Sorti en 1988 pour MSX2 puis converti pour Master System, Power Strike (Aleste au Japon) nous met aux commandes d'un avion de chasse ultra-sophistiqué, dernier rempart de l'humanité pour combattre une menace extraterrestre mi-animale mi-végétale, qui ne sera pas sans nous rappeler les fameux Monstroplantes du dessin animé Jayce et les Conquérants de la Lumière. Si cette dernière référence éveille en vous quelques souvenirs, ne nous voilons pas la face : ça ne rajeunit personne... Vous souriez ? Profitez-en, car la difficulté du titre qui nous intéresse aura tôt fait de mettre vos nerfs à rude épreuve. Les six niveaux que vous devrez traverser n'auront rien d'une promenade dominicale, et les forces envoyées pour vous stopper dans votre entreprise seront (très) nombreuses, variées et lourdement armées. De plus, le moindre tir ennemi qui atteindrait votre vaisseau vous amputerait aussitôt de l'une de vos trois précieuses vies de départ et au passage, de l'armement que vous aurez si difficilement acquis jusqu'alors...

Voici donc les deux éléments de gameplay qui sont l'armature de titre, ils méritent que l'on s'y attarde. Premièrement donc, l'adversaire disposera d'une quantité et d'une variété impressionnante de moyens : du simple vaisseau tentant de vous percuter, jusqu'aux tourelles propulsant des nuages de projectiles, en passant par les aéronefs tirant des lasers en éventail ou des lignes entières de missiles afin de limiter votre déplacement, rien ne vous sera épargné. La progression lors de chaque niveau sera de plus ponctuée par au moins un demi-boss et un boss sous forme de bases au sol dotées de plusieurs "cœurs" et armées jusqu'au dents (si tant est que les plantes extraterrestres en soient pourvues). Pour les combattre, vous aurez heureusement l'opportunité de booster votre chasseur en récupérant des bonus apparaissant lors de destruction chez l'ennemi, et qui vous octroieront des armes dont le tir bleuté pourra prendre huit formes -lasers, bouclier, tir puissant mais devant être chargé au préalable... Toutes pourront être améliorées en récupérant la même arme une seconde fois, et seront complétées par un tir secondaire à répétition couleur feu, pouvant lui aussi être amélioré, pour passer d'un tir simple à double, puis triple. Comme dit précédemment, chaque vie est précieuse : touché, vous perdrez une vie et votre armement complet. Dans ces conditions, il devient alors très difficile de récupérer d'une mort. Démuni de puissance de feu, vous serez facilement débordé par l'ennemi. Les frames d'invulnérabilités suivant votre mort étant réduites, et les tirs adverses continus, vous pourrez même perdre l'ensemble de vos vies en quelques secondes !

Le gameplay s'appuie sur des graphismes soignés, les sols défilant sous les théâtres d'opération sont relativement détaillés et évoluent au fil des niveaux (ils restent néanmoins assez répétitifs), les ennemis variés et le nombre de sprites à l'écran est impressionnant pour la machine, qui devra souvent afficher plus d'une dizaine de vaisseaux et le double de projectiles. Aussi courageuse qu'elle soit, la Master System, du haut de ses 8 bits, sera régulièrement mise à genoux par ces quantités, et les ralentissements viendront régulièrement nuire à l'expérience. Paradoxalement, on sera presque soulagé de l'apparition de ces bullet time avant l'heure, bien involontaires, qui nous donneront l'occasion de souffler un peu. Et si le concept venait en fait de là ?

Côté ambiance sonore, les bruitages sont à la hauteur de l'ambition. Même si les explosions ne sont pas très diversifiées, on note que chaque variante de l'arme principale possède sa propre sonorité, et que les bruits des tirs adverses changent en fonction des modèles. Les musiques vont du bon à l'excellent. Entraînantes, bien dans le ton, celles du niveau 3 et surtout du 4 pourraient encore servir de référence aujourd'hui. Si l'on tend l'oreille, on distingue très bien la mélodie d'ambiance appuyée sur les accords rythmiques, et l'on se prêtera même à imaginer les partitions interprétées par une guitare, une basse et une percussion. Gageons que ça ne rendrait sans doute pas si mal que cela. Car oui, les Oldies, c'est aussi de l'imaginaire et du rêve, quand certaines productions actuelles nous donnent beaucoup à voir mais trop peu à inventer. Pas toutes, fort heureusement.