Pas besoin d'être très perspicace pour savoir que ce titre au nom incroyable, vendu en-dessous de la barre des 20 € et que personne n'attend, ne comptera pas parmi les sorties majeures du mois sur PC. Pourtant, si le jeu en lui-même ne procure pas vraiment un plaisir de jeu inoubliable, on reste assez agréablement surpris par l'efficacité de la forme. I Was An Atomic Mutant mise en effet son originalité sur l'omniprésence de références à l'univers du fantastique et en particulier aux films du genre sortis dans les années 50, et force est de reconnaître que l'ensemble ne laisse pas indifférent. Que ce soit à travers la présentation de l'interface ou du côté de la bande-son, tout ici renvoie aux clichés des films de série B. Les développeurs ont même pensé à intégrer une fonction noir et blanc qui permet de jouer sans la couleur pour les vrais puristes, et une option permettant de jouer avec un affichage cinéma, c'est-à-dire que l'on joue derrière un écran de cinéma et du point de vue du spectateur. Riche idée, qui reste toutefois plus fun que jouable.

Le jeu, lui, est accès sur la destruction. Dans la peau d'un monstre gigantesque, vous allez pouvoir libérer vos pulsions destructrices et raser les zones urbaines à grands coups de pieds, de poings ou de rayons laser. Chaque personnage jouable renvoie directement à une grande figure du fantastique que les inconditionnels reconnaîtront immédiatement. Un lézard géant style Godzilla, une femme fatale de 15 mètres de haut, un cerveau flottant ou un alien qui évolue dans une machine aux membres articulés, tous ne visent que la domination du monde et disposent chacun de techniques d'attaques spécifiques parfois très drôles. Il n'y a qu'à voir le rayon de folie du cerveau qui transforme les pauvres humains en petits lapins roses pour s'en convaincre.

En dehors de cela, il faut bien reconnaître que le gameplay n'est ni des plus palpitant ni des plus original qui soit. Les niveaux s'enchaînent sans réellement se renouveler et l'on se lasse rapidement de faire tout le temps les mêmes attaques limitées à cinq ou six par personnage. Tout juste note-t-on une augmentation des infrastructures à détruire et une défense croissante de la part des humains, mais rien de palpitant, même en mode de difficulté élevée. Tant qu'il nous reste des vies en réserve, on peut continuer un niveau même si sa barre d'endurance est à zéro, ce qui facilite grandement la progression. Ça manque d'adversaires dignes de ce nom, on aurait bien souhaité par exemple trouver des boss de même envergure que les différents monstres que l'on contrôle, et pourquoi pas se livrer bataille en mode versus. Le jeu ne comporte toutefois aucun mode multijoueur ni aucun à-côté de ce genre-là. Difficile, dans ces conditions, de conseiller ce titre à un public qui s'est aujourd'hui accoutumé à des attraits ludiques beaucoup plus consistants. I Was An Atomic Mutant se révèle clairement dépassé, autant sur le gameplay que sur la réalisation, et son manque total de profondeur risque de frustrer même les plus nostalgiques du cinéma fantastique. A voir toutefois si vous êtes vraiment curieux et que vous êtes prêt à mettre un peu moins de 20 € sur un titre qui mérite davantage le détour pour son ambiance que pour le plaisir de jeu qu'il procure.