
Imaginez un personnage à la fois robot, ninja, samouraï et kamikaze. Imaginez ensuite que ce personnage, c'est vous. Le premier constat est rapide : c'est la classe. Plain Sight vous propose donc d'incarner un robot complètement déjanté dans des combats nerveux à la troisième personne, en solo ou bien en multijoueur dans des arènes plus ou moins psychédéliques. Votre objectif, et ce n'est pas une blague : mourir.

Le principe de Plain Sight est assez difficile à expliquer tant il est simple et particulier à la fois. Armé d'un katana, il faut détruire un maximum d'adversaires afin de grossir, puis, pour encaisser les points ainsi accumulés, se faire exploser en emportant un maximum d'ennemis alentour dans la mort. Pour parvenir à nos fins, une seule solution est disponible : le dash. Comprenez qu'il est nécessaire de charger une attaque tout en lockant un adversaire, puis d'envoyer la sauce en espérant ne pas être victime d'une esquive vicieuse. Le katana est donc purement décoratif, puisqu'il suffit de percuter les ennemis pour en venir à bout. La « réflexion » intervient après plusieurs frags. En effet, notre robot, qui laisse derrière lui une traînée colorée en fonction du nombre de joueurs humains ou bots qu'il a tués, devient de plus en plus gros et lent au fur et à mesure de votre progression. Il constitue alors une cible privilégiée pour les autres robots. Dès lors, vaut-il mieux se faire exploser pour encaisser des points, ou tenter de grossir encore plus pour faire grimper le jackpot ? Le choix vous appartient. Le gameplay se voit enrichi par quelques éléments habilement conçus, à commencer par la fameuse traînée de couleur si design que chaque robot laisse derrière lui, indiquant ainsi sa trajectoire mais aussi son état. Dès lors, impossible d'espérer se cacher ou de semer un poursuivant, il faudra en venir aux mains, ou plutôt aux dashes. Néanmoins, le seul power-up proposé par le jeu permet justement de désactiver cette traînée, offrant ainsi la possibilité de semer d'éventuels assaillants. Second élément de gameplay, le bouclier, qui vous permet de résister à un dash et se recharge lentement. Enfin, une touche permet au joueur déboussolé par la gestion toute personnelle de la gravité de Plain Sight, de retomber très rapidement au sol, action faisant office d'esquive. Le moment est judicieux pour employer la formule consacrée : « Et là, c'est le drame ».
Au final, Plain Sight laisse un goût amer, car c'est le type de jeu beau et original que l'on aimerait encourager, surtout en provenance d'un studio indépendant. Hélas, c'est le concept même du jeu qui est bancal. Offrir au joueur, comme seule possibilité de gameplay, le dash, est tout simplement bien trop limité. Au risque de me répéter, et sans exagération, le soft sera bouclé en une dizaine de minutes à tout casser, surtout en l'absence de multijoueur décent. Dès lors, est-il vraiment raisonnable d'y consacrer dix euros, alors que le net regorge de pépites à un prix similaire ?
- Graphismes17/20
Plain Sight est un plaisir visuel de chaque instant. Les robots et les décors cel shadés sont de toute beauté et les arrière-plans flattent la rétine en permanence. Dommage que tous les niveaux ne soient pas logés à la même enseigne, certains étant bien ternes par rapport à d'autres.
- Jouabilité6/20
Certes les robots sont très maniables, mais la note sanctionne ici une absence totale de variété et un système de lock efficace mais qui conduit malgré tout à des affrontements plus aléatoires que techniques. Si on commence par se fixer sur un adversaire, on finit invariablement par dasher dans tous les sens en espérant atteindre un malheureux robot.
- Durée de vie10/20
Dans la mesure où le soft est répétitif au possible, tout dépend de votre résistance à réitérer sans cesse la même action (dasher). Au niveau du contenu, Plain Sight propose le minimum syndical en termes de modes de jeu, mais assure côté maps aussi bien en quantité qu'en qualité. Enfin, ne comptez pas sur le multijoueur pour prolonger l'expérience.
- Bande son7/20
Difficile d'attribuer une note à la bande-son de Plain Sight, puisque que le jeu est dépourvu de toute ambiance musicale et même sonore ! Si un tel choix peut paraître justifié dans certains jeux, l'univers de Plain Sight se prêtait en revanche parfaitement à une bande-son tranquille ou digitale et on ne peut donc que déplorer le silence assourdissant dans lequel on se bat.
- Scénario/
Déception est le mot qui caractérise le mieux Plain Sight. Alors que le concept de départ avait tout pour plaire, il s'avère au final ennuyeux et répétitif. D'autant plus triste que le tout est servi dans un emballage graphique extrêmement séduisant. Néanmoins, la note salue l'originalité du soft et la prise de risque des développeurs, qui, non content de sortir des sentiers battus, en ont tracé de nouveaux. Peut-être pour une suite plus aboutie ?