Après Commandos et Predator, Arnold Schwarzenegger est intéressé par un projet qui parle science-fiction. C'est grâce à son travail que le film entre rapidement en production, après plus de 10 ans de galères.
Un conflit au niveau du script
Quand il s’agit de parler de livres de science-fiction adaptés avec réussite au cinéma, difficile de ne pas parler de Philip K. Dick. Minority Report en est un exemple. Les deux films Blade Runner en sont un autre, étant le résultat de l’adaptation du roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?. Mais il ne faut pas oublier non plus la nouvelle Souvenirs à vendre (We Can Remember it for You wholesale), adaptée à deux reprises au cinéma sous le nom Total Recall. Sortie en 1990, c’est la première qui a fait le plus parler d’elle. Il faut dire qu’elle a nécessité 16 ans de développement. Huit ans après la publication de la nouvelle Souvenirs à vendre, c’est le producteur Ronald Shusett qui achète les droits d’adaptation à K. Dick pour une bouchée de pain (1 000 dollars).
Un montant total pour le film qui sera bien différent. Il y a des désaccords entre le producteur et le scénariste. La nouvelle étant assez courte, il fallait inventer le second et le troisième acte. C’est ce dernier qui est source de conflit, Shusett voulant quelque chose de plus dramatique que la plume de O’Bannon. Un désaccord qui, sans solution, pousse Walt Disney à vendre le projet à De Laurentiis Entertainment Group (DEG).
Schwarzenneger s’impose et règle les derniers détails, un tournage littéralement dans la douleur
Le changement de mains sur le projet n’apporte pas immédiatement des solutions. David Cronenberg, initialement choisi en 1984 pour réaliser Total Recall, décide de démissionner concernant les envies de Shusett de faire “Les Aventuriers de l’arche perdue” vont sur mars. Les divergences concernant la fin du film continuent pendant plusieurs années et pendant la construction du set de tournage en 1988, DEG dépose une demande de liquidation. Le personnel est viré, le set détruit et se sont 14 millions de dollars qui partent en fumée.
C’est Arnold Schwarzenegger qui va reprendre sur ses épaules le projet. Grâce à son influence (Commando en 1985, Raw Deal en 1986 et Predator en 1987), il convainc une nouvelle maison de production de reprendre Total Recall et d’avoir Verhoeven (Robocop) en tant que réalisateur. C’est sous l’impulsion de ce dernier que Gary Goldman apporte sa plume et va débloquer la situation après l’amorce effectuée par Shusett, O’Bannon mais aussi Jon Povill ou encore Steven Pressfield.
De quoi pouvoir lancer le tournage, lui aussi en proie à des désagréments. Certains plateaux de tournages provoquent des troubles respiratoires à cause de la poussière. C’est à Mexico qu’ils sont localisés, capitale à la nourriture locale provoquant intoxications alimentaires et gastro au casting. Enfin, des blessures sont aussi à déplorer puisque Schwarzenegger se coupe le poignet en cassant une vitre qu’un appareil défectueux aurait dû faire.
Un excellent film
Total Recall a pris donc 16 ans de développement, a connu trois maisons de productions, une demi-douzaine de plumes ainsi que plusieurs réalisateurs. C’est entre 48 millions et 80 millions de dollars qui sont estimés pour le budget final. Un mal pour un bien ?
C’est un budget colossal pour l’époque mais dont l’investissement semble avoir été rentable. Aujourd’hui, Total Recall fait sans aucun doute partie des meilleurs films de science-fiction si ce n’est de l’un des meilleurs films de tous les temps tout court. Certains considèrent même qu’il fait office de meilleure adaptation de l’œuvre littéraire de Philip K. Dick ainsi que l’un des meilleurs films d'Arnold Schwarzenegger.