Du fermier au conducteur de camion, chaque profession semble avoir droit à sa propre simulation. Il est assez facile de trouver à laquelle Taxi veut rendre hommage dans son titre. Autant dire que c'est loin d'être une réussite...
Vous hésitez à vous lancer dans une carrière de conducteur de taxi ? Taxi se fera un plaisir de vous persuader de choisir une autre profession. Comme un vrai gérant de compagnie vous devrez faire des embardées pour éviter les bugs, pester contre les illogismes du jeu et tenter par tous les moyens de ne pas vous ennuyer. N'attachez pas vos ceintures, ce n'est vraiment pas la peine.
Un gameplay qui a du mal à passer la seconde
Le concept de Taxi est assez simple : vous incarnez le gérant d'une société de taxis et devez donc éviter de faire faillite tout en essayant d'agrandir votre entreprise. Pour cela vous pouvez engager des chauffeurs que vous allez devoir gérer en fonction de leur manière de conduire et de leur salaire. Mais pour payer leur salaire, il vous faudra vous aussi mettre les mains dans le cambouis et vous installer derrière le volant. Le gros du jeu se passe donc à effectuer des courses à travers la ville, quoique le terme semble un peu dépassé ici. Pour ne pas perdre d'argent en contraventions et afin de ne pas détériorer la satisfaction de vos clients, il vous faudra respecter le code de la route à la lettre. Une mission qui devient bien vite ennuyeuse à mourir étant donné le fait que la ville entière semble limitée à 30 km/h. Il y a bien quelques flaques d'huile et autres nids de poules éparpillés un peu partout, mais rien de bien méchant à cette vitesse. On finit donc par se traîner à une allure d'escargot dans toute la ville (qui représente en fait à peine une poignée d'immeubles à tout casser) en accomplissant en boucle les missions qui nous sont confiées. Dans un effort de diversité, celles-ci vont de la course contre-la-montre (toujours à 30 km/h) à la course avec bagage (vous obligeant à rouler avec encore plus de précaution). L'argent accumulé permet d'acheter et d'améliorer les véhicules (ce qui ne sert strictement à rien vu la vitesse de tortue imposée) ou de payer les possibles contraventions et réparations ainsi que l'essence.
Une modélisation plus que risible
La seule chose qui aurait pu rendre les pérégrinations à travers la ville intéressantes aurait été un environnement agréable à regarder. Et là-dessus, Taxi aurait difficilement pu faire pire. Les bâtiments se ressemblent presque tous avec une modélisation d'un autre âge. Les arbres eux-mêmes semblent sortis d'un jeux de PS1. Pour ce qui est des villes, elles sont au nombre de trois et n'ont pour différence que leur nom (exception faite de l’Angleterre, où il faut rouler à gauche). Ce n'est d'ailleurs pas la peine de changer les paramètres vidéo : il n'y a absolument aucune différence entre la qualité minimale et maximale proposée. Certaines textures, non contentes d'être simplement laides, font même carrément mal aux yeux. Outre le fait qu'il est franchement moche, le jeu est aussi gangrené de bugs multiples. Voitures disparaissant ou s'immobilisant sans raison, feux bloqués au rouge ad vitam eternam, ce ne sont pas les dangers qui manquent dans la vie d'un conducteur de taxi.
Un réalisme aléatoire
Taxi aurait pu se rattraper sur son réalisme sans faille. Rassurez-vous, il n'en est rien. On peut aisément griller tous les feux rouges que l'on veut sans perdre son permis du moment qu'on peut payer les amendes (ou faut-il ici y voir un message caché). Le client perdra de la satisfaction si vous allez trop vite, mais vous pouvez aisément le balader dans toute la ville en faisant cinq fois le tour pour augmenter le prix de la course sans qu'il ne trouve à redire. L'environnement n'est absolument pas réactif et vous pouvez d'ores et déjà considérer tout objet comme un mur infranchissable. Un concept intéressant quand on constate que le moindre effleurement de pare-chocs constitue un accident capable de renvoyer votre voiture à la case garage (ne passez pas par la case départ et payez en prime 200 dollars pour la récupérer). Taxi est donc une torture lente, douloureuse, qui vous dégoûtera à jamais de la profession.
Points forts
- Ridicule malgré lui
Points faibles
- Un gameplay qui tourne au ralenti
- Des graphismes d'un autre âge
- Des bugs incessants
- Un réalisme douteux
A défaut d'être une bonne simulation de taxis, ce jeu est au moins une parfaite simulation d'ennui. On bâille devant le gameplay au ralenti, on plisse les yeux devant les graphismes faits à la va-vite, on tente de ne pas perdre toute patience devant les bugs incessants, mais jamais on ne comprend pourquoi on prolonge la torture. Comme dernière insulte faite au joueur, le jeu se permet de se vendre 12 euros sur Steam. A ce prix-là, la prochaine fois, prenez une simulation de conducteur de bus.