C'est bien connu, les héros de jeux vidéo raffolent de compétitions sportives loufoques, de défis impitoyables et autres challenges complètement absurdes. Il était temps que l'ami Rayman s'y mette, et c'est maintenant chose faite avec ce titre axé principalement sur le multijoueur. Tous les autochtones de l'univers du héros le plus disloqué de l'ère vidéo-ludique débarquent donc en fanfare sur la quasi-totalité des supports de jeux pour se livrer à des batailles mémorables où chacun se retrouvera seul contre tous. C'est la guerre au royaume des Lums et des Ptizêtres, et ça tombe plutôt bien puisque vous êtes invité...

Dit comme cela, la plupart d'entre vous pourraient s'attendre à un pugilat monumental sans frontières ni limites, une sorte de UT parodique dans un univers faussement naïf et coloré. Pas de panique, ce n'est pas demain la veille que les développeurs de chez Ubi Soft nous ferons l'honneur d'un Rayman version gore. Bref, même si Rayman prend ici des airs de Quake, le ton général se veut toujours aussi délicieusement niais et drôle, pour le plus grand bonheur des petits et grands qui pourront s'essayer en famille à ce titre convivial et tout public. Action ne rime pas toujours avec violence, et Rayman M nous le prouve d'une bien jolie façon.

Les nouveaux venus en matière de « raymaneries » seront donc d'emblée mis au parfum en ce qui concerne les ambitions burlesques de ce titre grâce à l'énoncé qui va suivre. Les principaux acteurs de la scène « raymanienne » sont tous au rendez-vous de cet épisode, avec en star incontournable l'inénarrable Rayman, suivi de près par Globox, les Ptizêtres, Barbe-Tranchante et Henchman 800 le robot pirate. Mais puisqu'il faut bien que certains fassent les intéressants, on n'oubliera pas de compter également les trois nouveaux personnages qui se cachent délibérément dans le jeu, à savoir Tily l'elfe des forêts, la femme de Barbe-Tranchante au look très tendance, et Henchman 1000 le super pirate. Vous aurez donc l'atroce dilemme de devoir choisir entre ces huit créatures profondément démentes, chacune dotée d'animations complètement loufoques.

Dans la pratique, les différences son minimes d'un personnage à l'autre, chacun disposant des mêmes capacités et d'une technique lui permettant de faire l'hélicoptère avec ses cheveux, ses bras, ses ailes, et que sais-je encore. Une fois de plus, les Ptizêtres se démarqueront du lot par une animation complètement démente que je vous laisse le soin de découvrir par vous-même. Enfin, pour ceux qui auraient honteusement zappé le test de la version Playstation 2, un bref rappel des modes de jeu s'impose sans doute. Le soft se présente en fait comme une succession d'épreuves diverses que l'on pourra diviser en deux catégories distinctes : d'une part les course, et d'autre part les combats en arènes. C'est une vue à la troisième personne qui est adoptée tout au long du jeu, même si les commandes varient légèrement d'une épreuve à l'autre. Très complet, le jeu comporte cinq ligues de six niveaux chacune, soit 30 niveaux proposant chacun trois modes de jeux. Le jeu fonctionne sur un système de progression très bien pensé qui permet de débloquer petit à petit de nouveaux défis, de nouveaux personnages et de nouveaux costumes pour certains d'entre eux.

Les level designers se sont surpassés pour nous offrir des niveaux aux architectures étonnamment bien pensées. C'est surtout valable pour les courses qui sont toutes bourrées de raccourcis, de pièges, d'embranchements et d'interrupteurs qui modifient le design de certaines portions du parcours. Seule réserve que j'émettrai à propos de ces phases de jeu : il est bien souvent indispensable de connaître quasiment par coeur le parcours pour espérer gagner, et la vitesse d'animation est peut-être un peu trop lente. J'avoue d'ailleurs avoir une légère préférence pour les combats en arènes, qui, s'ils semblent un peu confus au début, dévoilent rapidement tout leur potentiel grâce au maniement de la souris. On se retrouve en fait dans un pseudo Quake complètement délirant où tout va très vite, avec un arsenal consistant pour stopper ses adversaires. Dommage que les armes ne soient pas plus originales, à l'image des bombes qu'il faut refiler à un autre joueur avant qu'elles n'explosent. Après avoir réussi un certain nombre de challenges en solo, vous aurez accès à davantage d'épreuves en multijoueur. Ici, tout est paramétrable : niveau de difficulté, nombre de tours, chrono, choix des armes, etc... Le seul problème, c'est que cette version PC n'accueille que deux joueurs humains au maximum en écran splitté, contrairement à la mouture PS2 qui acceptaient jusqu'à 4 joueurs. On se consolera donc en recourant aux bots, mais le jeu perd quand même un peu de sa convivialité. Rayman n'en demeure pas moins un titre particulièrement fun, idéal en guise de cadeau de Noël.