L'avis de [87]

Difficile de passer à côté de Disco Elysium. Le véritable chef-d'œuvre de ZA/UM a été très bien porté sur Switch, avec une bonne prise en considération des contraintes inhérentes à ce support plus petit, et sur lequel il faut s'apprêter à lire des kilomètres de texte. Cette arrivée sur la portable de Nintendo a été l'occasion pour moi de refaire enfin une nouvelle partie, libéré des contraintes de temps liées au test et donc de voir des embranchements inédits ou des approches radicalement différentes d'un même problème. Le RPG n'a absolument rien perdu de sa superbe et le traverser sur Switch, en mode nomade, est presque la meilleure façon de le consommer, confortablement installé dans le lit, le canapé ou dans le train.

L'avis de Carnbee

Retour gagnant par la jeune Aran. Quatre ans après Metroid : Samus Returns qui était un remake de Metroid II, la chasseuse de prime revient avec une aventure inédite qui la met face à de redoutables adversaires, les E.M.M.I, des limiers robots que Boston Dynamics ne renierait pas. Ils rodent dans différentes zones de la planète ZDR à la recherche de leur seule et unique proie : Samus. Il est plaisant de constater que MercurySteam n’a pas hésité à prendre des risques, quitte à surprendre les fans de la saga. Tout d’abord, le jeu est plus dynamique que jamais. Capable de viser à 360° tout en courant, de contrer dans toutes les directions, et de glisser pour esquiver certaines attaques, l’héroïne est plus agréable à diriger que jamais. Ensuite, le bestiaire accueille de nombreuses nouvelles têtes. Les ennemis lambdas sont plus gros que ceux habituellement rencontrés, et certains boss sont impressionnants. Enfin, le camouflage optique de Samus apporte des séquences d’infiltration plus que satisfaisantes. Bien sûr, tout ce qui fait le charme d’un Metroid est toujours présent avec un level design soigné et des tableaux interconnectés de différentes manières. Peu importe le modèle de Switch que vous possédez, Metroid Dread se doit d’alimenter les pixels de son écran.

L'avis de Jiikaa

Il est très rare que je refasse un jeu en entier après avoir terminé un premier “run”, d’autant plus s’il s’agit d’un RPG nécessitant au bas mot 40 heures de temps libre. Et pourtant, après avoir adoré Disco Elysium en 2020, me voilà en train de le refaire dans sa version Nintendo Switch. Un portage tout à fait honorable, qui reste très lisible même en mode portable et dont le seul véritable défaut est la longueur de ses temps de chargement. Et que peut-on dire sur Disco Elysium qui n’a pas déjà été écrit ? Jeu de rôle unique en son genre, il délaisse les combats et toute forme d’action au profit d’une expérience ultra narrative, tout en offrant une liberté d’action quasi jamais vue. Un petit miracle, d’autant plus de la part d’un studio dont c’est le premier jeu.

L'avis de Tiraxa

Nouvelle aventure du studio Zoink (Fe), Lost in Random abrite l’univers qui m’a le plus passionnée cette année. Le jeu s’appuie sur un conte burtonesque délicieux qui plante son cadre dans le royaume d’Aléa, lequel abrite six bourgades régies par une reine et son dé noir. À l’âge de douze ans, un simple lancer de dé détermine où vivra chaque enfant d’Aléa le restant de ses jours. Chaque ville détient ses propres règles et coutumes qu’on a à cœur de découvrir. Doubleville par exemple héberge ironiquement une “ville à l’envers”, où les doubles des habitants mènent leur train-train quotidien. Nous incarnons Paire, une jeune fille lancée à la recherche de sa sœur emportée à Sixtopie contre son gré. Le titre est un véritable bijou de narration qui peut se reposer sur un monde minutieusement construit avec passion. Ajoutons à cela une direction artistique et un travail sonore superbes. Une aventure à ne pas manquer pour tous les amoureux des anciennes productions animées de Tim Burton.

L'avis de Silent_Jay

Je ne sors que très (trop) rarement ma Nintendo Switch, non pas que je n’apprécie pas ladite console, mais par manque de jeu qui éveille mon intérêt. Toutefois, le retour d’un Beat’em All, qui a su en son temps me séduire, m’a sommé de rallumer la console hybride de Nintendo. Ce jeu, c’est Scott Pilgrim vs. The World : The Game - Complete Edition. Sorti initialement en août 2010, cette ode intemporelle à la baston 2D frappe fort à l’occasion de son 10e anniversaire dans une édition riche de l’ensemble des contenus proposés par le passé. Entre le roster de combattants, l’aventure coopérative de 1 à 4 joueurs en local ou en ligne, la difficulté et les différents modes de jeu bonus, rien ne manque à l’appel. Si vous souhaitez (re)découvrir l’adaptation vidéoludique de Scott Pilgrim, cette édition 2021 vous tend les bras.

L'avis de Indee

Pour le coup, Eastward est un coup de cœur que je n’avais pas forcément vu venir. J’avais eu l’occasion d’en faire une preview, un mois avant sa sortie. J’avais alors constaté son excellente direction artistique, évidemment, et ses mécaniques de jeu honorables. Mais c’est sur la durée qu’Eastward m’a le plus scotché, notamment grâce à sa narration. Le scénario n’est pourtant pas très original : deux amis, John et Sam, quittent leur ville natale après une altercation avec le maire du coin, et devront, au fil de diverses rencontres, voyager jusqu’à la région la plus à l’est de leur monde. D'une, lors de ce voyage, le studio Pixpil déploie une impressionnante maîtrise technique et artistique, donnant vie à un univers à la fois unique et détaillé (grâce à un mélange d’assets en 2D et de techniques d’éclairages en 3D). De deux, l’équipe chinoise vogue comme si de rien n’était entre des registres opposés, de la joie aux moments plus sombres. L’un dans l’autre, impossible pour moi de ne pas être totalement accroché par Eastward, qui bénéficie en plus de combats et d’énigmes réussies, et d’une jolie durée de vie (certains lui reprochent d’être un peu trop bavard par moment). Une aventure dont je me souviendrai sans doute longtemps.

L'avis de TheXsable

Alors que 2021 a été une année marquée par la sortie de nombreux J-RPG attendus de longue date (Tales of Arise, Shin Megami Tensei V...), c’est finalement un petit titre annoncé de nulle part qui a attiré toute mon attention. En effet, Voice of Cards est un J-RPG dans lequel tous les éléments sont représentés par des cartes, du décor aux personnages en passant par les objets, tandis que l’intrigue nous est racontée par un narrateur. Cependant, le titre n’est pas pour autant un jeu de cartes car il n’est pas question de constituer un deck de cartes. En réalité, les combats se déroulent au tour par tour tout de façon classique, avec des personnages qui possèdent des capacités que l'on déclenche à l'aide de points de magie. Derrière ce concept original, on retrouve ni plus ni moins que Yoko Taro, créateur à qui l’on doit notamment la saga des NieR et Drakengard, ce qui donne lieu à une écriture soignée et particulièrement drôle à de nombreuses occasions. Ainsi, le titre parvient à créer une ambiance unique grâce à son parti pris minimaliste qui ne repose que sur son excellente bande-son et ses illustrations charmantes.