Avant 2021, on ne l’avait plus aperçu dans un épisode solo depuis bien huit ans mais voilà que le vilain Wario semble désormais décidé à imposer de nouveau sa joie de vivre communicative sur une console Nintendo. Après un volet surprise sorti deux ans plus tôt, l’antagoniste mal luné revient en trombe dans un jeu baptisé Move It, lequel aspire à être le successeur spirituel de WarioWare : Smooth Moves, épisode qui exploitait à merveille les détecteurs de mouvement de la Wii. Au programme de cette nouvelle expérience toujours aussi hors du commun : plus de 200 mini-jeux qui demandent d’adopter une flopée de poses abracadabrantes, joy-cons en main, et de les enchaîner à une vitesse délirante. Attendez-vous à un brin de danse, à des courses de déroulage de papier toilette, à du tirage de poil de nez façon courte paille, ou encore à du dessin spécial fessier. Un vaste programme qui vous causera parfois quelques courbatures aux bras, mais toujours avec le sourire. WarioWare : Move It! nous a-t-il fait transpirer de tous nos membres dans un ultime tourbillon de fun infini ? C’est l’heure du verdict.

Des défis toujours plus ridicules, pour le meilleur

Même en vacances sur une île paradisiaque, Wario s’accompagne de toute sa troupe de joyeux lurons (qui arrivent encore à supporter son caractère exécrable après toutes ces années ?) et nous exige de réaliser des défis absolument invraisemblables. Comme toujours, tous les âges sont bienvenus pour s'agglutiner devant l’écran de WarioWare : Move It!. Les nombreuses cinématiques qui introduisent les niveaux du mode Histoire semblent d’ailleurs pensées pour les plus jeunes. Jamais très bavardes, elles constituent de petites et mignonnes scènes doublées vouées à accompagner l’entrée d’un nouveau protagoniste, tributaire d’un chapitre dédié faisable seul ou à deux en coopération. Chacun d’entre eux débarque avec un lot de poses à adopter pour conquérir ses mini-jeux. Du moins, pour ce qui est des premiers… À mi-parcours, nombreux sont les personnages qui se contentent d'exiger un ensemble de poses déjà connues, comme par léger manque d’inspiration. Difficile toutefois de se lasser au cours de cette expérience qui, une fois n’est pas coutume, enchaîne les défis absurdes à une vitesse folle, requérant toute votre attention pour capter l’objectif en une petite seconde. Une épreuve d’autant plus redoutable quand il faut également reproduire à la perfection la position demandée, sous peine de fâcher le détecteur de mouvements. Pas question de tricher en restant honteusement avachi sur le canapé, Move It! est intransigeant dans les mouvements exigés, donc gare aux mous du genou. Aussi veillez à bien passer les dragonnes Joy-Con, puisque vous devrez lâcher vos manettes pour certains mini-jeux ! Si par malchance vous les avez paumés il y a fort longtemps, vous risquez de louper pas mal de défis bien sympathiques ou de ne les exécuter que très approximativement. On vous prévient, la créativité folle des développeurs est une fois encore superbement mise en scène dans certains challenges.

Pendant une dizaine de niveaux, vous devez prendre la pose du chevalier pour renvoyer une balle de baseball, celle du top model pour vous nettoyer le dos, ou celle du sumo pour pondre des œufs dans la peau d’une poule. D’autant de petits jeux amusants qui s’enchaînent et vous imposent la lourde tâche d’être publiquement ridicule. Choisissez donc judicieusement votre entourage avant de lancer le jeu. De très bonnes idées fourmillent dans le lot, comme ces quelques références faites aux vieux niveaux de Super Mario Bros. 3. On aime aussi les mini-jeux qui nous demandent de positionner les joy-cons d’une certaine manière tout en prenant soin d’appuyer sur les boutons adéquats, de quoi pimenter certaines manches de manière habile. Quant aux niveaux de boss, il y a du bon comme du très oubliable. Quatre heures environ devraient suffire pour faire le tour du Mode Histoire qui se montre donc plutôt court et assez peu évolutif sur la fin.

Du fun inégal dans les modes multi

Fait assez déroutant : deux joueurs munis de deux manettes sont nécessaires pour terminer complètement les défis supplémentaires du mode Histoire, de quoi susciter quelques frustrations si vous pensiez achever cette portion seul. Et il serait bien dommage de les manquer, puisqu’ils offrent une belle matière aux amateurs de scoring et de challenges plus épicés avec les modes Super Difficile et Mort Subite. D’autres semblent bien plus anecdotiques, comme celui qui consiste à aider le personnage de Crygor à s’entraîner en réalisant une dizaine de défis connus, ou le mode Tout Mélangé, dans lequel comme son nom l’indique, tous les mini-jeux sont... eh bien mélangés. On apprécie l’effort d’inventivité avec le Miroir Copieur, lequel demande à placer un joueur sans manette face à l’écran, et l’autre joueur, équipé du pad, face à son ami qui lui mime les bons gestes à reproduire.

En parallèle de ce mode Histoire, le mode Fiesta est probablement la section du jeu que vous lancerez plus volontiers lors de vos soirées en famille ou entre amis. Les cinq petits modes présentés, jouables jusqu'à quatre, sont en revanche assez inégaux dans le fun procuré. La visite médicale, par exemple, a davantage le goût d’un passage forcé que l’on aura tôt fait de délaisser ; Le principe est simplement, tour à tour, d’achever un mini-jeu sous les félicitations de votre adversaire, votre victoire dépendant du nombre de pouces qu’il vous accorde. Bizarre. On préfère bien mieux le mode qui vous charge gentiment de faire une partie d’1, 2, 3 soleil sous le regard menaçant de Médusa qui vous impose quelques défis stimulants en cours de course. Comptez également sur une sorte de jeu de l’oie plus ou moins long selon les lois de l’aléatoire dans lequel les bonus remportés rendent généralement la partie complètement injuste, mais c'est probablement plus amusant ainsi. Le mode survie est celui dédié aux sessions les plus courtes, vous conviant sur un ring avec un nombre de vie limité et des défis à accomplir chacun votre tour. Enfin on salut la bonne idée du mode 2v2 dans lequel deux joueurs de la même équipe jouent à un mini-jeu ; un joueur joue normalement tandis que l'autre fait seulement semblant. L'autre équipe doit alors deviner quel joueur jouait réellement. Mais au bout du compte, WarioWare : Movie It! démontre tout de même une créativité limitée sur certains modes ainsi qu’un intérêt et une durée de vie rapidement à bout de souffle au bout d'une poignée d'heures.

Conclusion