Les événements de The Hidden Ones se déroulent 4 ans après ceux survenus dans Assassin's Creed Origins. Par l'intermédiaire d'une lettre émanant du bureau de « Ceux que l'on ne voit pas », Bayek apprend que les forces romaines oppressent le peuple d'Egypte dans la péninsule de Sinaï, oppression ayant coûté la vie à des membres du bureau des Assassins en devenir. En sa qualité de leader, Bayek se rend sur place par voie de mer et découvre alors la toute nouvelle zone introduite par ce DLC. 

Rendez-vous en terrain connu

La Péninsule de Sinaï, située à l'Est de la carte du jeu d'origine, est décomposée en 4 zones différentes (dont une maritime) et permet à votre personnage d'accéder au niveau 45, contre 40 auparavant. Pas spécialement immense, ni vraiment originale dans les environnements qu'elle propose, la péninsule reste toutefois dans la droite lignée de ce qui est proposé dans Assassin's Creed Origins : superbe. Jamais avare lorsqu'il s'agit de proposer des panoramas somptueux, Ubisoft a majoritairement axé sa carte sur la verticalité, élément propice à l'exploitation outrancière du fameux mode photo, permettant de rendre justice à la qualité des différents environnements traversés. Si certes, l'ensemble ne tranche pas autant qu'on l'aurait voulu avec le terrain de jeu original, The Hidden Ones reste toujours un régal pour les yeux et on ne va pas s'en plaindre.

Du côté du contenu pur, ne vous attendez pas à être surpris, The Hidden Ones coche scrupuleusement toutes les cases du cahier des charges introduit par Origins et ne verse pas vraiment dans l'excentricité. Les points d'intérêts seront donc toujours des camps à capturer, des trésors ou des parchemins à récupérer, des tanières à nettoyer ou encore des cercles de pierres à dénicher. De menues énigmes, un peu mieux construites que dans le jeu de base, seront à peu près le seul vrai vent d'originalité qui soufflera sur cette extension. Pour le reste, vous l'aurez compris, vous voguerez en territoire connu, The Hidden Ones minimisant la prise de risque en récitant un contenu certes toujours agréable à parcourir, mais qu'on aurait préféré un peu plus audacieux ou plus surprenant. Naturellement, une poignée de nouvelles armes, tenues, et montures sont au rendez-vous, au même titre que la possibilité d'améliorer encore un peu plus votre vie maximale, carquois et autre lame secrète.

Un scénario embryonnaire au traitement expéditif

Côté scénario, le constat est un peu le même et c'est assurément le point le plus regrettable de ce DLC. Effectivement, si le terreau laissé par le final d'Assassin's Creed Origins était particulièrement fertile pour l'élaboration d'une histoire à même de satisfaire les fans avides de connaître le développement de la confrérie, The Hidden One s'avère bien timide en termes de révélations. Malheureusement trop court pour développer une histoire riche (comptez 3 ou 4 heures pour la quête principale pour un personnage de niveau 40) , le scénario ne fait qu'effleurer l'essor et la philosophie des Assassins sans jamais les aborder en profondeur. L'intrigue s'articule principalement autour d'une quête destinée à tuer un tyran romain dont on se soucie finalement assez peu et se résume, en termes d'objectifs, à de l'infiltration de camps. 

Si l'on sent parfois bien la volonté d'insuffler un peu de rythme et de suspens à l'aventure, l'aspect expéditif de l'entreprise coupe tout le mordant aux surprises scénaristiques qui auraient pu donner lieu à des phases de gameplay plus travaillées. On peine à se sentir impliqué dans la quête de Bayek et à ressentir de l'empathie pour les personnages qu'il rencontre, là où nous en attendions nettement plus, un peu trop, peut-être, pour un DLC facturé à petit prix. 

Une aventure à vivre en connaissance de cause

Cependant, est-ce une raison suffisante pour bouder totalement The Hidden Ones ? Non, pas tout à fait. Si vous ne placez pas de trop hauts espoirs dans la profondeur du scénario ou l'originalité des tâches à accomplir, l'extension peut valoir le coup, ne serait-ce que pour le plaisir de prolonger l'expérience du jeu d'origine, plaisir qui, lui, reste intact. En outre, bien qu'encore trop expéditif, le final vaut le détour pour en apprendre un peu plus sur l'évolution du Credo, grâce à une cinématique plutôt réussie. Enfin, si elles ne sont certes pas nombreuses, quelques quêtes annexes sont franchement agréables à parcourir et se démarquent même de l'intrigue principale par le sentiment d'implication que l'on ressent lors de leur résolution. Clairement pas dénué de bonnes intentions, The Hidden Ones est davantage à percevoir comme une simple et agréable prolongation de l'expérience du jeu original mais qui ne cherche malheureusement pas assez à exploiter le potentiel scénaristique laissé par la conclusion d'Origins.