Shrek et le jeu vidéo, c'est une sorte de grand vaudeville romantico-dramatique. Ils se cherchent, se croisent, mais quand ils se rencontrent, c'est toujours pour un résultat assez malheureux. La chose pourrait être comique, pourtant elle vire au drame dans la mesure où ce duo n'a rien d'un Laurel et Hardy et que celui qui en fait les frais, ben c'est vous. Ah ! Ah !
Je ne sais pas qui a eu en premier l'idée brillante de créer une série Superslam autour de Shrek, mais il doit s'en mordre les doigts. Après les versions consoles de salon, les itérations portables semblent bien parties pour remplir les critères de médiocrité déjà répertoriés précédemment. Shrek Superslam se présente comme un gros méli-mélo qu'il convient de débroussailler comme un vieux jardin abandonné. D'un côté, on trouve des combats, de l'autre des mini-jeux, et au milieu des combats en forme de mini-jeux. En gros, la première chose que vous serez tenté de faire sera de vous lancer à corps perdu dans le mode solo, brièvement introduit par un embryon de scénario sans intérêt et surtout sans rapport réel avec le jeu. Après avoir choisi parmi les 12 héros tirés de Shrek 2, vous vous retrouverez largué dans 16 environnements pour affronter les autres personnages. Sans vraiment savoir pourquoi vos amis deviennent d'un coup vos pires ennemis.
Enfin peu importe, battons-nous, ou au moins, essayons de le faire sans nous endormir. Doté d'un nombre de combos limité et surtout composés d'une succession de 3 malheureuses touches, Shrek Superslam ne consiste qu'à matraquer un ou deux boutons comme s'il vous avez fait la pire des crasses, et ce, de façon à porter des coups. La chose fera alors grimper une jauge de superslam qui se déclenchera ensuite tout seul. Voilà, c'est l'idée. Et dans tout ça, votre but est d'enchaîner le plus grand nombre de superslams en 2 minutes. Pfiou, ben dites donc, c'est rudement bien. Si, si, vraiment, fracasser un bouton au pif en attendant que les deux minutes soient passées, c'est chouette comme concept. On arguera, pour me contrarier, qu'il est possible d'employer des bonus, comme un balai qui fera office de matraque ou une potion qui vous rendra plus grand. Certes, mais si vous croyez que ça suffit à rendre le jeu intéressant, je vous laisse vous enfoncer le doigt dans l'oeil et jusqu'où vous voudrez ensuite. Il y a tout de même un truc pas mal dans ces combats : les décors partiellement destructibles. Un bon point vite rendu caduque par une caméra fixe qui ne vous fera pas de cadeau si vous avez la mauvaise idée d'aller vous coller dans un angle.
Ce qui est pratique avec le mode solo, c'est qu'une fois qu'on l'a expliqué, on a déjà évacué une bonne partie de la suite, ce qui me laisse plein de place pour écrire des phrases superflues qui ne servent à rien. Oui, comme celle-là. Car, vient après ce mode celui des Super Défis, une suite de... défis. Dans le lot on trouvera un peu de tout, comme un memory ou un remake de Space Invaders. Et surtout : encore des combats, mais avec de nouveaux objectifs. Ici il faudra réaliser 5 superslams en 3 minutes pendant que là on vous demandera de récolter tel ou tel item en quantité suffisante. Mais si l'objectif change, le reste demeure identique, or, le reste, c'est mauvais.
- Graphismes13/20
Le moteur 3D n'est pas vilain et on apprécie la taille des arènes ainsi que la présence de parties destructibles mais l'animation des personnages ainsi que leur modélisation laissent à désirer.
- Jouabilité7/20
Le jeu est un vaste foutoir dans lequel on passe son temps à frapper une touche au hasard et à attendre de lancer un superslam. Dans la série des tâches ingrates, jouer à Shrek Superslam vient juste après l'écriture des cartes de voeux destinées aux gens qu'on ne voit jamais.
- Durée de vie6/20
Le mode solo se boucle en 20 minutes et changer de personnage ne modifie pas assez l'expérience de jeu pour qu'on y revienne. Les autres modes apportent trop peu de choses pour prolonger la durée de vie, quant au mode multijoueur, c'est le mode solo mais en plus bordélique.
- Bande son10/20
Une bande-son parfaitement anecdotique faite de musiques très dispensables et d'effets trop discrets.
- Scénario/
Sans surprise aucune, le couple Shrek/jeu vidéo confirme à quel point il est mal assorti mais s'obstine à fermer les yeux de peur d'affronter la triste réalité. Autour d'un concept pauvre se greffe un intérêt inexistant et un contenu aussi maigrelet qu'un moineau anorexique. La bête ne passera pas l'hiver.