Après une mouture 32 bits pas très convaincante de WDL Thunder Tanks, autant dire que l'on ne se faisait pas trop d'illusions quant à cet opus Playstation 2. Résultat : un principe de jeu inchangé et des graphismes indignes des capacités de la console. Ce n'est décidément pas le genre de production que l'on attend sur les consoles nouvelle génération.
2062, année de l'apocalypse. Après une guerre mondiale qui dévastât la planète entière et l'humanité, les survivants s'organisèrent pour tenter de reconstruire leur civilisation. Afin d'oublier le drame et la gravité de la situation, les individus eurent pour première idée de réintroduire la télévision et de créer la World Destruction League : une série de tournois opposants des tanks surarmés dans des arènes, le tout retransmis sur tous les écrans TV de la planète. Un spectacle apocalyptique narré par Kate Maxwell et Chuck (Mad Dog) Clemens, deux commentateurs déchaînés et à toute évidence à enfermer.
Un scénario qui rendrait sceptique les plus enthousiastes, avouez-le. Une fois le jeu lancé, il vaut mieux oublier que l'on est sur une 128 bits et se concentrer directement sur l'action. L'environnement graphique est en effet en-dessous de tout ce que l'on peut attendre d'une production PS2 ; c'est à peu près du même niveau que la version PSX, c'est dire ! Malheureusement, les choses s'aggravent encore plus aux commandes de votre tank virtuel. Il ne faut en effet guère de temps pour se rendre compte du manque d'intérêt de ce jeu, dont le titre en résume parfaitement l'essence. Destruction, tanks, apocalypse, seront les trois mots qui reviendront sans cesse tout au long du jeu, et ce sont justement les arguments avancés par les développeurs : l'opportunité unique de pouvoir tout détruire à l'aide de toute une panoplie d'engins apocalyptiques.
Plutôt un contre-argument, à mon sens. Contempler la destruction d'une ville entière réduite en cendres sous un feu d'artifice d'explosions est un spectacle qui ne m'émeut plus. Trouver un concept novateur n'est peut-être pas évident pour tous les développeurs, mais est-ce une raison pour prendre les joueurs pour des individus brutaux décérébrés ? Si encore le jeu proposait un minimum de tactique dans cette bouillie d'explosions dénuée d'objectif, peut-être que l'on pourrait trouver un soupçon d'intérêt à cette simulation de carnage. Au lieu de ça, WDL ne parviendra qu'à entretenir le débat sur la violence gratuite dans les jeux vidéo. Bravo !
Même si WDL Thunder Tanks est à prendre au second degré, on peut résolument trouver bien mieux pour se défouler, même sur PS2. Les tanks semblent flotter à quelques centimètres au-dessus du sol et se contrôlent comme des tapis-volant. Aucune crédibilité dans le déplacement des engins capables de straffer sur les côtés ! Les tanks ne réagissent pas au contact de l'eau, et glissent simplement sur la surface comme si de rien n'était. Les commandes sont extrêmement limitées, à tel point que votre seul souci sera de tirer à tout va en switchant entre les deux vues pour compléter sans difficulté tous vos objectifs. Accordons tout de même à cette version d'être plus jouable que son homologue 32 bits, même si le résultat est loin d'être convaincant. Maigre consolation.
Si l'on vous a offert WDL Thunder Tanks et que vous désirez faire plaisir à votre bienfaiteur en rentabilisant ce malheureux investissement, vous aurez peut-être la patience de vous lancer dans les 20 niveaux qui composent le soft. Des environnements particulièrement laids et pas très variés puisqu'il n'y a que 7 types d'environnements différents. Mais si les graphismes ne vous rebutent pas et que vous êtes particulièrement motivé, il vous reste encore l'épreuve du gameplay. Difficile de faire plus répétitif que les six modes de jeu proposés, dont les classiques Tournoi, Match Fatal et Capture The Flag. A cela vient s'ajouter la possibilité de choisir entre 9 tanks et autant de pilotes, dont les aptitudes n'influeront guère sur le déroulement des affrontements.
Outre les missiles à tête chercheuse, grenades, têtes nucléaires et autres engins de l'apocalypse, vous aurez à votre disposition des gadgets plus originaux comme des bonus de téléportation et des hologrammes. L'action n'en reste pas moins très confuse et pas du tout adaptée aux joueurs qui souhaiteraient mettre en place un semblant de stratégie. La dégradation des véhicules étant gérée par le soft, vous vous retrouverez parfois aux commandes d'un tank méconnaissable, véritable boîte de conserve recouverte de cendres et prête à exploser. Si vous avez la patience suffisante pour arriver au bout du tournoi, vous constaterez la présence du seul et unique boss du jeu. Le tournoi se révèle de toute façon assez limité puisque chaque round ne prendra bien souvent que deux ou trois minutes maximum, et même si les objectifs sont variés, la méthode pour les compléter est toujours la même.
Si l'on résume, le bilan n'est décidément pas des plus glorieux : réalisation honteuse, gameplay répétitif à souhait, intérêt inexistant. Bref, difficile de faire pire. Et dire qu'il reste encore un WDL War Jetz...
- Graphismes7/20
Une réalisation indigne des capacités de la console. Des environnements laids et des arènes qui ne permettent aucune subtilité. Des explosions à n'en plus finir.
- Jouabilité8/20
Il n'est pas difficile de prendre le jeu en main tant les commandes sont limitées. Les deux vues disponibles permettent de sortir vainqueur du tournoi en un rien de temps. Aucune crédibilité dans le maniement des tanks.
- Durée de vie8/20
Aucun véritable challenge malgré les différents modes de jeu, sauf en multijoueur, mais même à quatre sur le même écran, l'ennui gagne rapidement.
- Bande son7/20
Le carnage également au niveau de la bande-son. Difficilement supportable.
- Scénario/
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Une production PS2 inacceptable. Un gameplay légèrement amélioré depuis la version PSX, mais les tanks ne procurent aucune sensation crédible. Un titre dépourvu d'intérêt.