"This time it's war."

The Thing, Aliens, Predator, tous ces grands films des années 80 ont largement inspiré le jeu vidéo tel qu'on le connaît aujourd'hui. Impossible de nier l'impact du Mecha du second Alien dans le paysage vidéoludique. Et il y a fort à parier que les développeurs au sein du studio ont été bercé par ces films, tant leur influence est visible dans Let Them Come, et ce, dès les premières lignes de l'introduction. Le jeu vous place donc dans la peau de Rock Gunar, unique survivant d'une escouade venue secourir un vaisseau en proie à une menace extraterrestre. Seul avec votre mitraillette, dos au mur, un cigare fumant aux lèvres et un lecteur cassette, vous allez devoir repousser moultes vagues d'ennemis jusqu'à ce que mort s'en suive. La simplicité du scénario est une des forces du jeu, pas de chichis, on est là pour rentrer dans le lard, pulvériser de l'alien et en mettre de partout. Et Let Them Come fait ça très bien ! Voyons maintenant ce que le jeu nous propose concrètement.

"Je propose qu'on décolle, et qu'on fasse sauter une charge nucléaire. Là au moins on sera sûr du résultat."

Au premier abord, difficile de mettre une étiquette sur le genre du jeu. Est-ce un simple shooter, un jeu de défense ou juste un jeu d'action ? C'est un peu tout ça à la fois, et le mariage des genres fonctionne à merveille. Ici vous n'aurez pas le contrôle de votre personnage, ce bon Gunar est fixé derrière son arme et n'en bougera que pour changer de niveau. Les toutes premières vagues d'ennemis sont là pour vous familiariser avec le gameplay et vous permettre de mourir une première fois. Et le concept de die and retry est ici omniprésent. En effet, à chaque mort vous allez recommencer à la vague X et non depuis le début. Cela va vous permettre d'enchaîner les parties, même les plus difficiles dans le seul but de farmer de l'argent pour vous équiper de différents attributs et améliorer votre équipement.

Concernant les équipements, vous disposez donc d'une arme à munitions infinies, ces munitions sont de simples balles mais il est possible d'en acheter certaines aux effets dévastateurs (perforantes, explosives...). Pareil pour vos grenades, il en existe de plusieurs types. Elles restent cependant un poil chères, surtout en début de jeu lorsque votre portefeuille (virtuel) n'est pas plein. Vous pouvez également vous équiper d'une arme secondaire au corps à corps de type couteau, hache ou encore une sympatique tronçonneuse. Il est aussi possible pour Gunar d'avoir jusqu'à quatre attributs qui seront d'une grande aide. Au programme, amélioration de la cadence de tir, du refroidissement mais aussi une meilleure protection contre les projectiles ennemis... Constituer le bon set est primordial pour avancer dans les niveaux. Il est donc temps de s'attarder sur ce que propose le jeu en terme de pur gameplay.

"S'il peut saigner, on peut le tuer"

En premier lieu il faut préciser que votre gatling ne tire pas très haut. Il faudra donc avoir le bon timing afin de frapper au corps à corps les plus petites créatures avant qu'elles vous sautent au visage. Concernant les ennemis, le bestaire est assez varié, des plus petits aux plus grands, des plus rapides aux plus lents en passant par ceux qui vous lancent des projectiles ou se protègent. Il faut donc bien apprendre les paternes de vos adversaires si vous voulez vous en sortir. Car la difficulté du jeu est assez élevée mais très bien dosée et jamais frustrante. Et vos efforts seront récompensés, car en plus de récupérer de l'argent pour chaque alien pulvérisé, vous allez remplir une jauge de combo. Lorsque cette dernière est pleine, trois power-up s'offrent à vous pour une durée limitée : gain de vie, double barillet, frappe aérienne, dégâts doublés et autres joyeusetés. Ici encore, il faudra utiliser judicieusement ces petits cadeaux qui peuvent vous sauver la mise, surtout contre les boss. Car si au premier abord le jeu peut paraître bourrin, il est en réalité assez technique, et ce pour notre plus grand plaisir. Pour les plus nostalgiques d'entre vous, pas d'affichage de la barre de vie, juste une icône du visage de Gunar qui va se détériorer au fil des blessures jusqu'à l'explosion...cela ne vous rappelle rien ?

"T'as pas une gueule de porte-bonheur"

Visuellement, le jeu est plus que correct. Les graphismes rétro 16 bits sont très agréables et le ratio 16:9 renforce l'aspect cinématographique du titre, on a vraiment l'impression d'être dans une scène finale d'un bon gros film d'action. La direction artistique est de qualité, les créatures sont vraiment répugnantes, on est plus proche d'un Dead Space ou d'un Starship Troopers que d'Alien, attendez-vous à voir des tripes et des viscères plein les murs. Mention spéciale aux différents effets de lumière et d'explosions qui flattent la rétine. Autre gros point fort du titre, la bande son. Non seulement les bruitages sont de qualité mais vous allez récupérer tout au long des niveaux des cassettes audio afin de les mettre dans votre lecteur et personnaliser votre playlist. Que ce soit les musiques d'ambiance ou des sons plus électro qui n'ont rien à envier à ce que peut faire un John Carpenter, tout colle merveilleusement bien à l'ambiance et renforce les sensations in-game.

Le seul gros reproche que l'on peut faire au titre est sa trop courte durée de vie. En mode normal comptez entre 5 et 7 heures pour terminer les 5 niveaux. Cela peut paraître long pour un jeu au concept aussi simple mais le plaisir est tellement au rendez-vous qu'on arrive à la fin au moment ou ça commence à devenir intéressant. Il est toujours possible de recommencer l'aventure en difficile (avec un New game +) ou de s'essayer au mode défi. Ce dernier n'a rien d'exceptionnel mais peut prolonger un peu le plaisir. Vous commencez chaque partie avec 2000 pièces pour choisir votre équipement et tenter de faire le plus gros score possible. On peut également noter une précision de l'arme pas toujours au poil, surtout lorsqu'il s'agit de viser un point faible bien spécifique d'un boss.