
Militant pour une autre forme de jeu vidéo aux côtés de Journey ou bien encore Flower, The Unfinished Swan opte néanmoins pour une approche légèrement différente. Ainsi, tout en invitant le joueur dans un monde immaculé qu'il découvrira par le biais de projections d'encre, le titre se construit également au gré de ses expérimentations picturales. Ou quand le gameplay et l'histoire fusionnent afin d'ouvrir la porte d'un conte où se croisent l'amour et la désillusion.

Si Monroe était devenu orphelin trop tôt, il avait néanmoins pu garder un souvenir de sa défunte mère. Le Cygne Inachevé, c'est l'un des innombrables tableaux que sa génitrice n'avait jamais pu terminer, qu'il décida de s'approprier. Un matin, alors que le jeune garçon s'extirpait de ses songes, il s'aperçut que le cygne n'était plus là, qu'il s'était échappé de sa prison de papier. L'étonnement laissa place à la stupéfaction lorsque Monroe vit cette porte qu'il n'avait jamais remarquée auparavant, cette porte qui allait le mener vers un univers entier à parcourir. C'est ici que notre aventure commence ou plutôt notre découverte, au sens premier du terme, puisqu'il vous faudra littéralement faire apparaître votre environnement en l'aspergeant de billes d'encre. Déroutant dans son approche, The Unfinished Swan nous transporte rapidement dans un monde magnifique régi par des idées originales.
- Graphismes 18 /20
L'aspect graphique, au centre du jeu, se perd dans une sorte d'expérimentation synonyme d'univers immaculé qu'on découvrira au gré de nos jets d'encre. Qu'on aime ou non, inutile de nier que la découverte est enivrante et que l'univers dépeint sied admirablement à l'histoire contée.
- Jouabilité 16 /20
La jouabilité, entièrement pensée au PlayStation Move et au Navigation Controller, ne souffre d'aucun souci. Simple, le gameplay use à bon escient des idées disséminées au gré des chapitres. De fait, en plus de tapisser l'écran d'encre pour trouver notre chemin, le PS Move sert ensuite à projeter de l'eau sur des plantes grimpantes pour progresser, etc. En somme, si le jeu est court, il fourmille de belles trouvailles offrant un vrai plaisir dans la découverte. Notez que vous pourrez également y jouer au pad.
- Durée de vie 8 /20
Comptez sur trois heures pour faire le tour des quatre chapitres, voire un peu plus si vous décidez de récolter tous les ballons de couleur. Malheureusement, ces derniers n'offrent que quelques bonus sous forme d'illustrations ou d'items à utiliser dans le mode principal. Le hic est qu'une fois qu'on aura terminé l'aventure, rien ne nous poussera à nous replonger dans le rêve du monarque.
- Bande son 15 /20
Les musiques sont peu nombreuses mais de grande qualité. Si elles collent parfaitement à l'ambiance aérienne du jeu, il en va de même pour les doublages français nous narrant l'histoire de ce roi triste.
- Scénario 14 /20
Tantôt acteur, tantôt spectateur d'un conte dépeignant l'histoire d'un roi désabusé, le joueur évolue à l'intérieur d'un rêve monochrome joliment mis en scène. Sobre tout en étant par moment émouvant, le scénario de The Unfinished Swan vaut surtout pour sa complémentarité fusionnelle avec le gameplay afin de visualiser ce récit enfantin où la folie côtoie de près l'amour.
De conceptuel, The Unfinished Swan se transforme en une forme d'apaisement à mesure qu'on progresse. Sans atteindre la maestria globale d'un Journey, le titre de Giant Sparrow trouve toutefois une véritable légitimité dans sa somptueuse approche visuelle, son histoire touchante et l'aspect fusionnel entre cette dernière et son gameplay. Si on lui reprochera une durée de vie limitée et une rejouabilité inexistante, il serait néanmoins dommage de passer à côté de cette expérience picturale issue de l'art avec un grand A et les contes pour enfants.