Après plusieurs années passées à mûrir en interne, Capcom nous délivre un nouveau canon de fine facture mais qui n'atteint jamais le niveau des perles que la licence a su enfanter jadis. Retour sur un épisode qui, bien que faisant le taff d'un S/H, a fort du mal à ne pas s'auto-marginaliser totalement de la licence dans laquelle il naît tant il semble ne pas savoir sur quel pied danser au niveau de ses mécaniques.

Graphismes Pro/X/PC : 15/20

• RE7 s'illustre à travers un nouveau moteur : le RE Engine, pour un résultat convenable bien qu'à la traîne par rapport aux standards graphiques de 2017, en particulier pour un titre couloir. Si le jeu sait s'orner d'une très remarquable direction artistique avec des tons réussis ainsi qu'une palette riche, l'enveloppe technique n'a clairement pas la même allure. Les textures sont moyennes (voire grossières), les modèles 3D sont simples et la modélisation des surfaces (roches, terrain) manque de complexité. Subsistent néanmoins d'excellents jeux de lumière ainsi qu'un face-mapping assez riche.

Gameplay : 14/20

• Avec cet opus survient une seconde refonte des mécaniques de jeu, il ne s'agit plus d'une vue à la troisième personne mais plutôt à la première. Ceci étant le système de visée (quelque peu déroutant) prôné par le jeu fait plus écho à celui usité par un TPS qu'un véritable FPS posant ainsi la préhension manette en mains à cheval entre les deux types de gameplay. Le système fonctionne sans vraiment briller, la faute à un feeling des armes un peu plat ainsi qu'à quelques gros ratés de précision du fait de la lourdeur innommable des contrôles. Ethan a beau être présenté visuellement comme un homme élégamment agile, en pratique c'est un véritable 38 tonnes à manœuvrer. La lenteur injustifiable des déplacements (surtout pour une vue FPS) savate vraiment la rejouabilité et lime quelque peu le plaisir procuré lors des échauffourées. L'implémentation manque de finesse et de subtilité. Les commandes lourdes ont beau être la marque de fabrique de la série, RE nous a habitué à bien mieux en termes de mise en pratique par le passé (Rebirth), loin de ce RE7 qui brille par son imprécision ainsi que cette sensation de domptage mécanique aléatoire (impression de réussir au pif et non au succès). Venir à bout du mode Madhouse en considérant ces défauts devient donc un vrai calvaire car le gameplay ne s'y prête pas vraiment. Côté peur, quand bien même on n'atteint jamais le niveau d'Outlast ou Amnesia, la première moitié du jeu est une vraie réussite car elle distille quelques intenses moments de flippe au sein du manoir (sous-sol, hall), mais passé les 1ères rencontres, le jeu s'apaise car le bestiaire ne se renouvelle pas. Les points de démembrement sont peu nombreux. On déplorera en outre une limitation ridiculement sévère des consommables en hard, mode qui souffre d'un vrai problème de calibration, constat qui empire exponentiellement lorsque greffé au gameplay bancal du jeu.

Durée de Vie : 15/20

• Il faudra compter entre 12 et 15h pour les 100% en mode hard ce qui est honorable.

Bande-Son : 17/20

• Une grande partie de la réussite atmosphérique du titre se doit à la qualité des effets sonores ainsi que de la planche musicale. Les bruitages d'ambiance sont convaincants et ajoutent une pesance étouffante au tout. Les musiques tapent quant à elles dans le mille à chaque rencontre et catalysent les quelques rares mais ô combien délectables vrais moments d'effroi du jeu.

Scénario : 15/20

• Tant que l'on a pas pratiquement atteint la fin du jeu SpoilAfficherMasquerle navire naufragé dans le Bayou , on est autant dans le flou qu'Ethan et on se demande bien en quoi Resident Evil 7 peut se rattacher au reste de l'univers de la saga tant le jeu se présente au premier abord comme un standalone voire même un spinoff. Pourtant Capcom nous délivre bien quelques précieuses révélations pavant la voie pour le prochain épisode. Certaines présences desservent cependant plus le fan-service pur que l'étoffement scénaristique notamment en ce qui concerne une certaine méga-entreprise ainsi qu'un héro au look absolument méconnaissable.

Nouveau départ donc, pour la licence avec ce 7ème canon chiffré pour un résultat respectable mais parfois maladroit.

Je ne m'étais plus autant chié dessus depuis The Evil Within. Le jeu a une ambiance excellente: glauque, humide, suintant la mort à chaque pas. Le bayou est une excellente idée, il sublime cette ambiance oppressante grâce à cette atmosphère marécageuse. La maison des Bakers n'est pas en reste, tout y est pourri, crade, etc. Les graphismes sont par ailleurs très bons. Quand au gameplay je le trouve un poil lourd pour du FPS, mais il correspond aux autres Resident Evil, avec cette sensation de mouvements patauds du personnage (même si sur FPS c'est plus génânt). L'inventaire totalement remanié est par ailleurs très bien fichu. Je rejoins l'avis du test, le scéario est franchement bancal mais le jeu en lui-même parvient à faire oublier ces errances. Petit bémol supplémentaire: j'ai trouvé certains temps de chargements assez longs. En bref, on renoue avec les premiers opus de la saga, ce qui est un moindre au mal au vu des déceptions qu'étaient les derniers Resident Evil