Vous ne connaissez pas encore la série des Saints Row ? Ne vous inquiétez pas, il n'est pas trop tard pour attraper le train en marche. Tout ce que vous avez besoin de savoir, c'est qu'il s'agit là de GTA-like qui ne se prennent pas du tout au sérieux et qui jouent constamment la carte de l'excès et de l'humour. A ce niveau-là, le troisième épisode va clairement encore plus loin que ses prédécesseurs dans la surenchère la plus totale.
Les deux premiers Saints Row n'étaient pas des exemples de sobriété ni de bienséance. On y incarnait le leader d'un gang particulièrement violent, les Saints de 3rd Street, et on partait mettre la ville de Stilwater à feu et à sang afin de déloger les membres des autres gangs. Ce troisième opus n'a pas froid aux yeux et place la barre encore plus haut en matière d'excès. Vous êtes prévenu, attendez-vous à une aventure encore plus déjantée, à des mises à mort encore plus violentes et à des situations encore plus idiotes. Le look cartoon de ce nouvel épisode aurait pu être synonyme d'un virage un peu plus grand public mais il n'en est rien, il s'agit plutôt de s'affranchir des barrières du réalisme et de la vraisemblance pour laisser libre cours à l'imagination débordante des équipes du studio Volition. Leur nouveau terrain de jeu est la ville de Steelport, cette dernière est un peu plus petite que Stilwater mais elle est surtout bien plus dense. Le souhait des développeurs est vraiment de proposer un environnement qui fourmille littéralement d'activités en tout genre et qui ne laisse aucun répit au joueur.
Il suffit d'ailleurs de jeter un coup d'œil à la faune qui navigue dans les rues de Steelport pour comprendre que les notions de mode et de bon goût vestimentaire sont ici toute relative. Ne vous offusquez pas de tomber par exemple sur un passant en combinaison SM ou sur une demoiselle en porte-jarretelles. Vous pourrez d'ailleurs profiter du premier venu pour essayer toute une panoplie d'attaques aussi farfelues les unes que les autres : il est ainsi possible de courir, d'attraper la tête d'un honnête citoyen, de la fracasser sur le bitume puis de prendre une jolie pause décontractée à ses côtés au sol. Dans le même esprit, vous pouvez aussi vous servir d'un passant comme d'une planche de skate ou jouer à saute-mouton avec lui avant de lui envoyer un beau direct. Les armes aussi font dans le délirant : imaginez-vous en train de matraquer à mort une pauvre victime à l'aide d'un gigantesque godemiché violet ou de la faire littéralement exploser à grands coups de gants démultipliant votre force. Si vous préférez garder de la distance avec vos ennemis, vous pouvez aussi utiliser une télécommande laser qui indique le point de chute d'un raid aérien. Vous êtes alors certain de faire le ménage sans vous salir les mains.
Les véhicules ne sont pas en reste puisque l'on pourra conduire un tank, une voiture munie d'un canon projetant des humains ou même un van affublé d'une énorme tête de Johnny Gat et crachant du feu. La palme de la surenchère va certainement à un véhicule situé à mi-chemin entre l'avion et le vaisseau spatial qui est capable non seulement de décoller à la verticale et de survoler la ville en rase-mottes, mais aussi de lancer des missiles à tête chercheuse et un rayon laser destructeur. Histoire de se la jouer encore plus caïd, il sera bien entendu possible de customiser ses véhicules pour leur donner un look un peu original. Cette personnalisation permettra aussi d'améliorer leurs performances en utilisant à bon escient les points de respect glanés en ville. De la même façon, il est évidemment possible de modifier la tenue et l'apparence physique de votre personnage. Vous voulez incarner un homme bleu marine dans une combinaison de cosmonaute ? Il suffit de demander. La corpulence est totalement paramétrable et vous disposez même d'une jauge de sex-appeal pour régler la « mâle-attitude » de votre avatar.
L'une des nouveautés de cet épisode tient au fait que les missions de la campagne principale et la conquête progressive de la ville sont totalement séparées. Vous prenez le contrôle des différents quartiers de Steelport en éliminant les gangs adverses qui tiennent des « flash points », en achetant des boutiques ou en réalisant des missions délirantes. La campagne en elle-même vous permettra de découvrir une nouvelle menace pour les Saints : un groupe de malfrats qui se fait appeler « The Syndicate » a porté un coup dur à vos affaires, ils regroupent trois gangs assez différents : les Morning Star qui rassemblent des mafieux de la vieille école, les Luchadores qui sont visiblement portés sur le catch mexicain et les Deckers qui sont une bande de geeks dépravés. Le scénario débute sur les chapeaux de roue avec le braquage d'une banque qui tourne plutôt mal. Votre petit groupe débarque dans le bâtiment sous des masques de Johnny Gat qui est devenu une véritable star depuis le précédent épisode. Vous avez beau être épaulé par un perceur de coffre hors pair, Shaundi et Johnny Gat en personne, la porte blindée située au fin fond de la banque ne veut pas céder. La solution est aussi inattendue que radicale : vous faites exploser le bâtiment pour qu'un hélicoptère puisse récupérer la chambre forte dans sa totalité. Encore une fois l'absurde et la démesure sont les deux règles d'or de ce mode campagne qui s'annonce tout simplement explosif.
Ce troisième épisode de Saints Row joue incontestablement la carte de la démesure et il faut bien avouer que le résultat semble tout à fait jouissif. Les développeurs de Volition semblent avoir suivi une règle toute simple : frapper encore plus fort et proposer des situations plus absurdes que les deux autres épisodes. Cette surenchère ne plaira certainement pas à tout le monde mais elle fera sans aucun doute le bonheur des amateurs de la série.