Nintendogs et ses multiples clones nous l'ont prouvé, les boules de poils virtuelles ont de beaux jours devant elles. Point de nourriture à acheter quotidiennement, pas de sorties obligatoires alors que le temps est à la pluie, point d'aboiements intempestifs ni de petites surprises odorantes sur le tapis persan de l'entrée, les bestioles virtuelles ont tout pour plaire, ou presque. Conscient des avantages que procure l'élaboration d'un chiot de pixels et de la substantielle manne à extraire d'un public demandeur et presque déjà conquis, le studio Beast nous propose aujourd'hui d'adopter sa toute dernière cartouche.
Depuis quelques années, les softs de simulation canine pullulent comme des champignons un lendemain d'orage. Il n'y a qu'à errer quelques minutes dans n'importe quel magasin pour constater l'ampleur de cette inextinguible marée. Nés dans le sillage de Nintendogs, tous ces titres ne se contentent bien souvent que de copier la recette initiale de la firme japonaise. Dans leur multitude, rares sont ceux qui sont parvenus à se hisser au niveau d'un Nintendogs. Et au risque de tuer immédiatement l'intérêt que vous pourriez manifester dans votre superbe innocence pour les lignes qui suivent, déclarons d'emblée que Mon Ami le Chiot ne parviendra pas mieux que les autres à imiter le maître. Copie sans génie ni éclat, la bestiole poilue du studio Beast tente faiblement de répandre sa bave sur les deux écrans de la portable.
En début de partie, vous devrez tout d'abord choisir votre petit protégé parmi 3 espèces de renifleurs de caniveaux : le dalmatien, le labrador et le berger allemand. Une fois votre chiot sélectionné, vous aurez droit à un "tutorial" pour le moins expéditif. Les divers volets de l'écran de jeu vous seront ainsi présentés brièvement et rien ne vous sera proprement expliqué de l'art subtil de la caresse, du dressage, de la promenade, de l'alimentation canine et surtout du nettoyage de colombin. Mais au fond, une introduction étendue n'aurait sans doute pas eu lieu d'être tant le jeu s'avère fondamentalement limité. Les activités ne sont pas très nombreuses et ce en dépit de séries d'objectifs précis à atteindre pour chaque étape de votre progression. Notez d'ailleurs que ces derniers varient en fonction de la race de votre chiot. Car sachez-le, à terme, le dalmatien est destiné à devenir chien pompier, le berger allemand chien policier et le labrador nageur sauveteur. Un destin tout tracé qui ne s'accomplira qu'à travers un quotidien bien réglé et des mini-jeux d'entraînement franchement quelconques. L'un des soucis de Mon Ami le Chiot vient du fait que les animations des boules de poils sont beaucoup moins nombreuses et beaucoup moins naturelles que dans Nintendogs. Il devient alors nettement plus difficile de s'attacher aux chiots, qui tendent bien trop souvent à adopter les mêmes postures, comme des robots. Le titre s'avère donc bien plus limité et moins bien réalisé que son modèle. On aura vite fait le tour des quelques activités proposées par cette petite cartouche.
- Graphismes9/20
La perspective choisie donnera une impression de déjà-vu à tous ceux qui connaissent Nintendogs, mais on se rend vite compte que les animations sont ici beaucoup plus limitées. Il aurait fallu implémenter davantage d'attitudes différentes pour rendre le comportement du chiot plus réaliste.
- Jouabilité7/20
Le jeu manque d'interactions et plus globalement de variété. Certaines activités souffrent en outre de contrôles rigides qui les rendent foncièrement crispantes.
- Durée de vie11/20
Apprendre tous les tours du jeu à votre chiot volera de nombreuses heures de votre vie, mais une fois confronté à la présentation insipide du soft ainsi qu'à sa nature répétitive, on doute que vous insistiez très longtemps.
- Bande son10/20
Des musiques simplistes et des bruitages mignons constituent une bande-son honnête mais qui ne laisse aucun souvenir une fois la console éteinte.
- Scénario/
Petit clone sans âme de Nintendogs, Mon Ami le Chiot peine à convaincre les amateurs de boules de poils que nous sommes. Les possibilités offertes par le jeu sont trop peu nombreuses et distillées avec une parcimonie préjudiciable. Les développeurs courent en effet le risque de lasser le joueur trop vite. On préférera donc relancer une nouvelle partie auprès du maître de Nintendo plutôt que de tenter de s'occuper des chiots du studio Beast.