

"Belle description, bien mené. Très précis."

encore moi

"Oubli de lettre spotted" :noel:

Pour l'heure, un problème bien plus grave tourmentait ses pensées que ses lignes spectrales dans la voûte céleste.

"Là ça fait un peu trop, je trouve. Lourd."

Une odeur de pourriture, d'urine et de poudre encombra ses narines, sans que cela ne gêne Armhon, habitué à cette puanteur depuis son plus jeune âge.

"plusieurs choses sur celle-là : Au lien de 'sans que cela gêne Armhon', tu devrais pas mettre 'sans que cela le gêne' ? Ensuite la phrase est longue, très longue. Coupe avant habitué pour faire un truc du style : 'sans que cela le gêne vraiment : Depuis son plus jeune âge, il s'habituait à cette puanteur.'"

°° Bon, et bien pour l'instant, jusqu'au premier dialogue, il n'y a pas vraiment d'ambiance instauré, seulement quelques descriptions, avec du style ou pas, c'est selon. Certaine sont bien foutues, d'autres pas. Continuons :-)

— L'ennui les ronge autant que la rouille le fer, dit-il.

"Euh... je vois mal l'officier Lumpin s'élancer dans une métaphore poétique ^^ Pas très crédible."

voilà j'ai lu que le prologue, l'histoire ne m'intéresse pas vraiment donc je ne continue pas. J'espère que mes quelques indications pourront te servir :ok:

Ostramus Ostramus
MP
Niveau 24
28 mars 2009 à 18:34:23

Euh merci d'avoir lu et commenté...

En quoi le prologue ne t'intéresse pas ? :( C'est pas un peu brutal de s'arrêter à peine au début ?

charly_owl charly_owl
MP
Niveau 7
28 mars 2009 à 19:11:43

je lis ça ce soir, ostra. Et j'aurai un commentaire de posté lundi soir promis. ^^

emy_la_fumeuse emy_la_fumeuse
MP
Niveau 8
28 mars 2009 à 19:38:36

Ben les marins sur un bateau c'est du réchauffé, et j'ai pas pu m'empêcher de penser à Master and Commander et ce gros alcoolique de Russell Crowe, même si ton récit n'a rien à voir avec ça.

Il y a aussi le fait que j'ai trouvé ça très conventionnel, très cliché, très formel à ce que l'on trouve d'habitude ici. Tu vois, le:

"Le capitaine s'approcha d'un canon et laissa ses doigts glisser sur l'acier à peine tiédi de la matinée."

je l'ai lu, vu , relu et revu !

Et puis le style ne me convient pas vraiment : Pas assez spontané, pas assez pimenté, lisse... Si tu veux, j'avais la sensation de lire un "blockbuster" d'aventure un truc trop travaillé, ça en devenait presque lourd...

Enfin, n'y voit surtout pas une critique méchante, ça m'a fait plaisir de lire :-) ! Je n'ai pas adhéré à ton univers, voilà tout. Mais au moins je te découvre, ça doit être le premier truc que je lis de toi.

a+ !

Ostramus Ostramus
MP
Niveau 24
28 mars 2009 à 22:07:25

Fichtre...

KaiM KaiM
MP
Niveau 11
28 mars 2009 à 22:15:08

Ouais, moi aussi je trouve ça un peu raide.

KaiM KaiM
MP
Niveau 11
28 mars 2009 à 22:15:35

Mais bon, les goûts et les couleurs...

Ostramus Ostramus
MP
Niveau 24
28 mars 2009 à 22:28:37

Ce qui me gêne n'est pas tant le ton, mais surtout le fait que c'est vrai, bien qu ce soit involontaire...

KaiM KaiM
MP
Niveau 11
28 mars 2009 à 22:45:08

Hé, rassure-toi un peu quand même ! Tu vas pas parler de bateaux parce que y a déjà eu des films de marins ? Ton but est de raconter une bonne histoire ou de produire le texte le plus original possible ? Il y a une différence entre classique et cliché...

Ostramus Ostramus
MP
Niveau 24
28 mars 2009 à 22:59:07

Voui bien sûr. Et puis il faut dire que de nos jours presque tout à déjà été plus ou moins exploité donc c'est ardu de se démarquer.
Pour le prologue, j'ai mis cette histoire de bateau parce que cela a un lien spécifique avec le récit et non pour farie un effet de manche. S'il y a une chose dont j'ai pu m'inspirer ça peut être Terror pour l'ambiance morbide mais ça va pas plus loin.

Ostramus Ostramus
MP
Niveau 24
30 mars 2009 à 04:05:16

Le désert…
Tout autour d’eux défilaient les roches et les arbustes. Le plus étonnant était les anciennes forêts pétrifiées, dont les troncs d’arbres calcinés par le soleil et brûlés par le sel se dressaient comme des tentacules figés sur des hectares. Ailleurs, des crevasses déchiraient le sol et des ruines d’anciennes fermes ponctuaient la vue.
Fabrikant aimait bien ce paysage désolé qui le changeait de sa campagne odebienne. Il appréciait les espaces dégagés, le silence, et les couleurs qui changeaient selon leurs heures de la journée. Ce territoire asséché, comme les autres qu’ils avaient parcouru, était pour lui un terrain de jeu, explorant les demeures pour la plupart intactes et les villes fantômes où demeuraient parfois quelques irréductibles vieillards, ultimes gardiens de la mémoire d’un village déjà morts. Mais ces régions ne dépérissaient jamais totalement, certaines retrouvaient même une nouvelle jeunesse en sachant tirer partie de leur nouvelle situation. C’était le cas de la ville d’Asnodrah qui se dessinait loin devant eux.
Autrefois prospère ville maritime, elle avait connu une remarquable reconversion en exploitant le sel, qu’elle envoyait à travers le monde. De plus, l’eau s’étant retirée, les habitants avaient découvert dans le sous-sol un filon de quartz qui fit la fortune des prospecteurs.
Fabrikant était pressé de retrouver sa chambre d’auberge, et son lit. À cause des crevasses, les routes se retrouvaient complètement défoncées et chaque secousse meurtrissait son dos devenu fragile. Bizarrement, le professeur, tranquillement ancré dans son siège, semblait nullement souffrir ni de la mauvaise qualité de la route ni de la chaleur accablante qui régnait par cette chaude après-midi. Sans doute était-il habitué à ce climat parce qu’il venait lui-même d’une région désertifiée. D’après ce que Fabrikant en savait, il avait connu la cinquième marrée sans retour alors qu’il vivait vers la seigneurie d’Urodothe. Aujourd’hui, les montagnes de sables ocre avaient tout recouvert, effaçant même jusqu’au souvenir de la légendaire cité de Claquance.
— Oohh, fit le professeur de sa voix aiguë. Intéressant…
Ce genre de remarques, Fabrikant les redoutait plus que tout puisqu’elles étaient synonymes d’un énième détour pour voir des détails qui ne présentaient dans l’absolu aucun intérêt.
— Qu’y a-t-il professeur ? demanda-t-il le plus courtoisement possible.
Le vieil homme pointa du doigt ce que Fabrikant prit d’abord pour un autre arbre mort. Seulement, ils se trouvaient dans le fond de l’ancien lac Asnodra, là où rien ne poussait. Ce n’était pas des arbres, mais des poutres qui sortaient du sol à une vingtaine de toises face à eux.
— Allons voir ce que c’est ! lança Gnomon plein d’enthousiasme.
Fabrikant regarda au loin Asnodrah et sa promesse d’un peu de repos, puis les poutres, ne sachant qui du vieil homme ou sa fatigue écouter. Le vieil homme décida pour lui puisqu’il agrippa lui-même la manette des freins et leur véhicule s’arrêta net.
Résigné, Fabrikant descendit de la carriole. Il eut à peine le temps de décharger la malle que le professeur bondissait vers les poutres. Il activa une bobine pour retendre le ressort et rejoignit le savant en tirant derrière lui la lourde malle dont les poignées lui cisaillaient les doigts .
— Fascinant, fit Gnomon.
Les poutres se révélèrent être des mats. Des mâts d’un navire ayant coulé avant d’être engoncé par le sel. Trouver des épaves était monnaie courante dans ses régions du nord, où sans mer, les navires étaient exposés au grand air et à la vue de tous. Souvent, il ne restait plus rien hormis le squelette de la structure ou quelques jarres âgées de plusieurs siècles. Mais parfois, avec de la chance, on pouvait tomber sur une cassette remplie d’or ou d’un antique butin.
Même si Fabrikant aurait volontiers examiné cette épave, le soleil comment à plonger vers l’est. Les nuits dans le désert pouvaient être glaciales, et il ne voulait pas le vérifier. Il vit alors qu’une partie du pont émergeait de la masse blanche et espéra de tout son être que ce détail avait échappé au professeur.
— Regardez, s’exclama celui-ci en courant vers l’épave. On peut entrer dedans.
Fabrikant inclina la tête de dépit. Lentement, il empoigna la malle, et se dirigea vers l’ouverture en maudissant son père, l’empereur et les marées sans retour.

Chapitre 4

— Cours Jaeri ! hurla Coline.
Les deux filles fusèrent dans l’atelier de fonderie.
— Maudites gamines ! Revenez ici sales voleuses !
Derrière elles, le mécanicien se mit à leur poursuite, une clé de pressurage à la main, un rictus de colère sur le visage.
Coline et Jaeri bondissaient entre les fourneaux, se faufilaient entre les tuyaux et évitaient avec grâce les jets brûlants de vapeur, et ce, malgré les cristaux de quartz qu’elles venaient de dérober. Elles riaient même de leur exploit et gagnèrent rapidement la sortie du bâtiment sans être arrêtées.
Le souffle frais du soir fouetta leur visage lorsqu’elles glissèrent dans la rue parmi les badauds. Plus que le mordant de la nuit tombante et l’air cinglant de la forêt, leur cœur battant à rompre dans leur poitrine les animait d’une énergie folle qui les faisait galoper dans la ville.
— Plus vite ! hurla d’allégresse Coline.
Elles dévalèrent la rue principale de Lumyned même si elles savaient leur poursuivant distancié. L’éclat de leur rire résonna sur les murs en brique rouge des bâtiments avant d’être couvert par la cloche du campanile qui annonçait la fin du jour.
La joie au corps, l’imprudence guidait leur pas qui les menait sur les passerelles qui surmontaient les centaines de ruisseaux qui veinaient la petite ville. Les deux amis bousculèrent plusieurs personnes sur leur passage, manquèrent de perdre l’objet de leur méfait dans les eaux vives et s’engagèrent dans un long escalier. Malgré leur fatigue, elles le gravirent en quelques instants et se perdirent dans les jardins des maisons du quartier. Elles coupèrent par la propriété des Tooble puis par le sous-bois où les ronces leur griffèrent les chevilles avant d’atterrir dans un champ d’herbes hautes.
Là, elles se laissèrent choir au sol en s’esclaffant et se roulèrent dans la verdure pour se caler près d’un muret. D’où elles étaient, elles surplombaient un peu la ville. Lumyned était une modeste bourgade logée entre quelques montagnes recouvertes d’une végétation luxuriante. Partout s’étendaient des maisons en pierre et en bois comme suspendues dans les arbres à l’exception des hôtels bourgeois et des édifices publics. On pouvait distinguer dans les rues les lampadaires à gaz qui s’illuminaient un par un, teintant de bleue la bruine des ruisseaux. Au loin, les sommets déversaient leurs cours d’eau vers la ville avant de former une centaine de lieux plus tard le fleuve Tsonor qui alimentait la capitale Obedi.
Coline adorait cette vue de son jardin et resta un moment avec Jaeri à regarder les étoiles transpercer lentement les ténèbres. La seule chose qui venait contrarier ce paysage magnifique était la génératrice hydraulique de sa maison qui produisait un doux vacarme. Plus haut dans le champ, plaqué contre un ruisseau, la maison de Coline les dominait. Fière bâtisse du VIIIe siècle avec ses deux étages, sa petite tour pittoresque et son toit aplati, elle ressemblait plus à une usine avec ses cheminées, ses hélices et son monceau de charbon sur le côté qu’à une maison de campagne perchée sur le vallon.
— J’ai bien cru que le vieux Bulgrios allait nous avoir ce coup-ci, dit Jaeri le sourire aux lèvres.
Coline étouffa de rire en repensant à la tête du mécanicien.
— Et dire qu’Endrus pensait qu’on ne serait pas capable de le faire. J’ai hâte de voir sa tête quand on lui montrera les cristaux.
— Tu parles, répondit Jaeri , il est trop fier pour admettre qu’il nous a sous-estimés.
Une fois leur souffle récupéré, les deux filles gagnèrent la maison. Coline entra sur la pointe des pieds et vérifia que ses parents n’étaient pas là. À l’intérieur, une odeur métallique emplissait l’air, sans doute dû aux engrenages entassés sur la table du salon et aux nombreux outils qui rouillaient dans l’évier de la cuisine. Mis à part son chat Halmis qui dormait dans un fauteuil en osier, la maison semblait vide. Coline passa par le hall, mais au moment de monter à sa chambre, une voix la stoppa dans son élan.

Ostramus Ostramus
MP
Niveau 24
30 mars 2009 à 04:05:57

— Où est-ce que tu étais passé jeune fille ?
Elle sursauta et vit Urbino, son père. La quarantaine, l’homme arborait une chevelure brune qui brillait sous l’effet de la lumière à incandescence. Il portait une barbe qui lui allait très mal et des vêtements trop grands pour lui, ce qui lui donnait un aspect négligé. Un livre entre les mains, il se leva. En même temps, Coline réaffirma son étreinte sur son sac, ce qu’Urbino remarqua pour y jeter un œil distrait.
— Coline…
Il esquissa un froncement de sourcils quand Pienza, son épouse pénétra à son tour dans le salon. Mince et élancée, c’était une femme à la beauté rayonnante, presque discordante avec Urbino.
— Je préfère ne pas savoir de toute manière, murmura-t-il.
Il s’approcha de sa femme les bras grands ouverts et l’embrassa délicatement. Puis, Pienza vit les deux filles.
— Bonsoir Coline. Tiens ! Bonsoir Jaeri. Tu restes pour manger ?
— Euh…
Coline lui donna un coup de coude.
— Avec plaisir Madame Leftès.
— Très bien.
Ses yeux consultèrent l’horloge du salon.
— Vous n’avez qu’à vous occuper pendant que je prépare le repas.
Coline opina de la tête, évita de croiser le regard de son père et gravit avec Jaeri les marches jusqu’à sa chambre dans la tour.
C’était une pièce circulaire à l’ambiance feutrée dans les tons mats, avec de larges fenêtres qui donnaient sur la ville. Coline tira un levier près de sa coiffeuse et une trappe s’ouvrit au plafond. Les deux filles grimpèrent le long d’un étroit escalier pour déboucher dans le grenier.
D’une pression du doigt, elle pressa un bouton et la lampe à incandescence s’alluma. Véritable atelier de bricolage, l’endroit regorgeait de petites machines fumantes et d’instruments brillants. Une partie du toit était ouverte avec une lunette astronomique et une machine plus grosse que les autres qui bourdonnaient doucement.
— Je n’ai pas prévenu mes parents, maugréa Jaeri. Mes parents risquent de s’inquiéter.
— C’est pas la première fois que tu restes à la maison, répondit Coline. Et puis de toute manière, ça arrange bien les choses puisqu’on va pouvoir terminer le quarptère maintenant qu’on a de quoi alimenter les bobines.
Le visage de Jaeri retrouva son entrain.
— Tu as raison, dit-elle, ils survivront.
Doucement, elles ouvrirent leur sac et sortirent plusieurs cylindres cuivrés. Au centre, un cristal de quartz était maintenu par une structure en métal autour de laquelle couraient des câbles. Les bobines à quartz permettaient d’emmagasiner de l’électricité pour en restituer de manière constante. Très pratiques et beaucoup moins volumineuses qu’un moteur à vapeur, elles coûtaient cependant cher et peu de personnes pouvaient s’en offrir.
Férue de mécanique, Coline avait attrapé le virus transmis par son père qui avait étudié dans les techniques avant de construire son propre générateur qui alimentait la demeure et plusieurs autres maisons du quartier. Avec son amie Jaeri, elles s’adonnaient à diverses expériences en mécanique, le quarptère étant leur dernière invention. Cependant, si Jaeri avait participé à la construction, le mérite de la conception revenait entièrement à Coline.
La cloche retentit dans la maison. Les deux filles retournèrent en bas et prirent place à table où les engrenages avaient disparu. Pienza avait préparé une purée de pommes de terre avec un gigot de climort et des haricots.
— … et ils lui ont dit que c’était sur ordre de l’empereur lui-même, dit Pienza l’air contrariée. J’ai du mal à y croire.
— C’est peut-être pour construire une autre ville comme du côté du de Bazas ? À ce qu’on dit, il n’y a pas assez d’habitations pour loger les colons qui viennent des zones asséchées du nord.
Ne pouvant pas parler de leur forfait, Coline se servit une louche de purée et tenta de prendre part à la conversation. Sa mère partageait son temps entre la deuxième et la troisième capitale Obedi, sans que Coline n’eût jamais su exactement son métier. Si elle devinait que c’était pour un journal, elle ne se posait pas tellement de question et appréciait les histoires que Pienza lui racontait en revenant à la maison.
— Qu’est-ce qui se passe ?
— Tu sais où c’est l’île de Nas’bur ?
Coline se resitua dans sa tête l’archipel qui constituait l’empire de Docotère, et l’île en question.
— Jvoui, dit-elle la bouche pleine de purée.
— Pour le moment elle appartient qu Duc d’Ambrois, sauf qu’ils vont détruire le pont qui y mène et exproprier l’île entière. Personne ne sait pourquoi.
— Peut être qu’ils ont trouvé une autre mine de charbon, se hasarda Jaeri.
— Mmmh… la construction d’une nouvelle ville est plus probable.
Elle but une gorgée d’eau.
— C’est juste étrange qu’ils fassent ça si loin de l’océan. L’empereur a toujours privilégié la conquête sur les nouveaux rivages avec les bastides.
Coline regretta de s’être intéressé. Les intrigues du pouvoir ne la passionnaient pas, seule la science accaparait son esprit, si bien qu’elle se dépêcha de finir son assiette pour monter les bobines sur sa machine.
— J’essaierais d’aller à Obedi dans la semaine, reprit Pienza pensivement. Je connais quelqu’un qui pourra m’éclairer.
Le regard de Coline s’illumina.
— Il faudra que tu prennes le vapeur, dit Urbino qui s’acharnait sur son gigot, comme ils restaurent le pont Tri…
— Je pourrais venir avec toi ? demanda Coline.
Sa mère la dévisagea, un air triomphant au fond des yeux.
— Toi, tu as une idée derrière la tête.
— Eh bien… j’aimerais bien voir les ateliers du chimiste Ezmusen. Apparemment, il a conçu une matière plus solide que la fonte et j’aimerais bien le rencontrer.
Coline afficha l’expression la plus candide de son vocabulaire pour séduire sa mère.
— La capitale n’est pas…
— Laisse-là y aller, trancha son père. À dix-sept ans, elle est assez grande. Elle risque par de se perdre dans Obedi.
Pienza fronça les sourcils.
— Sauf que ce n’est pas pour rien qu’on surnomme la capitale Obedi l’Espiègle.
Urbino adressa un regard navré vers Coline et haussa des épaules. Elle n’aimait pas que sa mère l’emporte sur son père, et termina son assiette en silence pendant que Pienza échangeait des banalités avec Jaeri pour faire la conversation.
Le repas terminé. Les deux filles retournèrent dans le grenier. À présent, la nuit était totale et les astres scintillaient en silence. Coline s’approcha de l’ouverture dans le toit et s’appuya sur un morceau de charpente. Elle plaça son œil sur l’objectif de la lunette astronomique et pointa l’instrument non pas vers le ciel, mais au sud. Derrière quelques crêtes arrondies, les lumières de la troisième capitale se devinaient dans la pénombre, créant un jeu d’ombres avec les tours du palais impérial. Elle se plaisait à la campagne, mais Lumyned n’avait pas les moyens de ses ambitions.
— On s’y met ? demanda Jaeri.
— J’arrive.
Coline abandonna sa lunette astronomique et rejoignit son amie qui avait déjà placé une bobine sur le quarptère.
La machine n’était ni plus ni moins que le châssis métallique d’un carrosse avec un jeu d’hélices tout autour. Simple en apparence, elle était l’expression de centaines d’heures de travail, de rafistolages et de bidouilles, dont la plupart des éléments avaient été volés, achetées au marché noir ou fabriquées de toutes pièces. Autrement dit, Coline et Jaeri construisaient une machine volante.
Beaucoup avaient entrepris ce vieux rêve remontant au mythe d’Eprom, sans qu’aucun n’y soit parvenu avec franc succès. Il y avait bien la frégate ailée de l’Académie d’Ovlinote, la seconde capitale, mais il fallait un moteur à vapeur de type Slenfeon, pour un vol de quelques minutes à seulement deux mètres du sol. Un prototype d’appareil multiplan avec un mécanisme doté de pédalier se développait près de Bor’dur. Et enfin, les rumeurs disaient que le royaume d’Amphidrine avait acheté les plans d’un nouvel appareil à la République de Dubitor, mais sans convertisseur à vapeur Erguen ou de bobine à quartz, tout le monde savait qu’il ne pourrait rien en tirer.
L’erreur des scientifiques d’alors était de vouer une confiance totale dans la puissance de la vapeur, que tous maîtrisaient dans l’ensemble. Trop parmi eux méprisaient l’électricité qu’ils qualifiaient d’artifice pour les riches puisqu’elle servait principalement à éclairer les palais et les demeures aisées. À l’inverse, Coline nourrissait de grands espoirs dans l’électricité que l’on produisait plus facilement et avec laquelle on obtenait un meilleur rendement. Elle avait ainsi conçu seule un système, basé sur les déplacements de l’air et des travaux de délivrance de la gravitation. Il fallait un minimum de poids pour un maximum de puissance pour faire fonctionner toutes ses hélices.
Elles branchèrent les bobines dans des cavités prévues à cet effet et les raccordèrent au système d’alimentation. Coline espérait que ses approximations dans le branchement des fils de cuivres s’avèreraient exactes. La machine était à présent théoriquement prête. Coline et Jaeri observèrent un moment de silence, sans que l’une ose activer la machine.
L’émotion envahit Coline qui voyait l’aboutissement de mois de travail. Lentement, elle prit place avec Jaeri dans le quarptère. Elle tira sur une corde ce qui fit coulisser la machine sur un rail jusqu’à sortir de la toiture et être au-dessus du vide. Devant elle, Lumyned brillait faiblement, la forêt s’agitait dans l’obscurité comme le murmure d’un songe.
— On devrait peut-être la tester avant, dit Jaeri.
Coline était trop impatiente, trop excitée. Elle ne pouvait pas attendre une seconde de plus.
— On devrait oui, rétorqua-t-elle les yeux pleins de malice.
Jaeri sourit et serra la main de son amie. Ensemble, sans un mot, elles desserrèrent la manette de bride. Les bobines de quartz se mirent à vibrer dans la nuit d’une lueur jaunâtre, les hélices pivotèrent sur leur axe, puis, imperceptiblement, la quarptère s’évanouit dans la nuit.

:-)

KaiM KaiM
MP
Niveau 11
30 mars 2009 à 21:52:33

Bon, ben ça confirme mon impression du premier chapitre : c'est excellent. Je passerai sur quelques fautes dont je ne me souviens plus (ayant lu ce matin), et me bornerai à répéter mes compliments sur le style et le développement de l'univers.

Trois choses cependant :

1) Avant d'apprendre leur âge, je voyais les deux filles beaucoup plus jeunes, genre douze ans. Avec le recul, il me semble que certains indices le démentaient, mais la première impression l'a emporté. Première impression qui aurait pu être différente en remplaçant "Les deux filles fusèrent dans l’atelier de fonderie" par "les deux jeunes filles...". C'est con, mais c'est comme ça que je perçois les choses.

2) Les marées sans retour, elles sont montantes ou descendantes ? J'avoue qu'entre les chapitres 1 (ruines sous l'eau) et 3 (désert dû au retrait de la mer), je m'y perds.

3) J'aime bien l'allusion à la Guilde. :-)

Définitivement accro.

:)

charly_owl charly_owl
MP
Niveau 7
31 mars 2009 à 01:45:24

Alors salut Ostra’

J’ai fini de lire ce que tu as posté jusqu’à date ce matin-même.

Alors pour te dire j’ai d’abord été surpris. Étrangement, ton style semble s’être (comme Kaim l’a dit) amélioré. Je sais pas pourquoi, mais je le trouve plus fluide, plus évocateur, plus… « plus », quoi.

Pour l’histoire alors là tu m’épates On dirait que cette influence de steampunk colle beaucoup plus avec ton style d’écriture. On ressent une atmosphère plus présente, et déjà en quelques chapitres déjà ton monde commence à se dévoiler peu à peu. On entrevoit déjà deux nations rivales, une découverte hallucinante, et bien entendu des projets architecturaux qui te caractérisent de façon intéressante (le système de ponts entre les iles, par exemples).

J’aime beaucoup l’idée de grandes marées; non seulement ça ajoute de la diversité au terrain mais en plus ça change des lieux plus traditionnels. Sérieusement, je crois que côté scénario tu t’es beaucoup amélioré depuis EPR. J’accroche plus sur celui-là que sur EPR pour être franc. De plus, le travail que tu as fait sur les personnages me semble beaucoup plus méticuleux qu’avant. Les personnages sont plus humains, beaucoup moins clichés qu’avant. +1 pour toi dans ce cas-là.

Petit détail qui m’a amusé : ton système de monnaie. Les sequins d’or et d’argent. C’est simple, mais je sais pas c’est un détail qui m’a frappé par cette petite attention… au détail, justement. Par-contre, le machin sur la magie c’est intéressant, mais même si ça fait un mini-peu cliché ça donne le goût d’en savoir plus. J’aime aussi beaucoup la façon dont tu décris la vapeur et l’électricité, l’éternel combat entre le traditionalisme scientifique et le renouveau mystérieux de l’électricité. C’est une vision intéressante des problématiques énergétiques, un peu comme ceux de Subolithe dans EPR.

J’ai aimé le petit easter egg du « C’est du vol, ça, Florin! » (clin d’œil à EPR). Quant au comm d’Emy, ben je suis contre pas mal tous les points qu’elle aborde mais j’ai pas l’intention de perdre mon temps à argumenter contre l’inargumentable. Mais là n’est pas la question, tout simplement pour dire que tu t’es gagné un lecteur assidu. Sans blague, ton histoire est plus originale que nombre de celles que tu as commencé sur le fofo. Ça m’attire, je sais pas…

Pour les noms, aussi. La plupart sont à coucher dehors (un peu trop HF à mon goût), mais il y en a un que j’aime particulièrement : Fabrikant. Mélange de Fabrice et de Kant? Ou juste quelqu’un que tu cherches à « fabriquer », à modeler? C’est d’ailleurs le personnage que je trouve le plus intéressant jusqu’à maintenant. Le plus complexe, le plus humain, quoi.

M’enfin. Je pondrai un comm plus constructif que ça par la suite. Inquiète toi pas. C’est juste pour te dire que j’ai lu et que j’ai l’intention de continuer à lire. Voilà!

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