Dans une interview, le réalisateur britannique explique pourquoi il a pris cette décision étonnante dans son dernier long-métrage.
Cet article spoil Oppenheimer de Christopher Nolan. Vous êtes prévenus !
Cet été a été marqué par la sortie simultanée de deux productions particulièrement attendues du public : Barbie et Oppenheimer. L’un est tout simplement l’adaptation à l’écran de la célèbre poupée blonde et son monde rose flashy, l’autre est le dernier long-métrage de Christopher Nolan qui traite de l’histoire du scientifique qui a travaillé sur l’élaboration de la première bombe nucléaire. Même s’il dure environ trois heures et qu’il peut sembler dense en informations, ce film est un grand succès. La mise en scène, les dialogues, la performance des acteurs et les thèmes profonds abordés ont conquis les spectateurs et les fans du réalisateur.
Oppenheimer plonge le spectateur dans la vie de Robert Oppenheimer, éminent scientifique, et dans le climat politique de l’époque. La création d’une telle arme, et son exposition dans le film, permet aux spectateurs de se poser la question de la responsabilité de ce scientifique. Porté à l’écran par Cillian Murphy, le réalisme et l’immersion étaient au rendez-vous. Néanmoins, les tragiques événements historiques au Japon n’ont pas montré à l’écran. Dans une interview, Christopher Nolan revient sur ce choix qui peut sembler surprenant.
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Christopher Nolan n’a pas voulu montrer ce qu’il s’est passé au Japon
En allant voir Oppenheimer au cinéma, une grande majorité des spectateurs s’attendaient à voir les atrocités qui se sont produites au Japon, à Hiroshima et Nagasaki. Néanmoins, Christopher Nolan a pris la décision de ne pas montrer ce qu’il s’est passé, puisque le spectateur suit le point de vue du scientifique. Une décision qui a interrogé de nombreux spectateurs à travers le monde, qui ont tout de même apprécié le long-métrage.
J.Robert Oppenheimer était dans une certaine mesure dans la même situation que le reste de l'Amérique. Il a entendu parler du bombardement d'Hiroshima à la radio au moment où Truman l'annonçait... c'est l'une des choses les plus remarquables que j'ai vues dans le livre... C'est l'une des choses qui m'a incité à raconter l'histoire de la manière la plus subjective possible. Je voulais vivre avec lui les prises de conscience qu'il traverse et faire en sorte que le public s'en rende compte.
Entièrement basé sur le point de vue de Robert Oppenheimer, ce choix est compréhensible pour rester cohérent avec le reste de l'œuvre. Une décision qui renforce l’immersion dans la peau de ce scientifique, et le détachement initiant une crise de la responsabilité engendrée par la création d'une telle arme de destruction massive. Dans la même interview, le réalisateur britannique a ajouté à quel point il est important de prendre ce genre de décision en tant que cinéaste, mais que le public reste libre de ne pas apprécier le rendu final.