Vendu comme l'avenir du jeu vidéo, Stadia n'a pas encore réussi à décoller. Symbole de cet échec, la fermeture hier des Stadia Game Studio par Phil Harrison, chef de Stadia. Cet échec sonne-t-il le glas pour le service de cloud gaming de Google ? Quelles sont les pistes à étudier pour ce dernier ? Afin de répondre à ces deux questions, Panthaa écrit le portrait de Stadia.
Lancé en 2017, Google Stadia est d'abord connu sous le nom de Project Stream ou Project Yéti. Il promet aux joueurs de ne pas avoir besoin de hardware dédié au gaming mais juste une bonne connexion internet puisque les jeux fonctionnent sur des serveurs. Dès lors, le rêve de pouvoir jouer à des jeux next gen partout tout le temps prend forme, que ce soit sur téléphone ou PC avec l'espoir de garder sa sauvegarde entre les supports. Google déclare également que le service profitera de nombreuses fonctionnalité grâce aux autres produits de la firme, comme le navigateur Chrome ou l'assistant Google. Concernant le modèle économique, Google propose un service gratuit pour toucher un maximum de personnes et estime qu'il fera des bénéfices via la vente au prix fort des jeux de son catalogue. Un catalogue qui bénéficiera de jeux adaptés au service grâce à l'ouverture en mars 2019 de Stadia Game Studios
Or, à la sortie du service à la fin de l'année 2019, peu de promesses sont tenues. Si la solidité technique du service est bien présente, l'engagement pris par Google concernant les innovations technologiques n'est pas respecté. Par ailleurs, l'offre proposé par Stadia ne séduit pas : l'abonnement payant, combiné à un catalogue pauvre ne convainc pas dans un écosystème où des concurrents moins chers sont déjà en place comme xCloud ou le GeForce Now. Outre la concurrence, les studios dédiés à la création de titres n'ont rien sorti de concret, d'où le choix de Google de les fermer.
Est-ce un coup de grâce pour le service de Google ? Au vu de la situation actuelle, Panthaa considère qu'il sera difficile pour Stadia de se relever tout en gardant la même ligne : celle d'un service de cloud gaming sans feature différentielle forte. Microsoft a intégré le xCloud au Xbox Game Pass, le GeForce Now permet d'ajouter de nombreuses améliorations techniques tandis que d'autres concurrents comme Luna (Amazon) semblent arriver sur le marché avec un modèle économique plus intéressant que celui de Stadia. Alternative parmi d'autre, Panthaa suggère à Google de louer ses serveurs et sa solidité technique à des éditeurs voire à des constructeurs : le hardware de la Switch ne lui permet pas de faire tourner de gros jeux nativement, mais peu exploiter la technologie de Google dans ce sens : c'est déjà le cas avec Hitman 3 et Control.
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