
Nous sommes en 1989. Alors que le marché multiplie les titres aux héros sympathiques et aux couleurs vives, Namco publie un jeu dont la violence fit hurler la censure. Il s’agit de Splatterhouse premier du nom, d’abord sorti en salles d’arcade pour ensuite faire l’objet d’un portage sur Turbografx-16. Ce premier opus hautement controversé donnait en effet un spectacle impressionnant en matière d’hémoglobine et de mises à mort brutales. Âmes sensibles s’abstenir…

L'histoire de Splatterhouse vous rappellera sûrement certains films d'horreur. Vous incarnez Rick Taylor, un étudiant en parapsychologie qui entend parler du manoir Splatterhouse. Les rumeurs veulent que son ancien propriétaire, le docteur West, éminent parapsychologue aujourd'hui porté disparu, menait des expériences douteuses d'un point de vue éthique telles que la création de créatures difformes. Dans le cadre de ses études et poussé par sa propre curiosité, Rick entraîne sa petite amie avec lui pour visiter le manoir. En chemin, ils sont surpris par un orage et se réfugient à l'intérieur de la sombre demeure. Rapidement, des créatures fondent sur les tourtereaux emmenant Jennifer dans les profondeurs du manoir et blessant mortellement Rick qui sombre dans le coma. Ce dernier se réveillera dans une crypte, intact mais désormais hôte du masque de la terreur, une ancienne relique maya portée autrefois lors de sacrifices humains et désormais animée d'une volonté propre. Ainsi équipé, Rick voit sa force décuplée et se retrouve en proie à une rage sanguinaire. Il se fraie un chemin à travers les hordes de monstres dans l'espoir de retrouver sa petite amie. Si l'introduction de Splatterhouse peut aujourd'hui sembler très classique, il faut savoir qu'à cette époque il était rare que les jeux soient dotés d'un scénario aussi poussé, surtout un scénario aussi sombre que celui-ci ! L'histoire de Rick et Jennifer vous réserve en effet quelques mauvaises surprises.
Si cette réalisation console revue à la baisse offre malheureusement une progression moins immersive que dans sa version arcade, c'est surtout la censure qui atténue l'intensité du titre. Si vous avez le choix, privilégiez la version japonaise. Sinon, sachez que Splatterhouse US reste malgré tout un bon jeu à l'ambiance unique et dont la difficulté relativement corsée constitue un challenge sympathique même pour les habitués du genre.
- Graphismes11/20
Avec un niveau graphique revu à la baisse par rapport à la version d'arcade d'origine, il faudra faire abstraction d'une multitude de détails croustillants. L’ambiance perturbante bien caractéristique de la série est cependant bien retranscrite et vous n’oublierez pas de sitôt le design de certains boss.
- Jouabilité14/20
Simple mais efficace, le système de jeu de Splatterhouse n’impose pas au joueur de mémoriser plusieurs séries de commandes pour pouvoir avancer efficacement. La prise en main est immédiate et il n’a jamais été aussi simple de donner un bon coup de batte dans un zombie pour le fracasser contre un mur.
- Durée de vie10/20
Sept niveaux qui peuvent être bouclés en une vingtaine de minutes une fois le jeu connu sur le bout des doigts. La difficulté globale du titre vous imposera cependant peut-être de faire plusieurs essais avant d’arriver à le finir mais les cinq continues disponibles facilitent grandement la tâche. Le challenge du score ne présente quant à lui que peu d’intérêts.
- Bande son12/20
Les thèmes musicaux qui se montrent tantôt superbes, tantôt stridents sont reproduits relativement fidèlement. Par contre, devoir se priver des bruitages d'origine, particulièrement immersifs, est vraiment dommage.
- Scénario15/20
Loin de se finir en happy end, l’histoire de ce premier opus (qui pose les bases d’une trilogie) arrivera certainement à toucher la majorité des joueurs sans pour autant qu’il y ait d’échange de dialogues entre les protagonistes.
Splatterhouse fait partie de ces jeux dont l’ambiance unique reste gravée dans les mémoires. Le titre propose une expérience valant le coup d’être vécue même s'il est regrettable de devoir l’apprécier dans une version moins belle et censurée. Préférez l'édition japonaise, voire la borne d'arcade si vous avez le choix.