Etre un pauvre mec, c'est vraiment lourd, surtout quand on conduit trop vite. Daniel Garner en fait les frais dans Painkiller, un FPS hyper bourrin plus que prometteur qui puise aux sources du genre. Si seulement 3 niveaux étaient disponibles dans cette version preview, c'est sans doute pour nous faire baver un peu plus en attendant impatiemment la suite.
Dire que j'étais même pas au courant. C'est au hasard que je suis tombé sur cette version de Painkiller qui attendait sur la table de test. Alors hop, je l'installe, je joue, je prend une petite claque et je commence à bouder en constatant, dépité, que le disque ne contient que 3 niveaux solos. Cruelle destinée qui m'a fait quitter le purgatoire si vite alors que je commençais à m'y sentir à l'aise.
Car c'est bien au purgatoire que Daniel Garner se retrouve. Hé oui mon gars, avec tout le foin qu'ils font à la télé, tu devrais le savoir que maintenant on rigole plus avec les excès de vitesse. Hop, non seulement tu t'es planté mais en plus on te refuse au Paradis. Pis, te voilà enrôlé de force dans la guerre du Bien contre le Mal, ceci dit, on a tout prévu pour pour que tu ne partes pas tout nu. Du vieux cimetière glauque avec sa majestueuse cathédrale au village moyenâgeux peuplé de zombies putréfiés jusqu'à l'arène d'un boss immense, ces 3 niveaux de Painkiller m'ont convaincu du gros potentiel du titre. Pour le gameplay, on oublie toutes les sophistications en vogue ces derniers temps : la scénarisation ultra poussée, l'infiltration, la tactique tout ça. Ici, c'est "boum, dans ta face pourriture d'outre-tombe". Un retour aux sources. De l'action nerveuse, très rapide, mais ni stupide ou lassante (quoi ? Non j'ai pas cité Will Rock.) le tout dans une ambiance bien déjantée, limite tordue.
A quoi me servirait-il de m'étendre sur le gameplay ? Comment mieux le décrire qu'en le qualifiant de sauvagement addictif ?L'inspiration des légendaires Quake 2 ou Doom n'est vraiment pas loin. Imaginez aussi Serious Sam mais sans le côté délirant et drôle de l'ambiance. En lieu et place, on trouvera quelques chose d'autre, de bien plus prenant. Car même si le jeu ne semble pas parti pour mettre en avant son scénario, son atmosphère sera elle bien marquée. Des relents gothiques, de démonologie, ou de sorcellerie, autant d'éléments qui viendront alimenter un design fort et visiblement diversifié, en tout cas en ce qui concerne les niveaux, car côté ennemis, on attendra pour se faire une idée même si on prévoit de bonnes choses si on pense à ce démon qui se sert des cadavres que vous avez refroidi pour vous attaquer. La sorcière sur son balai n'est pas mal non plus.
Au service de son action trépidante, Painkiller dispose d'armes de bon aloi. Parmi celles disponibles dans la cette version pré-alpha, ma préférence va nettement au lance-pieu. Enfin pieu, piquet serait sans doute plus approprié vu la taille des engins. Certes, il ne tire pas vite, mais empaler les démons à la chaîne est un vrai bonheur renforcé par une physique sur laquelle je reviendrai tout à l'heure. L'arme de base est également assez jouissive, il s'agit d'une sorte de mixer qui fait un bruit délicieusement simple de lames tournoyantes et se montre idéal pour charcuter du monstre. D'ailleurs, son tir secondaire est d'une efficacité étonnante pour une arme de base.
Autre particularité du jeu, la transformation du héros et l'usage du bullet-time. De ce dernier, je ne dirais rien, si ce n'est que son utilité est assez discutable et sa présence probablement liée à un effet de mode. Par contre, la transformation en démon produite par l'absorption des âmes des monstres et bien plus intéressante. Visuellement, elle s'accompagne d'un effet plus que séduisant et au niveau du gameplay, c'est une sorte de mode bersek. Vous devenez invulnérable pendant que les plus dangereux de vos ennemis se retrouve pulvérisés. Mais le plus plaisant dans ces courts moments de folie reste la sensation que le personnage n'a plus de corps et flotte comme une masse d'énergie destructrice. Slurrpppss. Oups, j'ai bavé.
Autre force de Painkiller : il a une sacrée gueule. Si ce que j'ai essayé est bien une version pré-alpha, on peut espérer un résultat assez bluffant à la sortie du jeu. Modèles détaillés, textures ciselées au bistouri, lumières de grande classe (le village gothique et ses torches sont une merveille) et effets graphiques bien spectaculaires. Et n'oublions pas le design chiadé. Sans entrer dans les détails, le moteur de Painkiller assure et même plus que ça. Et comme c'est incontournable en ce moment, les gens de People Can Fly se sont offert une physique "Havok Inside" (moteur physique de Max Payne 2, Half-Life 2 et Deus Ex : Invisible War, pour les distraits). Fortement poussée vers le grand spectacle, la physique n'en n'est pas moins bluffante. Plusieurs fois je me suis simplement baladé en essayant de dégommer des trucs, lancer des pieux sur une roue de charrette pour la faire tourner à différentes vitesses avant de lourder une grenade pour la voir éclater en mille morceaux. Quant aux morts, elle sont bien évidemment en rag doll, d'où le côté très ludique du lance-pieu. Des comme ça, je pourrais en citer plein, mais on va se réserver pour le test qui sera également l'occasion de se pencher sur un multijoueur prometteur et une campagne solo riche en adrénaline.