Je tiens tout d'abord à présenter mes plus sincères excuses à Tony Hawk, à Mat Hoffman et à toutes les personnes d'Activision pour avoir osé comparer Gravity Games à l'une de leurs productions. Ce n'est pas très gentil de ma part, je le reconnais volontiers, mais c'était nécessaire afin de situer dans quelle catégorie de jeux nous nous trouvons, ou en tout cas dans quelle catégorie Midway aurait souhaité inscrire son Gravity Games. Car de Tony Hawk Like, Gravity Games n'en a que le nom, et des années lumière le séparent encore de la référence made in Activision. A tous points de vue d'ailleurs, que ce soit au niveau de la réalisation, de la maniabilité, de l'intérêt, du plaisir de jouer, Gravity Games se caractérise par un certain goût pour la médiocrité.

Médiocrité que l'on retrouve même dans les menus. Les équipes responsables de la localisation française auraient au moins pu faire leur boulot correctement. Comment aborder sereinement un titre où le mot « retour » est traduit par « dos » ? Ok, le mot est le même en anglais, mais tout de même un peu de sérieux ! Ca vous arrive de vous relire ou de faire quelques vérifications avant de commercialiser un jeu ? Non parce que des exemples comme celui-là, il y en a d'autres. Lors de la saisie de codes, on a Acceptez, Effacement (Effacez aurait été plus raccord avec le Acceptez...) et un mystérieux Extrémité. Extrémité ?! Il faudra un jour me l'expliquer celui-là.

Passons maintenant au jeu en lui-même parce que là aussi il y a de quoi dire. Pas de problème pour Midway, l'éditeur sait comment se servir d'une feuille de calque et c'est sans aucun scrupule qu'il a copié tout ce qu'il pouvait chez le concurrent Activision, pensant peut-être tenir là la recette du succès. Et bien non Mr Midway, on a beau disposer d'un mode libre, d'un peu de multijoueurs et d'un gros mode carrière, si le tout n'est pas saupoudré d'une grosse dose de fun et de talent, on n'arrive à rien. La preuve ! Gravity Games ne possède pas une once d'originalité et plagie très maladroitement tout ce qui a déjà été fait dans les Tony Hawk. Dans le mode carrière, on dispose de 3 minutes pour remplir une série d'objectifs qui rappellent évidemment la série d'Activision. Trouver les lettres pour épeler GRAVITY, réaliser un nombre de points plus ou moins conséquents ou activer des interrupteurs, ça a déjà été vu et revu plusieurs fois.

En plus de ce manque d'originalité flagrant, Gravity Games n'assure pas un clou sur sa réalisation. Les thèmes des ride-parks sont parfaitement inintéressants. A part le tout dernier qui vous propulse directement sur le terrain très vague de la compétition des Gravity Games, on reste toujours dans des ambiances froides et industrielles. Les textures sont sales, elles donnent l'impression de baver les unes sur les autres. Beurk ! Les persos s'en tirent bizarrement un peu mieux. Plusieurs pros du guidon ont à ce propos accepté de prêter leur image à ce jeu de massacre. Citons vite fait Fuzzy Hall, Dennis McCoy ou Matt Beringer. Plusieurs riders fictifs sont aussi là pour gonfler le nombre de persos, qui atteint finalement 21. Certains sont totalement délirants et affichent un look très spécial (homme oiseau, squelette...). Leurs animations sont affreuses malgré l'utilisation de la motion capture. Les mouvements sont hachés, s'enchaînent très mal entre eux et ne semblent finalement pas vraiment humains. En fait, ils tiennent plus d'un robot qu'autre chose. Pourtant, je le répète, Midway a tout motion capturé et nous le prouve grâce à plusieurs vidéos de making of à débloquer. J'avoue que voir tout ces gens travailler de bon coeur pour un résultat si minable m'a fait un peu de peine... Mais bon, le jeu est mauvais, le jeu est mauvais, je n'y peux rien !

Je vous ai gardé le pire pour la fin : la maniabilité. Le seul point que l'on doit entièrement à Midway, et malheureusment aussi le seul point que l'éditeur aurait dû garder intact tant la jouabilité de Tony Hawk est parfaite ! Se diriger dans les niveaux relève de l'exploit tant il est difficile de contrôler les vélos. Les tricks sortent en réalisant des combos de touches assez compliquées, les grinds sont pratiquement infinies (j'ai pu passé un run entier sans bouger en équilibre sur les cale-pieds !) et les lois physiques ne sont pas toujours respectées. Un vrai calvaire que l'on ne peut faire passer qu'en éteignant la console le plus vite possible. Si vous voulez un bon jeu de vélo sur PS2, le grand, le beau, le fort Mat Hoffman est là de toute façon.