
Sorti en février 2005 aux Etats-Unis, Will of Steel arrive enfin (ou plutôt hélas...) chez nous. Ce jeu jeu de stratégie temps réel fait partie de la famille des Ground Control et autres Blitzkrieg en cela qu'il ne propose pas de récolte de ressources et de création d'unités, préférant laisser le soin au joueur de se débrouiller avec les troupes qui lui sont affectées en début de mission. Cependant, la principale originalité de Will Of Steel est ailleurs. En effet il permet, si on le souhaite, de contrôler vocalement les hommes que l'on a sous ses ordres. Alors, révolution ou pétard mouillé ?

Avant de voir ce que le jeu a dans le ventre au niveau du gameplay, voyons d'abord dans quel contexte il se déroule. En fait, on a droit à deux campagnes. La première prend place en 2001 alors que l'armée américaine est en plein conflit avec les talibans afghans. Vous devrez donc lutter contre cette menace. Quant à la seconde, elle nous entraîne deux ans plus tard en Irak. Là aussi, vous incarnez les gendarmes du monde en guerre contre les méchants irakiens. Mais Will of Steel prend ses libertés avec l'histoire et ne respecte absolument pas les données du contexte. Le scénario est d'ailleurs plus que minimaliste puisqu'on assiste en gros à un enchaînement de missions qui n'ont ni queue ni tête. Cela ne serait pas trop gênant si les niveaux étaient intéressants, mais ce n'est même pas le cas car en fait, chaque mission se termine en moins de 10 minutes. Les cartes sont trop petites et on s'ennuie ferme à cause des objectifs toujours identiques : détruire ou se rendre en un point précis de la carte. Les développeurs auraient voulu pondre un jeu soporifique qu'ils ne s'y seraient pas pris autrement.
- Graphismes 4 /20
C'est moche, on n'est pas libre de faire tourner et basculer la caméra comme on le voudrait et en plus, ça rame horriblement dès que plus de 20 unités sont à l'écran. Le moteur 3D est tout simplement mauvais et très mal optimisé.
- Jouabilité 1 /20
Totalement injouable ! Les unités n'en font qu'à leur tête et n'obéissent qu'une fois sur dix à vos ordres. En outre, le pathfinding est catastrophique. On a tôt fait de se retrouver avec nos troupes disséminées aux quatre coins de la carte. Pour couronner le tout, l'intelligence artificielle est aussi efficace qu'un cachalot qui ferait la vaisselle. Quant à la fameuse possibilité de donner des ordres vocaux, mieux vaut ne pas en parler.
- Durée de vie 1 /20
16 missions solos très courtes qui se déroulent sur des cartes lilliputiennes. De toutes façons, c'est tellement mauvais que vous n'irez pas au delà du cinquième ou sixième niveau. Pour les courageux qui voudrait voir la fin, ils devraient pouvoir atteindre cet objectif en moins de quatre heures.
- Bande son 3 /20
Etrangement, la cinématique d'introduction est en anglais non sous-titrée alors que nos soldats parlent en français. Il est d'ailleurs assez drôle de les entendre s'exprimer. Par exemple, alors qu'ils ont tout juste avancé de 10 mètres, voilà qu'ils s'exclament "j'explore de nouveaux horizons". Ridicule. Bref, la localisation est nulle. Quant aux bruitages et à la musique, c'est tout aussi piteux.
- Scénario 1 /20
C'est creux, il n'y a rien ! Une cinématique d'intro pour nous expliquer la situation, quelques textes entre les missions et c'est tout. Bref, on ne peut pas dire que l'on soit véritablement porté par l'histoire et que l'on ait envie de découvrir la suite, puisqu'on assiste plus à une simple succession de missions sans cohérence et surtout, sans intérêt.
C'est une certaine émotion qui m'envahit alors que j'écris ces lignes. Une émotion ressentie, non pas parce que ce STR m'a plu, bien au contraire, mais parce que c'est mon premier test qui se solde par un 01/20. Par le passé, j'avais déjà donné un 02/20 et plusieurs 03 mais jamais de 01. Il faut dire que je conservais cette "récompense" pour le moment opportun, le moment où enfin, je jouerais à un jeu qui soit assez pitoyable pour mériter une telle "distinction". Grâce à Will of Steel, j'ai trouvé mon bonheur. Mal réalisé, au contenu très pauvre et surtout totalement injouable, ce titre s'impose d'emblée comme le plus mauvais qu'il m'ait été donné de voir.