Décidément, les clones de The Incredible Machine ont le vent en poupe ces derniers temps. Après le sympathique Crazy Machines 2, penchons-nous sur le cas de Mr. Physics, qui applique la même recette, mais pas avec le même succès.
Attention, il ne faut pas confondre Mr. Physics avec Mr. Universe. Ici, il n'est pas question de faire gonfler sa musculature pour ressembler à Governator, mais plutôt sa matière grise. L'un n'est pas forcément incompatible avec l'autre, mais là n'est pas la question. Mr. Physics est basé avant tout sur la réflexion, même s'il n'est pas interdit de soulever une centaine de boîtes de jeu en lieu et place de la traditionnelle fonte. Mais quel est donc le but de cette introduction hors-sujet entièrement fondée sur un jeu de mots douteux, me direz-vous, bien légitimement d'ailleurs ? Ni plus ni moins que de remplir un peu ce paragraphe qui, sans cela, serait bien vide. Car du jeu lui-même, il y a bien peu à dire, comme nous allons le constater en cessant de digresser pour enfin entrer dans le vif du sujet.
En effet, résumer Mr. Physics revient à répéter des choses déjà dites maintes fois à propos d'autres titres du genre, Crazy Machines en tête. Il s'agit donc toujours d'accomplir des objectifs hautement improbables tels que ranger un canard en plastique dans son bassin ou faire éclater un ballon. Le tout à l'aide d'une cinquantaine d'éléments hétéroclites répartis en cinq grandes familles : mécanique (tapis roulants, courroies...), fluides (robinets, tuyaux...), électricité (ventilateurs, batteries...), optique (loupes, miroirs...) et divers (catapultes, balles...). Correctement assemblés, ces objets fournis en nombre limité permettent de déclencher des réactions en chaîne farfelues. Par exemple, un avion en papier vient déclencher un interrupteur, cela fait briller une ampoule, qui illumine à son tour un panneau photovoltaïque, ce qui alimente un laser. Lequel vient allumer une bougie, qui déclenche une machine à vapeur, etc. Bref, vous l'aurez compris, nous avons encore affaire à ce bon vieux principe des machines de Rube Goldberg, du nom du dessinateur américain qui les a popularisées.
Ce gameplay classique suffira-t-il à faire le bonheur des amateurs du genre ? Pas si sûr... Car outre son enveloppe graphico-sonore guère séduisante, Mr. Physics souffre d'une trop grande facilité dans les défis proposés. Les niveaux s'enchaînent très rapidement, la seule difficulté consistant souvent à replacer un objet au pixel près sous peine de voir l'expérience échouer. Frustrant. Du coup, la centaine de niveaux ne résistera pas bien longtemps aux assauts de votre cerveau, pourvu qu'il soit doté de deux neurones et d'une connexion synaptique. Et comme il n'y a pas d'éditeur, le jeu risque de prendre rapidement la poussière. En conséquence, le conseil qui s'impose est : préférez plutôt Crazy Machines 2. Si vous l'avez déjà retourné de fond en comble, alors vous pouvez toujours vous laisser tenter par Mr. Physics, mais gardez bien à l'esprit que c'est un peu ce que la chicorée est au café : un pâle succédané.
- Graphismes9/20
La présentation de Mr. Physics est des plus banales. Pour reprendre la métaphore corporelle en vigueur au début de ce texte, disons que le jeu tient plus de l'avorton binoclard que du culturiste herculéen...
- Jouabilité11/20
Classique, le gameplay souffre néanmoins d'une trop grande simplicité, malgré la cinquantaine d'objets différents. De plus, la précision requise dans le placement de ces derniers est parfois diabolique, ce qui est source d'énervement.
- Durée de vie10/20
La centaine de puzzles de Mr. Physics ne tiendront pas plus de cinq ou six heures face à votre sagacité. Ca reste correct vu le prix, mais on est loin de la durée de vie d'un Crazy Machines 2, qui avait en outre la bonne idée de proposer un éditeur de niveaux.
- Bande son9/20
La bande-son lorgne du côté du jazz, mais aucune des compositions n'arrive à la cheville des classiques du genre. En plus elles sont trop peu nombreuses, donc redondantes.
- Scénario/
Simple ersatz de Crazy Machines 2, Mr. Physics en a les défauts sans en posséder les qualités. Entre réalisation pâlotte et durée de vie faiblarde, le titre d'Independent Arts Software a du mal à convaincre. A réserver aux fans absolus du genre sachant se montrer indulgents.