
Il est loin le temps des shoot them up qui sortent à tout va, le temps de Nolan Bushnell et de Space Wars, où la folie du jeu vidéo a pris forme pour voir apparaître des grands noms comme Pong ou Pac-Man. Malgré une concurrence féroce cette année-là avec pas loin de trente jeux catégorisés comme shoot'em up, Fantasy Zone a été l'un des titres les plus originaux de sa génération, bien qu'il ne soit pas aussi connu et reconnu qu'un Space Invaders ou un Asteroids.

Evoquer la nostalgie lorsque l'on prononce le doux nom de Fantasy Zone n'est qu'un euphémisme, tant il a su s'imposer comme valeur marginale dans le cœur de beaucoup de joueurs, et comme le point clé d'une série devenue phare au fil du temps. Ce n'était pourtant pas gagné d'avance puisque le scénario proposé par Fantasy Zone est somme toute classique, même si certains thèmes sombres comme l'appât du gain, la guerre et la trahison sont omniprésents. Difficile d'ailleurs de concevoir de tels thèmes dans ce jeu si particulier, et pourtant, derrière la défense de la Fantasy Zone face à d'innombrables ennemis internes se cachent d'atroces secrets. Opa-Opa, le héros de la série, est un personnage atypique et torturé, opposition entre sa forme attachante et son fond terrifiant, qui est tantôt tyrannique via son double maléfique, tantôt héroïque lorsqu'il se bat pour sauver le monde. La responsabilité qui pèse sur ses épaules n'est en rien enviable puisque, depuis la disparition de son père, il doit secourir le monde mais aussi faire face à un destin cruel et traumatisant. De prime abord, ces aspects sombres ne sont ni visibles ni imaginables, notamment parce qu'ils contrastent avec l'univers spécifique et original de Fantasy Zone.
- Graphismes 18 /20
Fantasy Zone impose sa patte graphique sans contestations possibles, son univers visuel est magnifique. Les sprites sont de qualité et donnent la sensation que les ennemis sont aussi attachants que le héros. Malgré les capacités de la 8-bits de SEGA, la Master System est poussée dans ses retranchements pour nous offrir une richesse visuelle et une cohérence graphique très appréciable.
- Jouabilité 16 /20
La possibilité d'améliorer ses armes, d'acheter des vies et d'obtenir des turbos font de Fantasy Zone un jeu au principe simple. Néanmoins, son système est excellent puisque la maniabilité est remarquable et son challenge est relativement élevé. Les quelques atouts du soft ne sont pas négligeables et les ennemis rapides et variés ainsi que les boss permettent de s'éclater sans compter.
- Durée de vie 14 /20
C'est le point noir de ce premier volet. Seulement neuf stages dont un dédié à l'affrontement des sept premiers boss et un autre consacré au boss final. Le jeu, malgré sa difficulté incontestable, ne doit sa durée de vie qu'aux innombrables pertes de vie tout au long des stages, qui obligent, après le game over, à tout recommencer depuis le départ.
- Bande son 17 /20
D'une qualité indéniable pour l'époque, les thèmes simples du jeu restent en tête, quelques heures comme quelques années plus tard. Cohérentes par rapport à l'univers, les musiques se veulent aussi décalées et farfelues que l'ambiance graphique de ce shoot them up. De plus, certains morceaux subliment les stages que l'on parcourt.
- Scénario 15 /20
De prime abord classique et déjà vu, le scénario de Fantasy Zone ne se veut pas très présent. En s'y attardant un peu, ainsi que sur le scénario global de la série, on constate que certains sujets matures comme la guerre, la trahison et l'argent sont présents. Le héros torturé qui contraste avec l'univers est aussi un point qui renforce le côté sombre derrière l'Eden qu'offre la Fantasy Zone.
Incontestablement, Fantasy Zone a su tirer profit de son originalité pour s'imposer comme un shoot them up de référence. Proposant un univers totalement différent de ceux qui étaient déjà proposés, le jeu aborde un tout nouveau style : le cute them up. Il se veut incontournable du fait de sa marginalité et de son gameplay tout simplement exaltant. A ne pas louper !