Ce n’est un secret pour personne, le monde du jeu sur mobiles n’est qu’un éternel recommencement. Les boutiques en ligne sont remplies de jeux reprenant des principes éculés du jeu vidéo, de copies presque parfaites de titres à succès, et autres repompages sans vergogne de grands classiques plus ou moins revisités. Et parmi les créateurs de jeux mobiles, il en est un qui a fait de la copie sa marque de signature : Gameloft. Présent depuis extrêmement longtemps sur le marché du jeu mobile, bien avant l’arrivée des smartphones, la firme a pour habitude de choisir avec soin les jeux qui marchent bien, et de livrer une copie mobile presque identique, souvent agrémentée d’achat in-app et autres fonctionnalités Free to play propres à générer du cash. Après GTA, World of Warcraft et autre Call of Duty, c’est au tour de Marvel Contest of Champions de connaître une "Gameloftisation" avec Gods of Rome.
Gods of Rome, les dieux en viennent aux mains
Côté histoire, rien de bien transcendant. Le joueur incarne un Ascendant, un être aimé des dieux capable d'utiliser l'âme de héros ou de divinités pour qu'ils se battent à ses côtés. Un pouvoir qu'il devra utiliser rapidement puisque Ténébros, le vil rejeton d'Hadés a décidé de mettre le boxon dans le monde antique. C'est ce brave Zeus, et puis son fidèle compagnon Hermés qui nous accompagneront dans ce périple afin de remettre l'antiquité sur le droit chemin à grand coup de tartes dans le tronche, parce que oui, pour corriger le tir, il va falloir peu ou prou cogner tout ce qui passe à votre portée. Néanmoins, et outre un certain manque d'imagination (Ténébros, sérieusement?), ce qui frappe le plus c'est l'incohérence du titre. Le titre s’appelle donc Gods of Rome, et le premier personnage que l'on y croise n'est autre que Zeus. Un dieu grec donc... Si cela relèvera pour certains du détail, il s'agit pour moi d'un manque flagrant de respect envers le joueur. Un soupçon qui sera bien vite confirmé une fois le premier combat lancé.
Injustice : les dieux sont parmi nous
Car voyez-vous, toute personne ayant déjà lancé au moins une fois Marvel : le Tournoi des Champions ou encore Mortal Kombat X se rendra bien vite compte que Gods of Rome en est l'exacte copie. Au cas ou vous n'auriez pas lancé le titre de Kabam, voici un bref topo de la situation. Gods of Rome, comme son homologue aux couleurs de Marvel, propose de participer à des affrontements entre deux personnages, sous forme de jeu de combat light. Dans une arène en vue de côté, deux protagonistes se font face, et on combat de manière très simple. Une pression sur la partie droite de l'écran pour un coup faible, un swipe vers la droite pour un coup fort, une pression continue sur la partie gauche pour se mettre en garde, et un swipe vers la gauche pour une esquive arrière. Il sera aussi possible de trouver une jauge de furie qui se remplit en fonction des coups donnés et encaissés qui permettront de lancer des coups spéciaux dévastateurs. Et soyons honnêtes, malgré quelques défauts du côté de la garde, qui peine à sortir, ce gameplay est plutôt efficace, et assez plaisant. Reste que pour son Gods of Rome, Gameloft n'a même pas fait l'effort de proposer une once de nouveauté. Et si vous pensez que le reste du titre est là pour changer la donne, laissez-moi vous dire que vous vous trompez lourdement.
En dehors des combats, Gods of Rome propose de traverser divers niveaux à la manière d'un jeu de plateau. Dessus, plusieurs chemins à emprunter qui déboucheront sur des combats et des bonus différents. Chaque déplacement consommera un peu d’énergie, qui se rechargera au fil du temps comme dans tout bon free-to-play qui se respecte. Afin de progresser dans l'histoire, il faudra donc parcourir ces différents plateaux et combattre tous le adversaires qui nous feront face grâce aux divers combattants qui composent notre équipe. Ces derniers constituent le cœur du gameplay, et bien gérer son équipe constituera une bonne partie du travail, et la clef de la victoire. Chaque héros possède ainsi un type spécifique (qui sera fort contre un second type, et faible face à un troisième), ainsi que des caractéristiques qui lui sont propres. Comme bien souvent dans les free-to-play, les héros possèdent des niveaux de rareté, et il sera possible de les faire évoluer pour les rendre plus puissants et débloquer des coups spéciaux supplémentaires. Et comme dans la plupart des free-to-play, obtenir ces héros demandera de débourser quelques précieux deniers gagnés en jeu à la sueur de son front, sauf pour les petits malins ayant choisi de passer à la caisse. Là encore, le travail effectué par Gameloft pour apporter de l’originalité frôle le zéro absolu.
Si cet aspect free-to-play a de quoi rebuter, l'obtention des héros les plus puissants étant évidemment incroyablement ardue, ce n'est pas ça qui est le plus dérangeant. Comme je n'ai pas arrêté de le souligner durant ce test, Gods of Rome essaye tant bien que mal de copier Marvel : Le Tournoi des Champions, en reprenant point par point les éléments qui le caractérisent. Là ou le bât blesse, c'est que Gameloft est loin de proposer une offre aussi alléchante que Kabam, car quoi qu'on en pense, les dieux et héros de l'antiquité sont à mille lieues d'égaler les héros de Marvel. Outre un roster relativement pauvre, Gods of Rome possède une direction artistique d'une rare banalité, qui n'a pas grand chose pour elle. Et même si le résultat s'avère très propre d'un point de vue graphique, difficile de s'enthousiasmer face à un Zeus bodybuilder, ou un Spartacus qui reprend tous les clichés du gladiateur. Habituellement, lorsque Gameloft copie un titre, que ce soit sur son principe ou ses mécaniques, les équipes essaient de faire les choses bien, de proposer un petit plus qui rend le jeu sympathique. Ce n'est absolument pas le cas ici, et on ne peut que s'en désoler.
- Test réalisé sur un iPhone 6.
Points forts
- Très agréable à l’oeil
- Mécaniques qui fonctionnent plutôt bien…
Points faibles
- Très gourmand en batterie
- …mais totalement copiée sur Marvel : Le Tournoi des Champions !
- Roster peu étendu et sans grande imagination
- Ergonomie à revoir dans certains menus
- ZEUS N’EST PAS UN DIEU ROMAIN
Comme on pouvait s’y attendre, Gods of Rome n’est pas un mauvais jeu. Il ne pouvait pas être un mauvais jeu de toute manière puisqu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’un repompage complet de Marvel : Le Tournoi des Champions, la licence Marvel en moins. Une fois n’est pas coutume donc, Gameloft nous fait du pur Gameloft en reprenant allégrement à sa sauce un jeu qui marche énormément sur mobiles. Néanmoins, et malgré leur savoir-faire indéniable, Gameloft a tout de même commis quelques erreurs avec ce Gods of Rome. A commencer par un cadre et un roster qui manque globalement de charisme. Les personnages que l’on y croise, en sus d’être assez peu nombreux, demeurent d’une banalité affligeante en dépit d’une belle qualité d’animation et d’une modélisation très agréable à l’œil. Côté gameplay, ce Gods of Rome souffre des mêmes problèmes que son modèle, avec notamment un système d’esquive qui peine à convaincre. A moins que vous ne soyez entièrement réfractaire à l’univers Marvel, nous ne saurions trop vous conseiller d’aller jeter un œil sur Marvel : Le Tournoi des Champions, qui fait exactement le même chose que ce Gods of Rome, mais en mieux. En beaucoup mieux même.