
"Cher journal, aujourd'hui j'ai joué à Vivisector, et c'était pas terrible. Demain, avec de la chance, j'irai à la piscine.

Plus qu'un jeu, Vivisector était devenu une véritable marotte pour nous à la rédaction. Un FPS russe qui repompe sans vergogne l'intrigue de l'Ile Du Docteur Moreau en y ajoutant des militaires et qui en plus porte un nom qui est déjà tout un programme, ça vous marque une génération. Sorti depuis des lustres en Russie et en Allemagne et alors qu'on ne pensait plus que quelqu'un serait assez fou pour le distribuer en France, voilà que Nobilis a affronté ses peurs et pris la décision de nous offrir Vivisector, "le FPS 100 % sauvage". Qu'on ne vienne pas me dire qu'ils ne sont pas grave guedins chez Nobilis. Vivisector commence donc (mal) par une cinématique (laide) exposant comment vous et votre équipe partez à la rescousse d'un complexe militaro-scientifique perdu sur une île. Cinématique qui s'interrompt abruptement afin de mieux vous plonger sans plus de transition au coeur du jeu, boum, boum, paf, paf, tout le monde meurt sauf vous, des hyènes cybernétiques vous attaquent et voilà, c'est parti pour l'escalade animalière burlesque. Lentement, on apprendra que l'armée hébergeait en ces lieux un savant fou chargé de mener d'obscures expériences sur des animaux mais que son goût prononcé pour l'aventure scientifique a rapidement conduit à ajouter un facteur humain à ses recherches. Voilà comment on sert une resucée du Docteur Moreau pour un FPS qui, du coup, prend des allures de Far Cry du pauvre, voire du miséreux.
Bref, moi qui me faisais grande joie de voir arriver ce que nous prenions pour un Graal ludique de la Sainte rigolade, me voilà bien déçu, car passés quelques petits pouffements, Vivisector m'aura surtout fait grogner. Notez cependant qu'une légende urbaine voudrait que j'aie la grogne aisée.
- Graphismes5/20
Verdâtre et marron moche en extérieur, Vivisector vire au gris bleu en intérieur. Les décors sont tellement plats et vides qu'il y a de quoi vous coller le bourdon. Animation, physique et modèles 3D sont d'un autre âge. Un âge lointain.
- Jouabilité2/20
Quand on ne se fait pas harceler par un zoo radioactif, il ne se passe absolument rien, même pas un oiseau qui s'envole, rien, le néant, pfuit, nada, que dalle.
- Durée de vie5/20
Franchement, à votre avis ? Vous y joueriez combien de temps vous ?
- Bande son8/20
Le contenu des dialogues est insipide, leur énoncé également. Le jeu est pratiquement dépourvu de musique in-game, ou même d'effets d'ambiance pouvant donner un peu de substance ou d'atmosphère.
- Scénario6/20
Celui de l'Ile Du Docteur Moreau mais en plus ringard et avec des gros militaires idiots.
Vivisector accumule un paquet de tares. Son rythme de progression est archaïque avec des sortes d'arènes successives où on s'en prend plein la tronche, suivies par des phases de marche parfaitement inintéressantes au milieu de décors aussi peu plaisants à l'oeil que mal conçus. On savait qu'il serait mauvais, sur ce point au moins, Vivisector ne nous déçoit pas, dommage qu'il ne soit finalement même pas drôle.