Les débuts de la Xbox One sur le marché des consoles ont été pour le moins chaotiques. Surtout en termes de communication et de marketing. Cela avait commencé avant le lancement de la machine, la Xbox One se promettait une nouvelle vision pour le marché des consoles de salon, basée sur le digital. Implémentations de caractéristiques originales, avec pour ambition de court-circuiter la traditionnelle utilisation du support physique. Le tout digital n'était cependant pas une mauvaise idée, juste qu'à ce moment précis d'autres industriels n'étaient pas encore prêts à franchir le pas.

Retour sur l'année 2013. Une conférence de la firme de Redmond pour présenter la machine, et un E3, feront plier Microsoft. Une connexion toutes les 24h de la console est recommandée aux utilisateurs. Le but est tout simplement pour les joueurs de passer outre le système d'installations de disques sur la machine, ou même leur utilisation, afin d'avoir directement accès à leurs softs via le Cloud. Azure est la marque poussée par Microsoft à cette fin.

Azure est la plateforme de Cloud Computing que la multinationale destine aux entreprises. Mais son application au niveau du jeu vidéo est tout autant préconisée. L'externalisation des ressources informatiques vers des datacenters distants est ainsi envisagée afin d'alléger certains processus de calculs pour certains jeux. Pas de téléchargements pour jouer, 300 000 servers dédiés dans le monde, Microsoft veut transformer le média. Streamer un soft, une application, centraliser pour plus de transparence, Microsoft est sûr de son fait. D'autant que Sony en 2012 s'offrait Gaikai.

Le problème d'un tel dispositif, c'est qu'il peut toucher le marché de l'occasion. Chaque jeu revendu en digital devra impérativement passer par Azure. Chaque revendeur enregistrant sa vente sur le Cloud verrait son jeu disparaître de sa bibliothèque. Azure de son côté se charge de la redistribution d'une partie des transactions : magasins, éditeurs et constructeurs, sont compris dans la boucle. Le mal est pourtant déjà fait, court-circuiter le marché coutumier de l'occasion est la goutte d'eau qui fera déborder le vase. Avec un Kinect (la caméra de reconnaissance de mouvements de Microsoft) détectant la présence des utilisateurs devant leurs écrans et sa possible utilisation à des fins de marketing pur, le public est sous le choc.

Rétro-pédalage et Rétrocompatibilité, "nous vous avons entendus"

Une semaine après l'E3 2013, coup de théâtre, l'industriel est obligé de revoir sa copie. Et ce ne sont pas quelques ajustements qui seront faits, mais bien un changement de politique total quant à la Xbox One. Depuis Microsoft court derrière Sony et sa Playstation 4 dans les charts mondiaux. Et si Sony mène les débats, la Xbox One n'est pas pour autant au fond du gouffre. Les chiffres de ventes incroyables de la console nippone donnent cette impression que la Xbox One va mal. Pourtant la dernière née de Microsoft fait mieux que la Xbox 360 en son temps. Preuve s'il en est que Microsoft a su réagir et que les consommateurs continuent d'affectionner la marque Xbox.

Nouvelle stratégie et nouveau départ. Microsoft drive sa politique de communication en ayant des focus réguliers sur les jeux à paraître. « Du jeu, du jeu, rien que du jeu », l'époque de la Xbox TV est bien révolu. La Xbox One était sensée être un objet multimédia, aujourd'hui Microsoft l'utilise comme un outil promotionnel de ses studios de développement en interne et de ses partenaires Third Parties produisant des exclusivités sur la console ou ayant scellé des deals avec la marque (exemple EA Access). La nouvelle donne dans la stratégie de communication de l'entreprise est aussi cette écoute permanente de la communauté. En plus d'intégrer la machine comme un composant essentiel de l'écosystème Windows.

Une seconde naissance

Je pense que vous pouvez voir que nous écoutons notre communauté, et qu'elle a une énorme influence sur les features que nous annonçons. Par exemple, notre annonce à l'E3 que la Xbox One pourrait soutenir la rétrocompatibilité avec les jeux Xbox 360. C'était une des caractéristiques les plus fortement demandées par nos fans et quelque chose que les gens nous demandaient depuis le lancement de la Xbox One. Je ne pensais même pas qu'il aurait été possible que nous puissions y parvenir, techniquement, et pourtant comme c'était une fonctionnalité les plus populaires au sein de notre communauté, nous y sommes parvenus grâce aux personnes talentueuses qui ont travaillé sur le développement de cette feature. 

Kudo Tsunoda sur Gamesradar est fier de cette avancée technologique et recentre l'actualité de la Xbox One sur des points endémiques des demandes des acheteurs de la marque. « 100 titres seront disponibles dès cet automne », le but avoué par l’exécutif de Microsoft ? Travailler d'arrache-pied pour avoir le plus gros catalogue de jeux toutes consoles confondues. Tsunoda suit cette voie sur laquelle Microsoft s'est engagé.

La résurgence de Rare n'est d'ailleurs pas anodine, après une compilation dont vous pouvez retrouver le test sur notre website, c'est au tour de Sea of Thieves de recevoir les éloges de l'ex-communicant du Projet Natal : « Sea of Thieves sera le meilleur jeu que Rare a développé ». Nouveau cheval de bataille : HoloLens, sensé transformer chaque pièce des habitations des joueurs en nouveau level d'un jeu vidéo.

Si Microsoft semble encore bien loin des volumes de ventes réalisés par la Playstation 4 avec sa Xbox One, il semblerait que la firme de Redmond ait corrigé le tir en matière de communication. La Xbox One, après l'arrivée de son blockbuster Forza 6, continue son travail de sape : Halo 5 : Guardians débarque sur Xbox One le 27 octobre prochain. Une fin d'année en fanfare pour Microsoft ?