Parmi les projets mis en avant par Microsoft durant l'E3 2013, Project Spark se pose probablement comme le plus ambitieux, mais aussi le plus enchanteur. Ce puissant outil de création de jeux sortira à la fois sur Windows 8 et Xbox One, avec l'option smartglass et l'opération séduction commence d'abord par sa facilité d'utilisation.
Depuis la naissance des machines à jouer, les utilisateurs avertis ont toujours cherché des moyens de partager des outils de création pour simplifier l'élaboration d'un jeu vidéo et ouvrir le processus au plus grand nombre. Sur consoles, l'exemple récent le plus connu est sans conteste LittleBigPlanet capable d'aider les esprits inventifs à mettre sur pied de véritables jeux tous genres confondus. Dans le même état d'esprit, Microsoft présente Project Spark. L'ambition est similaire, mais grâce à une interface plus claire, l'outil semble instinctivement plus simple à utiliser.
Plusieurs méthodes sont offertes pour débuter la création. La plus simple à comprendre consiste à partir d'une page blanche, ou plutôt d'une zone vide. Les outils de terraforming sont là pour donner du relief en élevant des montagnes et en creusant des rivières. Très facilement, on passe ensuite aux sprays de peinture pour placer de la végétation d'un coup de pinceau. Les sprays sont intelligents et s'adaptent automatiquement au relief, c'est-à-dire que les parois verticales n'accueillent pas d'arbres, mais laissent entrevoir des strates de roches tandis que des racines dépassent du haut des alcôves. Que le décor soit terminé ou pas, il est facile de tester son travail en passant dans le jeu pour explorer les environs avec son personnage. On peut alors ajouter des objets tels que des bâtiments ou des personnages. Mais la création ne s'arrête pas à simplement mettre sur pied un décor. Loin de là, il ne s'agit en réalité que de la première étape, même s'il est idiot de numéroter les étapes dans la mesure où on peut tout faire à n'importe quel moment, revenir en arrière pour supprimer un bout de création, tester, recommencer.
Dans Project Spark, chaque objet sur la carte possède un cerveau, brain en anglais. De base, le cerveau est complètement vide, mais à l'aide d'un langage ultra simple à saisir, il nous revient de programmer le comportement de tout ce qui nous entoure. Le cerveau d'un oiseau peut par exemple ressembler à cela : "Si joueur s'approche, alors s'envoler". Dans ce cas-là, l'oiseau prendra ses ailes à l'approche du joueur. On peut très facilement tout modifier en mettant par exemple "Si joueur s'approche, alors exploser" ce qui provoque l'explosion du volatile. Les comportements sont incroyablement variés et peuvent être clonés d'un objet à l'autre pour gagner du temps. En fait, les cerveaux peuvent être sauvegardés indépendamment et même échangés entre joueurs. Même chose avec les décors ou encore la création d'objets. Chacun peut très bien couvrir l'intégralité d'un projet ou au contraire se spécialiser dans un secteur, sachant qu'une fonction crédite automatiquement tous les participants d'un projet à la fin de celui-ci.
Au lieu de partir d'une page blanche, un joueur peut décider de passer par le mode Quest pour créer son jeu. Ici, des choix sont constamment posés pour modeler au fur et à mesure la création. On choisit d'abord son type de terrain, puis le type de jeu, puis la position de départ, puis le but de la quête principale, puis le chemin pour atteindre son objectif, etc. Pour chaque décision, trois options sont automatiquement mises en avant (terrain aride, neige, forêt), mais si aucune proposition ne nous plaît, il suffit d'appuyer sur une touche pour découvrir trois nouveaux choix aléatoires. La création avance ainsi pas à pas, comme s'il s'agissait d'un générateur de jeux interactif. La dernière méthode de création consiste à simplement puiser dans le contenu déjà créé par la communauté pour modifier tout et n'importe quoi afin de l'adapter à son goût.
Durant la présentation, les développeurs ont tenu à nous présenter quelques projets déjà créés par des membres de leur équipe. On a ainsi eu droit à un jeu de plates-formes en vue de profil dans un cadre noir et blanc à la Limbo et à un jeu de rôle japonais avec des combats au tour par tour. Un petit futé s'est même amusé à créer un synthétiseur fonctionnel permettant d'enregistrer un petit morceau de musique. Les développeurs ne savaient même pas que Project Spark pouvait faire cela ! Tout, absolument tout peut être modifié dans les créations, même l'heure de la journée pour jouer sur les ombres ou la position de la caméra. Une option est d'ailleurs prévue d'office pour la mettre en vue à la première personne si c'est ce type de jeu que l'utilisateur souhaite créer. Inutile de cacher notre enthousiasme vis-à-vis de Project Spark. Un tel outil de création mis entre les mains de la communauté aboutira forcément à de nombreuses petites merveilles que nous découvrirons avec plaisir.
La puissance et la facilité d'utilisation sont les deux notions qui impressionnent le plus avec Project Spark. En quelques mouvements de doigts sur l'écran tactile ou en utilisant la manette de la Xbox One, les joueurs pourront eux aussi faire des merveilles et mettre sur pied de véritables jeux à partager avec la communauté. En fait, rien ne les oblige même à faire des jeux s'ils souhaitent simplement imaginer d'autres expériences, à l'image du synthétiseur mentionné plus haut. Project Spark ouvre grandes les vannes de l'imagination et nous avons hâte de voir ce qu'il en sortira.