Déjà t'es pas mon copain
Méchant
y a pas de service après vente
On voit la mentalité socialiste
" Méchant "
Si le front révolutionnaire anarcho-stalinien beauceron apprend que je suis "un peu pote" avec toi je finis au goulag autogéré de Bazoche les Gallerandes
" On voit la mentalité socialiste "
Y a pas écrit "compétitif".
Sinon jerry de coco le décroissant qui va chasser sa propre nourriture pour échapper aux diktats du marché
Sinon jerry de coco le décroissant qui va chasser sa propre nourriture pour échapper aux diktats du marché
Dude tu peux pas test la viande de gibier ca s'achete pas ca se tue
Ed Hombre, y'adore ta chronique ma laisse moi dormir un poco, por favor.
Petit hommage au bataillon Lincoln:
http://www.google.fr/url?q=http://m.youtube.com/watch%3Fv%3Dht8qmL2oB1M&sa=U&ei=53PxVO-vEoOqUfzXgeAC&ved=0CAsQtwIwAA&sig2=7hXgwQJtIMruPm0JDCKlxA&usg=AFQjCNFbaIV5yRV7iF8O-hKTg6ManKAChA
With a dream in their heart
And a gun in their hands
The Abraham Lincoln Brigade
No Pasaran!
No Pasaran!
So sang the Abe Lincoln Brigade
'cross the yeats and the oceans
We still sing the song
Of the Abe Lincoln Brigade
On sent que les choses se gâtent, on arrive au moment terrible de la guerre où, la république, abandonnée par les démocraties est de plus en plus noyautée par l'URSS et ses sbires. Ça a été une horreur, beaucoup de volontaires ont commencé à foutre le camp en 37-38 à cause des luttes fratricides.
Le camp républicain, déjà plus divisé, que le camp nationaliste, a commencé à se casser la gueule à ce moment.
Au fait, j'ai lu aussi le Guerre & Histoire contenant ce témoignage d'un combattant de la division Azul en URSS. Il a de la valeur ne serait-ce que parce qu'on accorde généralement peu d'attention aux raisons qui ont poussé des hommes à s'engager dans le camp nationaliste puis à continuer leur lutte au-delà.
Je trouve très intéressante sa description du contraste entre les officiers allemands et ses propres commandants. L'armée régulière allemande était en effet un modèle d'efficacité et de discipline, entre autre par la cohésion très forte des unités, et l'attitude des officiers, qui partageaient largement les souffrances des hommes de troupe y a été certainement pour beaucoup.
Mon grand-père disait d'eux: "Je les détestaient mais pu**** c'était de vrais soldats, courageux et disciplinés".
J'ai du mal à croire qu'il n'était pas au courant de la politique génocidaire nazie, en effet celle-ci était particulièrement directe en URSS (la fameuse Shoah par balles) et les slaves étaient à peine mieux traités.
Ceci dit mon propre grand-père qui a servi dans la division Leclerc, a mis des années à me confier qu'une fois l'Est de la France atteint sa compagnie ne faisait plus aucun prisonnier parmi les soldats allemands.
Je ne juge pas, il doit être facile d'être dans sa bulle quand on est perdu loin de chez soi, en enfer.
Toujours aussi plaisant à lire, continue
Il me tarde de voir ce que sont devenus Fernando, Fred et les autres.
Je comprend ça jedi, d'après ce que j'ai pu entendre, ceux qui parlent de leurs expériences au combat constituent une minorité de soldats, le reste préfèrent garder ça pour eux, peut-être ont-il honte de la jouissance qu'ils avaient à tuer ou même juste d'avoir tué.
En ce qui concerne mon grand-père (le seul vétéran de la 2GM avec qui j'ai eu de longues discussions) il avait conscience d'avoir fait "ce qu'il fallait" en s'engageant mais était terrifié de la manière dont il l'avait fait, à plusieurs reprises il a employé le mot "monstre" pour se décrire à l'époque.
Il tremblait en me racontant les embuscades, les bombardements d'artillerie et les prises de villages fin 44.
Il voulait tuer du boche, il les haïssait.
Je remontais la rambla en crapahutant dans les ruelles barcelonaises pour finalement atteindre le café Moka.
http://www.terresdecrivains.com/George-ORWELL-a-Barcelone
Je rasais les murs pour y entrer, je ne voulais pas que les camarades du POUM m'abattent, moi qui me suit battu avec eux, c'eut été stupide et absurde.
Je frappais à la porte du café.
- Ouvrez ! Je suis de la XIèm BI !
On prit un peu de temps avant de m'ouvrir, mais finalement je rentrais, le chef du petit groupe de gardes civils était un polonais qui s'appelait WOzniak HUNTERorwiscz.
https://sites.google.com/site/armeepolonaisefin/les-polonais-des-brigades-internationales-1936-1939
-Va te mettre à la fenêtre du deuxième étage avec Ignace ! Et tire pas pour l'instant, fait gaffe à leurs bombes. Me commandât-il.
Je m’exécutais et me postais à côté d'Ignace Codd-Barre, un suisse francophone que cette situation attristait.
http://www.antipodes.ch/histoire/36-les-combattants-suisses-en-espagne-rpublicaine-1936-1939
-C'est désolant hein ? Me dit-il.
-Ouai vraiment. Répondis-je sans conviction, mon attention étant focalisée sur les visages des poumistes, que j'essayais de voir à travers le matelas qui nous servait de barricade; j'en reconnaissait quelques-uns, notamment l'anglais qui savait bien tirer.
http://fr.wikipedia.org/wiki/George_Orwell#Orwell_en_Espagne
Au moment où Ignace me disait "T'es pas très causant toi", j'aperçus une tête noire se poster à une fenêtre du premier étage de l'hotel Falcon, Fred, j'en étais presque sûr, il est encore vivant, si il savait où j'étais en ce moment....
Mes réflexions furent coupées par une scène étonnante, Georges, un belge avec qui j'avais combattu au POUM, sortit de l'hotel Falcon, posa son pistolet par terre et fut imité par deux gars que je ne connaissais pas, ils restèrent ainsi de longues minutes seuls dans la rue déserte à côté de deux bombes non-explosée, le soleil devait briller uniquement pour leurs courages, je ne voyais pas d'autres raisons pour lesquels il aurait voulu se montrer sur la cité catalane en cette sale journée de mai.
Ils furent rejoins finalement par un garde civil, après de nouvelles longues minutes, il revint vers le café Moka.
-Descends-donc. Me demanda Ignace. Va voir ce qu'il ce passe.
J'obtempérais et je descendais donc les escaliers, mais arrivé aux dernières marches je me figeais, à côté de Wozniak qui expliquait que les 2 camps doivent cesser le feu, se tenaient Yago dont le visage portait toujours la trace du fusil que je tenais entre mes mains, il n'était pas content de la décision qui venait d'être prise, il disait qu'il fallait absolument vaincre le facho-trotskisme, en fait il racontait à peu près la même chose que quelques mois auparavant en Aragon.
Il tourna la tête, je me plaquais contre le mur, m'avait-il vu ? Il fallait vraiment que je trouve un moyen de ne pas croiser son regard, qui sait ce qu'il me fera si il me retrouve.
Je me remis à côté d'Ignace lui expliquant les dernières évolutions de la situation, je fus interrompu par une voix familière.
- C'est lui !
A peine ais-je eu le temps de me retourner que 4 fusils étaient braqués sur moi dont celui de Yago, bientôt 5 avec celui d'Ignace, je laissais tomber mon fusil.
Yago s'avança vers moi suivit de Wozniak. Il me prit le menton violemment.
-Alors le trots, on s'infiltre chez les véritables combattant révolutionnaires maintenant ? Tu me croyais mort hein ?
- Arrête Yago ! Intervint Wozniak. On va faire venir Costa pour l’interroger, il s'y connait en espionnage.
- Je me demande si c'est pas un traitre lui aussi.
- Si je devais t'écouter je ferais arrêter tout le monde, d'ailleurs t'as intérêt à dire vrai pour ce gosse. Costa ! Viens par là ! Gueulât-il.
Le fameux Costa arriva près de moi. Le visage fermé qui lui donnait un air très professionnel, il dit avec une voix résolue.
- Laissaient moi dans une pièce vide avec lui.
On m'emmena donc, sans me ménager, dans une des chambres de l’hôtel au dessus du café.
Là on me fit m’assoir sur une chaise, Costa était debout, devant moi, je n'avais pas encore dit le moindre mot, finalement, mû par la panique; je me décidais à tout dire lorsque nous nous retrouvâmes seuls.
-Je suis pas un espion, j'ai quitté le POUM, je me suis battu, je suis communiste, je suis pas un traitre, j'ai quitté le POUM, je me suis battu, me tuez pas....
Lui qui avait eu un regard si fermé jusqu'à présent esquissa un sourire et me tendis la main, arrêtant ainsi mes piteuses explications.
- COsta TAROñe, et vous ?
Je lui tendis ma main tremblant qu'il serra vigoureusement, d'une voix toute aussi tremblante je lui répondis.
- Ed.... Édouard Ayam.
- Tu avais un joli fusil de précision, tu sais bien tirer ?
- Ou...oui.
- Très bien, c'est vrai que t'as essayé de tuer Yago ?
- Non, je l'ai assommé, il allait me tuer, il voulait que je tire sur des hommes désarmés, je voulais pas, c'était en Aragon, il m'a appris à tirer, j'étais au POUM, je me suis perdu dans les lignes ennemies en allant chercher du bois, il faisait froid.
- Perdu en allant chercher du bois dis-tu. Mmh. Tu ne connaitrais pas un certain Victor par hasard.
- Oui Victor Vàsquez, il m'a refilé une mauvaise carte.
- Oui il m'a raconté, une carte de la situation en Éthiopie.
- Non, c'était sur la Chine, vous le connaissez ?
- Bien sûr, on a tout les deux été recruté en 35 au CNI.
http://en.wikipedia.org/wiki/Centro_Nacional_de_Inteligencia
- Le CNI ?
- Le service d'espionnage espagnol, qui est mort né avec cette guerre.
- Vous êtes un espion ?
- Non, je m'occupais du budget, mon truc c'est plutôt l'économie, mais je connais quelques trucs quand même, si tu m'avais affirmé que Victor t'avais refilé une carte de l’Éthiopie, j'aurais eu des soupçons sur toi.
- Vous savez que je suis innocent, dites le aux autres !
- Pas si vite, tu as combattu au POUM, c'est très mal vu, tu vas finir par te faire arrêter un jour c'est sûr, j'ai quelque chose de mieux à te proposer.
- Quoi donc ?
- Tu sais, le CNI n'est plus actif, du coup j'essaye quand même d'organiser les renseignements comme je peux. Je connais un gars qui est un homme de confiance d'un certain NElson OCONo.
- Une des trois ombres de Franco ?
- Tu es bien renseigné dis-moi.
- J'ai abattu l'un des homme de Luis Ryuzaki avec Yago. C'est une longue histoire mais il nous a donné des renseignements.
- Très bien, comme tu le sais peut-être, on perd du terrain en Catalogne, une victoire symbolique serait la bienvenue pour remobiliser les troupes. Nelson est l'un des commandants de ce front, son armée mauresque se comporte de la pire des manières avec les civils. Toujours est-il que selon mon informateur, il souhaiterait recruter un tireur d'élite pour assurer sa sécurité, ton but sera de te faire engager, de te rapprocher de lui et de lui soutirer des informations ou lui voler des plans. Tu acceptes ?
- Est-ce que j'ai le choix ?
Je lui serait à nouveau la main, m'estimant heureux de ne pas être collé à un poteau d’exécution.
Toujours excellent
J'ai lu et c'est vraiment pas mal.
Merci les gars
Edouard de retour derrière les lignes ennemies .
Une chronique toujours aussi documentée.
J'espère que tu arriveras à la terminer, en tout cas elle sera dûment compilée.
Costa Tarone
Je préviens tout de suite,cet épisode est placé sous signe du pire de ce que la guerre peut faire faire aux hommes, donc ça risque d'être un tantinet dégueulasse.
J'ajoute aussi que les personnages, bien qu'ils soient inspirés de vous, sont des personnages de fiction, certains vont faire des choses qui vont sûrement vous dégoûter mais ce sera ici leur côté fictionnel indispensable au propos de l'histoire (Ed Ayam ne sera pas épargné d'ailleurs, loin de là).
Retour derrière les lignes ennemies, en un territoire qui a jadis appartenu à la république, que les fascistes foulaient maintenant au pied, ça ressemblait vaguement au village de mon premier combat avec les anarchistes, là où j'avais vu la révolution pour la première fois, là où j'avais tiré du haut d'un clocher pour sauver mes camarades et libérer le monde.
J'avançais donc dans ce village où les maures avaient maintenant élus domicile, le soleil tapait fort, je me demandais bien pour qui il pouvait briller.
Je m'enfonçait dans la rue principale, mon regard se baladant croisa celui du clocher de l'église, c'était haut, celui duquel j'avais tiré devait être moins imposant ou alors je n'aurais pas pu y grimper.
Je continuais ma route, tout droit vers le baraquement où devait se trouver Nelson, quand une main m'agrippa et arrêta momentanément ma marche.
- T 'es bien le gars que Costa a envoyé ?
Me disait celui qui me tenait, il avait l'air vieux, fatigué, il avait de grands yeux dont on ne voyais plus le blanc, juste le rouge.
- Oui. Je répondis en espérant que ce soit bien lui mon contact, il correspondait bien à la description qu'en avait fait Costa.
- Carles OBRAn, dit-il en me serrant la main, serviteur de la république et de la cause socialiste.
- Ed Ayam dis-je, serviteur de la cause socialiste et de la république moi aussi.
En fait je savais pas si je servais la cause socialiste, communiste, socialiste, trotskiste, anarchiste..... Peu m'importait, j'étais surtout là pour sauver ma peau de ceux qui se disaient communistes. Est-ce que le gamin idéaliste parti de sa campagne roussillonnaise défendre le peuple espagnol et le communisme y croirait si je lui disais ça ? Sûrement pas, à l'époque il se demandait même si les fascistes auraient le temps de creuser des tranchés avant de fuir devant nos baïonnettes.
Mais ce mois de mai avait tué toute volonté de parler ou penser victoire, politique ou retour à la maison en héro du prolétariat.
Retour à la maison..... j'y pensais de plus en plus, comme j'aimerais tuer celui qui s'était dit que ce serait chouette de partir faire la guerre, si c'est pas déjà fait. Ma mère serait sûrement heureuse de voir le seul fils qu'elle ai jamais pu avoir rentrer vivant à la maison, mais mon père m'accueillerait sûrement à coup de fusil.
Carles continuait.
- Bon, tu t’appelles dorénavant Jean Leroy, tu as 20 ans, tu viens de finir ton service militaire en France où tu as été remarqué pour tes talents de tireur, tu es proche du parti social français, tu es venu en Espagne pour combattre les rouges et les brûleurs d'église, t'aimes pas les nazis pour autant enfin tu vois le topo.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_social_fran%C3%A7ais
- Attend un peu, je suis proche du parti social français ? Ils sont pas censés détester les socialistes ici, à moins que j'ai encore rien compris.
- Le parti social français c'est l'héritier des croix-de-feu, tu te souviens du 6 février 34 ?
- Vaguement, mon père disait que si ça pouvait faire tomber le cartel des gauches ça serait bien.
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Crise_du_6_f%C3%A9vrier_1934&redirect=no
- Ouai, Costa m'a expliqué, moi la politique française tu sais... enfin bon, tu te rapproches de Nelson, tu lui parle de la France, il aime bien la France, apparemment tu connais bien la religion aussi, tu lui en parle aussi, dès qu'il te glisse une info sur tout ce qui peut concerner de près ou de loin le champ de bataille, tu le dis à Hernando, le grand gaillard qui s'occupe du ravitaillement, il s'occupe de transmettre ça à nos camarades.
- Okok, et toi dans tout ça ?
- Je pourrais pas t'aider, j'ai été promu commandant, donc je pars pour ma nouvelle affectation, c'est moi qui renseignais les républicains avant, maintenant c'est à ton tour, mais, entre nous, je suis bien content de quitter ce repère de fous.
- Comment ça ?
- D'habitude, les nationalistes se contentent d’exécuter les républicains, mais ici on les tortures, pour le simple plaisir de torturer, au début c'était juste quelques soldats que le Commandant Ocono laissait se défouler un peu, puis ça s'est généralisé à toute la troupe, et Nelson a fini par s'y mettre.
La sueur perlait son front quand il m'expliquait ça, son regard ressemblait à celui d'un chien terrifié; il n’eut pas le temps de finir de m'expliquer que son regard se portait vers un Homme qui marchait vers nous, visage blanc malgré le soleil qui tapait, uniforme de haut gradé et sourire large, j'en avait perdu l'habitude de ce genre de sourire, la plupart de ceux que j'avais vu dans le camp républicain étaient des sourires de dépit.
http://www.bing.com/images/search?q=uniforme+commandant+espagne&view=detailv2&&&id=669CC53A7EAA8EF044951CCECD6832019F03B11D&selectedIndex=1&ccid=UnFkdkuB&simid=608010281244099654&thid=JN.EWLVapMhRyNFgVuSsKJlKg&ajaxhist=0
Carles s'avança vers lui:
- Commandante Ocono, permettez-moi de vous présenter Jean Leroy dont je vous avez parlé.
- C'est donc lui le talentueux sniper français ?
- Lui-même.
Je lui serre la main tandis qu'il se présente.
- Commandante Nelson Ocono, mes hommes me surnomment l'aigle de l'Ebre, mais trêve de présentations, accompagne moi donc dans ma tente.
Il me mit le bras dans le dos et m'emmena vers la tente.
- Alors comme ça tu es français ?
- Oui.
- Le magnifique pays de Voltaire, des droits de l'Homme et de la liberté, dommage qu'il soit aux mains des socialistes aujourd'hui.
Je ne savais trop quoi répondre mais finalement une phrase sortit toute seule.
- L'état doit pas se mêler d'économie sinon ça créé des problème, il ferrait mieux de protéger les honnêtes gens contre les communistes.
Je me surpris moi-même.
- Voilà qui est bien dit mon petit, mais on est pas là pour parler politique, bien que tu me plaise bien de ce côté, t'es un soldat, enfin officiellement, un sniper vaut bien plus qu'un soldat, un soldat c'est un chien fou, il cour, il cour, il attaque ce qu'il voit, il est uniquement guidé par les instincts les plus bestiaux, toi tu es un sniper, tu es un faucon, tu observes d'en haut et tu choisis le meilleurs moment pour fondre sur ta proie, tu dois à la fois jouer sur tes instincts et sur ton intelligence. On m'a dit que tu en étais fort doué.
- Grâce à Dieu commandante oui.
- Moi vois-tu je joue presque uniquement sur mon intellect, tu vois ces cartes ?
Je les voyais effectivement, mais impossible de savoir de quoi il en retournait ce sera difficile d'en retirer des informations.
Il reprend.
- T'y comprend rien n'est-ce pas ? Moi j'y comprend quelque chose, c'est ce qui fait que mon autorité est légitime, je n'ai pas volé mon surnom car sur ce front je vole de victoire en victoire, ainsi j'entre en triomphe dans chaque ville et village conquis pour marquer la supériorité du camp soutenu par l’Église sur celui qui les brûles, mais parfois cette population impie m'est hostile, il m'arrive d'être attaqué par ces sales rouges, on m'a dernièrement atteint à l'épaule et je ne veux surtout pas laisser ma peau dans ce genre de parade, donc ton rôle, en plus de participer aux combats, sera de me protéger, d'aligner tout ce qui pourrait brusquement sortir d'une ruelle pour pointer son revolver sur moi, c'est bien compris ?
- Oui, commandante.
- Tu vois, chacun son rôle, on se spécialise, on devient meilleurs dans son domaine de spécialisation, on s'associe à d’autres spécialistes et on gagne la guerre, tu connais Adam Smith ?
- Non commandante.
- C'est pas grave, t'as pas besoin de connaître, t'as juste besoin de savoir tirer, d'accord.
- Oui commandante.
- Tu peux sortir, prépares-toi, ce soir on attaque.
J'avais été prévenir Hernando, mais les républicains qui gardaient ce petit village devaient savoir qu'on attaquerait un jour ou l'autre, ils devaient être prêts.
Ce soit là je ressentis ce même sentiment qu'à la Jarama, qu'à Guadalajara, que dans ce petit village avec les anarchistes, cette excitation, cette sensation de puissance que jusqu'alors je ne m'étais pas avoué à moi même, mais elle était là, ces petites silhouettes noires tombaient comme des mouches sous mes balles et le village était à nous, l'entrée de Nelson dans un triomphe silencieux se passa sans encombre, j'en était déçu, plusieurs fois j'ai pointé ma mire sur Nelson, je me suis retenu d'appuyer sur la détente, je voulais descendre ce fasciste, tuer un gros poisson des natios, ça vengerai peut-être la mort d'André qui me restait en travers de la gorge.
Le triomphe de Nelson était enfin terminé, voir ce guignol prétentieux se pavaner ainsi ça me mettait les nerfs en boule, j'allais m'endormir quand un Maure ouvrit la tente et me demanda de le suivre, ordre du commandante Ocono.
Nous arrivâmes dans ce qui ressemblait à un commissariat de village, Nelson était là, visage rouge, les yeux fous, 2 gars étaient suspendus au plafond par les mains, on entendait leurs râles à travers leurs baillons. Nelson souriait.
- Vois-tu, c'est ici que je laisse parler mes bas instincts.
Et alors il hurla et planta le couteau qu'il tenait dans le ventre du prisonnier, tandis que ce dernier voyait son sang s'en aller, Nelson en pris dans sa main et s'en étala sur le visage en criant toujours, il faisait chaud je tremblais, je fixais le couteau et m'imaginait faire de même, j'essayais d’ôter cette image de ma tête, je ne serais quand même pas capable de faire ça.
Nelson me lança le couteau, je l'attrapais, sans même qu'il ne m'intime le moindre ordre, je plantais le genou de la pauvre victime qui venait de voir son camarade éventré, le sang coulait tandis que je lui assénais d'autres coups à divers endroits de son corps lacéré, mais toujours en vie, quand je regardais la tête du prisonnier, je voyais parfois celle de mon père, parfois celle de Nelson, parfois celle de Yago, et je continuais, inlassablement, sous le regard de Nelson qui ne cessait de sourire, était-il vraiment en train de me regarder ou étais-je en train de le planter ?
Il n'y avait plus de réalité, seulement ma sauvagerie et ce pauvre corps lacéré.
Je m'arrêtais finalement pour contempler mon œuvre de boucher, Nelson souriait toujours, je commençais à réaliser ce que je venais de commettre, une grosse boule se forma alors dans mon ventre, je suais comme jamais et j'étais couvert de sang.
Nelson s'avança vers moi et me dit sévèrement.
- Vous les cocos, vous êtes prêts à aller loin pour vous foutre de ma gueule.
Ed découvert? Ed foutu?!
Tu verras, mais effectivement ça sent pas bon du tout.
Y a un point que Ed, Costa et Carlès ont négligé, seras-tu trouver lequel ?
Aie aie aie. Ça va faire mal.
Aie aie aie, ça va faire mal.