A moins d’avoir hibernés au fond d’une grotte déconnectés de la planète jeu vidéo ces six derniers mois, les joueurs du monde entier ne sont pas sans savoir qu’une nouvelle génération de consoles de salon accostera sur nos rives fin 2020. La PlayStation 5 de Sony et la Xbox Series X de Microsoft prendront la relève d’ici octobre-novembre. Si pour certains l’acquisition au lancement de ces machines ne fait aucun doute, pour d’autres le passage à l’acte n’est en rien garanti. En d’autres termes, je n’achèterai à titre personnel ni la PS5 ni la Xbox Series X Day One. Je m’explique.
Certains avanceront comme argument qu’en tant que rédacteurs / journalistes pour jeuxvideo.com, j’aurai accès à ces consoles à leur sortie et ils ont raison. Je n’ai en théorie aucunement besoin d’éventrer un PEL pour découvrir l’une ou l’autre de ces machines. Cependant, à titre personnel, il n’y aura aucune console de neuvième génération chez moi avant le second semestre 2021. Je n'ai jamais acheté de console au lancement et je ne le ferai probablement jamais.
Le prix reste en 2020 le nerf de la guerre. Cette information capitale prend souvent la décision à votre place d'acheter ou non une console flambant neuve. Selon les rumeurs, le prix de celles-ci serait compris entre 499 et 599 euros… une somme rondelette pour tous les joueurs soucieux de finir la fin du mois nécessitant de mettre de côté en amont de la sortie ou d’attendre en espérant profiter d’une baisse significative de prix. Cette stratégie paye uniquement lors des périodes de soldes (Black Friday…) et autres promotions (Noël…). La PlayStation 4 Pro est encore vendue 399 euros alors que la Nintendo Switch a cédé un peu de terrain en passant de 330 à 290 euros. Bref, pour économiser sur l’achat d’une machine, il faudra faire preuve de patience.
Qu’en est-il du gap technologique entre les deux générations de console ? Objectivement, la PlayStation 5 et la Xbox Series X seront les nouveaux fers de lance de l’industrie (PC mis à part). Il est évident que les titres développés pour ces plateformes mettront théoriquement l’eau à la bouche. Néanmoins, la première année d’une nouvelle machine est souvent ponctuée de jeux n’exploitant que partiellement la puissance offerte. Les développeurs ont besoin de temps pour dompter la bête et la faire ronronner. De plus, de nombreux titres non-exclusifs seront cross-génération. Si dans certains cas, la version “old gen” est un portage de piètre qualité, dans d’autres cas la version “new gen” n’apparaît pas comme essentielle dans une ludothèque. A quoi bon dépenser quelques centaines d’euros quand la majorité des titres sera disponible conjointement sur huitième et neuvième génération ?
Bien entendu, le lancement de nouvelles consoles s’accompagne d’un catalogue de jeux uniquement présents sur ces dernières, des exclusivités temporaires ou non justifiant l’achat d’une PlayStation 5 et/ou d’une Xbox Series X. Pourtant, le line up dédié à de nouvelles machines s’avère bien souvent restreint et parvient rarement à me séduire. Il s’étoffe avec le temps, c’est une évidence, mais en octobre-novembre 2020, la claque ludique semble compromise tandis que la génération précédente sort ses dernières cartouches… des titres affûtés profitant de la moindre once de puissance et de toutes les connaissances acquises par les développeurs au cours des sept dernières années. The Last of Us Part II , Ghost of Tsushima , Ori and the Will of the Wisps, Gears Tactics… mais aussi de nombreux jeux des éditeurs tiers. Je préfère de loin profiter des dernières sorties majeures sur PlayStation 4 et Xbox One, et ainsi économiser quelques deniers, avant de migrer sur leurs héritières.
Et que dire des problèmes techniques parfois rencontrés par les acheteurs des premières séries de consoles fraîchement mises en service ? Se procurer une console le jour de son lancement peut être grisant. L’excitation est alors à son comble. Celle de faire partie des privilégiés, de ceux qui savent… cela n’aurait pas de prix pour certains. Toutefois, la seule idée d’être confronté à une machine souffrant de défauts de fabrication me fait froid dans le dos. Je ne souhaite pas déchanter et amorcer une chute libre vertigineuse en tombant de mon nuage. Un choix parfois difficile (1999 et la sortie de la Dreamcast en France), mais qui a jusqu’à présent porté ses fruits.
Comme le dit le proverbe, “Prudence est mère de sûreté.” Puis si cela permet d’enclencher une vague même superficielle de déconsommation... que demander de plus ?